La difficile équation de la sobriété numérique
La sobriété numérique vise à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. Un concept qui se heurte pourtant à de nombreux défis.
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Entre la fabrication et l’acheminement des matériaux, la consommation de carburant sur le chantier et le recyclage de certains composants, le BTP s’impose comme le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France. Alors que l’économie d’énergie et de ressources est devenue vitale pour lutter contre le réchauffement climatique, l’industrie doit se mettre au diapason, et réaliser un bilan carbone pour inventorier ses différents postes d’émissions. Pour cela, plusieurs volets à examiner : chantiers, matériaux et bâtiments…
Pour calculer l’empreinte écologique relative à la construction d’un bâtiment, il faut se référer au bilan carbone BTP construction.
Selon l’ADEME, L'agence de la transition écologique française, trois approches permettent d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la construction des bâtiments :
Qu’est-ce-donc que l'énergie grise? Dans le cadre d’un chantier, il s’agit de la quantité d'énergie consommée lors du cycle de vie entier d’un matériau, depuis la production, l’extraction, la transformation, la fabrication, le transport et la mise en œuvre, jusqu’à l’entretien et recyclage. (Attention, l’énergie grise ne recouvre pas l’énergie liée à l’utilisation…).
C’est uniquement en additionnant l'ensemble des énergies consommées sur l'ensemble du cycle de vie des matériaux utilisés que l’on peut réellement prendre la mesure de l’empreinte écologique d’un bâtiment. Malheureusement, trop peu de constructeurs prennent l’énergie grise en considération lorsque vient l’heure du bilan… Et pourtant ! Selon Ecoconso, la partie « grise » de l'énergie consommée par un bâtiment peut compter pour 50% sur 40 ans.
Dans le cadre d’un chantier, la réalisation d’un bilan carbone permet entre autres d’évaluer la dépendance d’un projet aux énergies fossiles. Cela est clé dans la mesure où les entreprises de gros œuvre, celles en charge de la construction des fondations, du soubassement, de l'assainissement, de l'élévation des murs, de la toiture, de la charpente, et parfois des menuiseries extérieures, sont tout particulièrement exposées à la contrainte carbone... De manière générale, l’activité de ces entreprises induit entre 500 et 750 kg équivalent CO2 par euro de chiffre d’affaires…
En permettant de mieux appréhender le bilan carbone des matériaux de construction, et facilite le choix de matériaux plus respectueux de la planète. En effet, plus un matériau est riche en énergie grise, plus il concourt à l'épuisement des ressources énergétiques et à la pollution atmosphérique.
Mesurée en kWh, l’énergie grise s’exprime dans le cadre d’un chantier en kWh (10 kWh = 1 litre de mazout) ou en MJ (1 kWh = 3,6 MJ), et peut être traduite en CO2.
Penchons-nous ici sur l’énergie grise des matériaux et éléments de construction les plus communément utilisés sur les chantiers. (Ces informations sont issues de bases de données de référence sur les analyses de cycle de vie des produits.)
-Les métaux : acier 60 000 kWh/m³, cuivre 140 000 kWh/m³, zinc 180 000 kWh/m³, aluminium 190 000 kWh/m³ ;
-Les canalisations : tuyau en grès 3 200 kWh/m³, tuyau fibrociment 4 000 kWh/m³, tuyau PVC 27 000 kWh/m³ ;
- Les murs porteurs : béton poreux (cellulaire) 200 kWh/m³, béton 500 kWh/m³, brique silico-calcaire de parement 500 kWh/m³, brique terre cuite perforée 700 kWh/m³, brique ciment 700 kWh/m³, brique terre cuite pleine 1 200 kWh/m³;
-Les enduits : enduit argile ou terre crue 30 kWh/m³, enduit à la chaux 450 kWh/m³, enduit plâtre 750 kWh/m³, enduit ciment 1 100 kWh/m³, enduit synthétique 3 300 kWh/m³;
-L'isolation thermique : fibres de lin 30 kWh/m³, fibres de chanvre 40 kWh/m³, cellulose de bois 50 kWh/m³…
Attention : ces données sont bien sûr susceptibles de varier en fonction des technologies de production ou des lieux de fabrication.
Qui dit chantier dit utilisation massive de béton armé, un matériau qui résiste à la compression et à la traction.
Son énergie grise est évaluée à 1 850 kWh/m³, mais quel est donc le bilan carbone du béton armé ? Cela dépend de son dosage en ciment ! Selon la plateforme Infociments, il peut varier entre 285 kg éq. CO2/m3 et 400 kg éq. CO2/m3.
Quid du bilan carbone du ciment, ce liant hydraulique qui durcit sous l’action de l’eau ? A elle seule, l'industrie cimentière française produirait 2,9 % des émissions de dioxyde de carbone du pays, 6% à l’échelle mondiale… “Pour une tonne de ciment, 656 kilos de CO2 sont émis", précise Fabrice Copin, directeur délégué à l'Association technique de l'industrie des liants hydrauliques (ATILH).
En tant qu’important émetteur de gaz à effet de serre, le secteur du BTP se doit donc d’évaluer précisément l’empreinte carbone de son activité et de continuellement chercher à la réduire. Certaines entreprises ont commencé à le faire, comme Monsieur Peinture. Cette jeune entreprise de peinture et rénovation a ainsi réalisé une analyse sur le bilan carbone d’un chantier de peinture standard.
"Transport des artisans, production de peinture et sous-couche, outils… Tous les éléments ont été pris en compte pour un calcul précis. Résultat : un chantier de peinture standard (3 pièces) donne un bilan carbone de 12kg eq. CO2… soit moins que la production d’un seul jean (15kg eq. CO2) et presque 10 fois moins que la production d’un lave linge ! Ce chiffre bas s’explique par plusieurs raisons. Premièrement, la peinture est une activité manuelle, peu mécanisée. Ensuite, la peinture intérieure est essentiellement composée d’eau. C’est un produit simple à produire, qui nécessite peu d’énergie, et qui est généralement produit dans des usines situées en France. La peinture est en ce sens très différente des autres corps d’état du bâtiment, notamment ceux liés à la construction des bâtiments. Cerise sur le gâteau, c’est un projet de long terme, car c’est un revêtement durable." Auriane Vigliandi, Monsieur Peinture
Les premières sont celles liées aux consommations énergétiques lors de la phase d’usage du bâtiment, qui représentent selon l’ADEME 26% des émissions nationales (Scope 1 et 2). Par rapport à ce type d'émissions, les bâtiments (tertiaires et résidentiels) représentent 45% de la consommation énergétique nationale, ce qui en fait le premier consommateur d’énergie du pays. Dans cette consommation, la part d’énergie fossile est de 50% pour le tertiaire, 40% pour le résidentiel.
Les secondes émissions sont les émissions indirectes (Scope 3). Elles avoisinent 30 MtCO2e et représentent 7% des émissions nationales.
A ce jour, il est estimé que la phase de construction représente près de 60% de l’empreinte carbone d’un bâtiment neuf
Afin d’atteindre l'objectif de neutralité carbone fixé par la France pour 2050, le secteur du bâtiment peut jouer sur plusieurs leviers, comme la rénovation du bâti existant et la sobriété des usages pour réduire les consommations énergétiques, ainsi que la décarbonation des consommations résiduelles… Pour valoriser les chantiers ayant d'ambitieux objectifs en termes de réduction de leurs émissions, le label Chantier Zér0 Carbone délivré par l’association RQE permet de devenir neutre en carbone via des actions de séquestration des émissions restantes.
C’est sans compter sur les nouveaux types d’habitations aux bilans carbone prometteurs, comme les tiny houses, les maisons conteneurs, ou encore les kerterre, une petite maison écologique accessible à moins de 2000 euros.
Greenly est un expert de la méthode bilan carbone. Mieux : c'est la plateforme des entreprises qui souhaitent s'engager pour le climat, quels que soient leur secteur d'activité, leur taille ou leur budget.
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