Élimination des polluants éternels : mythe ou réalité ?
Particulièrement résistants, les polluants éternels sont à l’origine de risques sanitaires et environnementaux. Peut-on éliminer ces substances nocives de notre quotidien ?
Au vu de l’urgence climatique que nous vivons actuellement, les gaz à effet de serre (GES) sont perçus - à raison - comme LA menace à éradiquer.
Pour preuve : en 2019, les émissions de GES liées aux activités humaines s’élevaient à 59 milliards de tonnes de CO2. Des émissions trop élevées pour garantir un futur vivable.
Principalement responsables du réchauffement climatique - notamment le carbone (CO2) et le méthane (CH4) - les GES ont à l’origine un rôle bénéfique autant pour l’environnement que pour les humains.
Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre ? Quels sont les différents gaz existants ? Sont-ils tous nocifs pour l’environnement ? On vous dit tout dans cet article.
Un gaz à effet de serre est un composant gazeux pouvant être naturellement présent dans l’atmosphère - à l’image de la vapeur d’eau, du CO2, etc. - ou issu des activités humaines - l’ensemble des gaz fluorés, par exemple.
Leur fonction ? Absorber et retenir les rayonnements du soleil en vue :
C’est ce qu’on appelle l’effet de serre.
Un gaz à effet de serre constitue donc l’élément principal du phénomène naturel appelé « l’effet de serre ».
Pourquoi cette appellation ? Tout simplement parce que cet effet est semblable à une serre de jardinerie qui empêche les rayons infrarouges de pénétrer à l’intérieur.
Comment fonctionne cet effet ?
Les gaz naturellement présents dans l’atmosphère retiennent une partie des rayonnements solaires (70 %), avant de renvoyer l’énergie restante dans l’espace (30 %). Ce qu’on appelle « l’effet albédo ».
La chaleur solaire est absorbée par le sol, qui émet des rayons infrarouges, eux-mêmes absorbés dans l’atmosphère par les gaz à effet de serre. Ce processus permet ainsi de créer de la chaleur nécessaire à notre survie.
Ce procédé permet donc de réguler le climat, puisque sans cet échange, la température moyenne de la planète serait de - 18 °C au lieu des + 15 °C actuels.
De plus, la concentration des gaz est stabilisée dans l’atmosphère grâce à leur absorption - notamment du carbone - dans des puits naturels (océans, forêts et sols) à raison de 9,5 à 11 gigatonnes de CO2 chaque année.
Bien qu’ils soient nécessaires à notre survie, les gaz à effet de serre ont désormais un effet néfaste aussi bien sur l’environnement que sur les hommes. Émis en excès dans l’atmosphère, les gaz augmentent la température moyenne de la planète, donnant ainsi lieu à nombre de dérèglements climatiques (dont le réchauffement).
C’est ce qu’on appelle « l’effet de serre additionnel ».
En cause ? La quantité impressionnante de rejets issue des activités humaines depuis la révolution industrielle.
Ces rejets proviennent principalement de :
Depuis cette période, les émissions de GES se sont multipliées, augmentant ainsi les concentrations mondiales des gaz anthropiques. La planète doit absorber une part plus importante d’énergie solaire, ce qui n’est pas sans impact sur l’équilibre climatique.
On peut notamment citer la multiplication de violents événements météorologiques (incendies, inondations, sécheresses, canicules, etc.), l’acidification des océans ou la fonte du permafrost qui relâche de grandes quantités de CO2 et de méthane.
Les experts du GIEC sont catégoriques :« les activités humaines sont à l’origine du changement climatique ». La preuve la plus flagrante reste l’augmentation de la température moyenne de la planète de + 1,1 °C depuis l’ère industrielle.
Apparu avant même l’apparition de l’Homme, la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre naturel créé suite à l’évaporation de l’eau se trouvant à la surface de la Terre.
Il s’agit du gaz le plus présent dans l’atmosphère puisqu’il occupe entre 0,4 et 4 % du volume atmosphérique. Toutefois, il participe peu au réchauffement climatique puisqu’il s’évapore en quelques jours seulement.
Le CO2 est produit de deux manières différentes :
À l’heure actuelle, le carbone est le principal responsable du réchauffement climatique (65 %).
Responsable de 15 % de l’effet de serre actuel, le méthane est créé :
Tout comme le carbone, le méthane joue un rôle clé dans l’accélération du réchauffement climatique. Entre 1750 et 2005, la concentration de ce gaz a augmenté de 150 %.
Le protoxyde d’azote - aussi appelé « gaz hilarant » - est également produit par les activités humaines. En cause ? L’agriculture, l’industrie chimique, la combustion d’énergies fossiles, ainsi que l’utilisation d’engrais.
Ce gaz est responsable de 5 % de l’effet de serre. Sa concentration est actuellement supérieure de 16 % à celle de 1750.
L’ozone est présent sous deux formes :
Ce gaz à effet de serre engendre 10 % de l’effet de serre anthropique.
Étant des gaz industriels - donc uniquement créés par l’homme - les principaux gaz fluorés sont au nombre de quatre :
Ces derniers sont issus des aérosols, des systèmes de refroidissement (réfrigération ou air conditionné), des mousses et des extincteurs et ont une très forte capacité d’absorption des infrarouges.
Seul le SF6 est utilisé dans les doubles vitrages et le NF3 - un gaz particulièrement toxique - provient de la fabrication de composants électroniques à l’image des écrans LCD.
Afin de rendre compte de l’implication de chaque gaz envers le réchauffement climatique, on calcule leur pouvoir ou leur potentiel de réchauffement global - PRG ou GWP pour « Global Warming Potential » en anglais.
Autrement dit, on mesure leur capacité à intercepter et à renvoyer l’énergie vers la Terre selon sa durée de vie - estimée à 100 ans.
Cette mesure s’exprime en tonnes d’équivalent CO2, selon un coefficient précis :
Pour faire simple : l’émission d’un kilo de méthane équivaut à l’émission de 25 kg de CO2 sur un siècle dans l’atmosphère. De fait, le méthane est 25 fois plus puissant que le CO2 pour l’effet de serre.
On ne va pas vous mentir : il semble compliqué de retrouver l’équilibre climatique nécessaire pour stopper le réchauffement climatique. En effet, les gaz à effet de serre mettent longtemps à s’évaporer dans l’atmosphère.
Dans le détail, il faut :
À savoir : la hausse progressive des températures que nous vivons actuellement provient majoritairement de l’ère industrielle. De fait, les émissions que nous émettons aujourd’hui se trouveront encore dans l’atmosphère dans un siècle.
Fort heureusement, nous pouvons - et devons - limiter notre impact pour garantir une planète vivable les générations futures.
Il est bel et bien possible de limiter le réchauffement climatique en réduisant dès aujourd’hui nos émissions mondiales de GES - qui s’élevaient encore à 59 milliards de tonnes de CO2 en 2019 - et dans l’idéal atteindre la neutralité carbone.
Dans le détail :
Selon le dernier rapport du GIEC, pour maintenir la température à + 1,5 °C comme déterminé dans l’Accord de Paris, nous devons impérativement réduire les émissions mondiales de GES de 43 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019. Les émissions de carbone, quant à elles, doivent être réduites de moitié d’ici 2030 et atteindre le zéro émission nette en 2050.
À ce titre, le GIEC propose plusieurs solutions pour y parvenir :
Sans compter que chacun peut agir à son niveau en diminuant sa consommation de viande, en empruntant des transports vertueux, en réduisant la production de déchets ou en maîtrisant sa consommation d’énergie.
Entré en vigueur en 2005, le protocole de Kyoto est le premier engagement à prendre en compte l’impact néfaste de six gaz à effet de serre sur l’environnement et à fixer un objectif de réduction de 5,2 % entre 2008 et 2012.
D’autres réglementations ont suivi ce premier grand engagement à l’image de l’Accord de Paris. Signé en 2015 par 190 pays et l’Union européenne (UE), l’objectif est de réduire les émissions de CO2 en vue de limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C d’ici 2050.
En se basant sur cet accord naît le Pacte vert, qui a pour ambition de rendre l’Europe climatiquement neutre d’ici 2050.
En France, le gouvernement a initié la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) au sein de la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) afin d’amorcer des changements de taille dans notre quotidien.
L’objectif ? Effectuer la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable en vue d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Le meilleur moyen de réduire efficacement ses émissions de gaz à effet de serre implique la réalisation du bilan carbone de votre activité. Cette analyse permet de cibler les postes les plus polluants et d’établir une stratégie de réduction des émissions.
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