Élimination des polluants éternels : mythe ou réalité ?
Particulièrement résistants, les polluants éternels sont à l’origine de risques sanitaires et environnementaux. Peut-on éliminer ces substances nocives de notre quotidien ?
Ce dimanche 17 mars 2024, le Brésil a connu une vague de chaleur sans précédant avec des températures avoisinant les 62,3°C degrés. Les conséquences désastreuses du réchauffement climatique se font de plus en plus palpables - en témoignent les actualités en France comme à l'étranger. L'Organisation des Nations Unies (ONU) ne parle d'ailleurs plus de réchauffement climatique, mais d'entrée dans l'ère de l'ébullition mondiale.
Canicules à répétition, sécheresses, incendies, tempêtes, fonte des glaces et autres phénomènes illustrent la réalité de ce bouleversement. Hélas, le réchauffement climatique n'implique pas simplement de composer avec des températures plus élevées que la normale.
👉 Mais qu'est-ce que le réchauffement climatique exactement ? Quelles sont ses causes et ses conséquences ? Comment lutter contre le réchauffement climatique ?
Greenly fait le point.
Le réchauffement climatique fait référence à une hausse brutale de la température moyenne à la surface du globe. Au sens large, ce phénomène n'est pas nécessairement lié à l'activité humaine. Le réchauffement que la Terre a connu au cours du Maximum Thermique du Paléocène-Éocène avait été provoqué par l'activité volcanique, par exemple. Toutefois, les bouleversements que nous connaissons actuellement sont bel et bien d'origine humaine. En cause ? Principalement, l'exploitation des énergies fossiles, qui provoque une concentration excessive de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère.
Attention : le terme de réchauffement climatique est régulièrement utilisé de manière interchangeable avec celui de « changement climatique » ou de « dérèglement climatique ». Pourtant, l'ensemble de ces désignations ne renvoient pas à la même réalité.
Dans les faits, le terme de "changement climatique" ne donne aucune indication quant à la nature du bouleversement. Ce dernier peut être utilisé dans le cadre d'un refroidissement ou d'un réchauffement à l'échelle globale. C'est la raison pour laquelle de nombreux scientifiques préfèrent parler de "réchauffement climatique".
Quant au terme de "dérèglement climatique", celui-ci est rarement privilégié dans la mesure où les dérèglements observés sont multiples. Phénomènes météorologiques extrêmes, bouleversement des saisons... Les exemples ne manquent pas.
D'ailleurs, il en va de même pour le terme de "changement climatique", régulièrement mis au pluriel par les rapports de l'Organisation des Nations Unies (ONU) ou du GIEC. Ces organisations considèrent que les changements climatiques regroupent l'ensemble des conséquences du réchauffement (sécheresses, canicules, hausse du niveau de la mer, fonte des glaciers, etc.).
Pour faire simple, le réchauffement climatique d'origine anthropique provoque des changements climatiques, lesquels engendrent de multiples dérèglements climatiques.
Pour en apprendre davantage sur le réchauffement survenu à l'époque du PETM, consultez notre article à ce sujet.
De façon schématique, la Terre reçoit en permanence l'énergie émanant du Soleil. Une partie de cette énergie est absorbée par la surface terrestre qui se réchauffe ainsi, produisant à son tour des rayons infrarouges. Ces derniers sont renvoyés vers l'atmosphère, mais partiellement retenus par les nuages et certains gaz à effet de serre.
C'est ce que l'on nomme l'effet de serre. Un phénomène ô combien indispensable pour maintenir notre planète habitable : sans effet de serre, la température sur Terre avoisinerait les - 18 °C. Grâce à l'effet de serre, notre température se situe en moyenne à + 15 °C.
On distingue deux formes d'effet de serre :
Concrètement, l'effet de serre naturel est perturbé par l'effet de serre d'origine anthropique. Notre planète n'est pas capable d'absorber et de réguler autant de gaz à effet de serre. C'est pourquoi ces derniers atteignent des niveaux jamais connus en trois millions d'années. Et cela n'est pas sans conséquence sur la température du globe.
Les principaux gaz à l'origine du réchauffement sont les suivants :
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ces gaz mettent un temps considérable avant de s'évaporer. Le méthane, par exemple, demeure au sein de notre atmosphère pendant une douzaine d'années. Le protoxyde d'azote met 120 ans à disparaître, et l'hexafluorure de soufre pas moins de 50 000 ans.
On parle sans cesse du fameux dioxyde de carbone (CO2), car il compte pour environ 2/3 de l’augmentation de l’effet de serre. C'est la raison pour laquelle les autres gaz responsables du réchauffement sont convertis en CO2 équivalent (CO2e), afin de simplifier les choses. Pour autant, sur 100 ans, le méthane est doté d'un pouvoir 25 fois plus réchauffant que le dioxyde de carbone (80 fois supérieur sur 20 ans). En bref : ces autres gaz à effet de serre ne doivent en aucun cas être négligés.
Encore quelques chiffres ?
Depuis le début du XXe siècle, la température terrestre a augmenté de 1,1 °C, et la période 2011-2020 a été la plus chaude jamais enregistrée.
D'après le site du Parlement européen, l'Union Européenne (UE) est le quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde après la Chine, les États-Unis et l'Inde.
Le réchauffement climatique est lié à une concentration trop importante de GES dans notre atmosphère - de dioxyde de carbone (CO2) en particulier. Mais d'où proviennent ces fameuses émissions ?
En grande partie de nos activités fossiles, mais plus particulièrement de la production d'énergie (électricité et chauffage) et de carburant (voiture, avion ou encore bateau).
En outre, il apparaît que le réchauffement climatique s'est accéléré depuis la révolution industrielle. L'exploitation et la consommation de charbon, de gaz naturel et de pétrole ont facilité un temps notre quotidien, mais elles contribuent aujourd'hui à détruire notre planète.
Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) est catégorique : « l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère, les océans et les terres ». Depuis le XIXe siècle, les scientifiques ont observé une hausse constante de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, entraînant une augmentation des températures moyennes à l'échelle mondiale.
Hélas, ces émissions ne cessent d'augmenter. Par ailleurs, il est à craindre que la croissance économique et démographique des pays émergents n'arrangent pas les choses. Notamment si ces derniers décident d'adopter les modèles jadis élaborés par leurs voisins occidentaux.
Cerise sur le gâteau ? Les changements à l'œuvre sont tels que les scientifiques parlent de l'ouverture d'une nouvelle ère : l'ère de l'anthropocène. Une dénomination qui reconnait l'activité humaine comme principale cause du réchauffement climatique.
Une forme de sacre. Mais pas des meilleurs.
La déforestation constitue un facteur non-négligeable dans le cadre du réchauffement climatique. Elle est principalement liée à :
Malheureusement, la déforestation se trouve aggravée par la sécheresse inhérente au réchauffement climatique. Elle favorise notamment la survenue de feux de forêt aux proportions gigantesques. Au-delà d'entraîner la disparition de nombreux écosystèmes, ces incendies initient le début d'un cercle vicieux, puisque les forêts sont des "puits de carbone naturels". Tout au long de sa vie, chaque arbre absorbe et capture une partie de nos émissions de CO2. Par nature, il incarne un puissant allié dans la réduction de nos émissions - c'est la raison pour laquelle de nombreux projets de reforestation voient le jour.
Le hic ? Lorsqu'un arbre meurt, il rejette la totalité des émissions qu'il avait capturées.
👉 À date, 13 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année. On estime que la forêt Amazonienne aura perdu 50 % de sa surface d'ici 2050 (source : WWF).
L'élevage intensif de bétail produit du méthane (CH4) en très grande quantité - lorsque les animaux digèrent leur nourriture, mais pas que.
Dans la pratique, des gaz à effet de serre sont également libérés lorsque :
En bref, l'élevage est responsable de 14,5 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Il figure parmi les principaux secteurs contribuant au réchauffement climatique.
NB : La FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation ou Food and Agriculture Organization en anglais) estime à 83 % la surface agricole mondiale destinée à l'élevage.
L'augmentation des températures perturbe les équilibres météorologiques, au même titre que les écosystèmes. Et les conséquences sont déjà là.
L'année 2023 est la plus chaude jamais enregistrée. De fait, il s'agit de l'une des manifestations du réchauffement les plus palpables pour nous. Les répercussions sont mondiales et la crise s'aggrave d'année en année.
Au rythme actuel, l'augmentation globale des températures causera :
Le réchauffement climatique impacte la société, la santé humaine, l'économie, la gestion des ressources, le développement durable… Bref ! Personne n'est épargné par ce phénomène.
Cependant, force est de constater que nous ne sommes pas égaux face à cette catastrophe. Bien qu'aucune région ne soit épargnée, il est indéniable que certains territoires souffrent plus que d'autres - bien souvent les pays en développement.
Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, les régions les plus vulnérables à ces changements climatiques sont les suivantes :
Pour ne rien arranger, le réchauffement climatique perturbe l'approvisionnement en eau, la production de nourriture, contribuant ainsi à accroître les inégalités.
Et le pire est à venir, car les effets de la crise climatique (la montée des eaux, notamment) entraîneront des flux migratoires massifs, ainsi que la hausse du nombre de réfugiés climatiques. À l'échelle mondiale, sur 7,8 milliards d'humains, 3,3 à 3,6 milliards d'entre eux sont considérés comme vulnérables au changement climatique.
Une dernière chose ? Le dernier rapport du GIEC estime que la limite de + 1,5 °C - fixée par l'Accord de Paris - sera atteinte dès 2025.
Au fil du temps et des prises de conscience qui se sont opérées. Certaines organisations - en collaboration avec de nombreux États - ont travaillé à développer des solutions pour tenter d'inverser la tendance.
En 1988, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et l'ONU Environnement créèrent ainsi le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (dit GIEC). Des experts ayant pour mission d'étudier les changements climatiques, d'élaborer des stratégies destinées à enrayer la catastrophe ou à limiter les dégâts causés.
Dans le même esprit, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) fut à son tour initiée en 1992. À l'époque, ce furent pas moins de 197 Parties qui déclarèrent s'engager dans la lutte contre le réchauffement global.
Signé en 1995, le Protocole de Kyoto s'efforça par la suite de transformer les engagements de la CCNUCC en actions concrètes. Adopté le 11 décembre 1997, il aboutit à la définition de seuils d'émissions pour sept gaz à effet de serre.
👉 Les sept GES concernés étaient : le méthane, l'hexafluorure de soufre, le protoxyde d'azote, le dioxyde de carbone, les hydrocarbures perfluorés, les hydrofluorocarbures et le trifluorure d'azote.
Insuffisant cependant, cet accord fut suivi par la signature de l'Accord de Paris en 2015 . Tous les signataires de la CCNUCC s'engagèrent à intensifier et accélérer leurs actions, pour limiter la hausse de la température moyenne mondiale à + 2 °C (idéalement à + 1,5 °C) d'ici la fin du siècle.
Dernier traité en date ? Le Pacte vert pour l'Europe de 2019 (ou « European Green Deal ») qui affirme la volonté de l'UE d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Un deal depuis conforté par le fameux paquet climat « Fit for 55 », acté en 2021.
L'atténuation du réchauffement climatique et l'adaptation à ce dernier constituent deux approches complémentaires. Si nous souhaitons sauver ce qui peut l'être, l'une ne peut aller sans l'autre.
L'atténuation désigne le fait de s'attaquer à la question de nos émissions de gaz à effet de serre. L'adaptation englobe les réponses à apporter aux dérèglements et catastrophes qui touchent déjà l'ensemble de la planète.
Ces deux approches sont absolument indissociables. Si nous réduisons nos émissions de gaz à effet de serre sans mettre en place une stratégie d'adaptation, une part conséquente de l'Humanité et des écosystèmes ne pourront survivre aux dérèglements et à leurs conséquences. Si nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre et nous concentrons uniquement sur l'adaptation, la mécanique du réchauffement climatique s'emballera et mettra en péril la survie de l'Humanité et des écosystèmes.
La lutte contre le réchauffement climatique requiert une transformation profonde de nos modèles de société, de notre économie, mais aussi de nos habitudes et de nos usages.
Dans leur rapport publié en avril 2022, les experts du GIEC ont partagé des préconisations en vue de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
D'après eux et de manière générale, il convient :
À l'échelle individuelle, les initiatives permettant de contribuer à cette transition sont nombreuses. En voici quelques unes.
C'est le geste le plus simple et le plus économe. Triez, recyclez et tâchez de réduire la quantité de vos déchets en limitant les emballages, ainsi qu'en privilégiant les produits réutilisables.
Depuis le 1er janvier 2023, les consignes de tri sélectif ont été simplifiées. Les emballages en plastique, en papier ou métalliques se jettent tous dans la poubelle jaune.
Enfin, cela semble évident mais rappelons-le : ne jetez pas vos déchets n'importe où.
Un exemple ? Les tomates en hiver, ce n'est pas naturel. Elles sont nécessairement importées. Or les importations sont synonymes d'émissions de gaz à effet de serre supplémentaires. En outre, leur production se fait généralement dans des serres dont il faut assurer le chauffage.
Vous n'y connaissez rien en fruits et légumes de saison ? Le site web de l'application Yuka vous propose un inventaire des fruits et légumes que vous pouvez consommer chaque mois.
Éteignez la lumière lorsque vous quittez une pièce. Ne gardez pas vos équipements informatiques en veille. Préférez le programme "Eco" de votre lave-linge ou de votre lave-vaisselle. De même, ne les faites pas fonctionner à moitié vides...
Du reste, si vous pouvez y avoir accès, privilégiez le recours aux énergies renouvelables en faisant appel à un fournisseur d'énergie verte.
Leurs services ne sont pas anodins. Là encore, si vous en avez la possibilité, préférez le recours aux transports en commun. Mieux : si les trajets concernés le permettent, privilégiez la marche, le vélo ou la trotinette.
En tant que consommateur, vous pouvez contribuer à infléchir les positions de certaines marques encourageant à la surconsommation. En faisant cela, ces entreprises contribuent à aggraver la situation.
Cessez de les acheter. Moins de consommateurs, c'est moins de chiffre d'affaires.
En outre, une étude OpinionWay et Oney révèle que 90 % des consommateurs attendent un engagement environnemental fort de la part des entreprises, pour qu’elles les aident à mieux consommer.
Vous souhaitez agir en faveur du climat et réduire les émissions de votre entreprise ?
Engagez-vous dans la lutte contre le réchauffement climatique et réalisez votre bilan carbone dès à présent. Nos experts sont là pour vous accompagner dans cette démarche !