La difficile équation de la sobriété numérique
La sobriété numérique vise à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. Un concept qui se heurte pourtant à de nombreux défis.
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Les solutions de Greenly
Statuer à nouveau quant à la gravité de la crise climatique est certainement inutile. Si toutefois vous voulez vous tenir au courant des derniers constats en la matière, n'hésitez pas à consulter le « Emissions Gap Report » publié le 24 octobre dernier par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Selon ce document, nous nous dirigerions donc, à date, vers un réchauffement de + 3,1 °C à la fin du siècle - loin, très loin, des seuils maximaux définis par l'Accord de Paris.
Mais que s'est-il donc passé pour que nous en arrivions à pareille situation ? Comment le réchauffement climatique a-t-il été déclenché ? En quoi consiste-t-il ? Quels sont ses mécanismes ? Pourquoi échouons-nous, pour l'heure, à l'enrayer ? Que faut-il craindre de ses conséquences ? Comment lutter efficacement contre ce phénomène ?
Greenly fait le point.
Le Larousse définit le réchauffement climatique comme la "modification du climat de la Terre, caractérisée par un accroissement de la température moyenne à sa surface".
Petite précision : le terme de réchauffement climatique est régulièrement utilisé de manière interchangeable avec celui de "changement climatique" ou de "dérèglement climatique". Pourtant, si on veut être rigoureusement précis, l'ensemble de ces désignations ne renvoient pas à la même réalité.
En l'espèce, le "changement climatique" ne donne aucune indication quant à la nature du bouleversement à l'œuvre. Cette expression peut être utilisée dans le cadre d'un refroidissement ou d'un réchauffement à l'échelle globale. C'est la raison pour laquelle on parle spécifiquement de "réchauffement climatique" dans le cas présent, car si nous connaissons encore parfois des épisodes de froid extrêmes (en Chine notamment, avec - 48 °C en décembre 2023), la tendance globale est que la température moyenne à la surface du globe augmente de manière continue.
Quant au terme de "dérèglement climatique", celui-ci est rarement privilégié dans la mesure où les dérèglements observés sont multiples. Phénomènes météorologiques d'ampleur, bouleversement des saisons... Les exemples ne manquent pas.
D'ailleurs, il en va de même pour le terme de "changement climatique", régulièrement mis au pluriel par les rapports de l'Organisation des Nations Unies (ONU) ou du GIEC. Ces organisations considèrent que les changements climatiques regroupent l'ensemble des conséquences du réchauffement (sécheresses, canicules, hausse du niveau de la mer, fonte des glaciers, etc.).
Pour en apprendre davantage sur le réchauffement survenu à l'époque du PETM, consultez notre article à ce sujet.
Année | Écart avec la température moyenne annuelle en France métropolitaine |
---|---|
2011 | + 1,8 °C |
2014 | + 1,9 °C |
2018 | + 2,1 °C |
2020 | + 2,3 °C |
2022 | + 2,7 °C |
Source : Statista
C'est ce que l'on nomme l'effet de serre. Un phénomène ô combien indispensable à l'habitabilité de la planète bleue : sans effet de serre, la température sur Terre avoisinerait les - 18 °C. Grâce à l'effet de serre, cette température se situe en moyenne à + 15 °C.
On distingue deux formes d'effet de serre :
Concrètement, l'effet de serre naturel est perturbé par l'effet de serre d'origine anthropique. Notre planète n'est pas capable d'absorber et de réguler autant de gaz à effet de serre que nous en émettons aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle ces derniers atteignent des niveaux records, jamais connus en près de trois millions d'années. Et cela n'est pas sans conséquence sur la température du globe.
Les principaux gaz à l'origine du réchauffement sont les suivants :
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ces gaz mettent un temps considérable à disparaître. Le méthane, par exemple, demeure au sein de notre atmosphère pendant une douzaine d'années. Le protoxyde d'azote met 120 ans à disparaître, et l'hexafluorure de soufre pas moins de 50 000 ans.
Encore quelques chiffres ?
Depuis le début du XXe siècle, la température terrestre a augmenté de 1,1 °C, et la période 2011-2020 a été la plus chaude jamais enregistrée.
D'après le site du Parlement européen, l'Union Européenne (UE) est le quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde après la Chine, les États-Unis et l'Inde.
Le réchauffement climatique est lié à une concentration trop importante de gaz à effet de serre (GES) dans notre atmosphère.
Nous générons ces gaz à presque chaque instant par le biais de l'ensemble de nos activités, dont la grande majorité sont rendues possibles par l'extraction et l'exploitation des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) présentes dans les sous-sols de la Terre. Les usages qui nous conduisent le plus massivement à cette exploitation sont :
Ce qui est tristement ironique, c'est qu'à l'époque de la révolution industrielle, nos ancêtres croyaient sans doute sincèrement que l'exploitation de telles énergies allaient permettre à notre société d'évoluer positivement, à une époque où le confort était loin d'être celui qu'il est aujourd'hui. Ce que nous considérons maintenant comment étant le "minimum syndical" n'a rien à voir avec ce que les personnes du début du XIXe siècle jugeaient comme étant ce fameux "minimum".
Nous le réalisons mal car nous nous y sommes trop habitués, mais le simple fait d'avoir de l'eau chaude à la demande dans son logement implique de générer de l'énergie pour chauffer cette eau.
En produisant davantage grâce aux énergies fossiles, nos ancêtres espéraient créer une société plus prospère, en générant davantage d'argent, de biens et de services, lesquels devaient nous permettre de vivre plus confortablement. Ce qui fut bel et bien le cas, d'ailleurs. Encore une fois : le confort "minimum" dont nous bénéficions aujourd'hui au sein des pays développés a considérablement progressé. Inutile donc de verser dans la caricature : les énergies fossiles ont, à un moment donné, permis à notre société de se développer positivement. Malheureusement, in fine, le modèle développé en lui-même s'est avéré nocif sur le plan du climat. A fortiori lorsque, au tournant des années 1960 et de l'émergence de la société de consommation, nous nous sommes mis à produire plus que raison, bien au-delà de ce que sont nos besoins réels.
Depuis le XIXe siècle, les scientifiques observent ainsi une hausse constante de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, entraînant petit à petit une augmentation des températures moyennes à l'échelle mondiale.
Or, à l'heure actuelle, ces émissions continuent d'augmenter. Entre 2022 et 2023, elles se sont encore élevées de 1,3 %. Pour ne rien arranger, il est à craindre que la croissance économique et démographique des pays émergents aggrave encore les choses. Notamment si ces derniers décident d'adopter les modèles d'exploitation jadis élaborés par leurs voisins occidentaux.
Le phénomène à l'œuvre est tel que les scientifiques parlent de l'ouverture d'une nouvelle ère : l'ère de l'anthropocène, qui désigne officiellement l'activité humaine comme principale cause du réchauffement climatique.
Pour en savoir plus sur l'histoire de la découverte du réchauffement climatique, n'hésitez pas à consulter cet article.
Le dioxyde de carbone (CO2) a maintenant très mauvaise presse. Mais nous émettons du dioxyde de carbone rien qu'en respirant.
Et la nature faisant bien les choses, le système inhérent à notre planète, tel qu'il existait au départ, avait été conçu pour que les quantités de CO2 ne dépassent pas ce qui relève du nécessaire.
Comment ? Par l'intermédiaire des puits de carbone.
Nos forêts, nos océans et d'autres éléments présents au sein de nos écosystèmes absorbent naturellement du CO2 par le biais de leur fonctionnement. Une réalité faisant d'eux des "puits de carbone naturels".
Si vous souhaitez en savoir davantage sur le fonctionnement et les enjeux propres aux puits de carbone, n'hésitez pas à consulter notre article sur le sujet.
Problème : ces puits de carbone sont aujourd'hui endommagés au point de ne plus pouvoir assurer cette fonction. Nos forêts, par exemple, n'absorbent plus autant de CO2 qu'auparavant. Les arbres saturent, tout simplement. Victimes privilégiées des départs de feux facilités par les épisodes de sécheresse à répétition, les arbres qui périssent en nombre dans le cadre de ces tragédies relâchent par ailleurs le CO2 absorbé tout au long de leur vie - ce qui n'arrange rien, cela va sans dire.
La déforestation, de son côté, aggrave encore le problème. Elle est principalement liée à :
Au total, sur la période 2015-2020, on estime que la déforestation a fait disparaître 10 millions d'hectares de forêts chaque année. Autant d'arbres ayant, là encore, relâché dans l'atmosphère un CO2 dont nous n'avions vraiment pas besoin à l'heure actuelle.
Même son de cloche du côté des océans.
L'élevage intensif de bétail produit des gaz à effet de serre en très grande quantité (en particulier du méthane (CH4)) - lorsque les animaux digèrent leur nourriture, mais pas que.
Dans la pratique, des gaz à effet de serre sont également libérés lorsque :
Ceci sans parler des quantités d'eau douce nécessaire à l'hydratation des animaux, ainsi qu'à l'arrosage des cultures.
En bref, l'élevage serait responsable de 14,5 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Il figure parmi les principaux secteurs contribuant au réchauffement climatique. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation ou Food and Agriculture Organization en anglais) estime à 83 % la surface agricole mondiale destinée à l'élevage.
NB : il demeure toutefois important de souligner que si nous devons impérativement réduire notre consommation de protéines animales (de viande en particulier) en vue d'alléger notre empreinte carbone, la disparition totale de l'élevage ne semble pas constituer une option souhaitable, dans la mesure où celui-ci présente des bénéfices notables en termes de biodiversité et d'entretien des écosystèmes existants. Par ailleurs, la végétalisation complète de nos assiettes entraîneraient de facto l'accroissement de nos besoins en matière de terres cultivables et pourrait donc conduire à déforester encore davantage.
Sur le volet environnemental, le réchauffement climatique provoque :
À l'échelle de la société, le réchauffement climatique a pour conséquences :
Concernant le domaine de la santé, le réchauffement climatique entraîne :
Sur le volet économique, le réchauffement climatique induit :
Le réchauffement climatique provoque :
Cette question mérite d'autant plus d'être posée que l'on constate à quel point il nous est difficile de réagir efficacement. Tous autant que nous sommes : représentants politiques, entreprises, personnalités publiques, citoyens...
Pour beaucoup - notamment en Europe - nous sommes intellectuellement d'accord sur le fait qu'il nous faut apporter une réponse à la problématique climatique. Mais lorsqu'il s'agit d'acter des changements significatifs dans notre manière de fonctionner, les choses se compliquent d'emblée. Quand bien même nous disposons aujourd'hui de toute l'information nécessaire pour comprendre que nous devons impérativement agir maintenant.
Mais pourquoi donc ? Pourquoi est-ce si difficile ?
En ce sens, amorcer la transition écologique - la vraie, celle qui nous demande de faire des efforts et des choix - c'est renoncer au modèle de société que connaissent toutes les personnes nées au sein d'une société occidentale depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Un exercice difficile pour notre cerveau dopé aux habitudes et au plaisir instantané.
Pour en savoir plus sur la manière dont les mécanismes de notre propre cerveau entravent, à certains niveaux, la lutte contre le changement climatique, n'hésitez pas à consulter notre article sur le sujet.
Bien sûr et fort heureusement, certaines organisations - en collaboration avec de nombreux États - ont travaillé à développer des solutions pour tenter d'inverser la tendance.
En 1988, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et l'ONU Environnement ont ainsi créé le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (dit GIEC). Des experts ayant pour mission d'étudier les changements climatiques, d'élaborer des stratégies destinées à enrayer la catastrophe ou à limiter les dégâts causés.
Dans le même esprit, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été initiée en 1992. À l'époque, pas moins de 197 Parties ont ainsi déclaré s'engager dans la lutte contre le réchauffement global.
Signé en 1995, le Protocole de Kyoto s'est ensuite efforcé par la suite de transformer les engagements de la CCNUCC en actions concrètes. Adopté le 11 décembre 1997, il a abouti à la définition de seuils d'émissions pour sept gaz à effet de serre.
Les sept GES concernés sont : le méthane, l'hexafluorure de soufre, le protoxyde d'azote, le dioxyde de carbone, les hydrocarbures perfluorés, les hydrofluorocarbures et le trifluorure d'azote.
Insuffisant cependant, le Protocole de Kyoto a été suivi de l'Accord de Paris en 2015. À cette occasion, tous les signataires de la CCNUCC se sont engagés à intensifier et accélérer leurs actions, pour limiter la hausse de la température moyenne mondiale à + 2 °C (idéalement à + 1,5 °C) d'ici la fin du siècle.
Dernier traité en date ? Le Pacte vert pour l'Europe de 2019 (ou "European Green Deal") qui affirme la volonté de l'UE d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Un deal depuis conforté par le fameux paquet climat "Fit for 55", acté en 2021.
L'atténuation désigne le fait de s'attaquer à la question de la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, tandis que l'adaptation se concentre sur les réponses à apporter aux dérèglements et catastrophes qui touchent déjà l'ensemble de la planète.
Ces deux approches sont absolument indissociables. Si nous réduisons nos émissions de gaz à effet de serre sans mettre en place une stratégie d'adaptation, une part conséquente de l'Humanité et des écosystèmes ne pourront survivre aux dérèglements devenus inévitables et à leurs conséquences. De l'autre côté, si nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre et nous concentrons uniquement sur l'adaptation, la mécanique du réchauffement climatique s'emballera et mettra en péril la survie de l'Humanité entière, ainsi que de la totalité des écosystèmes encore existants.
D'une manière générale, l'urgence absolue consiste à réduire notre empreinte carbone au plus vite et de la manière la plus efficace possible. De même, protéger les éléments qui peuvent justement soutenir la transition (compliquée) de notre société est essentiel : concrètement, nous devons impérativement veiller à la protection de nos puits de carbone.
À l'échelle individuelle ou d'une organisation quelconque, il existe quantité d'initiatives qui peuvent permettre de contribuer à cet effort collectif. En outre, il convient de tenir compte du fait que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne dans le cadre de la transition écologique. Par exemple, un individu résidant en zone rurale ne peut généralement pas se passer de son véhicule en raison du peu de transports en commun à disposition. En revanche, ce genre de profil pourra peut-être accéder plus facilement aux "circuits courts" permettant de s'approvisionner en produits locaux pour ce qui relève de l'alimentation. A contrario, un individu résident en ville pourra sans doute renoncer à l'utilisation d'un véhicule individuel, mais rencontrera davantage de difficultés à accéder aux producteurs locaux.
Même chose pour les entreprises : en fonction de leur secteur d'activité, les contraintes rencontrées ne seront pas nécessairement les mêmes. Mais quelque part, peu importe : ce qui compte, c'est que tout le monde pousse dans le même sens et travaille à réduire son impact environnemental avec les moyens à sa disposition.
Actions | Exemples |
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Réduire sa consommation d'énergie | Éteindre les appareils en veille, installer des thermostats programmables, optimiser l’isolation de son logement, réduire la température de chauffage. |
Changer ses habitudes de transport | Privilégier les transports en commun, opter pour le covoiturage, utiliser des véhicules électriques ou hybrides, optimiser les trajets. |
Modifier son alimentation | Réduire la consommation de viande, privilégier les circuits courts, soutenir des pratiques agricoles respectueuses, réduire le gaspillage alimentaire. |
Réduire les déchets | Recycler, composter les déchets organiques, acheter en vrac, réparer les objets cassés. |
Optimiser sa consommation | Acheter ce qui est véritablement nécessaire, se tourner vers l’occasion et la seconde-main, privilégier les produits éco-conçus. |
S’engager dans la sensibilisation | Participer à des projets locaux, encourager ses proches, soutenir des ONG environnementales. |
Utiliser des énergies renouvelables | Installer des panneaux solaires, souscrire à un fournisseur d’électricité verte, investir dans des systèmes de récupération d’eau de pluie. |
Adopter une consommation numérique responsable | Limiter le stockage inutile, éteindre les appareils inutilisés, réparer ou recycler les équipements électroniques obsolètes. |
Actions | Exemples |
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Réduire les émissions de gaz à effet de serre | Passer aux énergies renouvelables, améliorer l’efficacité énergétique des processus industriels, relocaliser sa chaîne d'approvisionnement, couper court à la surconsommation de matériel. |
Soutenir l'économie circulaire | Réutiliser les matières premières, adopter des emballages recyclables, mettre en place des systèmes de collecte et de recyclage au sein des locaux. |
Investir dans la R&D verte | Éco-concevoir ses produits, développer des matériaux durables, tester des processus à faibles émissions. |
Sensibiliser les employés | Former les employés aux bonnes pratiques, organiser des événements sur le développement durable, encourager le co-voiturage et le recours aux transports en commun. |
Améliorer l’efficacité énergétique | Rénover les infrastructures, installer des systèmes de gestion d’énergie. |
Promouvoir des partenariats durables | Collaborer avec des fournisseurs écoresponsables, intégrer des critères environnementaux dans les appels d’offres. |
Engager les clients et le public | Proposer des produits écoresponsables, inciter aux comportements verts tels que la réparation, créer des campagnes de sensibilisation. |
Communiquer sur les initiatives | Publier un rapport RSE, s’associer à des labels environnementaux reconnus. |
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