Élimination des polluants éternels : mythe ou réalité ?
Particulièrement résistants, les polluants éternels sont à l’origine de risques sanitaires et environnementaux. Peut-on éliminer ces substances nocives de notre quotidien ?
Quoi qu'on en pense, les énergies fossiles constituent l'un des fondements de notre société moderne. L'usage du pétrole, du gaz naturel et du charbon nous permet de circuler, de nous chauffer, de nous éclairer, mais aussi d'avoir accès à une offre pléthorique de biens et de services. Autrement dit, le confort dont beaucoup bénéficient - notamment au sein des pays occidentaux - est intrinsèquement lié à l'exploitation des énergies fossiles.
Problème : l'exploitation des énergies fossiles est néfaste, pour l'environnement comme pour notre santé. Mais que doit-on faire alors ?
👉 Qu'est-ce qu'une énergie fossile exactement ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Qu'impliquerait le renoncement aux énergies fossiles ? Peut-on vraiment envisager de les remplacer par les énergies renouvelables ?
Greenly fait le point.
L'énergie fossile est naturellement présente dans le sous-sol de la Terre. Riche en carbone et en hydrogène, elle est le résultat de l'accumulation et de la décomposition de matières organiques - ce processus s'appelle la méthanisation. Il s'agit d'une énergie non renouvelable, car elle se régénère à l'échelle des temps géologiques.
Plusieurs millions d'années sont nécessaires au processus de formation d'une énergie fossile. C'est l'une des principales problématiques auxquelles la société de consommation est confrontée. On estime que beaucoup de charbons aujourd'hui exploitables se sont formés il y a 360 à 300 millions d'années pendant le Carbonifère. Ce fut sans doute l'époque la plus propice à son apparition.
L'intervention humaine peut être nécessaire pour faire d'une ressource fossile une source de matière et d’énergie. Par exemple, le pétrole brut est inutilisable en l'état. L'étape du raffinage lui permet cependant d'être transformé en carburant et en divers autres produits (à l'image de certaines matières textiles). À l'inverse, le charbon, le gaz naturel et le lignite peuvent être utilisés directement.
Les trois principales sources d'énergie fossile sont le pétrole, le charbon et le gaz naturel. Selon les derniers chiffres du BP Statistical Review of World Energy 2022, la consommation mondiale d'énergie se répartit comme suit :
Toutefois, notons qu'il existe bien quatre formes d'énergie fossile : liquide (le pétrole), rocheuse (le charbon), gazeuse (le gaz naturel), et métallique (l'uranium, le cuivre, le lithium et le cobalt).
Ces ressources peuvent être extraites :
En 2020, en France, le bouquet énergétique primaire réel se composait de :
Si les trois principales énergies fossiles sont devancées par le nucléaire, c'est que la France a massivement investi ce segment dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Le premier réacteur nucléaire français producteur d'électricité a été mis en service en 1956. Et bien que la "popularité" de l'énergie nucléaire soit régulièrement critiquée, Emmanuel Macron souhaite miser sur cette filière, avec la construction de six réacteurs EPR 2 d'ici 2050.
De fait, la France importe la plupart de ses énergies fossiles :
En outre, la France compte parmi les pays affichant leur souhait de "sortir des énergies fossiles", afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique
Les énergies fossiles sont d'excellents combustibles. Fortes d'un rendement énergétique particulièrement intéressant (notamment pour le pétrole), elles ont par ailleurs bénéficié de leur niveau d'abondance sur Terre. Et ce, bien avant la Révolution industrielle.
En vérité, les énergies fossiles sont exploitées depuis la nuit de temps. Pharmacie, cosmétiques, combustibles... En Mésopotamie, le pétrole était déjà utilisé. De même, le gaz naturel était une ressource connue des habitants de la région de Sichuan, au IIe siècle avant JC (on parlait alors de "puits de feu").
Par la suite, d'époque en époque, la maîtrise de l'exploitation des énergies fossiles s'est accentuée. Associée à des méthodes de transport et de stockage relativement simples, cette maîtrise a conduit l'Occident à développer un modèle de croissance fondé sur le recours aux énergies fossiles. En tout ignorance, probablement, des dégâts environnementaux et sanitaires que cette exploitation engendrerait.
L'exploitation des énergies fossiles est synonyme de la création d'une quantité colossale de gaz à effet de serre (GES). Et si ces derniers sont naturellement présents au sein de notre atmosphère, le surplus imputable à l'activité humaine pose problème.
En bref, la quantité additionnelle de gaz à effet de serre dont nous sommes collectivement responsables provoque l'accentuation d'un phénomène bien connu : l'effet de serre. Dans sa forme naturelle, l'effet de serre est indispensable à la vie sur Terre. Sans lui, les températures sur notre planète seraient trop froides. À titre d'exemple, la planète Mars souffre de son absence d'effet de serre. Sa température moyenne avoisine - 67°C.
Le problème, c'est que le surplus de gaz à effet de serre provoque la création d'un effet de serre "additionnel". À l'effet de serre naturel s'ajoute désormais un effet de serre anthropique (c'est-à-dire d'origine humaine). Résultat : la température moyenne augmente. On parle de l'emballement de l'effet de serre. Un engrenage aux conséquences potentiellement dramatiques : car s'il n'était pas d'origine humaine, l'accentuation de l'effet de serre a causé la perte de la planète Vénus. Or, les équilibres systémiques régissant la vie sur Terre sont tout aussi sensibles à ces variations.
En mars 2022, l'Agence internationale de l'énergie indiquait que les énergies fossiles avaient été à l'origine de 36,3 milliards de tonnes de CO2 en 2021. Un niveau encore jamais atteint. Selon le dernier rapport du GIEC, pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, il est impératif de stopper l'extraction du charbon. De même, nous devons réduire de 60 % l'usage du pétrole et et de 70 % celui du gaz d'ici à 2050 (par rapport aux niveaux de 2019).
L'exploitation des énergies fossiles se trouve à l'origine d'une gigantesque problématique sanitaire : la pollution aux particules fines. Selon Natura Sciences, en 2018, cette dernière a provoqué la mort prématurée de 8 millions de personnes. L'Asie est le continent le plus touché : au moins un quart de la mortalité serait lié aux particules fines dans une demi-douzaine de pays d’Asie. Plus localement, entre 2016 et 2019, Santé publique France a estimé que 40 000 décès annuels pourraient être attribuables à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines (PM2,5).
Dans le détail, l'exposition chronique aux particules fines contribue à augmenter le risque de:
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), en 2020, la consommation mondiale des ressources énergétiques était de 15 025 Mtep (million de tonnes équivalent pétrole). Elle pourrait atteindre 17 387 Mtep en 2035.
Or, le BP Statistical Review of World Energy 2020 estime qu'il reste environ :
Mais ces chiffres demeurent des estimations, fondées sur le nombre de ressources identifiées. Or le nombre de ressources identifiées est sujet à débat.
Bien sûr, connaître le nombre de gisements disponibles est important. De même qu'anticiper une pénurie future. Mais la problématique actuelle est plus complexe. La quantité restante d'énergies fossiles doit aussi être mise en perspective par rapport à la croissance de nos niveaux de production et de consommation. Pour partie liée au boom démographique dans certaines régions du monde, cette croissance est également le résultat d'une tendance des pays occidentaux à la surconsommation. La question de la disponibilité des réserves fossiles serait-elle aussi pressante, si les pays développés acceptaient d'adopter des modes de vie plus sobres ? Ceci, en vue d'équilibrer la balance, de soutenir les pays en développement pour qui l'accès aux énergies renouvelables est infiniment plus complexe, etc. La question est ouverte.
Utilisées depuis des siècles, les énergies fossiles doivent leur succès à leur facilité d'exploitation, ainsi qu'à l'attractivité de leur prix. Malheureusement, elles sont aussi responsables de la pollution de notre atmosphère, ainsi que du réchauffement climatique. En outre, elles ne sont disponibles qu'en quantités limitées. Là où notre consommation d'énergie ne cesse d'augmenter.
À l'opposé, les énergies renouvelables (également appelées “énergies vertes”) sont inépuisables et disponibles sur l'ensemble de notre planète. En outre, elles ne génèrent pas de gaz à effet de serre, et pourraient donc nous permettre de réduire notre impact environnemental sur ce volet.
Les sources d'énergie renouvelable sont :
Leur principal défaut ? La plupart des énergies renouvelables sont intermittentes. Dépendante de la nature et de ses aléas, l'énergie renouvelable n'est pas disponible à tout moment. C'est le cas de l'énergie solaire par exemple, qui se voit entravée dès que la nuit tombe et que la météo devient nuageuse.
Dans la pratique, il semble évident qu'une société exclusivement fondée sur le recours aux énergies renouvelables obligera ses individus et ses entreprises à adopter des modes de vie plus sobres. Faute de quoi, la quantité d'énergie disponible sera insuffisante pour répondre aux besoins de tout un chacun. En clair, les niveaux de consommation énergétique rendus possibles par l'exploitation des énergies fossiles sont condamnés à plus ou moins long terme. Si nous voulons sauver notre planète, nous serons contraints de renoncer à certains aspects de nos vies ayant été rendus possibles par cette surabondance d'énergie - hélas délétère pour notre environnement.
En 2020, en France, l'énergie renouvelable représentait 19,1 % de la consommation finale brute d'énergie. Un chiffre qui devrait atteindre 33% d'ici à 2030.
Non, l'énergie nucléaire n'est pas une énergie renouvelable. Toutefois, elle n'appartient pas non plus à la catégorie des énergies fossiles.
La raison est simple : si l'énergie nucléaire ne génère pas de CO2, elle est néanmoins produite à base d'uranium. Son isotope 235 est l'un des seuls isotopes fissiles se trouvant naturellement sur Terre. Il est compatible avec le principe de fission nucléaire, sur lequel repose le fonctionnement de nos centrales. Problème : l'uranium demeure une ressource limitée. Selon les prévisions, les conditions actuelles de fonctionnement permettraient à nos centrales nucléaires de recourir à l'uranium pendant environ un siècle.
Pour autant, les énergies fossiles englobent uniquement les énergies produites à partir de combustibles riches en carbone, et issus de la décomposition de matières organiques. Une définition incompatible avec l'énergie nucléaire.
Conclusion : le nucléaire est une énergie décarbonée non-renouvelable.
Le charbon est l'une des sources d'énergie les plus anciennes. Il est aujourd'hui la première source de production d'électricité dans le monde.
Malheureusement, le charbon est très polluant :
À l'échelle mondiale, le charbon est responsable de 40 % de nos émissions de CO2.
À l'inverse, le gaz naturel est considéré comme la moins mauvaise des énergies fossiles. En effet, la combustion du gaz naturel rejette 30 % de moins de CO2 que le pétrole et moitié moins que le charbon.
Selon le BP Statistical Review 2022, la Russie pèse pour 17,4 % de la production mondiale de gaz naturel. Elle est devancée par les États-Unis (23,1 %) et talonnée par l'Iran (6,4 %).
Attention : si le gaz naturel est la moins polluante des énergies fossiles, cela n'en fait pas une énergie propre. Le gaz naturel représente un cinquième du total de nos émissions à l'échelle mondiale. Ceci sans parler des émissions "fugitives" - les émissions qui ne sont pas liées à l’utilisation finale du combustible
Première source d'électricité propre en France, l'énergie hydraulique est produite grâce à la force de l'eau. Les centrales hydrauliques génèrent de l'énergie grâce aux chutes et au débit des cours d'eau retenus par les barrages. Plus la pression de l'eau est forte, plus elle crée de l'énergie.
En 2019, on comptait 2 000 installations en France (un des principaux producteurs en Europe). En 2020, cette énergie représentait 49 % de la production brute d'électricité renouvelable.
Les éoliennes installées sur terre (onshore) ou en mer (offshore) exploitent l'énergie cinétique du vent et la convertissent en énergie mécanique, puis en électricité verte.
D'après les chiffres d'EDF, en 2019, le parc éolien français a produit 34,1 TWh (6,3 % de la production d’électricité nationale).
D'ici à 2030, la filière éolienne devrait représenter 32 % de la production d'énergie renouvelable en France, conformément aux objectifs définis par la loi sur la Transition Énergétique pour la Croissance Verte.
Cette troisième forme d'énergie renouvelable est produite par le soleil. Les cellules photovoltaïques des panneaux solaires captent les rayonnements de ce dernier et les transforment en électricité.
On distingue deux types d'énergie solaire :
D'après SolairePV, en 2022, le solaire photovoltaïque a couvert 4,1 % de l’énergie électrique consommée en France.
Cette énergie nécessite d'aller puiser la chaleur dans le sous-sol de la terre et ne dépend pas des conditions météorologiques.
Il existe trois formes de géothermie :
Actuellement, la France possède deux centrales en Guadeloupe et à Soultz-sous-Forêts.
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