
Neutralité carbone : pourquoi et comment l'atteindre ?
Pour respecter les objectifs fixés par l'Accord de Paris, nous devrions atteindre la neutralité carbone à l’échelle planétaire à horizon 2050. Mais pourquoi ?
ESG / RSE
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Pour cette raison, les puits de carbone sont devenus incontournables. Tantôt levier de lutte contre le changement climatique, tantôt objet de préoccupation pour les défenseurs de l'environnement, ils font cependant débat.

En d'autres termes, les puits de carbone permettent de limiter la concentration de dioxyde de carbone (CO₂) au sein de notre atmosphère. Or, le surplus de gaz à effet de serre relâché (gaz parmi lesquels on trouve le CO₂) est responsable du réchauffement climatique.
Le fonctionnement d'un puits de carbone dépend de sa nature.
Il existe deux types de puits de carbone : les puits de carbone naturels et les puits de carbone artificiels.
Cependant, au sein même de chacune de ces catégories, les puits de carbone ne reposent pas nécessairement sur des mécanismes identiques.
Les puits de carbone naturels sont des écosystèmes. Parmi eux, on trouve notamment :
Le fonctionnement des forêts en tant que puits de carbone repose sur la photosynthèse. Cette dernière constitue par ailleurs le principal mécanisme de séquestration du carbone atmosphérique.
Dans son cadre, l'énergie solaire est utilisée pour fixer le CO₂ sous forme de matière organique. Dans le cas spécifique des forêts, l'arbre absorbe et conserve le carbone. "En contrepartie", il rejette de l'oxygène.

En tant que puits de carbone, nos océans captent et stockent le CO₂ via l'interaction entre deux processus distincts : un processus d'ordre physique et un processus d'ordre biologique.
Les tourbières et les marais côtiers sont tous deux considérés comme des zones humides. La définition des zones humides, cependant, peut varier.
Colonisées par la végétation, les tourbières stockent 75 % du carbone de l’atmosphère et 30 % du carbone de nos sols. Problème : elles représentent seulement 3 % des terres émergées, et ces zones sont en voie de disparition.

Concrètement, on "fixe" le CO₂, pour ensuite l’injecter dans des réservoirs géologiques étanches enfouis sous terre. Appliquée à une centrale biomasse ou à une usine de bioéthanol, cette technique est désignée sous le terme de "bioénergie avec CSC" (BECSC, ou BECCS).
Le procédé applicable au CSC est composé de trois étapes : le captage, le transport et le stockage.
Il n'existe pas un débat autour des puits de carbone, mais plusieurs. Grosso modo, nous pourrions les réduire à deux principales thématiques :
Le débat autour de la protection se rapporte aux puits de carbone dits "naturels". Pour lutter contre le réchauffement climatique, ces derniers constituent de véritables alliés.
ADEME
Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
Dans la mesure où nous devons réduire au plus vite et de façon drastique nos émissions de gaz à effet de serre (dont celles de CO₂), les puits de carbone sont indispensables.
Au regard de l'urgence climatique, il apparaît évident que les puits de carbone naturels ne suffiront pas.
À cela il faut ajouter que les risques induits par les puits de carbone artificiels sont réels. Ainsi que le soulignait le journal Les Échos en 2022, "réinjecter du CO₂ dans le sol n'est pas anodin - même si la nature du gaz, inerte, non inflammable et non explosif, limite les risques".

Les puits de carbone naturels sont nos alliés. Malheureusement, nous avons déjà beaucoup abusé de leur soutien.
Nos puits de carbone souffrent non seulement du surplus d'émissions présentes au sein de notre atmosphère, mais aussi des effets du changement climatique.
Et les résultats sont là : en 2022, la forêt et les sols ont séquestré 16,9 millions de tonnes équivalent CO₂ (MtCO₂e) sur les 41 MtCO₂e prévus par la France. Il y a dix ans, nos forêts absorbaient deux fois plus de CO₂ qu'aujourd'hui. Et il y a tout lieu de penser que les choses ne vont pas s'arranger : incendies, sécheresses, maladies diverses... Les forêts souffrent.
Le Monde
Journal français
Mais ces catastrophes ne sont pas les seules en cause d'après le CEA. Nos propres excès y sont pour quelque chose, et pas qu'un peu.
CEA
Commissariat à l'Énergie Atomique
Les entreprises s'intéressent de plus en plus au sujet de la compensation carbone (ou contribution carbone), en vue de remédier à la problématique de leurs émissions résiduelles. Or, nombre de projets de contribution carbone visent à protéger les puits de carbone ou soutenir leur renforcement.
Une démarche a priori louable, voire essentielle. Pour les experts du GIEC notamment, l'urgence climatique est telle que nous ne pourrons pas lutter efficacement contre le réchauffement sans compensation carbone.
Problème : les projets de compensation carbone sont régulièrement sujets à polémique. En cause ? La question de la pertinence et de l'efficacité d'une telle démarche.
Prenons l'exemple d'un projet de reforestation : dans les faits, combien de temps sera-t-il nécessaire pour que les arbres plantés soient véritablement en mesure de "contrebalancer" les émissions résiduelles concernées ?
On le voit, les avis autour de la contribution carbone sont très partagés, y compris chez les défenseurs de l'environnement.
Là où le Réseau Action Climat estime qu'il vaut mieux définitivement s'en détourner, Greenpeace s'aligne sur les recommandations du GIEC et prône un recours raisonné et encadré à la contribution carbone. Ce recours, toutefois, doit impérativement être consécutif à une réduction maximale des émissions de gaz à effet de serre.