Check-list : Les 7 étapes pour démarrer votre conformité CSRD
La directive CSRD impose de nouvelles exigences pour le reporting extra-financier. Voici les bases pour démarrer vos démarches de conformité sans jargon inutile.
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Aussi connue sous l'abréviation "ACV", l'Analyse du Cycle de Vie permet d'évaluer l’impact environnemental d’un produit ou d’un service, et ce, tout au long de son existence. Conception, vente, achat, utilisation, destruction, revalorisation… Lorsqu'on souhaite améliorer la performance environnementale de son entreprise, il est essentiel de réaliser une ACV au sujet de son offre.
Mais qu'est-ce qu'une Analyse de Cycle de Vie exactement ? Comment se réalise-t-elle ? Est-elle obligatoire ?
Greenly vous dit tout.
Le cycle de vie d’un produit désigne un ensemble de phases allant de la conception à la destruction de ce dernier. Ce cycle est généralement représenté par une courbe, représentant l'évolution du volume des ventes au fil du temps.
Le cycle de vie d’un produit compte 5 phases. Le détail de ces étapes varie légèrement en fonction du domaine d'étude, mais l'idée reste globalement la même.
Dans le cadre d'une ACV, on distingue :
A contrario, dans le cadre d'une analyse marketing, on distingue :
Une ACV permet à tout individu ou entreprise :
Réaliser une ACV est une excellente manière d'identifier les facteurs de pollution propres à chaque produit ou service. Il s'agit d'un préalable indispensable à tout plan d'action visant à améliorer la performance environnementale d'une entreprise.
L'Organisation internationale de normalisation (International Organization for Standardization ou ISO, en anglais) a contribué à définir la méthodologie et la déontologie de ce type d’évaluation. Le but ? Harmoniser la méthode employée (avec l'obligation de réaliser une revue critique pour les ACV comparatives, par exemple).
La méthode ACV est donc standardisée à l’échelle internationale, par le biais d'une norme : la norme ISO 14040-44.
In fine, le but d'une ACV est d'encourager les entreprises à tendre vers l'éco-conception.
Pour rappel, l'éco-conception désigne l'intégration systématique des problématiques d'ordre environnemental à la conception et au développement des produits ou services commercialisés. De façon plus prosaïque, il s'agit de réduire les impacts environnementaux négatifs à service rendu équivalent ou supérieur. De fait, ceci implique l'atteinte d'une forme d'équilibre entre exigences écologiques, sociales, techniques et économiques.
La plateforme gouvernementale Notre environnement rappelle par ailleurs que l'éco-conception fait déjà l'objet de certaines réglementations européennes :
En principe, réaliser une ACV est particulièrement intéressant pour :
Plus largement, toute organisation proposant des produits ou des services peut réaliser une analyse de cycle de vie. En tout état de cause, cette démarche s'avère de plus de plus en utile, dans la mesure où les réglementations en faveur de l'éco-conception se multiplient : en avril 2024, le Parlement européen a ainsi adopté un nouveau règlement sur ce sujet (le dernier datant de 2022), lequel doit élargir le champ des produits soumis à certaines obligations
Toutefois, la conduite d'un tel processus ne peut se faire au doigt mouillé. Certaines connaissances sont essentielles à la réalisation d'une ACV. De même que la maîtrise des outils dédiés et l'aptitude à exploiter les bases de données, afin de dresser un bilan à la fois précis et pertinent. Ces compétences s'acquièrent au cours d'une formation à la méthode ACV. Si votre entreprise ne dispose pas de ces dernières, nous vous recommandons fortement de faire appel à un prestataire spécialisé.
L'approche "cycle de vie" consiste à dresser l’inventaire de l'ensemble des flux associés au produit, afin de quantifier la totalité des ressources naturelles exploitées et des externalités associées.
Elles englobent :
Les ressources consommées vont du carburant (pour le transport), à l’électricité (pour l’extraction ou la production) en passant par l’eau et les substances chimiques.
L’ impact environnemental se mesure de différentes manières :
Très souvent, la phase d'utilisation contribue à alimenter l'impact environnemental du produit.
Les exemples de sources potentielles de pollution sont divers :
La gestion de la "fin de vie" d'un produit est primordiale. Que fait-on du produit, une fois que celui-ci est devenu inutilisable ? Le produit est-il simplement jeté, éliminé ou fait-il l'objet d'une revalorisation ?
Malheureusement, la "fin de vie" d'un produit peut se révéler source de multiples impacts environnementaux.
Dans le cadre d'une ACV, les processus pris en considération au moment de la "mort" du produit sont :
L'approche "multi-critères" analyse les "flux entrants et sortants". Un flux correspond à :
Les flux entrants peuvent correspondre à des ressources en eau, en pétrole ou en gaz, par exemple. Pour les flux sortants, il s'agit d'émissions gazeuses, de liquide rejeté, etc.
La première étape consiste à définir le cadre de l'étude. Dans l'ordre, il faut déterminer :
Pour rappel, l’unité fonctionnelle désigne une unité de mesure servant à effectuer les comparaisons. Elle est déterminante dans l'évaluation du service rendu par le produit.
L'unité fonctionnelle est déterminée en fonction de 3 critères :
Une unité fonctionnelle peut correspondre à la contenance d'un sac de course traduite en litres, par exemple.
L'inventaire du cycle de vie (ICV) mesure les flux entrants et sortants de matières et d’énergies, pour appréhender l’impact environnemental de chaque étape. On dit généralement qu'il s'agit de la phase de comptabilité analytique des flux entrants et sortants.
Dans la pratique, 2 types de facteurs sont alors analysés :
Attention : de nombreuses erreurs peuvent survenir lors de cette étape d'analyse. D’où l'importance de recourir à un logiciel dédié ou de faire appel à un expert.
Vient ensuite l’étape de l’évaluation des impacts et dommages potentiels. Ils dépendent évidemment des flux de matières et d’énergie recensés, ainsi que des indicateurs de calcul et de caractérisation choisis.
Les méthodes de calcul des impacts se répartissent en deux catégories : les méthodes midpoint et les méthodes endpoint.
Les méthodes midpoint sont orientées vers les problèmes posés. Ici, l'impact apparaît au milieu de la chaîne de causalité.
Dans ce contexte, les méthodes midpoint quantifient les effets globaux des substances émises ou consommées. Ces risques peuvent porter sur la santé humaine, l’écosystème, etc.
Un exemple ? L’impact environnemental lié à l’acidification des sols est mesuré en équivalent SO2 (dioxyde de soufre).
Si vous souhaitez en savoir plus sur la dépollution des sols, n'hésitez pas à consulter notre article dédié en cliquant ici.
Les méthodes endpoint, elles, sont orientées vers les dommages. L'impact apparaît donc à la fin de la chaîne de causalité.
Les méthodes endpoint évaluent les dommages potentiels susceptibles de survenir. Elles mettent l'accent sur les dégâts "finaux", causés par la consommation ou les émissions liées à certaines substances.
Pour reprendre l'exemple de l’acidification des sols, ce point sera mesuré et quantifié en termes de perte de biodiversité sur une surface donnée. On parlera alors de PDF ou "Potentially Disappeared Fraction of Species".
La dernière étape de l'analyse du cycle de vie est le bilan.
Il s'agit de prendre connaissance des résultats pour identifier les axes d'optimisation et se tourner ensuite vers des alternatives moins polluantes.
Une étude ACV conduite en bonne et due forme présente de façon détaillée les objectifs, le champ de l’étude, les limites et les hypothèses de travail, les résultats, etc. Problème : même réalisée dans les règles de l'art, une Analyse de Cycle de Vie peut souffrir de quelques biais. C'est la raison pour laquelle bénéficier d'un regard neutre, objectif et averti sur le travail réalisé s'avère souvent utile. Et c'est tout l'objet de la revue critique.
De façon plus globale, on peut réaliser une revue critique dès lors qu'on souhaite que l'ACV soit soumise à l'analyse d'un expert indépendant.
En fonction de la nature de l'ACV et de ses objectifs, les modalités de la revue critique peuvent toutefois varier. Par exemple, dans l'hypothèse où l'Analyse du Cycle de Vie consiste en une comparaison de produits ou de services, la revue critique fera appel à un panel d’experts spécialisés dans le secteur d’activité concerné.
Le principal objectif d'une revue critique est d’attester de la conformité de l’étude avec la norme ISO 14040/44.
Une revue critique se concentre sur les points suivants :
Ayant été imposée par ISO pour les études comparatives destinées à être rendues publiques, la revue critique se systématise de plus en plus.
Même si une Analyse de Cycle de Vie s'avère est exhaustive par nature, il ne s'agit pas d'un outil parfait à tout point de vue. L'ACV n'est pas une méthode universellement applicable ou pertinente, par exemple.
Certains impacts ne sont pas pris en considération :
De plus, une ACV est fondée sur des hypothèses de travail susceptibles d'induire une dimension subjective. La personne réalisant l'étude peut involontairement influencer le processus au travers de la formulation de ces fameuses hypothèses de travail (en intégrer certaines et en exclure d'autres, en fonction de l'évolution de sa réflexion).
Enfin, l'Analyse de Cycle de Vie est une étude complexe à aborder. Faute de disposer des compétences nécessaires pour l'interpréter (en interne ou en externe), sa réalisation s'avérera simplement inutile.
Une logiciel ACV est un outil permettant d'évaluer et de comparer les impacts environnementaux, en s'appuyant sur des bases de données spécifiques. Un tel logiciel "découpe" un produit en fonction des flux relatifs à ses composants ainsi qu'aux niveaux d'énergie qu'il nécessite.
Dans la majorité des cas, les logiciels d'analyse du cycle de vie exploitent des bases de données générales et spécialisées établies en amont.
Plusieurs logiciels permettent de procéder simplement à la réalisation d'une ACV. Certains sont même gratuits. Cependant, ayez à l'esprit que les bases de données et la facilité d’utilisation varient d'une interface à l'autre. En fonction de la nature de votre activité, il faudra donc veiller à ce que le logiciel ait accès aux données qui vous concernent bel et bien.
Les principaux logiciels ACV sont les suivants :
Faute de logiciel, vous pouvez tenter de réaliser une ACV avec les bases de données accessibles de tous. Ceci, à condition d'avoir accès aux références pertinentes et de savoir les analyser vous-même.
Parmi les principales bases de données accessibles sur le marché, on relève notamment :
Si elle vous permet d'abord d'améliorer votre Bilan Carbone®, l'analyse du cycle de vie vous octroie aussi la possibilité de revoir votre stratégie à court, moyen et long terme. Le tout, en mettant en œuvre des actions ayant vocation à assurer la pérennité de votre entreprise - au-delà de protéger notre environnement. Et pour cause : l'urgence climatique pose la question de la durabilité même de notre modèle de production et de consommation. En témoigne le durcissement progressif de la législation à l'égard des entreprises.
Pour en savoir plus au sujet du Bilan Carbone®, n'hésitez pas à consulter notre page dédiée en cliquant ici.
Identifier les forces, les faiblesses et les axes d'amélioration d'un produit ou d'un service permet d'optimiser l'offre en conséquence. Plus encore : de se tourner, le cas échéant, vers l’éco conception. Dès lors, l'analyse du cycle de vie apparaît comme un outil d’aide à la décision, en vue de développer une stratégie aux impacts moindres, et ainsi tendre vers le respect des critères d’écolabellisation.
Revoir la conception d'un emballage, ou étudier les possibilités de revalorisation d'un produit sont autant d'options qui s'offrent à l'entreprise. Dans tous les cas, l'attention se concentrera sur la démonstration d'une volonté solide d'inscrire la préservation de l'environnement dans l'ADN de la structure.
À service rendu égal, l’impact environnemental peut départager deux produits. Telle est aujourd'hui la réalité du marché.
Dans ce contexte, une ACV met en évidence les choix opérés d'une entreprise à l'autre en matière de préservation de l'environnement. Outre le fait de servir d'outil d'optimisation, l'analyse du cycle de vie des produits devient un outil comparatif au service des consommateurs. D'où la nécessité de tenir compte des aspirations de ces derniers en matière environnementale. Le tout, en présentant un bilan objectif de ses performances, à toutes les étapes du cycle de vie de son produit.
À titre d'exemple, la base de données Agribalyse permet à tout consommateur de prendre connaissance de l'empreinte carbone de tel ou tel aliment ou plat. Ci-dessous les estimations relatives à l'impact carbone d'une quiche lorraine.
Empreinte carbone d'une quiche lorraine | Étapes | % de l'impact |
---|---|---|
4,21 kg CO2eq/kg de produit | Agriculture | 75,8 % |
Transformation | 11,4 % | |
Emballage | 1,8 % | |
Transport | 3 % | |
Supermarché et distribution | 1,6 % | |
Consommation | 6 % |
Vous œuvrez dans le domaine du textile ? Vous souhaitez en savoir plus quant à la méthode employée par Greenly dans le cadre de la réalisation d'une ACV ?
De nombreuses normes sectorielles sont toujours en cours de développement. Néanmoins, en ce qui concerne l’habillement, celle rédigée par l’ADEME et l’AFNOR en 2016 constitue un point de référence. Elle définit les règles à suivre et les valeurs génériques à utiliser lors de la réalisation de l’ACV d’un produit issu du milieu de l'habillement.
Un exemple ? Découvrez le travail réalisé par Greenly pour la marque de prêt-à-porter CABAÏA.
Après récolte des données sur la composition des produits, un récapitulatif des matières premières utilisées pour chaque produit est établi (en gramme par matériau).
Les émissions qui découlent de la chaîne de production des fibres textiles (en kgCO2e/kg) sont évaluées à partir de bases de données ACV standards. Elles sont complétées, si besoin, par des résultats issus de la littérature scientifique.
On multiplie ensuite le poids de tous les matériaux composant le produit par son empreinte carbone, pour obtenir l’empreinte carbone associée à la production des matières premières.
La fabrication de l’étoffe induit une consommation importante d’électricité - filage, tissage ou tricotage. En ce sens, l'empreinte environnementale associée dépend de nombreuses variables : processus utilisés, type de matière, titrage des fils, etc.
L'ennoblissement englobe toutes les étapes de traitement qui permettent d’atteindre une certaine qualité d'étoffe. Là encore, les externalités environnementales dépendent grandement des techniques employées : teinture (sur fil ou sur étoffe), impressions, apprêt chimique ou mécanique.
La confection désigne les étapes finales de la fabrication du produit : découpage, repassage, couture.
Comme pour les étapes précédentes, l’empreinte carbone est notamment liée à la consommation d’électricité. L’intensité carbone de cette dernière dépend de l’emplacement géographique de l’usine.
Le transport est modélisé conformément aux différentes étapes de l’analyse de cycle de vie. Il englobe notamment l’acheminement des matières premières, les trajets entre les usines et les entrepôts de stockage, puis la distribution au client.
L’empreinte carbone est calculée pour chaque moyen de transport, en multipliant la distance parcourue (donnée en km) par le poids de la marchandise transportée, ainsi que par un facteur d’émissions propre au véhicule considéré (en kgCO2e/t.km).
La prise en compte de l’impact généré par l’usage du produit est cruciale. De fait, de nombreuses études ont montré que cette phase était prépondérante dans l’empreinte finale du produit. La négliger fausserait le calcul, notamment dans l’optique d'une comparaison entre plusieurs produits.
Les émissions proviennent essentiellement de la consommation électrique des machines, lors du lavage et du séchage des habits. Les résultats varient, en outre, selon le lieu de vente et l’intensité carbone du pays en question.
En France, l’électricité peu carbonée a tendance à donner lieu à une contribution relativement faible.
La fin de vie des produits textiles peut être à l’origine d’une quantité plus ou moins importante d’émissions selon la méthode de traitement (enfouissement, incinération, réemploi, effilochage, chiffon d’essuyage).
Dans ce contexte, un scénario de référence établi par l’ADEME est utilisé.
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