Appréhender le concept d’impact social en 5 points clés
Toute entreprise en activité a un impact social positif ou négatif. Qu’entend-on par impact social ? Comment le mesurer et l’améliorer ? Explications.
La neutralité carbone est une étape indispensable en vue de limiter le réchauffement à + 2 °C avant la fin du siècle. Alors que les répercussions de ce phénomène se font de plus en plus visibles - la destruction des écosystèmes et les événements météorologiques de grande intensité entre autres - nous ne sommes plus en mesure de rester les bras ballants. 😥
Dès lors, de nombreuses entreprises passent à l’action et se revendiquent « neutres en carbone ». Le souci ? Bien que l’intention soit louable, cette démarche est invalide pour ce type de structure. ❌
Tandis que 70 % des émissions mondiales de carbone sont rejetées par 100 entreprises - oui, seulement ! - comment peuvent-elles participer à l’atteinte de la neutralité carbone requise d’ici 2050 ? Et surtout : pourquoi une entreprise ne peut-elle revendiquer un bilan carbone nul ? 🧐
La neutralité carbone - également appelée « net zéro » ou « zéro émission nette » - est un concept scientifique définit à l’échelle mondiale lors de la COP 21 de 2015. 🤝
Les conclusions de l’Accord de Paris révèlent qu’il est tout bonnement inconcevable de limiter le réchauffement climatique à + 2 °C - idéalement + 1,5 °C d’ici la fin du siècle et par rapport aux niveaux préindustriels, sans atteindre ladite neutralité.
👋 Dans le cadre de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), la France se positionne ainsi comme le premier pays à viser « Zéro émission nette » d’ici 2050.
Dès lors, l'objectif consiste à trouver un équilibre entre les émissions de carbone et l’absorption de celles rejetées dans l’atmosphère par les puits de carbone naturels (forêts, sol, atmosphère et océans) et technologiques. ⚖️
En définitive, il convient de ne pas émettre plus d’émissions d’origine anthropique que ce que la planète peut en absorber. Un objectif ambitieux et long terme donc. 🎯
👉 À ce titre, les entreprises se sont emparées de ce concept pour réduire leur impact sur le changement climatique - un argument très souvent transformé en un outil marketing.
Atteindre l’objectif de neutralité carbone requiert deux grandes étapes.
Dans un premier temps, il convient de réduire les émissions à la source en vue d’atteindre la neutralité carbone. Cette première étape implique la révision de nos modes de production et de consommation en vue d’entamer une transition écologique en bonne et due forme. 💪
De fait, pour espérer tendre vers la neutralité carbone, certaines entreprises sont dans l’obligation de réaliser le bilan carbone de leur activité. Dès lors, doivent se soumettre :
Ce premier stade est indispensable pour cibler les postes les plus émetteurs et initier une stratégie de réduction drastique des émissions en vue d’accélérer sa transition écologique. Pour information, le plan d’action touche aussi bien le transport, que la consommation d’énergie, en passant par la fabrication des produits. 🛠
👉 L’entreprise s’inscrit ainsi dans un processus de développement durable.
Une fois la stratégie de réduction élaborée, les entreprises peuvent compenser les émissions carbone résiduelles. Mais de quoi parle-t-on ? 🔎
La compensation carbone - ou « contribution carbone » - est un mécanisme financier élaboré en 1997 suite au protocole de Kyoto permettant de compenser les émissions incompressibles - c’est-à-dire ne pouvant être réduites malgré l’instauration d’une stratégie de réduction des émissions.
Dès lors, une entreprise peut compenser son empreinte carbone en finançant des projets vertueux - qui se situent aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en développement - proposés par des tiers. Concrètement, il existe trois grandes catégories de projets :
⚠️ Attention à la mésinterprétation ! Compenser ses émissions permettrait d’équilibrer les rejets de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère et non pas d’annuler son empreinte environnementale.
Mais comment financer les projets écologiques ? C’est tout simple : le financement s’effectue via l’échange de crédits sur un marché dédié aux industries les plus polluantes. Concrètement, une entreprise reçoit chaque année un certain nombre de crédits carbone selon le volume de ses émissions annuelles de GES, de son secteur d’activité et de son niveau d’émissions actuel.
À la fin de chaque année, l’entreprise doit restituer le nombre de crédits correspondant au CO2 émis dans l’atmosphère. Si les émissions s’avèrent plus élevées que le nombre de quotas, l’organisation peut acheter des crédits supplémentaires sur le marché carbone. Dans le cas contraire, elle peut les vendre.
👋 Bon à savoir : un crédit carbone correspond à une tonne de carbone.
Comme nous l’avons vu, le bilan carbone prend en compte les émissions directes et indirectes de l’entreprise. Néanmoins, les entreprises qui s’autoproclament « neutres en carbone » ne précisent pas le périmètre du bilan carbone qui a été effectué.
Dès lors, plusieurs questions se posent : les émissions de l’ensemble des scopes ont-elles été prises en compte ? Le bilan est-il axé sur les émissions carbone ou sur l’ensemble des GES ? L’entreprise a-t-elle mis en œuvre une stratégie de réduction des émissions avant de compenser ses émissions ?
👉 Face au manque de cadre et de transparence, il est difficile de comparer les entreprises entre-elles.
Le fait de compenser ses émissions sans élaborer de stratégie de réduction n’est pas suffisant pour tendre vers la neutralité carbone. Néanmoins, de nombreuses entreprises suivent ce modèle finalement inefficace pour le climat, souvent par simple obligation et non par conviction.
En ce sens, une entreprise qui ne jure que par la compensation carbone, peut au contraire retarder l’atteinte des objectifs climatiques. 😅
Le prix très attractif du CO2 pèse également dans la balance. En effet, le prix d’achat des quotas a longtemps été plus attractif que de réduire ses émissions - à titre d’exemple, il était à 0 € en 2007 contre 44 € en avril 2021. Il était donc plus aisé de compenser le CO2 émit que de mettre en œuvre des mesures de réduction. 🤦♂️
Au départ perçue comme une solution vertueuse, la compensation peut finalement avoir l’effet inverse. Une entreprise peut ainsi émettre deux fois plus de CO2 tout en étant considérée comme « neutre » grâce à la compensation.
👉 C’est pourquoi il est indispensable de suivre le processus de trois étapes : « Mesurer, Réduire, Compenser » pour entamer une vraie démarche de réduction en vue de s’insérer dans une dynamique mondiale de transition.
D’autant plus que la compensation carbone n’est pas une solution viable. Plusieurs exemples : l’océan s’acidifie - tuant les écosystèmes à petit feu - au vu des taux monstrueux de CO2 à compenser et les terrains pouvant être utilisés pour planter des arbres sont limités. 🌳
À ce titre, selon le GIEC, la capacité totale de compensation s’élève à 367 milliards de tonnes - ce qui représente neuf années d’émissions anthropiques.
Avant de choisir un projet de compensation, il convient de vérifier son additionnalité - c’est-à-dire si le projet n’aurait pas pu voir le jour sans le financement. Par ailleurs, il est bon de connaître le volume de CO2 capté par le projet. En effet, sachant qu’ils proviennent de secteurs très différents, ne sont pas forcément labellisés et n’utilisent pas les mêmes techniques, comment s’assurer de leur efficacité ?
👉 À titre d’information, les émissions de référence - parfois gonflées par certains opérateurs - servent de base au calcul du volume de CO2 capté : soustraire les émissions du projet aux émissions de référence.
La durée du stockage du CO2 est également à prendre en compte afin d’éviter de compenser inutilement. Ce point concerne notamment les projets forestiers, puisque les arbres rejettent le CO2 accumulé tout au long de leur vie lors de feux de forêts notamment.
Pire : certains projets n’offrent pas les résultats escomptés. À titre d’exemple, en 2019, la Turquie a mené un projet de reforestation à hauteur de 11 millions de sapins. Malheureusement, en janvier 2020, le manque d’eau a eu raison de 90 % des arbres plantés.
De fait, s’avérant être au départ un engagement écologique, les entreprises qui s’autoproclament « neutres en carbone » font finalement du greenwashing - c’est-à-dire qu’elle use de pratiques commerciales trompeuses. Et c’est très grave pour le climat. 😖
Selon l’ADEME dans son avis en date de 2021, le terme de neutralité carbone n’est applicable qu’à l’échelle de la planète ou à un État signataire de l’Accord de Paris, puisqu’il s’agit d’un objectif commun.
Dès lors, les entreprises ne peuvent pas se revendiquer neutres en carbone, mais devraient simplement faire preuve de transparence en partageant leur démarche en vue d’atteindre la neutralité carbone mondiale d’ici 2050. 👋
En effet, vanter la neutralité de leurs produits grâce à la plantation d’arbres n’est ni plus ni moins qu’une approche déculpabilisante contraire à la neutralité carbone et mensongère envers les consommateurs. Pour réellement participer à cette démarche, il faudrait stopper la compensation du CO2 dans l’optique de réduire directement ses émissions.
👉 Néanmoins, dès le 1er janvier 2023 et selon un décret de la loi Climat & Résilience, l’entreprise peut affirmer qu’un produit ou service est climatiquement neutre. Une condition cependant : rendre public le bilan des émissions de GES sur l’ensemble du cycle de vie du produit, ainsi que la trajectoire des émissions prévues et les modalités de compensations résiduelles.
Avant de compenser les émissions de son entreprise, il est essentiel de les diminuer directement à la source. Trois solutions.
Avant toute chose, l’entreprise doit mettre en place une stratégie de réduction des émissions. Cette dernière découle des conclusions du bilan carbone de la structure et se focalise sur plusieurs postes polluants en vue de décarboniser son activité :
Outre les écogestes et les mesures de réduction à adopter quotidiennement, il convient également de se fier aux trois référentiels reconnus :
Les deux premiers modèles requièrent la réduction immédiate des émissions de CO2 via une trajectoire définie et un objectif précis à atteindre. En l’occurrence, d’ici 2030, le GIEC recommande de réduire nos émissions de moitié par rapport à 2019. 📉
Concernant la compensation des émissions résiduelles, le NZI préfère adopter le terme « contribution » et souhaite supprimer l’usage de crédits carbone, d’autre part, le modèle SBTi autorise la compensation seulement si les émissions ont subi une baisse conséquente.
Bien qu’il soit compliqué d’atteindre la neutralité carbone, votre entreprise peut néanmoins élaborer des stratégies en vue de réduire ses émissions de CO2. Pour cela, rien de mieux qu’un bilan carbone réalisé par nos experts. 😎