Comprendre l'accord UE-Mercosur en 3 questions clés
Objet d'un débat intense, nous vous proposons de comprendre l'accord UE-Mercosur en 3 questions clés.
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En France, l’agriculture compterait selon l’ADEME pour près de 20% des émissions de gaz à effet de serre… Si la plupart de ces émissions ne peuvent être complètement évitées, elles peuvent toutefois être atténuées grâce à l’identification des activités les plus polluantes. Pour cela, il faut réaliser un bilan carbone, une méthode de comptabilisation qui dans le cas de l’agriculture répond à la formule suivante : les gaz à effet de serre émis moins le stockage de carbone réalisé à la ferme. Si les résultats varient de beaucoup en fonction des types d'exploitation, toutes les organisations sont en mesure de réduire leur empreinte écologique... Et on vous explique comment.
L’élevage est la source de 70 % des émissions nationales de méthane (CH4) et la culture des sols (fertilisation minérale et organique) de 74 % des émissions nationales de protoxyde d’azote (N2O). Important : le secteur inclut près de 12 Mt de CO2 liés à la consommation d’énergie par les machines agricoles et sylvicoles.
Un phénomène plutôt contre-intuitif à noter également : les émissions de GES de l’agriculture auraient diminué de 6 % entre 1990 et 2017…
A priori, le bilan carbone de l'agriculture biologique devrait être inférieur à celui de l’agriculture traditionnelle… Si cette branche de l’agriculture peut être intensive, à base de serres et de bâches plastiques, elle est toutefois tenue à des obligations : rotation des cultures, utilisation d’engrais verts, non-utilisation d’engrais chimiques, et création de haies afin de stocker du CO2, de préserver les sols, et de favoriser la biodiversité. Toutefois, d’après l’étude réalisée par des chercheurs britanniques publiée dans la prestigieuse revue Nature, une agriculture 100% biologique à l’échelle d’un pays aurait des effets néfastes sur le climat…
Si l’industrie de la viande est souvent pointée du doigt comme étant extrêmement polluante, la production laitière génère également beaucoup de GES : chaque litre de lait produit par un troupeau de 70 vaches rejette l’équivalent de 0,100 kg de CO2.
En outre, le bilan carbone des exploitations agricoles varie énormément en fonction des pays. Selon l’ADEME, une salade cultivée sous serre chauffée en Allemagne en hiver générera deux fois plus de GES qu’une salade produite en plein air en Espagne (240 grammes d’équivalent CO2 contre 510 grammes). Et ce en prenant en considération les émissions causées par le transport d’une salade de l’Espagne vers l’Allemagne !
En ce qui concerne le bilan carbone de la viticulture, l’ADEME propose les données suivantes : en 2015, la production d’une bouteille de vin de 75 cl conditionné dans du verre émettait 1,1 kg eq de CO2. En revanche, le bilan est plus lourd pour les grands vins et champagnes conditionnés dans des bouteilles plus lourdes… À noter : le type de bouchage et surbouchage peut aussi augmenter l'empreinte carbone…
Pour atteindre cet objectif, il faut impérativement implémenter certaines pratiques agricoles, par exemple privilégier les engrais organiques (dont les équivalents traditionnels sont très énergivores par leur fabrication et leur transport) ou encore diminuer la proportion de blé produit et introduire les légumineuses dans les rotations culturales : cela permettra de fixer l'azote, de faire des économies d'intrants, et donc de réduire ses émissions.
Pour réduire le bilan carbone d’une exploitation agricole, on peut aussi miser sur la séquestration carbone. Pour ce faire, il est primordial de végétaliser son exploitation le plus possible : prairies, haies et arbres seront de solides alliés. A titre d’exemple, les prairies séquestrent entre 0,1 et 1 tonne de carbone par hectare par an…
Afin de mettre en valeur les bonnes initiatives de son exploitation agricole, il est possible de demander la certification bas carbone instaurée par les pouvoirs publics. La démarche permet aux exploitants d'évaluer sur cinq années leurs émissions et stockage de carbone afin de jauger leurs progrès suite à l'adoption de nouvelles pratiques. En général, une exploitation standard peut tabler sur une économie moyenne de 25 tonnes de carbone par an. À noter : la PAC distribue des aides obtenues sur dossier pour implémenter certaines des mesures décrites ci-dessus. Ces aides s’adressent directement aux producteurs en conversion et sont mises en place dans le cadre des programmes de développement rural régional.
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