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Quel est le bilan carbone d’un vol en avion ?

Régulièrement montrée du doigt, l'aviation ne semble pas compatible avec la lutte contre le réchauffement climatique. Quelle est réellement l'empreinte carbone d'un vol en avion ?
Green Actu’
2023-08-10T00:00:00.000Z
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aile d'avion dans le ciel

Régulièrement montré du doigt comme étant le moyen de transport le plus polluant, l’avion ne cesse de s’attirer les foudres des écologistes. Ce faisant, nombre de passagers se sentent honteux d’emprunter ce mode de transport, voire le boycottent. À tort ou à raison ?

Selon les Chiffres clés des transports, l’empreinte carbone de l’aviation française s’élève à 3 %. À titre de comparaison, en 2020, le secteur l’aérien était à l’origine de 2,9 % des émissions mondiales de CO2. [Étude menée par Science Direct]

Avant de tirer des conclusions hâtives, remettons-nous-en aux faits : quel est véritablement le bilan carbone d’un vol en avion ?

Quel est le bilan carbone d’un vol en avion ?

Méthodologie de calcul de l’impact d’un vol en avion

Afin de connaître l’impact carbone d’un vol en avion, il convient de réaliser le bilan carbone de l’appareil, c'est-à-dire calculer les émissions de gaz à effet de serre (GES) engendrées tout au long de sa vie. Cette étude prend ainsi en compte : 

  • l’extraction et le traitement des matières premières ;
  • la fabrication de l’avion dans des usines ;
  • son utilisation (notamment en matière d’énergie et de carburant) ;
  • son démantèlement et son recyclage.

À cela s’ajoutent plusieurs facteurs déterminants : 

  • le type de vol en avion estimé selon la distance parcourue (court, moyen ou long courrier) ;
  • le nombre moyen de passagers ;
  • le nombre de litres de carburant consommé.
Bien que le bilan carbone prenne en considération l’ensemble des GES, le résultat est estimé en masse équivalent de CO2 - le carbone étant le gaz de référence.

Le bilan carbone d’un vol en avion

En France, d’après le simulateur de l’ADEME, emprunter l'avion revient à émettre 229,97 gCO2e/km/personne. Mais qu’en est-il pour un vol en avion court, moyen et long-courrier ? 

L’ADEME chiffre les impacts : 

  • un avion parcourant entre 500 et 1 000 km (un court-courrier) avec 101 à 220 sièges est à l’origine de 126 gCO2e/passager/km - sans l’impact des traînées de condensation. En comptant ces dernières, l’empreinte s’élève à 230 gCO2e/passager/km ;
  • un avion parcourant entre 1 000 et 3 500 km (un moyen-courrier) et étant composé de plus de 220 sièges engendre 97,7 gCO2e/passager/km - 178,4 gCO2e/passager/km avec les traînées ;
  • un avion parcourant plus de 3 500 km (un long-courrier) et étant composé de plus de 220 sièges émet 83,06 gCO2e/passager/km - et 151,66 gCO2e/passager/km en comptant l’impact des traînées.

👉 À titre indicatif : un aller-retour Paris-New York (d’une distance de 5 836 km) émet environ 1,75 tonne de CO2 - soit 885 kg de CO2e/passager/aller. En définitive, emprunter un vol long courrier engendre la quasi-totalité des émissions annuelles auxquelles un Français devrait se soumettre pour limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C d’ici la fin du siècle - fixée à 2 tonnes de CO2.

un avion qui survole les immeubles de New-York

Quelles sont les principales sources d’émission d’un vol en avion ? 

Le carburant

Le kérosène est issu du raffinage du pétrole (un combustible fossile). Plus visqueux que le fioul, il est utilisé pour alimenter les turboréacteurs, les turbopropulseurs et pour lubrifier les pièces mécaniques. Selon l’ADEME, l’extraction, le transport, le raffinage et la distribution de la ressource sont à l’origine de 16 % de CO2.

En outre, la consommation du kérosène d’un seul vol en avion engendre 84 % de CO2 (3,01 kg de CO2 par litre). Au-delà du carbone, la combustion du carburant produit également de la vapeur d’eau, des hydrocarbures imbrûlés, du monoxyde de carbone, des oxydes d’azote, des oxydes de soufre et des particules de suie.

Les traînées de condensation

Néanmoins, le carburant n’est pas le seul coupable. Sur les 229,97 gCO2e rejettés par km et par personne, le kérosène représente certes 54,6 % de l’empreinte carbone, mais les traînées de condensation constituent 45,2 % du bilan carbone

Bien qu’il ne s’agisse que de vapeur d’eau émise par les moteurs, ces traînées favorisent la formation de nuages (des cirrus). Un phénomène à première vue tout à fait anodin. Or, ces nuages - qui peuvent persister de longues heures dans le ciel - jouent un rôle dans le réchauffement de la surface de la Terre. 

Dans les faits, ils absorbent une partie du rayonnement issu de la Terre afin de le rediriger vers le sol au lieu de l’espace. En emprisonnant ainsi la chaleur, ils empêchent le bon fonctionnement de l’effet de serre.

La construction

La construction de l’appareil est à l’origine de 0,2 % de l’empreinte carbone. En cause : le type de matériaux et la quantité utilisée (aluminium, titane ou encore métal). 

Dès lors, les matériaux composites occupent une part grandissante dans la construction des avions - notamment dans la fabrication des structures d’avion. Plus légers que le métal, ces matériaux permettent de réduire le poids de l’appareil et donc la consommation de carburant.

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Comment réduire le bilan carbone d’un vol en avion ?

En tant que passager

1 % de la population mondiale est à l’origine de 50 % des émissions de GES issus des vols commerciaux et privés. En France, 36 % de la population emprunte régulièrement l’avion (c'est-à-dire a minima une fois par an). 

Dès lors, l’implication de chacun est nécessaire pour réduire le bilan carbone de l’aérien. Il convient ainsi de limiter l’usage de l’avion - notamment les vols court-courriers - au profit d’alternatives plus durables. Finalement, l’usage de l’avion doit rester un geste exceptionnel.

En ce sens, le gouvernement français a supprimé certains vols intérieurs lorsqu’une alternative en train de 2h30 maximum est disponible. Une démarche louable, mais dont la réduction des émissions reste faible (0,02 % des émissions du transport aérien français).

Dans le cas où il serait impossible de se passer de ce mode de transport, il convient de compenser les émissions de son dernier vol en avion. Toute personne a l’opportunité de réduire son empreinte environnementale en finançant des projets écoresponsables, comme la plantation d’arbres ou les énergies renouvelables. 

Mais attention à ne pas en abuser !

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En tant qu’acteur de l’aéronautique

En vue d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, les acteurs de l’aéronautique se sont engagés à réduire leurs émissions carbone en entamant la décarbonation du secteur. 

De fait, plusieurs améliorations sont à l’étude, à l’image : 

  • de l’élaboration de carburants durables - l’hydrogène bas-carbone et les carburants d’aviation durables (CAD). Leur usage devra représenter 70 % de la consommation du secteur d’ici 2050 ;
  • de l’amélioration de l’efficacité énergétique des avions, via l’amélioration technologique (construction de modèles plus légers avec un meilleur aérodynamisme) ;
  • de l’amélioration des opérations réalisées en vol ou au sol (temps de roulage, optimisation des trajectoires, etc.) ;
  • de la réduction du trafic aérien ;
  • du renouvellement fréquent des appareils.

En outre, la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 impose aux compagnies aériennes de compenser 70 % de leurs émissions carbone issues des vols intérieurs en 2023 et la totalité en 2024. Deux manières de procéder : 

  • financer des projets de réduction des émissions ;
  • installer des dispositifs de séquestration et de stockage des émissions.

Quels transports bas-carbone privilégier au vol en avion ?

Pratique et rapide, il est vrai que l’avion possède des avantages indéniables. Cependant, en attendant la mise sur le marché d’un avion vert, il est préférable de se tourner vers des alternatives plus écologiques.

Pour les courtes distances

Les mobilités actives

Les mobilités actives désignent des modes de déplacement peu onéreux et à faible bilan carbone - voire complètement neutres en carbone - à l’image du vélo et de la marche. 

Au vu des avantages environnementaux qu’ils engendrent, ces modes de déplacements font l’objet du « plan vélo et marche 2023-2027 ». Ce plan gouvernemental poursuit trois ambitions : 

  • rendre le vélo accessible à toutes et à tous, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie ;
  • faire du vélo et de la marche une alternative attractive à la voiture individuelle - pour les déplacements de proximité - et l’associer aux transports collectifs pour les déplacements de plus longues distances ;
  • faire du vélo un levier pour l’économie française en accompagnant les acteurs français de la filière.

Pour y parvenir, le gouvernement a mis en oeuvre divers dispositifs, à l’image du « Savoir rouler à vélo », de la prime à l’achat de vélo ou encore du Forfait Mobilités Durables

Les transports en commun

Selon une étude IPSOS, 29 % de la population emprunte quotidiennement les transports en commun. 

Au niveau environnemental, les transports en commun (métro, tramway, bus ou RER) émettent entre 2,68 gCO2e/passager/km (le tramway) et 121,90 gCO2e/passager/km (pour le bus GNV).

Une aubaine tant pour l’environnement, que pour les salariés. En effet, l’employeur est dans l’obligation de prendre en charge 50 % du prix de l’abonnement aux transports en commun de ses salariés.

Les salariés du secteur privé sont également éligibles au Forfait Mobilités Durables (FMD), leur accordant un montant pouvant aller jusqu’à 800 €. L’objectif ? Couvrir les déplacements domicile-travail en transports en commun (hors abonnement), en covoiturage ou à vélo.

Pour les longs trajets

Le train

Selon la SNCF, voyager en train permet d’éviter l’émission de 90 % de CO2 en comparaison à un vol en avion. Par kilomètre et par personne, le train serait 8 fois plus écologique que la voiture et 14 fois plus que l’avion révèle l’ADEME.

Le point noir ? Le prix des billets de train bien plus onéreux que ceux d’avion, n’incitant pas les voyageurs à favoriser cette alternative bas-carbone. En effet, un rapport de Greenpeace révèle qu’en France, le train est 2,6 fois plus cher que l’avion, allant à l’encontre de l’urgence climatique.

Cependant, les avantages sont à noter : 

  • un trajet à faible empreinte carbone ;
  • les gares de train sont situées dans les centres-villes et non à la périphérie des villes ;
  • le voyage est parsemé de paysages à couper le souffle ;
  • l’organisation est plus facile (inutile de venir deux heures en avance).
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Le covoiturage

Selon les Chiffres clés des transports, la voiture individuelle est à l’origine de 53 % de l’empreinte carbone des transports français. Un bilan plus élevé que celui de l’aérien du fait de son utilisation quotidienne par une seule personne et pour de courts trajets. 

C’est pourquoi il est préférable de se tourner vers le covoiturage. Selon le simulateur de l’ADEME, le fait de transporter cinq personnes dans un véhicule thermique pendant 10 km permet de limiter les émissions de CO2 à 1,1 kgCO2e au lieu de 2,2 kgCO2e. 
D’après une étude BlaBlaCar, le covoiturage a permis d’économiser plus d’1,6 million de tonnes de CO2 en 2018, tout en transportant deux fois plus de passagers. 

Permettant une réduction notable de l’empreinte carbone de la voiture, le covoiturage est récompensé par le gouvernement français. Une prime de 100 € est versée à toute personne se lançant dans le covoiturage courte distance. 

Le versement est réalisé en deux fois : 25 € lors du premier trajet et 75 € après le dixième trajet réalisé dans un délai de trois mois.

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