Compensation carbone : que devez-vous savoir ?
Les émissions de gaz à effet de serre semblent inévitables. La compensation carbone est un des moyens pour préserver l’équilibre de la planète.
Votre demande a bien été prise en compte.
Merci, votre email a été ajouté à notre base. Prêt(e) à voir la vie en vert ?
En 2021, 63 % des dirigeants Achats considéraient la réalisation des objectifs de développement durable comme “très importante”. Une hausse de 42 % par rapport à 2019.
Et pourtant : à cette même époque, seulement 48 % des fournisseurs interrogés pensaient que les entreprises avec lesquelles ils travaillaient étaient véritablement mobilisées sur ce sujet.
Une situation paradoxale. Certainement liée au fait que si la prise de conscience est en marche, la mise en pratique ne suit pas toujours - ou très lentement. De fait, mettre en place une politique d’achat responsable ne s’effectue pas en un claquement de doigts.
Mais qu’est-ce qu’une politique d’achat responsable exactement ? De quelle manière l’instaure-t-on ? Pourquoi le sujet de l’énergie est-il central dans le cadre d’une politique d’achat responsable ?
Zoom.
Une politique d’achat responsable désigne une stratégie d’achat, dont l’objectif est de minimiser les impacts environnementaux et sociétaux liés à ses décisions. Dans cette optique, les fournisseurs impliqués sont sélectionnés en fonction de leur capacité à répondre à cette ambition.
Le référentiel ISO 20400 décrit en détail les bonnes pratiques relatives aux achats responsables.
Une politique d’achat responsable revêt bien évidemment une dimension éthique. Néanmoins, on peut aussi adopter une politique d’achat responsable en vue d’optimiser son business model. La raison en est simple : instaurer une politique d’achat responsable, ce n’est pas seulement mettre l’accent sur la qualité de ce qu’on achète. C’est aussi se débarrasser de ce qui apparaît comme superflu.
Concrètement, dans le cadre d’une politique d’achat responsable, on peut s’engager à s’approvisionner en matières premières auprès d’organismes certifiés pour leur juste exploitation des ressources (Forest Stewardship Council (FSC) pour le bois, ou encore Better Cotton pour le coton). On peut aussi privilégier le recours à des interlocuteurs de proximité, localisés dans la région. Ou s’assurer que le processus de production n’implique pas l’exploitation d’enfants - ou de tout autre individu mis en danger dans le cadre de cette activité.
Mettre en place une politique d’achat responsable, c’est d’abord contribuer à protéger l’environnement et notre société dans son ensemble. Bousculée par la réalité du changement climatique, cette dernière se doit d’entamer sa transition écologique. Un défi colossal aux multiples implications sur le volet économique, financier ou encore social.
Or, opérer cette fameuse transition écologique constitue un véritable effort. Un effort qui, par ailleurs, se doit d’être collectif pour porter ses fruits.
En ce sens, instaurer une politique d’achat responsable est une des nombreuses manières par l’intermédiaire desquelles les entreprises peuvent apporter leur contribution.
De surcroît, l’éveil des consciences quant à la réalité des conditions de travail - pour ne pas dire d’exploitation - au sein de certaines chaînes d'approvisionnement conduit à la remise en question des modèles établis. Du côté des consommateurs, certains vont jusqu'à rejeter les marques soutenant ces dérives.
Il s’agit d’avoir conscience de ce que l’on achète et d’agir en connaissance de cause. Problème : aujourd’hui, les chaînes d’approvisionnement présentent de multiples risques.
Outre les scandales qui peuvent survenir quant à des conditions de travail délétères, le réchauffement climatique entraîne une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes. Des phénomènes susceptibles d’endommager la chaîne de valeur de toute entreprise. Et si aucune région du monde n’est à l’abri, le fait est que se retrouver avec une chaîne d'approvisionnement endommagée de l'autre côté de la Terre n’est pas une situation enviable.
Ainsi que le souligne Deloitte, “depuis des décennies, l’accent mis sur l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement pour minimiser les coûts, réduire les stocks et augmenter l’utilisation des actifs a fait disparaître la marge de manœuvre nécessaire pour absorber les perturbations. La crise du COVID-19 illustre que de nombreuses entreprises ignorent à quel point leur chaîne d’approvisionnement est vulnérable aux chocs d’ampleur mondiale”.
Devoir de vigilance en France, LkSG en Allemagne… Les lois soulignant la responsabilité des entreprises vis-à-vis de leur chaîne d’approvisionnement fleurissent de toutes parts.
Toute entreprise a intérêt à accorder une attention particulière à sa chaîne de valeur. Plus spécifiquement à :
La première des choses à faire consiste à cartographier sa chaîne d’approvisionnement actuelle. Il s’agit d’identifier quels sont les besoins de l’entreprise de manière globale. Par la suite une priorisation de ces différents besoins pourra être opérée, permettant de distinguer les aspects essentiels des plus superficiels. À terme, certains d’entre eux pourront peut-être faire l’objet d’une suppression pure et simple.
À l’issue de cet exercice, l’entreprise doit obtenir :
Une fois la cartographie réalisée, l’entreprise peut procéder au référencement de tous les impacts (réels ou potentiels) inhérents à sa chaîne de valeur. Bien que fastidieux en apparence, cet exercice est indispensable car hautement instructif. Dans la mesure du possible, nous vous recommandons de réaliser une analyse de cycle de vie (ACV) des produits et/ou services que vous achetez. Cet exercice vous permettra de développer une vision quasi exhaustive de l’impact environnemental de vos achats.
Attention : l’analyse de cycle de vie se cantonne au volet environnemental et n’inclut pas d’analyse de l’impact social. Sur cet aspect, vos parties prenantes et les éventuels labels dont disposent vos fournisseurs seront vos interlocuteurs privilégiés.
La cartographie réalisée doit permettre à l’entreprise de définir de nouvelles orientations et de se fixer de nouveaux objectifs. Dans la pratique, l’atteinte desdits objectifs passera bien sûr par la définition de critères d’achat dont la nature variera en fonction du type d’activité. De même que leur degré de priorisation.
En l’état, il peut s’avérer difficile d’être sur tous les fronts. Comme dans le cadre d’un processus de décarbonation, il n’est pas toujours possible d’opérer tous les changements souhaités de façon simultanée. Notre conseil : veillez à ce que les décisions prises soient cohérentes avec votre cartographie, mais aussi avec la politique RSE que votre entreprise a peut-être déjà établie.
Il n’y a encore pas si longtemps, répondre aux critères de développement durable n’était pas une nécessité. De fait, peu de professionnels étaient formés sur ces sujets.
C’est la raison pour laquelle la sensibilisation et la formation de vos propres équipes ne doit pas être négligée. Il s’agit sans nul doute de l’un des vecteurs les plus puissants pour la bonne mise en œuvre de votre nouvelle politique d’achat responsable. Et ce, à l’échelle de l’ensemble des services de votre entreprise.
À ce sujet - notamment si votre organisation est relativement vaste - veillez à ce que chaque équipe dispose de KPI précis en matière d’achat responsable. Ceci facilitera grandement le processus de suivi que nous évoquerons plus bas.
Ainsi parée, l'entreprise dispose de toutes les informations nécessaires pour passer ses fournisseurs à la loupe. Une précision toutefois : le mouton à cinq pattes n’existe pas ou rarement. A fortiori dans un monde qui - là encore - il y a peu, ne faisait pas des questions de développement durable une priorité.
Qu’on se le dise : la phase de sélection des fournisseurs est souvent difficile. La perfection est rare, et il s’avère généralement nécessaire de faire des concessions. Il arrive également que les discussions avec les partenaires se crispent et débouchent finalement sur une impasse.
Dans la plupart des cas, vous devrez :
Il va sans dire qu’une telle démarche serait vaine si elle ne faisait pas l’objet d’un suivi attentif, fondé sur des critères objectifs. Ici comme souvent, ces derniers varieront en fonction des spécificités de telle ou telle entreprise. Sur le volet environnemental toutefois, il existe des indicateurs à l’image de l’empreinte carbone, qui se déclinent facilement quel que soit le domaine d’activité.
Par exemple, si l’objectif prioritaire de votre politique d’achat responsable consiste à réduire votre impact environnemental, un bilan carbone réalisé à intervalles réguliers vous permettra, chiffres à l’appui, d’attester de votre progression auprès de vos parties prenantes.
Le sujet de l’énergie est central, dans le cadre de la transition écologique. Tous domaines d’activité confondus. Ceci s’explique par le fait que l'énergie constitue le plus important levier nous permettant de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de manière conséquente. En effet, l’énergie dont nous avons besoin pour faire fonctionner notre modèle actuel - particulièrement celui des sociétés occidentales - représente 73,2 % des émissions mondiales. La faute aux énergies fossiles.
En ce sens, si votre entreprise souhaite développer une politique d’achat responsable, le critère de l’énergie s’avère non seulement pertinent, mais il peut aussi vous permettre de contribuer de façon significative à la lutte contre le changement climatique.
Une première piste consiste à s’attaquer directement aux solutions énergétiques employées par l’entreprise. Ici, pas de mystère : les énergies renouvelables doivent être privilégiées au maximum.
Dans un premier temps, il est conseillé à toute entreprise de réaliser un audit énergétique. Ceci lui permettra de comprendre quand, où et comment elle consomme son énergie. Avant même d’organiser sa transition énergétique vers des ressources renouvelables, elle pourra ainsi identifier des opportunités d’économie à opérer dès maintenant.
D’un point de vue général, tout individu ou entreprise devra à terme optimiser sa consommation énergétique en adoptant des mesures de sobriété (modernisation des équipements, amélioration de l'isolation des bâtiments, habitudes plus économes, etc.).
Dans le contexte d’une entreprise, la sensibilisation des équipes et des parties prenantes externes s’avère donc essentielle. Des formations permettant d’appréhender convenablement cette problématique et ses solutions peuvent s’avérer très utiles.
Il existe plusieurs façons de s’approvisionner en énergie renouvelable. On peut :
NB : le CPPA garantit un prix fixe pour l'énergie tout au long de la durée du contrat. En outre, ce type d’initiative peut favoriser le développement de nouveaux projets d'énergie renouvelable. À titre illustratif, le 30 janvier 2024, le géant Amazon a signé un accord avec Engie pour la fourniture de 473 MW d'énergie renouvelable. Cette énergie proviendra du parc éolien offshore de Moray West en Écosse. L’ambition affichée de ce projet consiste à permettre à Amazon d’alimenter toutes ses activités avec 100 % d'énergie renouvelable d'ici 2025.
Quelle que soit la méthode privilégiée, une telle démarche nécessitera un suivi régulier des performances obtenues à court, moyen et long terme, afin d’ajuster la stratégie si besoin.
La seconde piste - complémentaire de la première en vérité - consiste à s'attaquer aux produits et services achetés par l'entreprise. À cette fin, certains labels peuvent vous aider à évaluer la durabilité énergétique des biens et services que vous consommez. Parmi les plus reconnus :
Attention : les critères sur lesquels ces labels et certifications sont fondés peuvent varier.
Vous souhaitez réduire l’impact environnemental de votre entreprise ? Contactez nos experts sans attendre.
On fait le bilan de l'actualité green une fois par mois (ou plus si on trouve des choses intéressantes à vous raconter)