
Comprendre les scopes d’émissions 1, 2 et 3
Pour évaluer correctement son empreinte carbone, une entreprise doit étudier ses scopes d'émissions 1, 2 et 3. Mais de quoi s'agit-il ?
ESG / RSE
Secteurs d'activité



Ce en quoi consistent exactement des "achats responsables"
Les étapes à suivre pour faire évoluer la stratégie d'achat d'une entreprise
Quelques conseils sur le sujet spécifique de l'énergie (absolument clé)
Une situation paradoxale. La prise de conscience est en marche, mais la mise en pratique ne suit pas toujours — ou très lentement. Il faut aussi dire que mettre en place une politique d’achats responsables, ça ne s’effectue pas en un claquement de doigts...
Au sens de l'AFNOR², un achat responsable consiste à acheter un bien ou un service tout en cherchant à :
Un achat responsable se distingue d'un achat éco-responsable, pour lequel l'acheteur va se concentrer prioritairement sur le critère environnemental.
De façon plus large, une politique d’achats responsables désigne une stratégie d’achat, dont l’objectif est de minimiser ses répercussions environnementales et sociétales. Les fournisseurs impliqués sont sélectionnés en fonction de leur capacité à s'inscrire dans cette ambition.
Si la question éthique joue généralement un rôle moteur, on peut aussi tout à fait adopter une politique d’achats responsables en vue d’optimiser son business model.
Et pour cause : instaurer une politique d’achats responsables, ce n’est pas seulement mettre l’accent sur la qualité de ce qu’on achète. C’est se débarrasser de ce qui apparaît comme superflu.
Concrètement, on peut s’engager à s’approvisionner en matières premières auprès d’organismes certifiés pour leur juste exploitation des ressources (Forest Stewardship Council (FSC)³ pour le bois, ou encore Better Cotton⁴ pour le coton). On peut aussi privilégier le recours à des interlocuteurs de proximité, localisés dans la région. Ou encore s’assurer que le processus de production n’implique pas l’exploitation d’enfants — ou de tout autre profil d'individu.
Si vous souhaitez découvrir des exemples d'entreprises ayant tâché de mettre en place une politique d'achats responsables, n'hésitez pas à consulter ces trois études de cas fournies par le site OnePlanetNetwork : dans le secteur de l'hôtellerie, dans le secteur de la blanchisserie, et dans le secteur de la valorisation des déchets.

Se mettre aux achats responsables, c’est d’abord contribuer à protéger l’environnement et notre société dans son ensemble.
Bousculée par la réalité du changement climatique, cette dernière se doit d’entamer sa transition écologique. Un défi colossal aux multiples implications sur le volet économique, financier ou encore social.
L’éveil des consciences quant à la réalité des conditions de travail — pour ne pas dire d’exploitation — au sein de certaines chaînes d'approvisionnement conduit à la remise en question des modèles établis. Du côté des consommateurs.rices, certain.e.s vont jusqu'à rejeter les marques soutenant ces dérives. D'ailleurs, les achats responsables constituent réellement une manière de contribuer au progrès social (en soutenant des acteurs de l'économie sociale et solidaire, par exemple, ou en se mobilisant en faveur du commerce équitable).
Il s’agit d’avoir conscience de ce qu'on achète et d’agir en connaissance de cause. Problème : aujourd’hui, les chaînes d’approvisionnement présentent de multiples risques.
Outre les scandales qui peuvent survenir quant à des conditions de travail délétères, le réchauffement climatique entraîne une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes. Des phénomènes susceptibles d’endommager la chaîne de valeur de toute entreprise⁸.
Deloitte
Cabinet de conseil et d'audit
Devoir de vigilance en France, LkSG en Allemagne… Les lois soulignant la responsabilité des entreprises vis-à-vis de leur chaîne d’approvisionnement fleurissent de toutes parts.
Toute entreprise a intérêt à accorder une attention particulière à sa chaîne de valeur. Plus spécifiquement à :

La norme ISO 20400 est une norme internationale visant à octroyer des lignes directrices en matière d'achats responsables. Plus spécifiquement, elle fournit des recommandations en vue d'intégrer la responsabilité sociétale aux processus d’achat.
La norme ISO 20400 vient en fait compléter la norme ISO 26000, portant sur la responsabilité sociétale de façon plus globale.
La norme ISO 20400 s’adresse principalement aux responsables et directeurs achats issus de tous types d’organisations publiques et privées.
Outre le fait qu'elle aborde les principes fondamentaux de l’achat responsable (redevabilité, transparence, respect des droits de l’Homme et comportement éthique), cette norme permet d'identifier les démarches à réaliser en vue d'intégrer la responsabilité sociétale à diverses étapes du processus d’achat.
Attention : la norme ISO 20400 octroie des lignes directrices, non des exigences. En ce sens, elle ne s'inscrit pas dans le cadre d'un processus de certification.
La norme ISO 26000 est une autre norme internationale, visant à permettre à toute organisation d'aborder le concept de responsabilité sociétale dans son entièreté. Au-delà de la simple clarification, cette norme a surtout vocation à accompagner la concrétisation de ce principe.
Attention toutefois, comme ISO 20400, ISO 26000 n'a pas été élaborée à des fins de certification.
Moins connus — mais pas moins utiles — les différents guides créés par la direction des achats responsables de l'État (DAE) sont initialement destinés aux services de l’État ainsi qu'aux établissements publics. Pour autant, ils contiennent des informations intéressantes pour de nombreuses entreprises.
Parmi les principaux guides disponibles sur le site du Ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique :
La première des choses à faire consiste à cartographier sa chaîne d’approvisionnement.
Il s’agit d’identifier quels sont les besoins de l’entreprise de manière globale. Par la suite une priorisation de ces différents besoins pourra être opérée, permettant de distinguer les aspects essentiels des plus superficiels. À terme, certains d’entre eux pourront peut-être faire l’objet d’une suppression pure et simple.
À l’issue de cet exercice, l’entreprise doit obtenir :
Une fois la cartographie réalisée, l’entreprise peut procéder au référencement de tous les impacts (réels ou potentiels) inhérents à sa chaîne de valeur. Bien que fastidieux en apparence, cet exercice est indispensable car hautement instructif.
Dans la mesure du possible, nous vous recommandons de réaliser une analyse de cycle de vie (ACV) des produits et/ou services que vous achetez. Cet exercice vous permettra de développer une vision quasi exhaustive de l’impact environnemental de vos achats.
Attention : l’analyse de cycle de vie se cantonne au volet environnemental et n’inclut pas d’analyse de l’impact social. Sur cet aspect, vos parties prenantes et les éventuels labels dont disposent vos fournisseurs seront vos interlocuteurs privilégiés. Greenly peut toutefois vous accompagner sur le volet de l'ACV et vous permettre ainsi de comprendre les multiples implications liées à l'existence de votre produit ou service du point de vue du climat. Si vous souhaitez en apprendre davantage, n'hésitez pas à contacter notre équipe.
La cartographie réalisée doit permettre à l’entreprise de définir de nouvelles orientations et de se fixer de nouveaux objectifs. Dans la pratique, l’atteinte desdits objectifs passera bien sûr par la définition de critères d’achat dont la nature variera en fonction du type d’activité. De même que leur degré de priorisation.
Vigilance : il est difficile d’être présent sur tous les fronts. Comme dans le cadre d’un processus de décarbonation, il n’est pas toujours possible d’opérer tous les changements souhaités de façon simultanée. Notre conseil : veillez à ce que les décisions prises soient cohérentes avec votre cartographie, mais aussi avec la politique RSE que votre entreprise a peut-être déjà établie.
Il n’y a pas si longtemps, répondre aux critères de développement durable n’était pas une nécessité. D'ailleurs, peu de professionnel.le.s étaient formé.e.s sur ces sujets.
C’est la raison pour laquelle la sensibilisation et la formation de vos propres équipes ne doit pas être négligée. Il s’agit de l’un des vecteurs les plus puissants pour la bonne mise en œuvre de votre nouvelle politique d’achat responsable. Et ce, à l’échelle de l’ensemble des services de votre entreprise.
À ce sujet — notamment si votre organisation est relativement vaste — veillez à ce que chaque équipe dispose de KPI précis. Cela facilitera le processus de suivi que nous évoquerons plus bas.
Pour vous aider, sachez que l'AFNOR dispense ce type de formation.¹⁸ De même que Lefebvre Dalloz.¹⁹
Ainsi parée, l'entreprise dispose de toutes les informations nécessaires pour passer ses fournisseurs à la loupe. Une précision toutefois : le mouton à cinq pattes n’existe pas ou rarement. A fortiori dans un monde qui — là encore — ne faisait pas des questions de développement durable une priorité jusqu'à récemment.
La phase de sélection des fournisseurs est souvent difficile. La perfection est rare, et il est nécessaire de faire des concessions. Il arrive également que les discussions avec les partenaires se crispent et débouchent finalement sur une impasse.
Dans la plupart des cas, vous devrez :
Une telle démarche serait vaine si elle ne faisait pas l’objet d’un suivi attentif, fondé sur des critères objectifs. Ici comme souvent, ces derniers varieront en fonction des spécificités de telle ou telle entreprise. Sur le volet environnemental toutefois, il existe des indicateurs à l’image de l’empreinte carbone, qui se déclinent facilement quel que soit le domaine d’activité.
Par exemple, si l’objectif prioritaire de votre politique d’achat responsable consiste à réduire votre impact environnemental, un Bilan Carbone® réalisé à intervalles réguliers vous permettra, chiffres à l’appui, d’attester de votre progression.
De façon plus générale, l'Observatoire des Achats Responsables (ObsAR) a identifié 15 indicateurs applicables à la plupart des entreprises. Ils sont les suivants :
À toutes fins utiles, sachez que la direction des achats de l’État a publié en 2023 un "document-cadre" au sujet de la stratégie d'achats responsables de l'État lui-même. Or, certaines recommandations peuvent se révéler utiles, notamment sur le volet de la mise en œuvre et de la communication de votre propre stratégie.

Le sujet de l’énergie est central. Tous domaines d’activité confondus.
L'énergie est un levier nous permettant de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de manière conséquente, car c'est elle qui sous-tend la totalité de notre modèle de production et de consommation (73,2 % des émissions mondiales).²² La faute aux énergies fossiles.
| Sources d'énergie | Quantité médiane de CO₂ rejetée par kWh |
|---|---|
| Charbon | 820gCO₂/kWh |
| Gaz | 490gCO₂/kWh |
| Solaire | 27gCO₂/kWh |
| Hydraulique | 24gCO₂/kWh |
| Nucléaire | 12gCO₂/kWh |
| Éolien | 11gCO₂/kWh |
Dans un premier temps, il est conseillé à toute entreprise de réaliser un audit énergétique. Ceci lui permettra de comprendre quand, où et comment elle consomme son énergie. Avant même d’organiser sa transition énergétique vers des ressources renouvelables, elle pourra ainsi identifier des opportunités d’économie à opérer dès maintenant.
Il existe plusieurs façons de s’approvisionner en énergie renouvelable. On peut :
Le CPPA garantit un prix fixe pour l'énergie tout au long de la durée du contrat. En outre, ce type d’initiative peut favoriser le développement de nouveaux projets d'énergie renouvelable.
Quelle que soit la méthode privilégiée, une telle démarche nécessitera un suivi régulier des performances obtenues à court, moyen et long terme, afin d’ajuster la stratégie si besoin.
La seconde piste — complémentaire de la première en vérité — consiste à s'attaquer aux produits et services achetés par l'entreprise. Certains labels peuvent vous aider à évaluer la durabilité énergétique des biens et services que vous consommez. Parmi les plus reconnus :
Attention : les critères sur lesquels ces labels et certifications sont fondés peuvent varier.
Forts de notre expertise dans le domaine de la comptabilité carbone, nous vous offrons la possibilité d'évaluer la stratégie climat de vos fournisseurs actuels, par exemple. De même, nous pouvons vous aider à identifier les acteurs les plus à même de soutenir votre projet de décarbonation, en accédant à notre annuaire de fournisseurs évalués sur le volet de leur empreinte carbone.
Vous souhaitez réduire l’impact environnemental de votre entreprise ? Contactez nos experts sans attendre.
