L'actu climat en 5 minutes au format hebdomadaire

La voix de l'impact
FR
FR
Greenlyhttps://images.prismic.io/greenly/43d30a11-8d8a-4079-b197-b988548fad45_Logo+Greenly+x3.pngGreenly, la plateforme tout-en-un dédiée à toutes les entreprises désireuses de mesurer, piloter et réduire leurs émissions de CO2.
GreenlyGreenly, la plateforme tout-en-un dédiée à toutes les entreprises désireuses de mesurer, piloter et réduire leurs émissions de CO2.
Descending4
Home
1
Blog
2
Category
3
Quelle est l'empreinte carbone de la cosmétique ?
4
Media > Tous les articles > Cosmétique > Quelle est l'empreinte carbone de la cosmétique ?

Quelle est l'empreinte carbone de la cosmétique ?

Secteurs d'activitéCosmétique
Niveau
Hero Image
Hero Image
produits cosmétiques (crème et maquillage) sur fond vert
L'industrie de la cosmétique n’est pas sans impact sur l’environnement. Quelles sont les principales sources de pollution ?
Secteurs d'activité
2024-11-22T00:00:00.000Z
fr-fr

Les exigences de plus en plus fortes des consommateurs impactent directement les marques cosmétiques. En 2023, 67 % des clients qui privilégiaient les marques engagées : au-delà de concevoir des produits de qualité et bons pour la santé, les entreprises doivent donc désormais prendre en considération leur impact sur l’environnement.

Nos modes de production et de consommation exercent de multiples pressions sur nos écosystèmes. Selon ce rapport gouvernemental, le secteur de la cosmétique est à l’origine de 0,5 à 1,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Un chiffre qui semble faible, mais dont les conséquences sont bien visibles.

La transition écologique de l’industrie de la beauté doit s’effectuer dès maintenant. Mais quelles actions sont à mettre en place pour y parvenir ? Quels sont les postes les plus émetteurs ? Que dit la législation ?

Réponses dans cet article.

Quelle est l’empreinte carbone de la cosmétique ?

Zoom sur le secteur

Commençons par clarifier notre sujet : l’industrie de la cosmétique ne se rapporte pas seulement à l'univers du maquillage. Elle concerne l’ensemble des produits d’hygiène et de beauté. À ce titre, ce marché aussi englobe le savon, le shampooing, le dentifrice ou encore le parfum.

La Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) nous donne quelques chiffres sur le secteur cosmétique en France :

  • les entreprises françaises représentent 15 % des parts de marché mondiales ;
  • 22 % du chiffre d'affaires concerne les parfums ; 
  • moins de 10 % de la production est consacrée aux produits de maquillage.

Utilisés quotidiennement par des millions de Français et vendus par 3 200 entreprises françaises réparties en 5 900 établissements, les produits cosmétiques ne sont pas sans impact sur le réchauffement climatique.

L’objectif est double pour ce secteur : protéger l’environnement, tout en prenant soin de la santé des consommateurs - notamment via la composition des produits.

Les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie de la beauté

L’étude de référence concernant les émissions de gaz à effet de serre (GES) engendrées par l’industrie de la cosmétique s’intitule « It’s Time to Make up the Future ». Elle a été publiée en 2020 par le cabinet de conseil suisse Quantis. 

Si l'on considère l’analyse du cycle de vie d’un produit type issue de l'industrie cosmétique - c’est-à-dire l'analyse de l'impact lié à sa conception, à son transport, à son utilisation et à sa fin de vie - le secteur de la beauté serait à l’origine de 0,5 à 1,5 % des émissions de GES mondiales.

Dans le détail, les émissions s’élèvent à :

  • 40 % pour la consommation des produits cosmétiques - la phase d’utilisation du produit est particulièrement énergivore. De plus, la présence de microbilles dans les cosmétiques - plus précisément dans les exfoliants, les gommages ou encore les shampooings - est dévastatrice pour l’environnement - on estime que 2 % des microbilles plastique se retrouvent dans les océans ;
  • 20 % pour les emballages ;
  • 10 % pour les ingrédients - naturels ou chimiques ;
  • 10 % pour les transports ;
  • 5 % pour les points de vente ;
  • moins de 5 % pour les étapes de conception et de fin de vie des produits cosmétiques. 

Néanmoins, il est bon de rappeler que les émissions de GES ne sont pas les seules répercussions environnementales. Il faut aussi tenir compte de la gestion de déchets, des atteintes à la biodiversité, de l’épuisement des ressources ou encore de la pollution des eaux (typiquement illustrée par l'exemple des microfilmes précédemment cité). 

Les limites du calcul de l’empreinte carbone de la cosmétique

Peu de données scientifiques existent quant aux impacts environnementaux de la cosmétique - notamment sur l’écotoxicité des ingrédients.

Par ailleurs, le champ d’action de l’ACV semble être limité, puisque l’impact de nombreux ingrédients sur les milieux naturels est pour l'instant méconnu - et donc difficilement quantifiable. 

La solution ? Améliorer la traçabilité des ingrédients. À ce titre, le rapport gouvernemental ne souhaite pas attendre l’entrée en vigueur de l’article 273 de la loi Climat et Résilience (à retrouver dans cet article) pour suivre les ingrédients contenant de l’huile de palme ou de l’huile de palmiste.

En vue de combler ces lacunes, le secteur de la cosmétique doit réaliser une feuille de route, ainsi qu’un calendrier de mise en œuvre indiquant les recommandations et les actions à instaurer pour accélérer la transition écologique. Pour y parvenir, ces carences restantes doivent être identifiées et traitées en priorité.

Des réglementations existent-elles pour maîtriser l’impact environnemental de la cosmétique ?

La loi AGEC

La loi AGEC - « loi anti-gaspillage et pour l’économie circulaire » - entend bien répondre aux problématiques liées aux emballages. Elle fixe des objectifs de réduction, de réemploi et de recyclage des déchets. Cinq grands axes se dessinent : 

  • acter la fin des emballages plastique à usage unique en 2040 ;
  • inciter les producteurs et les fabricants à la transparence en vue d’offrir une meilleure information aux consommateurs ;
  • soutenir le réemploi solidaire et éradiquer le gaspillage ;
  • lutter contre l’obsolescence programmée ;
  • repenser les modèles de production.

L’Écolabel européen

Créé en 1992 par l’Union européenne (UE), l’Écolabel européen garantit l’efficacité du produit, ainsi que le respect de l’environnement et de la santé.

Révisé fin 2021, le nouveau référentiel élargit le champ d’application de l’Écolabel européen et rehausse les exigences autour de la composition, de l’origine des ingrédients, de l’emballage ou des transports. 

En effet, depuis 2015, seules quelques références de cosmétiques dits « à rincer » (les gels douche et les shampooings notamment) pouvaient être certifiées. Désormais, les produits dits « non rinçables » (déodorants, crème, produits solaires ou encore maquillage) intègrent la liste des produits concernés.

Dès lors, le respect de plusieurs critères comme la performance environnementale, la qualité du produit ou encore les aspects sanitaires peuvent donner lieu à la certification. 

Cette récompense est un grand succès pour nos produits lavants. L'Écolabel européen applique les critères les plus stricts aux produits cosmétiques. Ils sont analysés sous tous les aspects de leurs conséquences sur l'environnement - du contenu, à l'emballage, au recyclage après usage. En outre, l'efficacité des produits est testée. - Andreas Wilfinger, cofondateur de RINGANA, pour l'ADEME.

L’affichage environnemental

Mis en place dans de nombreux secteurs (alimentation, produits électroniques ou encore textile), l’affichage environnemental n’est pas obligatoire sur les produits cosmétiques. 

Pour pouvoir noter de A à E l’impact environnemental desdits produits, le rapport gouvernemental requiert la mise en place de méthodes de calcul précises et éprouvées sur le plan scientifique, ainsi que les atteintes à l’environnement qui découlent des produits. L’objectif est double :

  • informer le consommateur ;
  • inciter les entreprises à valoriser l'écoconception.

Dans l’optique de faire avancer les choses, l’Oréal, Henkel, Nature&Co et Unilever ont créé le consortium Eco Beauty Score en vue de co-construire un système de notation volontaire de l’impact environnemental des produits. Tout comme pour l'éco-score, un score global sera apposé sur l’emballage de chaque produit, afin d’aider le consommateur à faire des choix plus raisonnés.

Les premières expérimentations ont vu le jour en 2023, notamment chez Unilever, LVMH et L'Oréal. Affaire à suivre.

Comment tendre vers la cosmétique responsable ?

Se lancer dans une démarche d’écoconception

En se basant sur l’ACV de son produit, l’entreprise peut modifier son processus de conception. L’idéal ? Créer un produit doté de l'impact carbone le plus réduit possible - en d'autres termes, appliquer les principes de l’écoconception.

Mais en quoi consiste cette démarche ? Il s’agit de prendre en compte les principes du développement durable durant la phase de fabrication afin que le produit ait l’impact environnemental le plus faible possible.

Plusieurs mesures peuvent être mises en œuvre :

  • produire de manière éthique tout en diminuant les consommations en énergie, en eau et en améliorant la gestion des déchets ;
  • favoriser le réemploi ;
  • utiliser raisonnablement les ressources naturelles. Par exemple, les entreprises sont incitées à créer des formules moins riches en eau ce qui permet d'obtenir des formules plus concentrées - et donc plus efficaces ;
  • opter pour des emballages non polluants, biodégradables ou recyclés, voire vendre le produit sans le moindre emballage ;
  • choisir des partenaires écoresponsables et locaux.

Rejoindre le mouvement Plastic Act

En 2021, la FEBEA s’est engagée dans le mouvement Plastic Act. L’objectif ? Concevoir des emballages plus durables en vue de réduire l’empreinte plastique du secteur. Les marques appliquent le principe des 4R (Réduire, Réemployer, Recycler et Réincorporer (le plastique recyclé)) et généralisent l’écoconception. 

D’ici 2025, les entreprises membres doivent donc :

  • réduire la consommation de plastique de 15 % en favorisant les grands formats ainsi que des formules concentrées ;
  • réemployer 20 % de leur plastique grâce aux flacons de parfum rechargeable, à l’offre en vrac et à la consigne. Une étude d’EVEA précise que la réutilisation des contenants permet de diminuer les émissions de CO2 de 79 % ;
  • permettre le recyclage de 100 % des emballages ;
  • réincorporer 10 à 25 % de matière recyclée dans les contenants.

L’utilisation de matériaux alternatifs est également à l’étude, tels que le plastique recyclé, végétal, le verre allégé et les matériaux biosourcés.

Labelliser ses produits

De nombreuses certifications existent pour les marques de la cosmétique. 

À titre d’illustration, le label de certification biologique Cosmebio garantit la composition biologique d’un produit - 95 % d’ingrédients végétaux certifiés biologiques. Ce dernier doit également respecter un cahier des charges strict quant à la composition du produit - c’est-à-dire limiter l’utilisation de substances chimiques - et son impact sur la planète.

⚠️ Attention, un produit certifié biologique n'est pas automatiquement synonyme de Bilan Carbone® enviable ! Ce label garantit l’usage d’ingrédients bio, mais ces derniers peuvent très bien provenir de l’autre bout du monde - et donc avoir une empreinte carbone conséquente.

Créé en 2013, Slow Cosmétique est un label indépendant délivré par l’Association Internationale Slow Cosmétique. Sa politique se veut à la fois : 

  • écologique, (usage de formules propres, d'ingrédients locaux, naturels et peu transformés, de process de fabrication éco-responsables) ;
  • saine (respect du vivant) ;
  • intelligente (garantissant qualité et efficacité du produit) ;
  • raisonnable (rapport qualité-prix et communication marketing raisonnable).

À ce jour, plus de 300 marques sont labellisées.

L’impact écologique et psychologique de la cosmétique actuelle est très lourd pour la planète, pour notre portefeuille et pour notre état d’esprit. Face à ce constat, certains se disent qu’une autre cosmétique est possible. - Julien Kaibeck, fondateur de la Slow Cosmétique.

Réformer quelques règlementations

Le rapport gouvernemental a mis en lumière quelques failles juridiques. En effet :

  • le règlement (CE) n° 1223/2009 du 30 novembre 2009 lié aux produits cosmétiques ne prend pas l’impact environnemental en considération ;
  • le règlement n° 1009/2006 du 18 décembre 2006 REACH - relatif aux substances chimiques - présente de nombreux obstacles ;
  • la définition des nanomatériaux n’est pas identique dans tous les règlements européens ;
  • le règlement n° 1272/2008 du 16 décembre 2008 ne concerne pas les produits cosmétiques. Or, il implique la classification, l’étiquetage et l’emballage de substances chimiques dangereuses pour la santé comme pour l’environnement.

Bien que l’industrie de la beauté mette bel et bien des actions en place en vue d’accélérer la transition écologique, des améliorations sont donc encore à effectuer.

Vous souhaitez réduire vos émissions de GES ?

Réaliser un Bilan Carbone® est la première étape pour réduire durablement ses émissions. Pour entamer cette démarche, faites appel à nos experts !

Plus d’articles

Tout voir
un SUV sur fond vert
Secteurs d'activité
Transport
5 min

Le problème des SUV

5 min
Niveau

Les SUV représentent un danger écologique et sécuritaire majeur. Découvrez les raisons de leur succès et leurs impacts.

Partager
S’inscrire à la newsletter