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Tout savoir sur la décarbonation d'une entreprise

La décarbonation d’une entreprise implique un nouveau mode de production et de consommation d’énergie. Mais de quoi s’agit-il précisément ?
Entreprise
2023-06-30T00:00:00.000Z
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Façade de bureaux avec nature

La décarbonation constitue le fondement de la transition écologique. Elle doit nous aider à atteindre la neutralité carbone en France à horizon 2050.

De fait, le réchauffement climatique est liée au surplus de gaz à effet de serre (GES) concentré au sein de notre atmosphère. États, territoires, économies, citoyens et entreprises ont un rôle à jouer pour réduire leurs émissions et limiter le réchauffement climatique à + 2 °C - idéalement à + 1,5 °C - d'ici la fin du siècle.

👉 Mais comment faire pour décarboner son entreprise ? En quoi consiste ce processus ?

Toutes les explications se trouvent dans cet article.

Qu’est-ce que la décarbonation ? 

Décarbonation, définition

La décarbonation - et parfois « décarbonisation » ou « décarbonatation » - englobe l'ensemble des mesures et des techniques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) rejetées par les activités humaines. Une entreprise, un pays, une économie ou un territoire peut ainsi s'engager dans cette démarche de réduction.

Mais, d'ailleurs, pourquoi les gaz à effet de serre sont-ils si mauvais pour l'environnement ? Cause majeure du réchauffement climatique, c'est en réalité le surplus d'émissions anthropiques qui s'avère particulièrement néfaste. Trop conséquent pour être capturé et séquestré par l'atmosphère ou par des puits de carbone naturels, il détraque l'effet de serre et perturbe l'équilibre climatique. 

👉 Pour résoudre cette problématique, il convient de retrouver un équilibre entre les émissions rejetées par les activités humaines et la capacité d'absorption de notre planète. C'est là, tout le principe de la neutralité carbone.

Les origines de ce procédé

Le processus de décarbonation est discuté depuis 2009 - date à laquelle s'est tenu le Sommet climatique de Copenhague (COP15). La première politique de décarbonisation, elle, a vu le jour en 2012.

👉 Par la suite, en 2014, l'ONU a mandaté un groupe de travail dans les 15 pays les plus émetteurs de GES - à l'origine de 70 % des émissions mondiales de CO2 (dioxyde de carbone) : l'Afrique du Sud, l'Australie, l'Allemagne, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, la France, les États-Unis, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni et la Russie.

Au terme de l'étude, le groupe a identifié trois principaux axes d'amélioration :

  • l'amélioration de l'efficacité énergétique ;
  • l'abandon progressif du pétrole - notamment pour les transports ;
  • la décarbonation de la production d'électricité.

Autrement dit, la décarbonation revient à généraliser l'utilisation d'alternatives vertes et durables.

Quels sont les avantages de la décarbonation pour les entreprises ?

Contribuer à la lutte contre le changement climatique

Avant toute chose, la décarbonation constitue un outil de lutte contre le changement climatique. À l'heure où ses effets s'intensifient (événements météorologiques extrêmes, perte de la biodiversité, hausse des températures, fonte des glaces, etc.), il devient urgent de réduire nos émissions - celles de nos entreprises en priorité.

👉 Une étude publiée en 2019 et menée par Engie démontre que 85 % des entreprises ont bel et bien défini des objectifs de neutralité carbone. Or, seules 24 % d'entre elles sont en mesure de respecter leurs engagements écologiques. Un chiffre encore insuffisant pour atteindre les objectifs nationaux et européens.

Améliorer sa compétitivité

Intégrer les enjeux environnementaux au cœur de sa stratégie d'entreprise constitue un véritable atout pour mobiliser ses collaborateurs et améliorer l'image de son organisation. 

👉 Les jeunes talents sont plus enclins à rejoindre une entreprise engagée, qui fait écho à leurs valeurs. D'après un sondage d'Audencia et de Jobs That Makesenses publié en octobre 2021, 42 % des personnes en recherche d'emploi désirent intégrer une entreprise ayant un impact positif sur la planète et/ou sur la société.

En outre, la prise en compte des enjeux environnementaux constitue un critère de choix pour les clients désireux de soutenir une entreprise écoresponsable. 

Réaliser des économies

S'engager dans une démarche de décarbonation revient à réaliser de belles économies. Cette démarche permet :

  • de réduire les dépenses et les coûts de production en évoluant vers des solutions bas carbone ;
  • d'optimiser les consommations ;
  • de maîtriser son approvisionnement énergétique tout en luttant contre l'instabilité du prix des énergies fossiles. Tout cela grâce à l'utilisation des énergies renouvelables ;
  • d'améliorer la performance énergétique de l'entreprise tout en réduisant la facture d'énergie ;
  • de limiter l'impact de la tarification carbone sur le budget de l'entreprise.

Anticiper les futures réglementations

Face à l'accélération du réchauffement climatique, des objectifs à court et long terme ont été peu à peu définis au travers de plusieurs réglementations :

  • l'atteinte de la neutralité carbone en 2050 (précisé dans le Pacte Vert de 2020) ;
  • la décarbonation de la production d'énergie (inscrite dans la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) initiée en 2015 et révisée en 2018-2019) ;
  • la limitation du réchauffement à + 2 °C, voire 1,5 °C par rapport aux niveaux de l'ère préindustrielle (l'Accord de Paris signé en 2015).

👉 Les entreprises qui opèrent dans le secteur des transports, ainsi que dans la production d'énergie et de chaleur - car très polluantes - sont directement concernées par ces objectifs de réduction.

Même si nombre de réglementations ont d'ores et déjà vu le jour dans certains secteurs d'activité, la législation tendra a priori à se durcir dans les années à venir.

En ce sens, engager son entreprise dans une démarche de développement durable devient essentiel pour assurer sa pérennité.
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Quelles sont les étapes de décarbonation d'une entreprise ?

Réaliser le bilan carbone de sa structure

Pour réduire son empreinte carbone, une entreprise doit effectuer un état des lieux de son activité. La réalisation d'un bilan carbone s'avère donc indispensable pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre annuellement générées et cibler les postes les plus émissifs.

En outre, cette analyse constitue une obligation pour les structures suivantes :

  • les entreprises de plus de 500 salariés ;
  • les entreprises de plus de 250 salariés localisées dans les départements d'outre-mer ;
  • les personnes morales de droit public de plus de 250 personnes ;
  • l'ensemble des collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants ;
  • l'État.

👉 L'idée ? Permettre à l'entreprise d'établir un plan de réduction de ses émissions à court, moyen et long terme.

Passer à l'action

Une fois établi, le plan d'action doit être mis en œuvre. Inscrite dans la stratégie de développement de l'entreprise, la décarbonation s'effectue principalement de trois manières :

  • via le recours aux énergies renouvelables, qui ne rejettent pas - ou très peu - de GES. Il convient ainsi de remplacer les énergies fossiles - pétrole, le gaz naturel et le charbon - par des énergies propres comme le solaire, l’éolien ou la biomasse ;
  • via la séquestration d’une partie des émissions de CO2 dans des puits de carbone naturels (les forêts et les océans principalement) ou technologiques (à l'image du captage-stockage du CO 2) ;
  • via le respect des quotas du marché carbone et du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) dans le cadre d’une action internationale.

👉 Rappel : qu'est-ce que le marché carbone ? Concrètement, chaque année, une entreprise reçoit un nombre de crédits carbone un peu moins élevé que le niveau de ses émissions annuelles. Le but ? L'encourager à réduire ses émissions en se basant sur le principe pollueur-payeur. Si l'entreprise dépasse le nombre des crédits qui lui est attribué en émettant trop de CO2, elle doit acheter de nouveaux “droits à polluer”.

Plusieurs mesures de réduction peuvent ainsi être adoptées selon les sources d'émissions :

  • réduire les déplacements professionnels en avion et effectuer les trajets domicile-bureau en covoiturage, en transports en commun ou en voiture électrique ;
  • réviser sa consommation d'énergie (souscrire à un fournisseur d'énergie verte, acheter des équipements à performance énergétique élevée, améliorer l'isolation des bureaux, etc.) ;
  • verdir sa chaîne d'approvisionnement en faisant appel à des fournisseurs durables.

Compenser les émissions résiduelles

Malgré la mise en place d'une stratégie de réduction, certaines émissions subsistent (elles sont appelées « émissions résiduelles »). Ces dernières peuvent être compensées via le financement d'un projet vertueux (le développement des énergies renouvelables ou la reforestation, par exemple).

👉 Ceci peut s'effectuer via l'échange de crédits carbone permis sur le marché carbone réglementé ou volontaire.

Communiquer sur sa démarche

Communiquer sur sa stratégie de décarbonation implique de partager publiquement les actions mises en place pour atteindre les objectifs fixés.

👉 Cette transparence permet de rassurer les consommateurs quant aux actions écologiques menées par l'entreprise, mais également d'inspirer d'autres acteurs à s'engager eux aussi dans cette démarche.

Comment nos secteurs d'activité doivent-ils être décarbonés ?

Les objectifs sectorielles de décarbonation sont fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), en vue d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. 

Le BTP

Le BTP représente 44 % de la consommation d'énergie et 25 % des émissions de CO2 annuelles nationales.

Dans l'optique de décarboner ce secteur, la Stratégie Nationale Bas Carbone suggère une réduction de 49 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 et la décarbonation complète en 2050.

La réglementation RE2020 englobe d'ores et déjà le volet environnemental pour la construction de bâtiments neufs. Ainsi, l'usage d'énergies décarbonées, de matériaux biosourcés - pour une meilleure isolation - le confort d'été et la prise en compte de l'Analyse de Cycle de Vie (ACV) de chaque construction sont déjà de mise. 

👉 Au-delà des structures neuves, il convient de rénover les bâtiments considérés comme étant des passoires énergétiques.

La production d'énergie

Les entreprises produisant de l'énergie doivent commencer par réduire leurs émissions de GES de 33 % en 2030. Afin de décarboner le secteur avant 2050, il convient en outre, de tendre vers la sobriété énergétique - c'est-à-dire une utilisation plus raisonnée de l'énergie.

👉 Ceci passe également par la diversification du mix énergétique avec les énergies renouvelables. En effet, ces dernières se régénèrent naturellement, émettent peu et ne produisent aucun déchet, en comparaison de l'exploitation des combustibles fossiles. 

Seul point négatif : ce type d'énergie n'est pas encore assez puissant en termes d'électricité. De fait, nombre de pays se tournent donc vers le nucléaire - à l'image de la France.

À titre d'information, le nucléaire représente 10 % de la production mondiale d'électricité contre 61,3 % pour les énergies fossiles. Pourtant, le GIEC requiert l'abandon du charbon, dont les centrales sont responsables de 40 % de nos émissions de CO2 à l'échelle mondiale.

L'industrie

L'industrie française est à l'origine d'un cinquième des émissions de GES. À ce titre, la SNBC prévoit une réduction de 35 % de ses émissions en 2030 et de 81 % d'ici 2050 (par rapport à 2015). 

Pour y parvenir, le secteur de l'industrie doit accroître son efficacité énergétique de 20 % entre 2010 et 2030, et ce, par tonne produite. Trois leviers peuvent être actionnés :

  • l'efficacité énergétique ;
  • l'utilisation des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) pour diversifier le mix énergétique ;
  • le recours aux matières recyclées.

👉 À noter : le gouvernement travaille sur le projet de loi Industrie verte, qui implique d'accompagner l'industrie dans sa décarbonation, tout en renforçant l'attractivité et la compétitivité de la France.

L'agriculture

Gourmande en eau, très énergivore et grande consommatrice de terrains cultivables, l'agriculture rejette beaucoup d'émissions de gaz à effet de serre. De fait, il convient évidemment de réduire ces dernières de 19 % d'ici 2030 - par rapport à 2015 - et de 46 % d'ici 2050.

Comment faire ? En se tournant vers des techniques ancestrales et peu polluantes telles que la permaculture, l'agroécologie ou l'agroforesterie.

Par ailleurs, il est également question d'agir sur le gaspillage alimentaire - estimé à 10 millions de tonnes de produits par an rien qu'en France, ce qui équivaut à 3 % des émissions nationales - et de privilégier les aliments biologiques.

Les transports

En 2020, le transport routier représentait 94,7 % des émissions du secteur des transports. Un chiffre loin d'être satisfaisant pour atteindre la neutralité carbone.

Ainsi, la SNBC préconise une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 28 % en 2030, avant de tendre vers la décarbonation complète en 2050 - excepté pour le transport aérien domestique.

Plusieurs solutions pour y parvenir :

  • développer les véhicules peu polluants (électriques et à hydrogène) ;
  • favoriser les transports en commun, le covoiturage, le vélo ou la marche ;
  • instaurer le télétravail afin de limiter les déplacements ;
  • améliorer la performance énergétique des véhicules.

👉 Bon à savoir : pour inciter ses collaborateurs à emprunter des transports écoresponsables, chaque entreprise peut proposer le Forfait à mobilité durable (FMD). Cette aide couvre jusqu'à 800 € par an, les déplacements domicile-travail des salariés. En outre, le forfait est cumulable avec la prise en charge obligatoire à hauteur de 50 % des titres d'abonnements des employés.

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