
Directive CSRD : actualités 2025, contenu et conseils
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) bouleverse le reporting extra-financier des entreprises. Voici ce qu’il faut savoir en 2025.
ESG / RSE
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VI. L'instrumentation de la RSE
Cairn
Outil 25. Le reporting RSE
Cairn, 2023
Le rapport RSE, pour « rapport de responsabilité sociale d'entreprise », désigne un document périodique (annuel, le plus souvent) publié par une entreprise pour témoigner de son programme, de ses actions et de ses résultats en matière de développement durable. Pour rappel, la RSE, ou Responsabilité Sociétale des Entreprises, regroupe l’ensemble des actions mises en place par une organisation pour garantir que son modèle économiquement viable, sans engendrer de répercussions négatives sur la société.
Un rapport RSE est également sous désigné sous le terme de reporting RSE, bilan RSE, dossier RSE, etc… Il comporte généralement trois piliers majeurs :
Les données ESG
1. Pilier environnemental
Indicateurs étudiés : Émissions GES, consommation d'énergie, gestion des déchets.
2. Pilier social
Indicateurs étudiés : Conditions de travail, diversité, santé-sécurité).
3. Pilier de gouvernance
Indicateurs étudiés : éthique, conformité, respect des droits de l’Homme).
Vers un rapport RSE transparent et aligné aux référentiels ? Le rapport RSE inclut aussi désormais une analyse de matérialité identifiant les enjeux prioritaires pour l'entreprise et ses parties prenantes, ainsi que des indicateurs chiffrés et des objectifs mesurables alignés sur les standards internationaux (GRI, SASB, TCFD). Pour en savoir plus à ce sujet, lisez notre article sur la matrice de matérialité !
En somme, le but de ce bilan est de permettre à tout individu de comprendre la manière dont une entreprise manifeste la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux, au travers de ses décisions, voire de sa stratégie.
Le rapport RSE s’adresse aux parties prenantes des entreprises, qu’elles soit internes ou extérieures à l'organisation, à l’instar des :
Quel que soit son public, le contenu d'un rapport RSE ne varie pas en fonction de son lectorat. Il constitue la clé pour renforcer la crédibilité de l’entreprise auprès de ses parties prenantes (salariés, clients, investisseurs, etc.).
La question du caractère obligatoire du reporting RSE ne peut recevoir une réponse univoque : tout dépend du contexte géographique et réglementaire.
Le cadre réglementaire du reporting RSE s'est progressivement renforcé. En 2010, la loi Grenelle II a imposé la publication d'un rapport RSE aux grandes entreprises. Puis, en 2017, la France a introduit la Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF), renforçant les obligations de transparence sur les enjeux sociaux et environnementaux. Depuis le 1er janvier 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) a généralisé et durci cette obligation à l'échelle européenne. Elle s’applique aux grandes entreprises européennes, cotées ou non, ainsi qu’aux PME cotées en bourse avec des règles adaptées. Pour en savoir plus, consultez notre article sur la CSRD et découvrez comment votre entreprise pourrait être impactée.
Cependant, pour les PME et les petites structures en France, le reporting reste largement volontaire, bien que les pressions des investisseurs et des clients les poussent progressivement à communiquer.
Pour conclure… Le reporting RSE est ainsi passé d'une pratique volontaire à une obligation légale incontournable. En réalité, même quand ce n'est pas obligatoire, les grandes entreprises le font : c'est devenu un enjeu de réputation, d'accès aux financements et de conformité face aux attentes de leurs stakeholders.
Les grandes entreprises publient régulièrement, soit chaque année ou tous les six mois, de nombreux exemples de rapports RSE. Parmi les exemples, on compte les rapports des plus grandes entreprises françaises, tels que :
À noter ! Toutes ces entreprises alignent leurs rapports RSE sur les standards internationaux (GRI, TCFD, CDP) et la CSRD. Elles mettent en place des systèmes de gouvernance différents, axés sur la RSE. Carrefour se distingue par son approche très axée sur les chiffres (17 indicateurs surveillés), tandis que Danone mise davantage sur l'interaction avec les parties prenantes, et finalement, Decathlon met l'accent sur une documentation exhaustive.
Exemple de rapports RSE
1. Danone
Danone s'appuie sur une démarche historique depuis 1972, articulée autour de trois piliers : la RSE sociétale (nutrition santé), la RSE économique (confiance et transparence) et l'enjeu environnemental (source : Danone). Le groupe pilote sa RSE via un comité de responsabilité sociétale au conseil d'administration et une instance annuelle de dialogue avec environ 100 représentants de la société civile. .
2. Carrefour
Carrefour structure ses engagements autour de 5 axes concrets : produits, magasins, clients, partenaires et collaborateurs. L’entreprise évalue son efficacité grâce à un indice RSE qui est révisé chaque année et qui repose sur 17 indicateurs (source : Carrefour Group).
3. Decathlon
Enfin, Decathlon a publié une Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF) qui englobe les indicateurs ESG et se distingue par une transparence totale sur sa chaîne de valeur. Plus de 100 contributeurs ont été mobilisés pour compiler plus de 100 indicateurs quantitatifs.
En définitive, chaque entreprise organise sa gouvernance RSE en tenant compte de sa maturité, de ses priorités stratégiques et de la façon dont elle envisage de générer une valeur pérenne.
Que vaut la transparence des rapports RSE ?
Cairn, 2025
Réaliser un bilan RSE n'est plus une option, c'est une nécessité stratégique pour toute entreprise ambitieuse. N'oubliez pas que les risques liés à l'ignorance des enjeux sociaux et environnementaux (en termes de réputation ainsi que des éventuels préjudices résultant de sanctions juridiques et matérielles) peuvent désormais en dissuader certains.
Tout d'abord, c'est une obligation légale croissante : la CSRD impose désormais aux grandes structures une transparence totale sur leurs impacts environnementaux et sociaux. Ensuite, c'est un atout compétitif majeur : les investisseurs, les clients et les talents recherchent des entreprises responsables, et un bilan RSE solide renforce votre crédibilité et votre attractivité. Un bilan RSE permet aussi d'identifier vos risques climatiques et sociaux avant qu'ils ne deviennent critiques, et d'optimiser vos coûts en réduisant vos émissions et vos consommations. Enfin, c'est un outil interne puissant : cartographier votre impact force l'organisation à se mobiliser collectivement autour d'objectifs concrets et mesurables.
En résumé, un bilan RSE transforme la durabilité en avantage compétitif plutôt qu'en charge administrative.
Commencez par réaliser une analyse de matérialité : identifiez les enjeux RSE prioritaires pour votre entreprise et vos parties prenantes via des entretiens et questionnaires.
Structurez ensuite votre rapport autour des trois piliers ESG – en collectant de manière rigoureuse l’ensemble de vos données – et en alignant votre rapport sur des standards reconnus (GRI, SASB, TCFD, CSRD selon votre périmètre) :
| Volet | Données à collecter |
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Social
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Environnemental
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Sociétal
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Info ! Il est conseillé de vous familiariser avec ce document concernant la norme ISO 26000, qui traite de sept enjeux fondamentaux liés à la responsabilité sociétale. Dans sa conclusion, il aborde la communication relative aux engagements et aux résultats liés à la responsabilité sociétale.
Pour aller plus loin et découvrir comment instaurer une démarche RSE en entreprise, n'hésitez pas à consulter notre article à ce sujet !
Dans sa définition légale, le reporting RSE doit effectivement contenir un bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES).
Greenly accompagne précisément les entreprises dans la collecte et l'organisation de leurs données ESG, l'évaluation de leur empreinte carbone et l'anticipation des exigences réglementaires (telles que la CSRD), en utilisant notamment sa plateforme numérisée.
La suite climat de Greenly permet de quantifier automatiquement les émissions de gaz à effet de serre de votre organisation, en s’appuyant sur des méthodologies reconnues (Bilan Carbone®, GHG Protocol, etc.). Greenly offre également un suivi en temps réel de l’empreinte carbone de vos opérations, ce qui constitue un fondement indispensable pour structurer un reporting RSE fiable, piloter vos actions de réduction et documenter vos progrès de manière transparente.
Greenly guide aussi les entreprises dans l'analyse de matérialité : identifier les enjeux ESG prioritaires pour votre secteur et vos parties prenantes, ce qui détermine la structure du rapport. Notre plateforme organise ensuite vos données brutes en trois piliers (environnemental, social, gouvernance) alignés avec les standards (GRI, TCFD, CSRD), facilitant la rédaction thématique.
Avec Greenly, un accompagnement complet, de la conception du rapport à l’audit…
Nos experts climat valident le plan de votre rapport et assurent que chaque section répond aux exigences réglementaires et aux attentes des parties prenantes. Greenly automatise enfin la consolidation des indicateurs et leur formatage conforme pour publication, structurant ainsi votre narration autour de données vérifiées et organisées. C'est donc un accompagnement complet : de la conception du squelette du rapport à son finition prête à l'audit.
Les principaux risques tiennent à une traduction approximative des indicateurs techniques, dont les référentiels GRI, SASB ou TCFD exigent une terminologie stricte —, à la perte de nuances sur les engagements qualitatifs, ainsi qu’aux divergences possibles entre versions, pouvant créer des incohérences juridiques. Rapport RSE multilingue : comment limiter les risques d’erreurs ? Pour minimiser ces risques, une entreprise doit confier la traduction à des spécialistes bilingues (idéalement dans le domaine de la RSE), pas à des traducteurs généralistes, et mettre en place un glossaire multilingue validé reprenant tous les termes clés. Enfin, elle doit effectuer une relecture croisée, afin de garantir que tous les chiffres, objectifs et certifications restent identiques dans chaque langue.
Une charte RSE, aussi appelée charte éthique, est un engagement. L'entreprise y définit ses principes, valeurs et objectifs de responsabilité sociale et environnementale. Un rapport RSE est un bilan : l'entreprise y rend compte des actions réellement menées et des résultats obtenus. En résumé, la charte promet, le rapport justifie.
Les petites et moyennes entreprises (PME) ne sont pas tenues de publier un rapport RSE comme les grandes entreprises. Toutefois, elles restent soumises à certaines obligations environnementales et énergétiques. Par exemple, dès qu’elles franchissent le seuil des 50 salariés, certaines obligations, telles que le plan de mobilité ou l’audit énergétique, s’imposent à elles, les incitant à intégrer la RSE progressivement dans leur organisation.