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Les phénomènes sous-tendant l’émergence du greenhushing
Les problématiques posées
Quelques conseils pour avancer dans le bon sens
A priori, la réponse est “non”. En passant sous silence leurs efforts de transition, le greenhushing permet à nombre d’entreprises de bénéficier d’une certaine tranquillité. Moins de risque de backlash, de condamnation en justice…
À l’heure où le bad buzz peut causer énormément de tort, beaucoup préfèrent jouer la carte de la sécurité. Ce qui est compréhensible et peut-être même souhaitable jusqu’à un certain point - mieux vaut ne pas s’exprimer sur un sujet qu’on ne maîtrise pas. Mais faut-il aller jusqu’à ne plus rien dire du tout ?

Contrairement au greenwashing, le greenhushing ne fait pas encore l’objet d’une définition précise et établie. Mais grosso modo, il s’agit de taire son action environnementale en tant qu’organisation.
Pour ne citer que quelques exemples, le greenhushing peut consister à passer sous silence :
Le terme de greenwashing figure aujourd’hui dans des dictionnaires à l’image du Larousse. La Commission générale de terminologie et de néologie l’a également inscrit sur la liste du Vocabulaire de l’environnement, publiée au sein du Journal officiel de la République française. Rappelons que le greenwashing est considéré comme une pratique commerciale trompeuse et sanctionnée par la loi en tant que telle.

Quelles que soient les raisons sous-jacentes, le greenhushing trouve toujours son origine dans une volonté affirmée de ne pas attirer l’attention.
Dans la plupart des cas, il existe trois motifs de greenhushing :
Il arrive que des organisations taisent leur action environnementale, car elles ne souhaitent simplement pas que cette dernière soit valorisée.
Pour certaines d’entre elles, par exemple, veiller à protéger notre environnement relève d’une certaine forme de savoir-être en société.
D’un point de vue moral, elles estiment ne pas avoir à récolter de lauriers pour cela - ce qui est, admettons-le, extrêmement altruiste de leur part.
Mais dans la majorité des cas, les entreprises qui refusent de communiquer au sujet de leur démarche environnementale le font par peur ou par volonté de parer à toute forme de problème.
Leurs appréhensions concernent principalement :
Il faut rappeler que la communication des entreprises sur le volet environnemental est de plus en plus réglementée, notamment en France et au sein de l’Union européenne. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article dédié.
Enfin, certaines entreprises redoutent également de décevoir et d’en payer le prix. Pressées de toute part de réduire leur impact environnement - et peut-être sincèrement désireuses de faire le maximum - ces dernières n’y sont parfois pas allées de main morte, lorsqu’elles ont arrêté leurs objectifs en la matière…
Sauf que voilà : la transition écologique d’une organisation est un chemin pavé d’embûches, d’essais, d’erreurs, d'hésitations, d’avancées, de retours en arrière, de bonds en avant, d’échecs et de succès.
Autant de réalités n’ayant pas toujours été suffisamment considérées. Résultat : certaines entreprises craignent d’afficher publiquement des objectifs qu’elles n’atteindront finalement pas.
Le greenhushing est problématique, car il constitue un frein à la progression de notre société dans le cadre de sa transition écologique.
Si une entreprise ne divulgue aucune information sur ses efforts environnementaux, la plupart de ses prospects ne les suspecteront sans doute pas.
Or, les particuliers et professionnels qui souhaitent acheter et consommer de façon plus écoresponsable ont besoin de ces informations.
Faute de quoi, ils se retrouvent démunis et peuvent parfois difficilement faire le distingo entre une entreprise qui tâche de réduire son impact environnemental, et une entreprise qui ne s’en soucie absolument pas.
Ouest France
20 février 2024
Moins évident, mais tout aussi dommageable : la fin d’un certain effet d'émulation.

Il n’est pas question de pointer du doigt les entreprises qui pratiquent le greenhushing.
Au regard du contexte dans lequel nous évoluons, les appréhensions exprimées sont tout à fait légitimes et méritent qu’on les considère tout aussi sérieusement que les critiques (parfois légitimes aussi) adressées à certaines entreprises ayant largement repoussé les limites de l’acceptable.
Pour autant, si nous voulons avancer dans la bonne direction, il est essentiel d’apprendre à faire la part des choses.
La transition écologique d’une organisation, quelle qu’elle soit, est un travail de longue haleine - dans un monde dont le fonctionnement repose depuis des décennies sur l’exploitation quasi exclusive des énergies fossiles, des modèles de surproduction et de surconsommation en tout genre (nous en passons et des meilleures). Tirer à boulets rouges sur le peu d’organisations qui s’efforcent de faire peu à peu bouger les lignes ne nous mènera nulle part.
Oui, les entreprises doivent faire leur part. Mais il est aussi important, en tant que citoyen et citoyenne, de ne pas rendre les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà.
Il est normal - et lucide - de juger que les entreprises ont une responsabilité dans la crise actuelle et doivent donc s’efforcer d’évoluer aussi vite que possible. Mais rien de tout cela n’empêche de saluer le positif et les premiers pas réalisés dans le bon sens…
Encourager les entreprises qui font l’effort de participer, les soutenir en privilégiant (si possible) les produits et les services qu’elles développent est le meilleur moyen de contribuer à la création d’un cercle vertueux, qui nous permettra progressivement d’améliorer l’impact environnemental de notre société.

Quand on voit la violence des campagnes de dénigrement qui peuvent déferler sur les réseaux sociaux notamment, il est sage d’y réfléchir à deux fois avant de communiquer sur son impact environnemental - ou sa stratégie de transition.
Vous demeurez totalement libres de choisir ce sur quoi vous souhaitez communiquer ou ne pas communiquer. Les mauvaises langues diront que cela ne fait pas nos affaires, que nos client(e)s ne communiquent pas quant aux démarches qu’ils entreprennent à nos côtés… Soit.
Mais nous souhaitons surtout vous rappeler qu’il est possible de recevoir de l’aide si vous en avez besoin. Les experts auprès desquels vous réalisez votre Bilan Carbone®, par exemple, sont normalement habilités à vous indiquer ce que vous pouvez dire ou ne pas dire, en vous précisant la terminologie appropriée et en vous permettant de mieux appréhender la perspective plus large au sein de laquelle votre démarche s’inscrit.
Du reste, parmi les principaux conseils que nous pouvons vous donner :