
Directive CSRD : actualités 2025, contenu et conseils
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) bouleverse le reporting extra-financier des entreprises. Voici ce qu’il faut savoir en 2025.
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Ce que cela veut dire précisément d'être "écoresponsable"
Comment se situent les Français.es sur ce aspect
Les défis posés par le fait de devenir "écoresponsable"
Nos conseils pour les surmonter

D’après le Larousse, le qualificatif “écoresponsable” se rapporte à tout individu ou organisation “qui cherche à intégrer des mesures de protection de l’environnement dans ses activités, ses principes, etc.”.
Une définition centrée sur l’enjeu environnemental donc. Pour être complet, il faut toutefois souligner que certains adoptent des définitions plus larges de l’écoresponsabilité.
Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques de la Faune et des Parcs
Québec
Or, pour rappel, le développement durable repose sur trois piliers :
Comme nous le verrons plus bas, cela ne change finalement pas grand chose. Les enjeux liés à l’écoresponsabilité - quand bien même elle ne se concentrerait que sur le volet environnemental - recoupent effectivement les domaines sociaux et économiques.
Le terme d’écoresponsabilité serait apparu dans les années 1990 (en 1995 très précisément, suite au G7 qui s’était tenu au Canada). Il a remplacé un terme utilisé jusqu’alors : celui de “verdissement”.
Le verdissement se référait à “un ensemble d’actions essentiellement techniques, visant à la maîtrise des impacts du fonctionnement courant d'une organisation sur l’environnement”. Il ne s’appliquait donc pas tant aux individus.
Si vous êtes curieux(se), vous pouvez consulter ici un document datant de cette époque, et qui traitait justement de la question du “verdissement de l’administration française”.

Nous l’avons vu en introduction : a priori, le concept est plutôt bien reçu, voire même plébiscité au sein de l’Hexagone. Selon un sondage Ipsos réalisé en avril 2024, “67 % des Français.es restent convaincu.e.s que l'adoption de gestes écologiques au quotidien aura un impact réel sur le changement climatique”.
Dans la pratique cependant, certaines contradictions apparaissent rapidement.
Encore quelques chiffres ? 82 % estiment avoir un mode de vie déjà sobre, tout en étant 77 % à considérer que notre manière actuelle de consommer est nuisible à l’environnement...
À titre de rappel, selon le Service statistique du Ministère de la Transition Écologique (SDES), en 2023, l’empreinte carbone moyenne d’un.e Français.e était de 9,4 tCO2e, lorsqu’elle devrait normalement faire 2 tCO2e pour limiter le réchauffement climatique.
Il apparaît essentiel de sensibiliser davantage aux enjeux posés par la surconsommation. Car si la moitié des Français.es ont recours au marché de la seconde main (une excellente nouvelle), 51 % le font pour pouvoir consommer plus ensuite… Ce qui n’est évidemment pas souhaitable au regard des enjeux actuels.

C’est le nerf de la guerre - et peut-être aussi la question que beaucoup se posent. Pourquoi devrait-on adopter cette sacro-sainte “éco-responsabilité” ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Est-ce donc si important que ça ?
Vous vous en doutez : l’environnement est la première des questions susceptibles de pâtir (ou non) de notre choix de devenir (ou non) écoresponsable. Bien évidemment, il y a le problème du réchauffement climatique. Si vous n’êtes pas encore familier(e) de cette problématique, n’hésitez pas à consulter notre article spécifiquement dédié à ce sujet, afin de mieux en saisir les tenants et les aboutissants.
Ici - et pour faire court - se pose d’abord la question de notre empreinte carbone. Nous émettons trop de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, ce qui aboutit à la création d’un effet de serre d’origine humaine. Tout l’enjeu consiste à réduire cet impact carbone au plus vite, pour atteindre la fameuse “neutralité carbone” à horizon 2050.
Une telle prouesse nous permettrait de maintenir le réchauffement sous la barre des + 2 °C et d'atténuer les conséquences induites, lesquelles pourraient se révéler absolument catastrophiques si nous dépassons ce seuil.
Or, devenir collectivement écoresponsables participerait de cette réalisation. Être écoresponsable, c’est adopter un mode de consommation ou de fonctionnement plus raisonné et raisonnable. À l’opposé du modèle qui était (est encore) prôné depuis quelques décennies - grosso modo, depuis l’essor de la société de consommation.
D’autant plus que le réchauffement climatique n’est pas le seul problème posé. À force de surconsommer en permanence, nous mettons les ressources de notre planète à rude épreuve - dans un monde excessivement inégalitaire.
Si nous aspirons, par exemple, à ce que chacun et chacune sur Terre ait suffisamment à manger et puisse vivre de manière confortable, alors les niveaux de consommation actuels au sein des pays développés ne sont simplement pas tenables.
WWF
World Wide Fund for Nature

Nous venons de le voir : la question de l’éco-responsabilité n’est pas décorrélée des enjeux sociaux. Bien au contraire. Outre le fait que nous sommes de plus en plus nombreux sur Terre (la population mondiale pourrait compter 10 milliards d'individus en 2050, contre 8 milliards en 2020), la surconsommation a de graves conséquences sur les individus de manière générale.
Spontanément, on pense aux personnes qui font les frais de cette course effrénée à la production à bas coût, afin de proposer des produits et des services toujours moins chers, plus susceptibles encore de nous convaincre de les acheter.
Hélas, des prix anormalement bas (sur des biens textiles par exemple) sont généralement synonymes de mauvaise qualité et/ou d’exploitation : la main d’œuvre n’est pas convenablement rémunérée et travaille parfois dans des conditions qui mettent en danger sa sécurité. Le drame du Rhana Plaza l’a tragiquement illustré.
La demande incessante en produits neufs qui émane de nous tous et toutes n’encourage pas les marques à renoncer à des modèles de fonctionnement aussi lucratifs. Modèles qui relèvent d’un véritable cercle vicieux. En consommant des produits peu chers et de mauvaise qualité, nous consommons des produits peu susceptibles de nous satisfaire dans la durée, et dont nous nous débarrasserons donc rapidement pour en acheter de nouveaux... Et ainsi de suite.
Mal rémunérée, la main d’œuvre intervenant au sein de ce système travaille parfois dans des conditions qui peuvent détériorer sa santé. Et nous ne sommes pas en reste : consommer des produits bas-de-gamme peut aussi avoir des conséquences sur notre santé en tant qu’utilisateurs.rices finaux.les.
Un exemple ? Fin 2022, l'association Greenpeace avait épinglé l'enseigne Shein, dans le cadre d'un rapport portant sur l'utilisation de produits polluants toxiques.
Propos de Greenpeace rapportés dans Santé Magazine
2 décembre 2022
En devenant éco-responsable, nous contribuons donc à créer un environnement qui soit plus sain pour chacun et chacune, et ce, tout au long de la chaîne.
On y pense peut-être moins spontanément, et pourtant : la question de l’écoresponsabilité n’est pas exempte d’enjeux économiques et financiers.
À l’échelle des individus comme des entreprises, la transition vers un mode de vie ou de fonctionnement écoresponsable peut conduire à des économies substantielles. Car en consommant moins mais mieux, nous coupons souvent à tout un tas de dépenses en réalité inutiles.
Songez à tous ces produits que vous avez peut-être achetés sous le coup de l’impulsion, bombarbé.e. que vous étiez par ces messages publicitaires qui vous disaient de ne surtout pas manquer cette "occasion en or"... A posteriori, cet achat en valait-il vraiment la peine ? N’auriez-vous pas préféré garder cet argent pour autre chose ? Même son de cloche du côté des entreprises : toutes ces fournitures dans lesquelles vous avez investi étaient-elles vraiment nécessaires ?
Encore une fois, il ne s’agit pas de ne plus rien consommer, mais de consommer de manière plus raisonnée. Certes, beaucoup de produits de qualité sont plus chers. Un vêtement de bonne qualité coûte généralement plus d'argent à l’achat qu’un produit bas de gamme. Mais si ce fameux produit bas de gamme devient hors d’usage rapidement, il faudra bien le remplacer… En ce sens, le bas de gamme et la moindre qualité ne sont pas aussi rentables qu’on le pense.

Dans l’immense majorité des cas, adopter un mode de vie ou de fonctionnement écoresponsable est d’abord perçu comme une contrainte. Une forme d’entrave à une certaine liberté de consommer et d’agir. Sans parler des nombreuses petites choses auxquelles il faut désormais prêter attention.
Ce qu’il faut savoir, c’est que cette réaction est d’autant plus normale qu’elle s'explique parfaitement sur le plan physiologique. Notre cerveau n’est pas du tout conçu pour réagir favorablement aux entraves à ses précieux shoots de dopamine. Car la dopamine est une forme de récompense ultime pour notre cerveau...
Dans l’histoire de l’évolution humaine, la dopamine avait initialement vocation à nous permettre de survivre, en nous encourageant à répéter les actions nécessaires à cette survie. Inconsciemment, nous exécutions ces actions, car notre cerveau savait qu’elles seraient pour lui source de dopamine.
Au fil du temps et avec l'avènement d’un certain confort au sein des pays développés, la nature des actions susceptibles de nous procurer de la dopamine s’est d’autant plus diversifiée que la question de la survie existentielle est devenue moins centrale.
Sébastien Bohler, dans "Striatum" (Éditions Bouquins essai)
Docteur en neurosciences, polytechnicien, auteur et journaliste
Quoi de plus normal que nous ne sautions pas au plafond lorsqu’on nous demande de renoncer à acquérir le dernier iPhone, au motif que cela ne serait pas très “écoresponsable” de changer de téléphone tous les deux ans ?
Si vous souhaitez en savoir plus quant aux 3 raisons qui nous poussent généralement à ne pas agir face au changement climatique, découvrez sans attendre notre article à ce sujet.
Nous l’avons déjà évoqué dans cet article : l’un des obstacles les plus fréquemment évoqués est le coût initial des changements nécessaires.
Investir dans des appareils électroménagers économes en énergie, des matériaux de construction écologiques, des vêtements en matières naturelles, etc. est souvent perçu comme onéreux. Et c’est effectivement plus cher. Cependant, lorsque ces dépenses sont mises en perspective sur une échelle de temps plus longue, elles deviennent généralement très rentables.
Prenons l’exemple d’un particulier ou d’une entreprise hésitant à investir dans l’isolation de sa maison ou de ses locaux. Personne ne prétend qu’il s’agit d’un investissement au montant anodin. Le fait est, cependant, qu’un bâtiment mal isolé est synonyme de factures d’énergie plus élevées, du fait de la consommation importante en chauffage et en climatisation.
La plupart du temps, adopter un mode de vie, de fonctionnement ou de production écoresponsable implique de modifier des habitudes profondément ancrées. Et là encore, notre cerveau n’est pas conçu pour aimer cela.
Pour notre cerveau, les habitudes sont synonymes de sécurité. C’est la raison pour laquelle nous acquérons des automatismes. Exemple : il vous arrive sans doute de vous rendre dans certains lieux en ayant l’esprit occupé ailleurs... Mais la vérité, c'est que votre cerveau n’a pas besoin de votre concentration.
Par habitude, il sait parfaitement vous mettre en route pour le supermarché où vous vous rendez toutes les semaines, là où toute la nourriture que vous aimez se trouve en abondance, et où il est donc sûr de la trouver.
De la même manière, il est infiniment plus facile pour votre cerveau de continuer à travailler avec ce fournisseur localisé à l’autre bout de la planète. L’organisation est rodée, les livraisons parfaitement ordonnées… Pourquoi en changer, au risque de faire face à tout un tas de nouvelles problématiques à solutionner, alors que vous pourriez obtenir votre livraison de matériel aussi facilement que d’habitude ?
D’une part, cela vous permettra d’acquérir progressivement de nouvelles habitudes sans vous sentir complètement submergé(e) par ces changements - toujours un peu déroutants au début.
D’autre part, il est des aspects pour lesquels vous aurez certainement besoin d’investir de l’argent. Cela vaut, par exemple, pour quelqu’un qui décide de se tourner vers des produits réutilisables (lingettes démaquillantes lavables, culottes menstruelles, boîtes destinés à stocker vos aliments achetés en vrac, carafe filtrante, etc.), mais aussi pour les entreprises qui choisissent de se tourner vers l’éco-conception de leur produit ou de relocaliser leur chaîne d’approvisionnement - pour ne prendre que ces exemples. Alors allez-y pas à pas.
| Conseil | Particuliers | Entreprises |
|---|---|---|
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Fixez-vous des objectifs réalistes
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Identifiez une ou deux actions simples pour commencer, comme trier vos déchets ou réduire votre consommation d’eau. | Concentrez-vous sur un objectif à la fois plutôt que de vous éparpiller (économies d'énergie, baisse de vos émissions de GES, etc.). |
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Informez-vous et informez les autres
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Lisez des guides, suivez des blogs ou regardez des vidéos traitant de l’écoresponsabilité et de ses vertus. | Organisez des formations ou des ateliers pour sensibiliser vos équipes à l’importance de l'écoresponsabilité. |
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Impliquez les gens autour de vous
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Encouragez votre famille et vos amis à vous imiter et à participer à l'effort. Partagez-leur vos astuces si vous en avez. | Impliquez vos collaborateurs dans des initiatives, comme le tri sélectif à la cantine, ou organiser des challenges en interne. |
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Célébrez les petites victoires
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Réjouissez-vous de vos progrès, même modestes : la quantité d'emballages en plastique économisée grâce au vrac, etc. | Célébrez les réussites collectives et valorisez les individus ayant porté les initiatives mises en œuvre. |
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Rendez votre transition accessible financièrement
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Misez sur des choses simples : achetez du seconde main, diversifiez votre alimentation, optez pour la marche ou le vélo, etc. | Organisez votre démarche sur le long terme afin de répartir les coûts associés et tenir sur la durée. |
En 2021, le baromètre de la consommation responsable Greenflex ADEME établissait que pour 33 % des Français.es, consommer de manière responsable, c’est acheter des produits durables (écolabellisés, locaux, moins polluants, etc.).
Plus encore : pour 85 % des Français.es, la grande distribution, les entreprises et les marques ont un rôle majeur à jouer pour le développement de la consommation responsable. Mais comment répondre à une telle attente ?
Pour commencer, il est essentiel, si vous êtes une entreprise, de dresser un état des lieux de la situation actuelle. Ne partez pas bille en tête : la clef du succès en matière d’écoresponsabilité - particulièrement lorsqu’il s’agit d’une transition vers un modèle écoresponsable - c’est la méthode.
Si vous ne savez pas d’où vous partez, ou quels sont les tenants et les aboutissants de votre impact environnemental, il vous sera très difficile d’initier une démarche cohérente. Pire : vous risquez de passer à côté de certains aspects pourtant cruciaux. Sachez qu’il n’est pas rare que certaines entreprises se retrouvent à flirter avec le greenwashing, uniquement parce qu’elles ont un trou dans la raquette…

Si vous souhaitez dresser un état des lieux de l’impact environnemental lié à votre activité, deux outils vous seront particulièrement utiles dans un premier temps : le Bilan Carbone® et l’Analyse de Cycle de Vie (ACV).
Le Bilan Carbone®, tout d’abord, vous permettra d’analyser l’impact carbone lié à votre activité dans sa globalité.
Vous pourrez ainsi :
Par la suite, si vous désirez développer une vision plus spécifique, vous pourrez vous tourner vers l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) de votre offre.
Celle-ci vous permettra d’évaluer l’impact environnemental intrinsèquement lié à l’existence même de votre produit ou de votre service, de sa conception à sa fin de vie. Sachez que l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) constitue le préalable indispensable à toute démarche d’éco-conception, par exemple.
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