Décarbonation : définition, pistes de réflexion et mise en œuvre
Pilier de la transition écologique, la décarbonation s'impose à nos sociétés, en vue notamment de réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
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Comme toute structure, les entreprises de services du numérique (ESN) - spécialisées dans le numérique et les nouvelles technologies - sont fortement incitées à réaliser leur bilan carbone. D'autant que l’empreinte carbone du secteur est loin d’être négligeable.
Pour preuve : le numérique engendre 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) nationales et 2,5 % des émissions mondiales. [Étude ADEME et ARCEP de 2022]
Pourquoi les ESN doivent-elles prendre la mesure de leur empreinte carbone ? Quels sont les bénéfices d’une telle démarche ? Voici 5 bonnes raisons pour les ESN de faire leur bilan carbone.
Un bilan carbone consiste à quantifier et à identifier les principaux postes d’émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entreprise (ici d’une ESN), d’un individu ou d’une collectivité.
Développée en 2004 par l’ingénieur Jean-Marc Jancovici en collaboration avec l’ADEME, la Méthode Bilan Carbone permet de comptabiliser les émissions induites par six gaz à effet de serre :
👉 Par souci de simplicité, chaque taux de gaz émis est exprimé en CO2 équivalent (CO2e).
Le bilan carbone d’une ESN s’effectue en 6 étapes :
Contrairement à certaines idées reçues, l’impact du numérique sur l’environnement n’est pas nul.
Ces dernières sont principalement engendrées par :
En réalisant son bilan carbone, une ESN est en mesure de cibler les principales sources d’émissions GES liées à son activité et tendre vers un numérique responsable. De manière globale, la fabrication des appareils numériques représente 80 % des impacts. Les 20 derniers pourcents se répartissent entre l’utilisation et la gestion de fin de vie des équipements.
Dans le détail :
En réalisant son bilan carbone, une ESN profite d’un atout stratégique face à la concurrence. Répondre aux attentes et aux exigences des clients permet à l’entreprise de gagner en notoriété et de fidéliser sa clientèle. En outre, une entreprise éthique et transparente sur le fonctionnement de son activité attise la confiance et améliore sa compétitivité.
Au-delà d’augmenter ses chances de convertir des prospects en clients, une ESN engagée dans une démarche environnementale améliore son image employeur.
En outre, le recrutement et la fidélisation des employés constituent deux impératifs pour faire face aux enjeux de la transition numérique.
Pour preuve, 62 % des actifs sont prêts à postuler dans une entreprise qui s’engage en faveur de la protection de l’environnement. A contrario, une entreprise ayant des pratiques allant à l’encontre de la transition écologique peut pousser 48 % des répondants à quitter leur emploi. [Enquête de l’Unedic réalisée avec l’institut Elabe, 2023]
Réaliser le bilan carbone d’une ESN permet de réaliser des économies, tout en améliorant ses performances. Bien que le bilan carbone ait un coût non négligeable, ce dernier est amorti sur le long terme.
En offrant une vue d’ensemble des principaux postes de dépenses énergétiques et matériels, l’ESN est à même d’identifier les leviers de réduction synonymes d’économies financières (la pose de panneaux photovoltaïques, une meilleure gestion des déchets, l’optimisation des serveurs, etc.).
👉 À titre d’information : selon l’ADEME, Internet consomme 7 à 10 % de l’électricité mondiale. Si Internet était un pays, il serait le 3ᵉ plus gros consommateur d’électricité au monde derrière la Chine et les États-Unis.
Contrairement au bilan carbone réalisé volontairement, le bilan GES réglementaire (ou BEGES) constitue une obligation légale pour :
Au-delà d’effectuer cette analyse, les structures concernées doivent obligatoirement publier leur bilan sur le site de l’ADEME au risque de s’exposer à une amende de 10 000 €.
En outre, les réglementations environnementales ne cessent de se multiplier et de se durcir pour espérer respecter l’objectif de l’Accord de Paris. Il y a donc fort à penser que les obligations actuelles vont être étendues à toutes les entreprises, quelles que soient leurs caractéristiques.
En démontre la loi REEN visant la réduction de l’empreinte environnementale du numérique. S’adressant à tous les acteurs de la chaîne du valeur du numérique, elle s’articule autour de cinq objectifs :
Nous pouvons également citer la Directive DEEE (Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques) qui contraint les ESN à mieux gérer leurs équipements tout au long de leur cycle de vie.
Dans le même ordre d’idée, la Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) lutte contre l'obsolescence programmée et promeut l'écoconception des équipements.
Certains écogestes peuvent alors être adoptés par les ESN pour tendre vers la sobriété numérique :
Pour identifier, contrôler et réduire leurs impacts environnementaux, les entreprises - de toutes tailles et œuvrant dans tous les secteurs - peuvent se référer à la norme ISO 14001. Cette dernière fourni un cadre permettant la mise en place d’un système de management environnemental (SME).
Au-delà de réduire les impacts environnementaux des ESN, un SME soutient la croissance et la performance de l’entreprise en prévenant les risques liés à la consommation d'énergie, la gestion des déchets électroniques, le transport et la consommation des ressources.
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