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Le guide du numérique responsable en 2024

Le numérique responsable est une démarche d’amélioration continue centrée sur l’empreinte du numérique. Mais comment le mettre en œuvre ?
Green Actu’
2024-03-22T00:00:00.000Z
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une femme utilisant une tablette numérique dans un décor végétal

Immatériel, le numérique pourrait facilement laisser supposer que son impact environnemental est négligeable. Ce qui n’est évidemment pas le cas. L’existence même de données implique par là même l’existence de multiples infrastructures et dispositifs. Ceci sans parler des nombreux appareils technologiques qui jalonnent notre quotidien. 

Or, ici comme ailleurs, la transition écologique va nous obliger à revoir notre manière de “consommer” le numérique. Loin de tout cliché, cette réalité ne signifie pas que nous allons devoir nous défaire du numérique. Simplement que nous allons devoir adopter le désormais célèbre “numérique responsable”.

Mais qu’est-ce que le numérique responsable ? Comment se traduit-il ?

Zoom.

Qu’est-ce que le numérique responsable ?

Le numérique responsable désigne une démarche d’amélioration continue centrée sur la minimisation de l’empreinte environnementale et sociale du numérique. Le numérique responsable travaille à la fois : 

  • sur le Green IT (pour réduire l’impact de la direction des systèmes d’information (DSI)) ;
  • sur l’IT for Green (pour mettre les avancées du numérique au service du développement durable) ;
  • sur la conception de services numériques eux-mêmes éco-responsables.
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Comprendre l’impact environnemental du numérique

Le numérique a un impact environnemental et social colossal. En 2025, nous devrions comptabiliser pas moins de 48 milliards d’objets numériques à travers le monde. Ce qui équivaut à 5 000 % d’augmentation sur 15 ans. Or, ces objets numériques font l’objet d’une fabrication, d’une utilisation et d’une fin de vie hautement émissives en gaz à effet de serre (GES). À ce stade, rappelons que le surplus de gaz à effet de serre (GES) émis dans l’atmosphère est en grande partie responsable du réchauffement climatique.

De manière succincte, si nous voulons lutter contre le dérèglement climatique, nous devons amorcer la transition de notre société vers un modèle bas-carbone. Cette transition, bien sûr, dépasse largement les frontières du domaine numérique. Toutefois, elle ne saurait être convenablement menée sans prendre en compte cette dimension de notre quotidien devenue incontournable.

Pour plus d’informations sur l’impact environnemental du numérique, n’hésitez pas à consulter le guide de l’ADEME à ce sujet.

Comprendre l’impact social du numérique

Outre la question de l’impact environnemental, il ne faut pas oublier que le numérique tel que nous le pratiquons aujourd’hui a également un impact social. 

Plus précisément, la conception d'appareils numériques, par exemple, est souvent réalisée dans des conditions de travail pires que précaires : salaires très bas, manque de sécurité, risques sanitaires, etc.

À titre d’illustration, l’extraction du cobalt (utilisé dans les batteries au lithium-ion) dans les mines de République Démocratique du Congo (RDC) est majoritairement réalisée par des enfants. Pour rappel, la RDC se trouve à l’origine d’au moins 50 % de la production mondiale de cobalt. En 2014, l’UNICEF estimait à plus de 40 000 le nombre d’enfants travaillant sans la moindre protection, parfois jusqu’à 24 heures d'affilée.

Au moins 80 mineurs artisanaux sont morts sous terre dans le sud de la RDC, entre septembre 2014 et décembre 2015. On ne connaît pas le chiffre réel, car de nombreux accidents ne sont pas signalés et les cadavres restent ensevelis sous les décombres. (Amnesty International, 19 janvier 2016)

Les bonnes pratiques du numérique responsable

L’éco-conception et l’innovation éco-responsable

L’éco-conception ne concerne pas exclusivement le secteur du numérique. De nombreux autres domaines d’activité pourraient et devraient se pencher sur cette piste. Outre le fait de réfléchir à la manière de proposer des produits davantage éco-responsables, l’éco-conception présente en effet l’avantage d’obliger l’entreprise qui y recourt à réaliser une analyse du cycle de vie (ACV) de son offre. Or, cet exercice constitue l’une des façons les plus efficaces de comprendre la manière dont tel ou tel produit impacte l’environnement, et ce, tout au long de son existence.

Dans la cas spécifique du numérique, l’éco-conception d’un service numérique impliquerait donc : 

  • de réaliser une ACV afin d’appréhender les divers impacts du service au cours de sa conception, de son développement, de son utilisation, de sa maintenance et de sa fin de vie ;
  • de tester de nouvelles configurations (green coding, réduction de la taille des fichiers, création de fonctionnalités encourageant les usages éco-responsables, etc.) ;
  • d’adopter des techniques d'optimisation de la performance (compression des images, utilisation du lazy loading, optimisation des requêtes API, mise en cache efficace, etc.) ;
  • opter pour des solutions d'hébergement écologique, à l’image des data centers alimentés par des énergies renouvelables et conçus pour maximiser l'efficacité énergétique ;
  • planifier la maintenance et des mises à jour régulières, pour s'assurer que le service demeure pertinent, efficace et sécurisé, tout en parant au risque d’obsolescence prématurée.

L’optimisation des infrastructures

Les infrastructures peuvent elles-mêmes faire l’objet d’optimisations. Attention toutefois : parvenir à optimiser une infrastructure IT ne doit pas constituer un encouragement à la surexploiter pour autant. 

Un exemple : les data centers. En vue d’optimiser leur usage, il semble aujourd’hui impératif de travailler à réduire la consommation énergétique de ces gigantesques centres de données, via l'amélioration de leur efficacité énergétique. Des pistes à l'image des techniques de refroidissement pourraient ainsi être explorées, de même que l'hypothèse d’adopter des technologies plus vertes. Pour autant, il est essentiel que nous apprenions collectivement à modérer notre consommation de données.

La sobriété numérique

La sobriété numérique ne constitue en rien une incitation à renoncer au numérique. Elle prône, en revanche, un usage plus raisonné de ce dernier. 

L’idée n’est pas de dire que l’on ne peut plus du tout recourir au numérique dans le cadre de ses loisirs - pour regarder une série sur une plateforme de streaming, par exemple. En revanche, la sobriété numérique aspire à ce que chaque consommateur prenne conscience de son impact environnemental et apprenne à arbitrer sa propre consommation du numérique, de sorte à équilibrer la balance. Tant sur le plan écologique que sur celui de son bien-être.

Dans la pratique, il s’agit d’apprendre à opter pour la réparation de ses appareils plutôt que pour le remplacement, à ne pas abuser de l’usage de la visioconférence ou des emails (a fortiori lorsqu’ils sont accompagnés de pièce jointe), à cantonner le stockage de données à ce qui relève du nécessaire, etc.

Pour se faire une idée, entre 1985 et 2015, la durée d’utilisation d’un ordinateur est passée de 11 à 4 ans. Cela s'explique bien sûr par l'attrait de la nouveauté et les abus de l’obsolescence programmée qui a vocation à nous pousser à l’achat.

Aussi, sachez qu’entretenir son matériel permet de le conserver plus longtemps. Ceci implique entre autres :

  • d'utiliser un anti-virus ;
  • d'avoir recours à une housse de protection (ou à une coque de téléphone) ;
  • de préserver la batterie ;
  • de supprimer les applications inutilisées ;
  • d’opter pour la réparation (fissure d'écran, batterie HS, etc.). 

Depuis 2021, un indice de réparabilité est obligatoirement apposé sur certains appareils électroniques (smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, tondeuses à gazon et lave-linges hublot). Cette note sur dix considère plusieurs critères (la démontabilité du produit, la disponibilité des pièces détachées ou encore la disponibilité des conseils d’utilisation et d’entretien) pour estimer le niveau de réparabilité d’un produit.

Pour plus d’informations au sujet de la sobriété numérique, n’hésitez pas à consulter notre article.

Le recyclage

De par leurs composants nocifs pour la santé et l’environnement, les appareils numériques sont considérés comme étant des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE ou D3E). 

Or, pour éviter le rejet de métaux lourds et de gaz au puissant pouvoir réchauffant, ces déchets doivent faire l’objet d’une collecte et d’un recyclage appropriés. En outre, leur recyclage permet de réutiliser les métaux précieux et les terres rares dont ils sont composés et ainsi éviter la pollution liée à leur extraction, mais également l'épuisement des réserves.

Problème : malgré un potentiel de recyclage supérieur à 80 %, l’ADEME estime que 70 à 90 % des DEEE ne sont pas recyclés correctement.

Plusieurs solutions de collecte sont envisageables : 

  • les ressourceries ;
  • les 1 200 points de collecte français de DEEE répertoriés sur le site Ecologic ;
  • les déchetteries ;
  • la reprise à l’achat directement en magasin.
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La formation et la sensibilisation

Si beaucoup de gens savent que l’impact environnemental du numérique n’est pas neutre, le détail de cet impact, ses causes et ses conséquences ne sont pas toujours bien connus. En ce sens, former ses employés et sensibiliser ces derniers aux bonnes pratiques du numérique n’a strictement rien d’accessoire. D’une manière générale d’ailleurs, il n’est jamais inutile d’informer ses employés quant aux multiples façons de contribuer à la lutte contre le changement climatique. 

De fait, l’empreinte carbone d’une entreprise - quelle que soit sa spécialité - repose en partie sur le comportement de ses employés. Aussi bien dans les décisions que certains peuvent être amenés à prendre, que dans leurs habitudes professionnelles. 

De nombreux individus se sentent impuissants face à la menace du dérèglement climatique, et ne voient pas comment ils pourraient contribuer à inverser la tendance. Or, le domaine professionnel incarne un champ d’action potentiel. Bien sûr, les individus en question ne sont généralement pas seuls décisionnaires au sein de leur entreprise. Ce qui ne veut pas dire que toute tentative de faire bouger les lignes est vouée à l’échec. Rien ne coûte de proposer de nouvelles idées ou de nouvelles façons de faire. Au regard de l’intérêt croissant pour les questions d’ordre environnemental, il est même tout à fait possible que de telles initiatives soient accueillies favorablement.

Pour en revenir au numérique, si vous souhaitez proposer un atelier ludique à vos équipes, n’hésitez pas à vous tourner vers la Fresque du Numérique (laquelle fonctionne sur le même principe que la Fresque du Climat).

L’atelier se déroule sur une demi-journée et a vocation à sensibiliser les participants sont sensibilisés et formés aux enjeux environnementaux du numérique.

L’atelier se déroule en quatre étapes : 

  • compréhension : en équipe de 4 ou 8, les participants dessinent une véritable fresque liant les effets et les conséquences du numérique ;
  • activité : les participants illustrent les messages clés et titrent leur fresque ; 
  • restitution : chaque équipe restitue oralement les messages clés ;
  • action : les participants prennent connaissance des éco-gestes à mettre en place pour tendre vers un numérique responsable.
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Quid du label Numérique Responsable (LNR) ?

Le label Numérique Responsable (LNR) est un label permettant d’identifier toutes les organisations qui s’engagent à réduire l’impact du numérique. Ceci se traduit notamment par le fait de faire évoluer sa politique d’achat, d’allonger la durée de vie de ses équipements, de s’engager en faveur de l’éco-conception de ses services numériques, etc.

Dans le détail, le label NR propose un référentiel élaboré par l’Institut du Numérique Responsable, en partenariat avec le Ministère de la Transition Écologique, l’ADEME et WWF.

Il est à noter que ce label est ouvert à tout type d’organisation : entreprises, associations, administrations, collectivités, etc.

Pour être complet, en dehors du LNR, deux autres labels permettent de distinguer les meilleurs ordinateurs (fixes et portables) et smartphones sur le plan de l'éco-responsabilité :

  • EPEAT, le premier écolabel mondial de type I à destination des produits technologiques ;
  • TCO Certified qui garantit le faible impact environnemental du produit tout au long de son cycle de vie - que ce soit au niveau de la consommation d’énergie comme de l’interdiction de certaines substances dangereuses.
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