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Qu'est-ce que la sobriété numérique ?
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Qu'est-ce que la sobriété numérique ?

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La sobriété numérique vise à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. Un concept qui se heurte pourtant à de nombreux défis.
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2024-03-14T00:00:00.000Z
fr-fr

Les points clés à découvrir dans cet article

  • Les enjeux aujourd'hui posés par le numérique

  • Quelques tips et bonnes pratiques si vous souhaitez optimiser votre usage

  • Les défis qui se posent et comment nous pouvons les aborder

Selon un rapport de l’ADEME publié en 2022, 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) sont dues au numérique.

Bien que peu perceptible dans notre quotidien, le numérique est responsable d'un impact environnemental croissant.

Face à cette réalité, certain(e)s appellent à la mise en œuvre d’une forme de sobriété numérique. Un concept aux contours toutefois imprécis, d’autant plus mal compris qu’il apparaît parfois décalé, à une époque où les appareils numériques sont devenus omniprésents.

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Cover sobriété numérique

La sobriété numérique en bref

Quel est l'objectif de la sobriété numérique ?

La sobriété numérique est une démarche visant à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique.

  • Elle n'est pas une incitation à renoncer au numérique. Il s’agit d’apprendre à en faire un usage raisonnable, nous permettant de répondre à nos besoins et même un peu au-delà.
  • Le concept de sobriété numérique s’applique aux appareils électroniques, mais aussi aux outils dématérialisés (les sites web et les plateformes de streaming, par exemple).
  • Plus généralement, l’usage des données numériques, quelles qu’elles soient, est également concerné.
Note : certain(e)s font parfois une distinction entre sobriété numérique et numérique responsable. Ces deux concepts sont cependant très similaires - les deux incitant à un usage raisonné (donc réduit) du numérique.

Les chiffres du numérique

D’après l’ADEME, en 2025, nous devrions dénombrer pas moins de 48 milliards d’objets numériques à travers le monde. Soit 5 000 % d’augmentation en 15 ans.

Pour se faire une idée, en 2021 en Europe occidentale, une personne possédait en moyenne 8,9 équipements numériques, contre 5,3 en 2016. 

Au total, 10 % de la consommation électrique française est liée aux seuls services numériques.

Quid d’Internet ? Accrochez-vous : à l’échelle mondiale, Internet représente 67 millions de serveurs, et 1,1 milliard d’équipements réseaux (box, routeurs, etc.).

Si on exclut les spams, toutes les heures, entre 10 et 12 milliards de mails sont échangés à travers le monde. En moyenne, un mail ou tout autre donnée numérique (vidéo, requête web, etc.) parcourt d’ailleurs pas moins de 15 000 km - à peu de choses près la distance entre les villes de Paris et Sydney.

Note : pour plus d’informations et de chiffres, n’hésitez pas à consulter le guide de l’ADEME.
des symboles

Quelques exemples et bonnes pratiques

La sobriété numérique revêt de multiples facettes. Sur le sujet spécifique des appareils numériques, rappelons que l’empreinte carbone se répartit comme suit : 

📘
37 %
pour la fabrication
🧰
38 %
pour l’utilisation
🎓
25 %
pour les infrastructures réseaux et les data centers
La sobriété numérique ne concerne pas uniquement les utilisateurs d’appareils ou de données numériques. Pour mettre en place une politique de sobriété numérique efficace, il est nécessaire d’agir à tous les échelons de la chaîne de valeur.

Parmi les bonnes pratiques à adopter, on peut donc : 

produire/acheter des appareils labellisés pour leur performance environnementale
🕰️
maximiser la durée de vie de ses produits
✌️
promouvoir l’achat de seconde main ainsi que la réparation de ses produits
🤔
opérer un tri entre les objets connectés utiles et les plus superflus
🔋
veiller à bien entretenir ses appareils afin d’allonger leur durée de vie
🛠️
faire réparer ses appareils plutôt que d’en acheter de nouveaux (pour allonger leur durée de vie également)
💻
débrancher ses appareils
🗄️
cantonner le stockage des données au nécessaire
Note : cette liste n’est évidemment pas exhaustive. Pour plus de détails sur les bonnes pratiques du numérique responsable, n’hésitez pas à consulter notre article dédié, mais aussi notre article sur le Green IT.

La loi REEN 

En 2020, en France, le numérique comptait pour 2,5 % de l’empreinte carbone nationale. 10 % de notre consommation électrique annuelle serait d'ailleurs directement imputable au secteur du numérique.

Au regard des problématiques posées sur le plan environnemental, la France a donc adopté, le 15 novembre 2021, la loi pour réduire l’empreinte carbone du numérique (REEN).

Celle-ci s’adresse à l’ensemble de la chaîne de valeur du numérique : professionnels, acteurs publics, mais aussi consommateurs. On distingue 5 grandes ambitions : 

🎙️
sensibiliser à l’impact environnemental du numérique
🆘
limiter le renouvellement des appareils numériques
👍
favoriser l’adoption d’usages numériques éco-responsables
⚡️
promouvoir des centres de données et des réseaux moins énergivores
📍
promouvoir une stratégie numérique responsable au sein de chaque territoire
un ordinateur

Le débat autour de la sobriété numérique

Pourquoi la sobriété numérique est-elle nécessaire ?

La sobriété numérique est un levier grâce auquel nous pouvons collectivement contribuer à réduire notre impact environnemental.

C'est d’autant plus vrai que le numérique est omniprésent dans la vie des particuliers comme des entreprises - a fortiori au sein des pays les plus développés. À ceux et celles qui se demandent ce qu’ils ou elles pourraient faire pour lutter contre le réchauffement climatique, sachez que vous pouvez rendre un fier service à la collectivité en adoptant de bonnes pratiques dans le domaine du numérique.

Bien sûr, certain(e)s noteront que ce type d'initiative n'aura un impact réel qu’à la condition d’être adopté à l’échelle collective. Ce qui n’est pas faux. Ce qui l’est, en revanche, c’est de laisser entendre que de telles pratiques ne peuvent pas être adoptées par le plus grand nombre. 

Remarque : si chaque entreprise prend la peine de former ses salarié(e)s au numérique responsable, nous pourrons d’ores et déjà réaliser de belles économies. Quand on voit l’impact carbone lié aux seuls échanges de mails (voir tableau ci-dessous), le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu en vaut véritablement la chandelle.
Type d'email Empreinte carbone
Un mail avec pièce jointe 35g CO2e
Un mail sans pièce jointe 4g CO2e

Quels sont les défis posés par la sobriété numérique ?

Cela ne signifie pas que la sobriété numérique ne se heurte pas à certains freins, au premier rang desquels se trouve notre rapport aux écrans. 

  • D’après une étude relayée par Sciences et Avenir, près de la moitié de la population aurait désormais un rapport problématique aux écrans - sans aller nécessairement jusqu’à l’addiction, qui concernerait “seulement” 2 % de la population.
  • Ce qui est certain, c'est que le numérique est devenu omniprésent dans le quotidien des particuliers comme des entreprises : smartphone dans les transports, travail sur ordinateur, jeux vidéos, visionnage en streaming, shopping en ligne, usage intensif des réseaux sociaux… La liste est longue.
Attention : le fait que les usages du numérique se soient développés et diversifiés ne constitue pas un problème en soi. Les dérives qui ont découlé de cet essor, en revanche, sont problématiques. 

L’obsolescence programmée, par exemple, pousse les consommateurs à renouveler constamment certains de leurs appareils numériques.

Or, la fabrication de chaque nouvel appareil numérique implique d’extraire de nouvelles ressources, de les transformer, de les assembler, de les emballer, de les transporter, etc. 

Le saviez-vous ? La fabrication d’un ordinateur de 2 kg nécessite 588 kg de matières premières. Or, ces dernières représentent déjà à elles seules 114 kg de CO2e sur les 156 émis tout au long du cycle de vie de l’appareil.

Sur un tout autre sujet, notre société dans son ensemble s’est laissée emporter par le développement du numérique, au point de développer un modèle hyperconnecté, auquel il est devenu difficile de se soustraire.

De même qu’il est devenu difficile de faire face à l’afflux de newsletters marketing nous incitant à nous procurer le dernier gadget mis sur le marché. D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux mêmes : aujourd’hui, 63 % des smartphones utilisés ont moins de deux ans.

Pour l’ensemble de ces raisons, la sobriété numérique se heurte à un challenge de taille : comment parvenir à développer un usage raisonné du numérique, quand il sous-tend le moindre aspect de notre quotidien, au travail comme à la maison ?
une personne regardant son smartphone

Comment surmonter les défis posés par la sobriété numérique ?

1. Changer de perspective

L’adoption de politiques de sobriété numérique implique d’accepter de remettre en question notre comportement. Encore une fois, il ne s’agit pas d’écarter le numérique à tout jamais. Il s’agit d’identifier ce qui relève aujourd’hui de la dérive.

  • Pour y parvenir, deux leviers s’imposent : la sensibilisation et l’éducation. D’une manière générale d’ailleurs, le fait d’informer et d’expliquer constitue un préalable indispensable à toute politique de transition qui soit solide. 
  • Il nous faut en premier lieu sensibiliser à l’impact environnemental et social du numérique. Plus encore : expliquer que la sobriété numérique n’est pas synonyme de renoncement mais d’équilibre personnel et environnemental.
Ce qui est important, c’est que chacun(e) apprenne à se servir du numérique de manière optimale.
Note : en entreprise (mais aussi à l’école) cet exercice de pédagogie doit être idéalement accompagné d’une formation aux pratiques du numérique responsable.

2. Promouvoir une culture de la durabilité

Dans la continuité du premier point, il s’avère également nécessaire d’inscrire la transition vers la sobriété numérique dans un contexte beaucoup plus vaste.

  • Outre le fait de contribuer à protéger l’environnement et son bien-être personnel, nous devons progressivement modeler une nouvelle forme de société. 
  • L’idée n’est pas de dire que toute forme de nouveauté ou d’innovation doit désormais être exclue. Simplement qu'il nous faut apprendre - ou réapprendre - à valoriser la qualité, la longévité et l’utilité. 
Remarque : un appareil reconditionné n’est pas nécessairement moins performant qu’un appareil neuf. Pourtant, ce raisonnement est très commun. D'où l'importance de travailler dès à présent à nous défaire de ces schémas de pensée erronés. 
une personne qui regarde par la fenêtre

3. Développer des politiques incitatives

Face à l’ampleur d'un tel changement sociétal, le gouvernement peut et doit apporter son propre soutien.

Un soutien qui peut notamment prendre la forme de lois, de politiques publiques incitant à la réparation plutôt qu’au remplacement, ou de normes de durabilité à respecter pour les appareils électroniques.

Note : en France, depuis 2014 et la loi Hamon, l'obsolescence programmée est considérée comme un délit. Un dispositif législatif depuis renforcé par la loi de la transition énergétique pour la croissance verte.

Dernier aspect mais pas des moindres : les labels et certifications permettant de valoriser les produits éco-conçus doivent faire l’objet d’une promotion active de la part des pouvoirs publics, afin de contribuer à sensibiliser les consommateurs.

4. Apprendre à optimiser les usages

L’adoption des pratiques du numérique responsable implique de commencer par identifier les axes d’amélioration prioritaires. Particulièrement en entreprise, où lesdits axes d’amélioration ne seront pas nécessairement les mêmes d’une organisation à l’autre.

Pour développer une vision exhaustive de son usage du numérique, un audit spécifique peut être conduit. 

D’une manière générale, sachez que l’adoption d’une politique de sobriété numérique relève en grande partie du bon sens.

Par exemple, si la dématérialisation est bel et bien un atout, elle doit elle aussi faire l’objet d’un usage raisonné, pour ne pas contrecarrer ses effets bénéfiques.

Conseil : si plusieurs participants à une visioconférence se trouvent dans les mêmes locaux, ces derniers ont tout intérêt à se réunir dans une salle commune, puis à connecter un seul de leurs ordinateurs à la plateforme permettant de converser avec les participants qui ne sont pas physiquement présents.
Bibliographie

En route vers la sobriété numérique, Ministère de la Transition Écologique, https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/guide-en-route-vers-sobriete-numerique.pdf

Le numérique responsable, Ministère de la Transition Écologique, https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/numerique-responsable

LOI n° 2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France (1), Légifrance, https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044327272

La vraie addiction aux écrans reste rare, mais la moitié de la population aurait un usage problématique, Sciences et Avenir, https://www.sciencesetavenir.fr/sante/e-sante/la-vraie-addiction-aux-ecrans-reste-rare-mais-la-moitie-de-la-population-aurait-un-usage-problematique_166625

Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TEPCV), Ministère de la Transition Écologique, https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/loi-relative-transition-energetique-croissance-verte-tepcv