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Les enjeux aujourd'hui posés par le numérique
Quelques tips et bonnes pratiques si vous souhaitez optimiser votre usage
Les défis qui se posent et comment nous pouvons les aborder
La sobriété numérique est une démarche visant à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique.
Certain.e.s font parfois une distinction entre sobriété numérique et numérique responsable. Ces deux concepts sont cependant très similaires - les deux incitant à un usage raisonné (donc réduit) du numérique.
Pour se faire une idée, en 2021 en Europe occidentale, une personne possédait en moyenne 8,9 équipements numériques, contre 5,3 en 2016.
Au total, 10 % de la consommation électrique française est liée aux seuls services numériques. Quid d’Internet ? Accrochez-vous : à l’échelle mondiale, Internet représente 67 millions de serveurs, et 1,1 milliard d’équipements réseaux (box, routeurs, etc.).
Si on exclut les spams, toutes les heures, entre 10 et 12 milliards de mails sont échangés à travers le monde. En moyenne, un mail ou tout autre donnée numérique (vidéo, requête web, etc.) parcourt d’ailleurs pas moins de 15 000 km - à peu de choses près la distance entre les villes de Paris et Sydney.
Pour plus d’informations et de chiffres, n’hésitez pas à consulter le guide de l’ADEME.

La sobriété numérique revêt de multiples facettes. Sur le sujet spécifique des appareils numériques, rappelons que l’empreinte carbone se répartit comme suit :
Parmi les bonnes pratiques à adopter, on peut donc :
Cette liste n’est évidemment pas exhaustive. Pour plus de détails sur les bonnes pratiques du numérique responsable, n’hésitez pas à consulter notre article dédié, mais aussi notre article sur le Green IT.
Au regard des problématiques posées sur le plan environnemental, la France a donc adopté, le 15 novembre 2021, la loi pour réduire l’empreinte carbone du numérique (REEN).
Celle-ci s’adresse à l’ensemble de la chaîne de valeur du numérique : professionnels, acteurs publics, mais aussi consommateurs. On distingue 5 grandes ambitions :

La sobriété numérique est un levier grâce auquel nous pouvons collectivement contribuer à réduire notre impact environnemental.
Bien sûr, certain(e)s noteront que ce type d'initiative n'aura un impact réel qu’à la condition d’être adopté à l’échelle collective. Ce qui n’est pas faux. Ce qui l’est, en revanche, c’est de laisser entendre que de telles pratiques ne peuvent pas être adoptées par le plus grand nombre.
Si chaque entreprise prend la peine de former ses salarié(e)s au numérique responsable, nous pourrons d’ores et déjà réaliser de belles économies. Quand on voit l’impact carbone lié aux seuls échanges de mails (voir tableau ci-dessous), le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu en vaut véritablement la chandelle.
| Type d'email | Empreinte carbone |
|---|---|
| Un mail avec pièce jointe | 35g CO2e |
| Un mail sans pièce jointe | 4g CO2e |
Cela ne signifie pas que la sobriété numérique ne se heurte pas à certains freins, au premier rang desquels se trouve notre rapport aux écrans.
Le fait que les usages du numérique se soient développés et diversifiés ne constitue pas un problème en soi. Les dérives qui ont découlé de cet essor, en revanche, sont problématiques.
L’obsolescence programmée, par exemple, pousse les consommateurs à renouveler constamment certains de leurs appareils numériques.
Or, la fabrication de chaque nouvel appareil numérique implique d’extraire de nouvelles ressources, de les transformer, de les assembler, de les emballer, de les transporter, etc.
Le saviez-vous ? La fabrication d’un ordinateur de 2 kg nécessite 588 kg de matières premières. Or, ces dernières représentent déjà à elles seules 114 kg de CO2e sur les 156 émis tout au long du cycle de vie de l’appareil.
Sur un tout autre sujet, notre société dans son ensemble s’est laissée emporter par le développement du numérique, au point de développer un modèle hyperconnecté, auquel il est devenu difficile de se soustraire.
De même qu’il est devenu difficile de faire face à l’afflux de newsletters marketing nous incitant à nous procurer le dernier gadget mis sur le marché. D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux mêmes : aujourd’hui, 63 % des smartphones utilisés ont moins de deux ans.

L’adoption de politiques de sobriété numérique implique d’accepter de remettre en question notre comportement. Encore une fois, il ne s’agit pas d’écarter le numérique à tout jamais. Il s’agit d’identifier ce qui relève aujourd’hui de la dérive.
En entreprise (mais aussi à l’école) cet exercice de pédagogie doit être idéalement accompagné d’une formation aux pratiques du numérique responsable.
Dans la continuité du premier point, il s’avère également nécessaire d’inscrire la transition vers la sobriété numérique dans un contexte beaucoup plus vaste.
Un appareil reconditionné n’est pas nécessairement moins performant qu’un appareil neuf. Pourtant, ce raisonnement est très commun. D'où l'importance de travailler dès à présent à nous défaire de ces schémas de pensée erronés.

Face à l’ampleur d'un tel changement sociétal, le gouvernement peut et doit apporter son propre soutien.
Un soutien qui peut notamment prendre la forme de lois, de politiques publiques incitant à la réparation plutôt qu’au remplacement, ou de normes de durabilité à respecter pour les appareils électroniques.
En France, depuis 2014 et la loi Hamon, l'obsolescence programmée est considérée comme un délit. Un dispositif législatif depuis renforcé par la loi de la transition énergétique pour la croissance verte.
Dernier aspect mais pas des moindres : les labels et certifications permettant de valoriser les produits éco-conçus doivent faire l’objet d’une promotion active de la part des pouvoirs publics, afin de contribuer à sensibiliser les consommateurs.
L’adoption des pratiques du numérique responsable implique de commencer par identifier les axes d’amélioration prioritaires. Particulièrement en entreprise, où lesdits axes d’amélioration ne seront pas nécessairement les mêmes d’une organisation à l’autre.
Pour développer une vision exhaustive de son usage du numérique, un audit spécifique peut être conduit.
Par exemple, si la dématérialisation est bel et bien un atout, elle doit elle aussi faire l’objet d’un usage raisonné, pour ne pas contrecarrer ses effets bénéfiques.
Si plusieurs participants à une visioconférence se trouvent dans les mêmes locaux, ces derniers ont tout intérêt à se réunir dans une salle commune, puis à connecter un seul de leurs ordinateurs à la plateforme permettant de converser avec les participants qui ne sont pas physiquement présents.