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Important : les informations fournies par cet article, y compris les calculs et les estimations, sont basées sur nos recherches et notre analyse des données. Elles visent uniquement à contribuer aux échanges sur l'empreinte carbone des réseaux sociaux. Ces évaluations reposent sur les meilleures données disponibles et doivent être interprétées comme des éléments de réflexion plutôt que comme des faits avérés.
Les réseaux sociaux ont bouleversé notre façon de communiquer, de nous connecter aux autres et de consommer du contenu.
Des plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok et YouTube font désormais partie de notre quotidien, avec des milliards d'utilisateurs qui s’adonnent sans cesse au scrolling, au partage de contenu et au streaming vidéo.
Mais si ces plateformes nous offrent un certain degré de confort et de divertissement, elles s'accompagnent d'un coût environnemental qui est souvent ignoré : l'énergie nécessaire à leur fonctionnement.
Face à cette situation, bon nombre des plus grandes entreprises de médias sociaux dans le monde se sont engagées à atteindre des objectifs ambitieux en matière de durabilité, se fixant pour but de "parvenir à la neutralité carbone" sur l'ensemble de leurs activités.
Ces efforts sont indispensables, mais ils ne représentent qu'une facette du problème.
Une partie des émissions provient encore de l'énergie utilisée par les milliards d'utilisateurs de réseaux lorsqu'ils interagissent avec les plateformes - en particulier lorsqu'ils diffusent des vidéos en streaming ou utilisent des appareils énergivores comme les ordinateurs portables.
Cette data story examinera la double responsabilité des entreprises de médias sociaux et de leurs utilisateurs vis-à-vis de l'impact environnemental de l'univers numérique. Nous commencerons par étudier les initiatives durables de quelques-unes des principales plateformes - Meta, X (anciennement Twitter), TikTok, Snapchat et Youtube - avant de nous plonger dans les émissions liées à l’utilisation quotidienne des réseaux.
👉 En analysant l'empreinte carbone des entreprises et des utilisateurs, nous mettrons en lumière la manière dont les réseaux sociaux contribuent aux émissions mondiales et ce qui pourrait être mis en œuvre pour réduire leur impact environnemental.
Chez Greenly, nous sommes convaincus que les termes « net zéro » et « neutralité carbone » sont souvent mal compris et sur-utilisés par les entreprises, en particulier dans les secteurs de la technologie et des médias sociaux.
Alors que de nombreuses organisations se fixent des objectifs ambitieux en matière de zéro émission nette ou revendiquent la neutralité carbone, ces objectifs sont par nature complexes et imparfaits. Les difficultés liées à une comptabilité précise des gaz à effet de serre (GES), la dépendance aux crédits carbone et les limites du « carbon capture, usage and storage » (CCUS) signifient qu'il n'est pas possible de parvenir à une véritable neutralité carbone ou un véritable "net zéro" à l’échelle de l'entreprise.
Comme nous pouvons l'observer avec les plateformes de médias sociaux qui, pour la plupart ne cessent à la fois d'accroître leurs bases d'utilisateurs et d'étendre les opérations de leurs data centers à forte consommation énergétique, parvenir à des réductions d'émissions significatives nécessite un effort beaucoup plus important et systémique.
Meta, société mère de Facebook, Instagram, WhatsApp et Threads, s'est positionnée comme un leader en matière de durabilité au sein de l'industrie tech.
En 2020, Meta a annoncé qu'elle avait franchi une étape importante en acquérant plus d'énergie renouvelable qu'elle n'en utilisait sur l'ensemble de ses infrastructures à l'échelle mondiale, conformément à sa mission sur le long terme visant à promouvoir la durabilité et à contribuer à une économie zéro carbone.
Bien que cette avancée couvre les émissions des scopes 1 et 2, qui comprennent les émissions directes et la consommation d'électricité, le véritable défi reste à venir : s'attaquer aux émissions du scope 3, sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Ces émissions représentent 99 % de l’empreinte carbone totale de l’entreprise.
Le rapport de durabilité 2023 de Meta souligne le fait que la croissance rapide de l'entreprise a devancé sa capacité à décarboner de manière efficace, avec des émissions de scope 3 atteignant l'équivalent de 8,5 millions de tonnes de CO2 en 2022, et 7,5 millions de tonnes en 2023. Malgré les efforts déployés pour engager les fournisseurs et favoriser les énergies renouvelables, Meta reconnaît qu'il sera « difficile » d'atteindre le net zéro sur l'ensemble de sa chaîne de valeur d'ici 2030, et mise principalement sur l'élimination du carbone (une solution qui est loin d'être idéale et qui présente d'importants défis) pour compenser les émissions qui ne sont pas directement de son ressort.
Meta a réussi à réduire les émissions sur l'ensemble de ses activités en se concentrant sur les émissions des scopes 1 et 2, qui comprennent toute émission directement liée à ses activités, ainsi que les émissions indirectes provenant de l'achat d'électricité.
L'entreprise a aligné ses objectifs à long terme sur l'approche Science-Based Targets initiative (SBTi), veillant à ce que ses actions climatiques contribuent à l'effort mondial qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Le véritable défi consiste toutefois à s'attaquer aux émissions qui relèvent du scope 3, notoirement plus difficiles à contrôler car elles proviennent de sa chaîne d'approvisionnement et d'autres sources indirectes.
Meta s'est fixé l'objectif très ambitieux d'atteindre des « émissions net zéro sur l'ensemble de sa chaîne de valeur », y compris pour le scope 3, d'ici à 2030. Pour ce faire, l'entreprise devra travailler en étroite collaboration avec ses fournisseurs et ses partenaires afin de réduire les émissions provenant de différentes catégories, allant des biens achetés aux transports, en passant par les déplacements des employés.
Entre 2017 et 2023, Meta s'est distingué par une réduction impressionnante de 94% de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), due en grande partie à des investissements importants dans les énergies renouvelables.
L'entreprise s'est imposée comme l'une des plus grandes acquéreuses d'énergie renouvelable au monde, et dispose de plus de 11 700 mégawatts (MW) d'énergie renouvelable sous contrat. À la fin de 2023, 76 des 98 projets d'énergie renouvelable de Meta étaient déjà opérationnels, permettant à l'entreprise de compenser 100% de sa consommation d'électricité par des sources renouvelables telles que l'énergie éolienne et l'énergie solaire.
Ces investissements dans les énergies renouvelables ont permis aux data centers de Meta de figurer parmi les plus écoénergétiques du secteur. Avec un indicateur d'efficacité énergétique (PUE) moyen de 1,09 et un indicateur d'efficacité de l'utilisation de l'eau (WUE) de 0,20, ces data centers sont une référence en matière de durabilité. Cette efficacité opérationnelle a permis à Meta de réduire ses émissions de 16,4 millions de tonnes de CO2e depuis 2021.
Consciente que la majeure partie de son empreinte carbone provient de ses émissions de scope 3, Meta a lancé le « Net Zero Supplier Engagement Program » (programme d'engagement des fournisseurs). Cette initiative encourage ses fournisseurs à fixer leurs propres objectifs de réduction d'énergie en fonction de critères scientifiques.
Fin 2023, 28% des fournisseurs de Meta s'étaient engagés à atteindre ces objectifs, avec pour but d'augmenter cette part à deux tiers d'ici 2026. Meta encourage également les pratiques de circularité et le recours aux énergies renouvelables sur l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement, afin de réduire sa dépendance aux processus à forte intensité de carbone.
En plus de son efficacité opérationnelle et de l'engagement de ses fournisseurs, Meta investit dans des projets d'élimination du carbone (ou contribution carbone) pour traiter les émissions résiduelles difficiles à éradiquer.
L'entreprise s'est engagée dans plusieurs initiatives basées sur la nature et la technologie, y compris des partenariats avec des entreprises comme CarbonCapture et Heirloom pour la séquestration carbone (DAC), et Charm Industrial pour le BiCRS (élimination du carbone de la biomasse). Ces projets visent à piéger le CO2 dans l'atmosphère et à le stocker sous terre, offrant ainsi des solutions à long terme face aux émissions difficiles à éliminer.
Bien que les progrès de Meta en matière de développement durable soient admirables, l'entreprise est sans cesse confrontée à des défis, en particulier au fur et à mesure qu'elle étend ses activités dans des domaines où les données sont nombreuses, tels que l'intelligence artificielle et le métavers.
Meta reconnaît ces risques et affirme procéder régulièrement à des analyses des risques climatiques, afin d'évaluer les risques physiques et transitoires dans l'ensemble de ses activités. L'entreprise s'efforce également d'intégrer la résilience climatique dans sa gouvernance et sa stratégie d'entreprise afin de se préparer aux défis qui l'attendent.
Avant le rebranding de l’entreprise sous la direction d'Elon Musk, Twitter avait établi un cahier des charges clair en matière de durabilité, visant à réduire son empreinte carbone par le biais de diverses initiatives axées sur les énergies renouvelables, la réduction des déchets et les opérations durables.
Cependant, depuis ce rebranding et d’importants changements au niveau du leadership et de la stratégie, le statut de ces engagements est devenu incertain, soulevant des interrogations quant à l'avenir des efforts écologiques de l'entreprise.
Au cours des années qui ont précédé 2022, Twitter (aujourd'hui X) a progressé dans la mise en œuvre de ses objectifs de durabilité. L'entreprise s’était engagée à atteindre la neutralité carbone dans ses data centers avant 2022, et à réduire son impact environnemental global par le biais d'un certain nombre d'initiatives clés.
Ces efforts avaient placé Twitter parmi les entreprises tech réellement désireuses de réduire leur empreinte écologique par l’amélioration de leur efficacité opérationnelle et l’achat d'énergie neutre en carbone.
Toutefois, depuis le rachat de Twitter par Elon Musk en 2022 et son rebranding de la plateforme sous le nom de X, tout focus mis sur la durabilité semble avoir disparu.
Musk mettant publiquement l'accent sur la liberté d'expression et la rentabilité de la plateforme, on ne comprend plus très bien le statut des objectifs préexistants de Twitter en matière de durabilité. Les cadres responsables des efforts de durabilité ont été licenciés lors de la restructuration de l'entreprise, ce qui laisse planer le doute sur sa volonté de continuer à donner la priorité à ces initiatives.
Même avant l'acquisition, l'un des plus grands défis de Twitter concernait la décarbonation de ses data centers, responsables de la majeure partie des émissions de l'entreprise.
Alors que X continue de se développer, en particulier dans des domaines tels que le contenu vidéo et le live streaming, les besoins en capacité et en énergie de ses data centers ne feront qu'augmenter.
Sans stratégie claire de réduction énergétique associée à ses sources d'énergie, cette expansion pourrait considérablement accroître l'empreinte carbone globale de X.
Ceci soulève également des questions quant à la manière dont son leadership s'alignera sur de véritables efforts de durabilité et sur la capacité de ses entreprises - y compris X - à concilier des objectifs écologiques avec d’autres priorités en constante évolution.
Bien que la trajectoire de durabilité de X reste incertaine, il existe plusieurs domaines dans lesquels l'entreprise pourrait potentiellement renouer avec l'écologie.
L'avenir de la stratégie environnementale de X reste flou. L'absence de reportings ou de communications actualisés concernant toute initiative de durabilité sous la direction de Musk a conduit de nombreuses personnes à se demander si l'entreprise compte poursuivre son objectif de réduction d'énergie, en particulier au sein de ses data centers.
TikTok, détenue par ByteDance, est rapidement devenue l'une des plateformes de médias sociaux les plus populaires au monde, grâce à son contenu formé de vidéos courtes et à son algorithme captivant.
Pour remédier à cette situation, ByteDance s'est engagée à atteindre « zéro émission nette dans le cadre de ses activités commerciales avant 2030 », en se focalisant sur la réduction de son énergie opérationnelle et sur sa transition vers les énergies renouvelables.
Malgré ces efforts, TikTok est confronté à des défis uniques en raison de son immense base mondiale d'utilisateurs et de son infrastructure à forte consommation énergétique.
Comme nous l'avons déjà évoqué, une véritable neutralité carbone reste un concept ambitieux plutôt qu'une réalité atteignable pour les entreprises.
ByteDance a néanmoins annoncé son objectif "d'atteindre la neutralité carbone opérationnelle" avant 2030, ce qui témoigne de la pression croissante exercée sur les entreprises tech pour qu'elles s'attaquent à leur impact environnemental. Pour réduire son empreinte carbone, l'entreprise prévoit de réduire ses émissions opérationnelles de 90% et de basculer vers une énergie 100% renouvelable au sein de ses data centers.
Recourir à des sources d'énergie renouvelables pour ceux-ci est essentiel, car la consommation d'électricité représente la majorité de l'empreinte carbone de TikTok. Vu la nature énergivore du streaming, cette transition jouera un rôle clé dans la réduction de l'impact environnemental global de la plateforme.
La stratégie de durabilité de ByteDance met résolument l'accent sur l'impact environnemental de ses data centers, qui hébergent la vaste bibliothèque de contenu vidéo de TikTok.
En 2023 déjà, ByteDance avait fait des progrès considérables en matière de verdissement de ses activités, notamment avec la création d'un data center en Norvège qui utilise 100% d'énergie renouvelable.
Le data center norvégien devrait afficher une efficacité énergétique (PUE) inférieure à 1,2, ce qui en ferait l'un des plus performants du secteur.
Mais malgré ces avancées, TikTok reste à la traîne par rapport à d'autres grandes entreprises du secteur technologique en ce qui concerne la transparence sur ses objectifs climatiques. Des organisations telles que Greenpeace East Asia ont mis en lumière la lenteur de TikTok à publier des mesures de durabilité complètes par rapport à d'autres géants de la tech, réclamant un reporting plus détaillé concernant sa feuille de route en matière de décarbonation.
Par exemple, le streaming de vidéos courtes sur TikTok entraîne davantage d'émissions par minute d'utilisation que des plateformes comme Twitter ou Facebook, qui s'appuient davantage sur le texte et l’image.
Avec des utilisateurs qui passent en moyenne 45,8 minutes par jour sur la plateforme, l'empreinte carbone de TikTok ne cesse d'augmenter.
La dépendance de la plateforme à l'égard du streaming, de l'autoplay et de la diffusion continue de contenus déterminés par un algorithme crée une demande d'énergie substantielle difficile à atténuer.
Pour faire face à son empreinte environnementale croissante, ByteDance a déployé le projet Clover, une initiative visant à combiner sécurité, confidentialité et objectifs environnementaux.
Un des éléments clés de cette initiative est l'engagement de TikTok à bâtir une infrastructure plus durable en Europe, où des data centers comme celui en Norvège serviront de référence en matière d'utilisation d'énergies renouvelables et d'efficacité opérationnelle.
Le projet Clover vise à améliorer l'efficacité énergétique, en particulier dans les data centers, tout en répondant à des préoccupations de durabilité plus larges. Bien que ces mesures soient prometteuses, ByteDance n'a pas encore publié de rapport de durabilité complet détaillant la manière dont elle prévoit de s'attaquer aux émissions sur l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement, y compris la production et la distribution de contenu numérique, un facteur essentiel pour contribuer à atteindre le net zéro.
TikTok est confrontée à une série d'obstacles importants si la plateforme veut atteindre son objectif de zéro émission nette avant 2030, notamment en raison du taux d'engagement élevé de ses utilisateurs et de sa dépendance à un contenu vidéo gourmand en énergie.
La croissance de l'empreinte opérationnelle de TikTok au niveau des services cloud et des data centers nécessitera des investissements continus dans les énergies renouvelables, des améliorations en termes d'efficacité et des stratégies de réduction d'énergie sur l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement.
De tels efforts sont essentiels pour que ByteDance puisse contribuer aux objectifs climatiques nationaux de la Chine - à savoir atteindre un pic d’émissions de gaz à effet de serre avant 2030 et la neutralité carbone avant 2060.
Pour progresser vers ses objectifs climatiques, TikTok doit continuer à investir dans des infrastructures à faible consommation d'énergie, améliorer la transparence de ses indicateurs de durabilité et s'attaquer aux émissions provenant de l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement. Au cours des années à venir, la capacité de ByteDance à réduire l'empreinte carbone de TikTok jouera un rôle déterminant dans le parcours de durabilité de la plateforme.
Snapchat, propriété de Snap Inc, s'est engagée à devenir « nette négative en ce qui concerne ses émissions carbone d'ici 2030 » - en éliminant plus de carbone de l'atmosphère qu'elle n'en émet chaque année.
La réalisation de ces objectifs repose souvent sur des compensations et des réductions complexes qui ne prennent pas en compte la totalité de l'empreinte écologique d'une entreprise.
Néanmoins, la stratégie de Snap comprend un investissement important dans les énergies renouvelables, ainsi que dans des projets d'élimination carbone et de réduction d'énergie sur l'ensemble de sa chaîne de valeur, ce qui témoigne de plus amples efforts de la part des entreprises de la tech en vue de réduire leur impact climatique.
Indépendamment de sa faisabilité, l'objectif que s'est fixé Snap de devenir "nette négative" d'ici à 2030 est une initiative audacieuse qui la distingue de beaucoup d'autres entreprises du secteur technologique.
Pour atteindre cet objectif, Snap prévoit d'éliminer plus de carbone de l'atmosphère qu'elle n'en produit chaque année. Elle devra pour cela continuer à compenser ses émissions par des crédits carbone de « grande qualité », mais aussi redoubler d'efforts pour réduire ses émissions à la source, notamment au sein de sa chaîne d'approvisionnement et de ses data centers.
Dans le cadre de son objectif de réduction d'énergie, Snap est passée à 100% d'énergie renouvelable dans ses bureaux à travers le monde. Il s'agit d'une étape clé dans la réduction de ses émissions des scopes 1 et 2. De plus, Snap a pour objectif de faire baisser de 25% supplémentaires ses émissions liées aux scopes 1 et 2 avant 2025 (par rapport à sa position de référence de 2019). Et pour davantage réduire son empreinte carbone opérationnelle, Snap a mis en place des mesures d'efficacité énergétique dans ses bureaux et ses data centers.
Les data centers de Snap, à l'instar d'autres plateformes de médias sociaux, consomment énormément d’énergie. Bien que Snap ait déjà réduit ses émissions des scopes 1 et 2 de 30% par rapport aux valeurs de 2019 en améliorant son efficacité et en achetant de l'énergie renouvelable, la base d'utilisateurs croissante de la plateforme et la demande de fonctionnalités telles que la réalité augmentée (AR) et le contenu vidéo vont continuer de faire grimper sa consommation énergétique.
L'un des principaux défis de Snap en matière de durabilité réside dans ses émissions de scope 3, qui constituent la plus grande partie de son empreinte carbone. Ces émissions proviennent de sa chaîne de valeur au sens large, notamment de ses fournisseurs, de la distribution de ses produits et de l'activité de ses utilisateurs.
Snap s'est engagée à réduire ses émissions de scope 3 de 35 % par unité de valeur ajoutée avant 2025. Cela nécessite de travailler avec ses fournisseurs pour s'assurer qu'ils respectent les objectifs de réduction d'énergie, mais aussi pour améliorer l'efficacité de leur propre chaîne d'approvisionnement.
De plus, Snap a investi dans l'amélioration de l'efficacité énergétique de ses opérations liées au stockage dans le cloud et de ses data centers, ce qui a permis d'éviter une augmentation des émissions liées au stockage des données, et ce malgré une croissance importante de son nombre d'utilisateurs actifs quotidiens. Ces efforts vont de pair avec l'objectif de l'entreprise de réduire les émissions sur l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement.
Pour compenser les émissions qu'elle ne peut pas immédiatement éliminer, Snap affirme investir dans des projets de qualité visant la compensation et l'élimination du carbone.
Selon l'entreprise, ces projets sont géographiquement diversifiés et favorisent des initiatives telles que :
D'ici 2030, Snap prévoit d'investir 10 millions de dollars dans des projets d'élimination du carbone, un élément clé de sa stratégie pour atteindre son objectif d'émissions carbone nettes négatives.
Alors que Snap continue d'élargir sa base globale d'utilisateurs ainsi que son empreinte opérationnelle, son engagement envers l'élimination carbone doit s'accompagner d'efforts visant à la réduction directe des émissions dans le cadre de ses activités, de sa consommation d'énergie et de sa chaîne d'approvisionnement.
Snap a considérablement progressé dans la réalisation de ses objectifs en matière de durabilité, mais il lui reste des défis à relever.
Compte tenu de l'augmentation du nombre de ses utilisateurs et de la popularité croissante de fonctions telles que la réalité augmentée (AR) et le contenu multimédia, la consommation d'énergie de la plateforme va sans doute croître.
Pour trouver un équilibre entre la demande des utilisateurs et les engagements en matière de durabilité, Snap devra continuer à innover en matière d'efficacité énergétique et à recourir aux énergies renouvelables.
En se fixant pour mission de devenir une entreprise nette négative d'ici à 2030, Snap lance un défi audacieux à l'industrie de la tech. Bien que l'entreprise ait fait des progrès significatifs pour contribuer à la neutralité carbone et réduire ses émissions opérationnelles, le passage à un bilan net négatif reste un challenge - utopique ?
Pour Snap, le parcours à venir nécessitera des efforts encore plus importants, en particulier pour s'attaquer aux émissions de scope 3 - celles provenant de sa chaîne d'approvisionnement et de l'utilisation de ses produits - ainsi que pour généraliser l'adoption des énergies renouvelables et améliorer l'efficacité de ses opérations.
Si les projets d'élimination carbone restent un outil précieux, ils ne sauraient remplacer le besoin urgent de réduction directe des émissions sur l'ensemble de la chaîne de valeur de Snap.
Si l’entreprise parvient à concilier croissance et réduction significative des émissions, elle continuera à servir d'exemple à l'industrie tech - mais pour parvenir à une véritable durabilité, compenser ses émissions ne suffira pas.
YouTube, une filiale de Google, partage l'infrastructure des data centers à haut rendement énergétique de l'entreprise. Cependant, malgré ces économies, en 2023, les émissions totales de gaz à effet de serre (GES) de Google s'élevaient à 14,3 millions de tonnes métriques de CO2e pour les scopes 1, 2 et 3, soit une augmentation de 13% par rapport à l'année précédente. Cette hausse s'explique en grande partie par la demande croissante d'énergie liée à l'expansion de ses data centers.
Une grande partie des activités de YouTube repose sur le streaming vidéo, qui nécessite de grandes quantités d'énergie pour le stockage et le transfert des données.
Les data centers de Google, qui alimentent YouTube, jouent un rôle central dans la réduction de ces impacts. En 2023, les data centers de Google ont atteint une efficacité énergétique (PUE) moyenne de 1,10, ce qui signifie qu'ils sont environ 1,8 fois plus efficaces sur le plan énergétique que la moyenne des data centers.
Le PUE est une mesure permettant d'évaluer l'efficacité avec laquelle un centre de données utilise l'énergie. Le PUE moins élevé de Google révèle que moins d'énergie est gaspillée dans des processus non informatiques tels que le refroidissement.
En outre, Google s'est engagée à utiliser de l'énergie sans carbone (CFE) 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans l'ensemble de ses activités mondiales d'ici à 2030 - un objectif qui inclut YouTube. Cela signifie que chaque heure de traitement des données de YouTube sera alimentée par des sources d'énergie renouvelables telles que le vent, le soleil ou la géothermie, au lieu de dépendre des énergies fossiles.
Depuis 2023, Google a atteint une moyenne de 64% de CFE dans ses data centers, tout en augmentant sa consommation d'énergie.
En ce qui concerne les initiatives directement liées à l'impact de YouTube, la stratégie environnementale de Google met en avant plusieurs solutions innovantes.
Le campus YouTube à San Bruno, en Californie, est l'un des projets d'infrastructure physique liés à la société, et il intégrera des pratiques de construction durable.
Google prévoit d'utiliser des matériaux de construction bas carbone tels que du béton qui capture le carbone, réduisant ainsi le carbone incorporé du campus de 50% par rapport à des matériaux traditionnels. Cette réduction s'inscrit dans le cadre des efforts entrepris par Google pour diminuer l'empreinte carbone de ses bureaux et locaux, ce qui profitera également à YouTube, à mesure que l'entreprise se développe.
Google s'est fixé pour objectif de "parvenir au net zéro" d'ici à 2030, ce qui aura un impact direct sur l'empreinte carbone de YouTube. Cette stratégie consiste non seulement à réduire ses émissions opérationnelles, mais aussi à investir dans des projets d'énergie renouvelable, tels que des parcs photovoltaïques et éoliens.
En 2023, Google a conclu un contrat d’une valeur de 4 GW de nouvelles capacités de production d'énergie propre, qui permettront aux plateformes comme YouTube de réduire leur dépendance aux énergies fossiles pour leur approvisionnement en électricité.
Les initiatives de YouTube en matière de durabilité sont étroitement liées à la stratégie environnementale globale de Google. La plateforme bénéficie des data centers à haute efficacité énergétique de l’entreprise, de ses objectifs relatifs à l'énergie sans carbone et de ses technologies de pointe qui visent à réduire ses émissions et accroître son efficacité.
De plus, YouTube contribue à promouvoir l'éducation et la sensibilisation au climat par ses politiques de contenu et ses partenariats, se positionnant à la fois comme usager de technologies vertes et comme promoteur de la défense de l'environnement.
À mesure que Google poursuit ses objectifs en matière de durabilité, on peut espérer que l'empreinte carbone de YouTube diminue encore, favorisant ainsi un développement plus durable des plateformes numériques de partage de contenu.
Bien que les entreprises de médias sociaux prennent des mesures importantes pour réduire leurs émissions opérationnelles, il existe un autre aspect de l'impact environnemental des réseaux qui passe souvent inaperçu : le comportement des utilisateurs.
Des milliards de personnes à travers le monde passent chaque jour plusieurs heures à interagir avec des plateformes telles que Meta, TikTok, X et Snapchat, mais peu d'entre elles prennent en compte les conséquences écologiques de leurs « réflexes » numériques.
Lorsque nous évoquons l'empreinte carbone, nous pensons souvent à des activités concrètes comme la conduite d'un véhicule ou un voyage en avion. Mais les gestes numériques que nous effectuons chaque jour - scroller sur les réseaux, regarder des vidéos et même envoyer des messages - ont également un coût caché en termes d'émissions carbone.
Chaque geste repose sur des data centers qui stockent, traitent et diffusent les contenus, et dont la plupart consomment de l'énergie contribuant aux émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
Par exemple, regarder une vidéo sur une plateforme comme TikTok ou YouTube nécessite la circulation de données à travers les réseaux, avec une consommation d’énergie tout au long du processus, depuis le data center qui stocke la vidéo jusqu'à l'appareil qui la diffuse. Les plateformes comme Facebook et Instagram, dont le contenu repose en grande partie sur des photos et des vidéos, contribuent également à une forte demande d'énergie lorsque les utilisateurs parcourent leur fil d'actualité. Ces activités en apparence minimes, lorsqu'elles sont multipliées par des milliards d'utilisateurs, engendrent une empreinte écologique importante.
Les émissions de scope 3, qui comprennent les émissions générées par les interactions des utilisateurs avec ces plateformes, restent difficiles à atténuer. Par exemple, les résultats obtenus par Meta en termes de réduction d'énergie dans le cadre de ses activités directes ne tiennent pas compte de l'énergie utilisée par ses milliards d'utilisateurs quotidiens.
Pour réduire l'impact écologique global des médias sociaux, les entreprises doivent également trouver des moyens d'impliquer les utilisateurs dans leurs efforts de durabilité. Il pourrait s'agir d'optimiser les plateformes pour qu'elles soient plus économes en énergie, d'encourager les utilisateurs à passer moins de temps sur des activités énergivores comme le streaming vidéo, ou même d'informer quant au coût carbone des interactions numériques.
L'énergie consommée par les appareils que nous utilisons pour nous connecter aux médias sociaux est un autre facteur contribuant aux émissions des utilisateurs. Qu'il s'agisse d'un téléphone portable, d'une tablette ou d'un ordinateur portable, chaque appareil a besoin d'électricité pour fonctionner.
L'impact écologique des réseaux peut donc varier considérablement selon l'appareil utilisé, vu que les gros dispositifs tels que les laptops consomment généralement plus d'énergie que les smartphones.
Comme nous le verrons par la suite, le type d'appareil utilisé, le réseau électrique qui l'alimente et la plateforme spécifique à laquelle on accède influencent tous l'empreinte carbone globale de l'utilisation des réseaux. Un usager aux États-Unis, par exemple, où le réseau énergétique dépend encore largement des énergies fossiles, génère plus d'émissions en utilisant les médias sociaux qu'un usager en France, où l'énergie nucléaire domine.
Les réseaux sociaux font désormais partie intégrante de notre vie de tous les jours, et connectent des milliards d'utilisateurs à travers le monde.
Avec des plateformes telles que Facebook, Instagram, TikTok et YouTube, nous passons désormais un nombre d'heures incalculable à scroller, partager et interagir. Mais bien que nous ayons souvent conscience du temps que nous passons en ligne, peu de gens réfléchissent à l'empreinte écologique de leurs activités numériques.
Derrière chaque message, vidéo ou commentaire se cache un réseau de serveurs, de data centers et d'infrastructures gourmandes en énergie qui assurent le fonctionnement de ces plateformes. Ces réseaux numériques consomment d'importantes quantités d'électricité, dont une grande partie est encore générée par les énergies fossiles.
Dans cette rubrique, nous allons étudier le véritable impact environnemental de nos habitudes de consommation, en examinant les émissions liées à diverses plateformes dans trois pays clés : le Royaume-Uni, les États-Unis et la France.
À travers cette analyse, nous cherchons à découvrir quelles plateformes et quels pays ont la plus grande empreinte carbone numérique, en mettant en lumière la façon dont des activités en ligne d’apparence inoffensive peuvent contribuer au changement climatique.
Examinons les chiffres.
Pour évaluer l'impact écologique des réseaux sociaux, nous avons suivi une approche détaillée basée sur les données de consommation d'énergie par minute d'utilisation, et ce, pour différentes plateformes.
Voici le détail de cette méthodologie.
Nous avons recueilli les données de consommation d'énergie (en mAh par minute) pour les plateformes de médias sociaux les plus utilisées, notamment Twitter (désormais X), Instagram, Facebook, TikTok, Snapchat et YouTube.
Les données reflètent la puissance moyenne requise pour charger et afficher le contenu de la platforme.
Chaque plateforme a des besoins énergétiques différents en fonction du type de contenu diffusé, les plateformes axées sur la vidéo, comme TikTok, consommant plus d'énergie que les plateformes centrées sur le texte comme Twitter.
Pour refléter la vraie façon dont ces plateformes sont utilisées, nous avons pris en compte la consommation d’énergie de deux types d'appareils : les ordinateurs portables et les téléphones portables.
Comme les habitudes des utilisateurs varient, des pourcentages d’utilisation différents ont été attribués à chaque plateforme, par exemple 100% d'utilisation sur téléphone portable pour TikTok et 63% d’utilisation sur ordinateur portable pour YouTube.
Pour calculer l'empreinte carbone de chaque plateforme, nous avons appliqué des facteurs d'émissions géographiques (kgCO2e/kWh) à trois marchés clés : les États-Unis, le Royaume-Uni et la France.
Ces facteurs sont issus du rapport de 2023 de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et reflètent l'intensité carbone du réseau électrique de chaque pays.
Notre analyse est basée sur l'utilisation quotidienne moyenne mondiale (en minutes) pour chaque plateforme, provenant de rapports relatifs aux données des utilisateurs. Le nombre d'utilisateurs actifs dans chaque pays a également été pris en compte pour calculer les émissions totales par plateforme dans chaque pays.
Pour chaque plateforme, nous avons calculé la consommation d'énergie par minute et l’avons ensuite multipliée par la durée d'utilisation quotidienne moyenne.
Ce chiffre, relatif à la consommation d'énergie a ensuite été converti en émissions, au moyen de facteurs d'émissions propres à chaque pays - ce qui a permis d'obtenir des estimations de l'empreinte carbone journalière, hebdomadaire et annuelle par utilisateur, ainsi que pour chaque pays.
Par exemple, TikTok consomme 15,81 mAh par minute, soit presque le double de la consommation de Twitter, qui utilise 10,28 mAh par minute. Cette grande différence s'explique du fait que le contenu vidéo, en particulier les vidéos haute définition, nécessite un flux et un traitement de données constant. Chaque seconde de contenu vidéo consomme plus d'énergie que les mises à jour de texte ou d'images.
À titre de comparaison, YouTube, une autre plateforme à forte composante vidéo, consomme 8,58 mAh par minute, un peu moins que TikTok en raison d'une approche différente en matière de traitement et de stockage du contenu.
La consommation de 8,9 mAh par minute d'Instagram reste encore relativement élevée en raison du contenu à caractère visuel du réseau social, notamment les photos et les stories, mais elle est nettement inférieure à celle de TikTok. Facebook, qui marie texte, images et vidéos, atteint une consommation de 12,36 mAh par minute, ce qui la rend plus gourmande en énergie que les plateformes à forte teneur textuelle, mais moins énergivore que celles dont les fils d'actualité sont majoritairement composés de vidéos.
Plateforme | Consommation énergétique de la plateforme par minute (mAh/min) |
---|---|
Twitter/X | 10.28 |
8.9 | |
12.36 | |
TikTok | 15.81 |
Snapchat | 11.48 |
YouTube | 8.58 |
Threads | 10.28 |
Source: https://greenspector.com/en/social-media-2021/
Les utilisateurs de plateformes axées sur la vidéo telles que TikTok et Snapchat sont responsables d'une plus grande consommation énergétique et, par conséquent, de plus d'émissions par minute d'utilisation que les utilisateurs de plateformes centrées sur le texte ou les images telles que Twitter ou Facebook.
Cette différence met en évidence l'impact environnemental de l'utilisation d'applications basées sur un contenu à haut débit de données, dont le fonctionnement nécessite davantage d'infrastructures et de ressources énergétiques.
Les ordinateurs portables, du fait qu'ils consomment plus d'énergie que les téléphones portables, ont tendance à générer une empreinte carbone plus importante à temps égal passé sur les réseaux sociaux. Cette variation en fonction de l'appareil ajoute une autre dimension à l'impact environnemental des activités numériques, en particulier pour les plateformes où l'utilisation d'un ordinateur, qu'il soit fixe ou portable, reste prépondérante.
Sur des plateformes comme YouTube et Facebook, une grande partie des utilisateurs accèdent au contenu via un ordinateur portable. Par exemple, 63% des utilisateurs de YouTube utilisent un laptop pour accéder à la plateforme, ce qui se traduit par une consommation d'énergie par minute beaucoup plus élevée que pour une utilisation mobile. La demande énergétique plus élevée des ordinateurs portables entraîne une augmentation directe des émissions carbone, même si le contenu consommé est le même.
À l'inverse, les plateformes comme TikTok, qui sont principalement conçues pour la téléphonie mobile, ont une consommation d'énergie globale par utilisateur plus faible, car les téléphones portables consomment beaucoup moins d'électricité. TikTok, par exemple, est presque entièrement utilisée sur des téléphones mobiles. Ses émissions par utilisateur sont donc inférieures à celles de plateformes comme YouTube.
Le type d’appareil utilisé pour accéder aux réseaux sociaux peut influer de manière significative sur les émissions globales, les ordinateurs portables ayant généralement une empreinte carbone beaucoup plus élevée que les téléphones mobiles.
Les plateformes comme YouTube et Facebook, qui comptent une plus grande part d'utilisateurs de laptops, contribuent davantage aux émissions que les plateformes majoritairement utilisées sur les téléphones portables, comme TikTok, même si le temps passé sur les plateformes est similaire. Cette différence souligne l'importance de prendre en compte à la fois la plateforme et l'appareil utilisé pour évaluer l'impact environnemental de l'utilisation des réseaux sociaux.
Lors de l'évaluation des émissions annuelles globales liées à l'utilisation de réseaux sociaux dans différents pays, il est essentiel de reconnaître que les variations résultent non seulement de l'intensité carbone du réseau énergétique des pays en question, mais aussi de la taille de leur base d'utilisateurs.
Pour offrir une perspective plus équilibrée, il est utile de prendre en compte à la fois les émissions globales et les émissions par utilisateur. Toutefois, les données confirment invariablement que l'intensité en carbone du réseau énergétique d'un pays joue un rôle important dans le profil global des émissions.
Cela est dû au grand nombre d'utilisateurs et à l'intensité carbone du réseau énergétique, qui inclut gaz naturel et charbon.
Par exemple, Facebook génère environ 107,43 millions de kg de CO2e par an aux États-Unis. Pour donner un ordre d'idée, cela équivaut à l'empreinte carbone annuelle d'environ 6 800 résidents américains moyens. Même TikTok, qui compte moins d'utilisateurs, génère 64,26 millions de kg de CO2e par an, soit l'équivalent des émissions d'environ 4 000 personnes aux États-Unis. Ces chiffres illustrent l'impact conjugué d'un volume d'utilisateurs élevé et d'une énergie à forte intensité carbone.
Par exemple, Facebook ne produit que 4,38 millions de kg de CO2e par an, ce qui équivaut à l'empreinte carbone annuelle d'environ 350 Français moyens, tandis que TikTok produit 3,19 millions de kg de CO2e par an, ce qui équivaut à l'empreinte carbone d'environ 255 Français. Ces valeurs inférieures reflètent non seulement le fait qu'il y a moins d'utilisateurs en France, mais aussi la plus faible intensité de carbone du pays, ce qui illustre l'impact considérable des sources d'énergie propres dans les émissions globales.
Le Royaume-Uni présente un scénario intermédiaire. Bien que ce pays ait réalisé des progrès considérables dans la décarbonation de son réseau énergétique grâce à l'énergie éolienne et à d'autres sources d'énergie renouvelables, ses émissions restent supérieures à celles de la France, mais inférieures à celles des États-Unis. TikTok génère environ 7,71 millions de kg de CO2e par an au Royaume-Uni, ce qui correspond à l'empreinte carbone d'environ 950 habitants moyens du pays. Ce résultat illustre l'équilibre entre la taille de la base d'utilisateurs, des niveaux élevés en matière d'engagement et un mix énergétique en transition.
L'analyse des émissions par utilisateur permet de mieux comprendre comment le réseau énergétique d'un pays influe sur l'impact environnemental des réseaux sociaux. Cette approche permet de comparer les pays de manière plus précise, indépendamment de la taille de leur nombre d'utilisateurs.
Ces chiffres « par utilisateur » montrent que les utilisateurs situés dans des pays dotés de réseaux à forte intensité carbone, comme les États-Unis, contribuent davantage à l'émission de CO2e par jour que ceux des pays dotés de sources d'énergie plus propres, comme la France.
Il est important de noter que ces chiffres ne reflètent que les émissions liées à la consommation d'énergie des appareils des utilisateurs et excluent les émissions provenant des data centers, qui sont considérables et feront l'objet d'une analyse ultérieure.
Émissions par utilisateur individuel par plateforme et par pays (kg CO2e/jour):
Plateforme | US (gCO₂e/day) | UK (gCO₂e/day) | France (gCO₂e/day) |
---|---|---|---|
Twitter/X | 0.9 | 0.5 | 0.2 |
0.6 | 0.4 | 0.1 | |
1.2 | 0.7 | 0.3 | |
TikTok | 1.6 | 0.9 | 0.3 |
Snapchat | 0.8 | 0.4 | 0.2 |
YouTube | 1.5 | 0.8 | 0.3 |
Threads | 0.2 | 0.1 | 0.0 |
Tableaux illustrant l'impact du nombre d'utilisateurs sur les émissions globales / Émissions aux USA :
Plateforme | US utilisateurs (millions) | Émissions quotidiennes (kg CO₂e) | Émissions hebdomadaires(kg CO₂e) | Émissions annuelles(kg CO₂e) |
---|---|---|---|---|
Twitter/X | 108.55 | 101,675 | 711,727 | 37,111,478 |
166.2 | 102,809 | 719,660 | 37,525,150 | |
243.24 | 294,332 | 2,060,323 | 107,431,175 | |
TikTok | 107.8 | 176,059 | 1,232,413 | 64,261,532 |
Snapchat | 89.6 | 68,999 | 482,996 | 25,184,802 |
YouTube | 238 | 350,377 | 2,452,636 | 127,887,448 |
Threads | 30 | 4,890 | 34,229 | 1,784,776 |
Émissions au Royaume-Uni :
Plateform | UK utilisateurs (millions) | Émissions quotidiennes (kg CO₂e) | Émissions hebdomadaires (kg CO₂e) | Émissions annuelles (kg CO₂e) |
---|---|---|---|---|
Twitter/X | 25.6 | 13,658 | 95,605 | 4,985,143 |
33.1 | 11,662 | 81,636 | 4,256,755 | |
37.1 | 25,570 | 178,992 | 9,333,154 | |
TikTok | 22.71 | 21,126 | 147,882 | 7,710,964 |
Snapchat | 23.67 | 10,382 | 72,676 | 3,789,553 |
YouTube | 56.1 | 47,125 | 329,877 | 17,200,715 |
Threads | 6.5 | 603 | 4,224 | 220,260 |
Émissions en France :
Plateforme | France utilisateurs (millions) | Émissions quotidiennes (kg CO₂e) | Émissions hebdomadaires(kg CO₂e) | Émissions annuelles (kg CO₂e) |
---|---|---|---|---|
Twitter/X | 16.1 | 3,184 | 22,288 | 1,162,149 |
29 | 3,788 | 26,513 | 1,382,442 | |
47 | 12,008 | 84,054 | 4,382,792 | |
TikTok | 25.4 | 8,759 | 61,310 | 3,196,860 |
Snapchat | 27 | 4,390 | 30,730 | 1,602,330 |
YouTube | 50.2 | 15,603 | 109,224 | 5,695,244 |
Threads | 0.44 | 15 | 106 | 5,527 |
Les données indiquent que les émissions globales liées à l'utilisation des réseaux sociaux dépendent de la taille de la base d'utilisateurs et de l'intensité en carbone du réseau énergétique d'un pays.
Les États-Unis ont les émissions totales les plus élevées en raison de leur grand nombre d'utilisateurs et de leur dépendance à l'égard des énergies fossiles. Les plateformes comme YouTube et Facebook contribuent le plus aux émissions de ce pays, ce qui illustre l'effet conjugué du nombre d'utilisateurs et d’une l'énergie à forte intensité carbone.
La France met en lumière les avantages d'un réseau énergétique plus propre. Malgré une base d'utilisateurs importante, les plateformes comme Facebook et YouTube produisent beaucoup moins d'émissions grâce à l'énergie nucléaire et au bouquet énergétique bas carbone de la France - montrant à quel point les sources d'énergie plus propres peuvent sensiblement réduire les émissions.
Le Royaume-Uni présente un cas intermédiaire, avec des émissions inférieures à celles des États-Unis mais supérieures à celles de la France. Cela reflète les progrès réalisés par ce pays dans l'adoption d’énergies renouvelables, bien que le fort taux d'engagement vis-à-vis de plateformes vidéo telles que TikTok continue d'avoir un impact sur les émissions.
Les émissions par utilisateur révèlent que les utilisateurs américains génèrent plus de CO2e que les utilisateurs français, accentuant ainsi le rôle de la composition du réseau.
Les plateformes de médias sociaux présentent des modèles d'utilisation et des demandes énergétiques distincts, les plateformes à forte composante vidéo se révélant les plus coûteuses pour l'environnement.
TikTok, bien que comptant moins d'utilisateurs que Facebook ou Instagram, génère une empreinte carbone plus importante par utilisateur en raison de sa dépendance à l'égard du streaming vidéo continu et du taux d'engagement élevé. Ses utilisateurs passent plus de temps sur TikTok que sur la plupart des autres plateformes, avec une moyenne de 45,48 minutes par jour, ce qui, associé à une forte consommation d'énergie par minute, fait de TikTok l'une des plateformes de médias sociaux les plus émettrices.
Ce taux élevé d'engagement des utilisateurs, associé à un contenu vidéo gourmand en énergie, signifie que TikTok est responsable d'un plus grand nombre d'émissions par utilisateur que les plateformes axées sur le texte et l'image. Bien que Facebook et Instagram aient des bases d'utilisateurs plus importantes, leurs contenus - davantage composés de texte et d'images statiques - nécessitent moins d'énergie par minute que le flux de TikTok, dominé par les vidéos. Par conséquent, la consommation énergétique de TikTok (15,81 mAh par minute) a un impact carbone cumulé plus élevé que celle de plateformes comme Facebook (12,36 mAh par minute) et Instagram (8,9 mAh par minute).
La conjugaison du streaming vidéo, de l'autoplay et d'une diffusion de contenu pilotée par des algorithmes assure une longue durée d'engagement des utilisateurs, ce qui contribue au coût environnemental disproportionné de TikTok compte tenu de la taille de sa base d'utilisateurs.
Des durées d'engagement élevées et un contenu multimédia, en particulier sous forme de vidéos, augmentent les émissions, plaçant les plateformes comme TikTok parmi celles avec le plus grand impact environnemental.
En outre, promouvoir les plateformes qui s'appuient davantage sur un contenu moins lourd (par exemple, du texte ou des images statiques) pourrait permettre de davantage réduire les émissions.
L'impact écologique lié à l'utilisation des réseaux sociaux est loin d'être uniforme, avec des variations notables en fonction de la plateforme, de l'appareil utilisé et du bouquet énergétique du pays.
Les plateformes à forte composante vidéo comme TikTok et Snapchat consomment plus d'énergie par minute que les plateformes à contenu textuel comme Twitter ou Facebook, ce qui se traduit par une empreinte carbone plus élevée.
Des pays comme les États-Unis, où les énergies fossiles dominent le réseau énergétique, affichent des émissions liées à l'utilisation des réseaux sociaux beaucoup plus élevées que celles de marchés énergétiques plus propres comme la France.
L'immense infrastructure qui permet aux plateformes de médias sociaux de fonctionner - les data centers - représente une source importante d'émissions, souvent invisible pour l'utilisateur final.
Les data centers sont de vastes structures équipées de serveurs qui fonctionnent en continu, stockant, traitant et transférant les données nécessaires aux plateformes de médias sociaux telles que Facebook, TikTok, YouTube et Twitter/X.
Ces centres sont essentiels à la fluidité de l'expérience utilisateur que nous recherchons, mais l'énergie qu'ils consomment pour répondre à une demande croissante se traduit par un coût écologique de taille.
Pour mieux comprendre cet impact, les chiffres suivants tiennent compte des émissions provenant à la fois de l'activité liée aux appareils des utilisateurs, et de l'exploitation des data centers.
Une des mesures les plus importantes est celle relative aux émissions générées par minute d'utilisation des réseaux sociaux, qui comprend à la fois l'activité des data centers et les émissions générées par l'utilisateur.
Chaque minute passée à utiliser les réseaux produit environ 0,0029 kg de CO2e. Ce chiffre, qui comprend 0,0020 kg de CO2e provenant des data centers et 0,0009 kg de CO2e supplémentaire provenant du transfert de données, révèle le coût carbone caché de nos interactions numériques.
Comme nous l'avons souligné dans la section précédente consacrée aux émissions des utilisateurs, l'impact écologique de l'utilisation de réseaux sociaux n'est pas uniforme d'un pays à l'autre. Il dépend en effet de la composition du réseau électrique local et de l'intensité carbone globale du processus de production d'énergie.
Pour comprendre comment ces facteurs affectent les émissions des data centers, il est utile de comparer des pays aux profils énergétiques différents. Ces chiffres indiquent l'empreinte carbone par minute d'utilisation d'appareils portables, ajustée pour inclure les émissions provenant des data centers :
Ces chiffres montrent que si la majorité des émissions sont dues aux opérations des data centers, la variation due aux sources d'énergie au niveau régional est relativement mineure. Cependant, des différences existent bel et bien : la dépendance des États-Unis à l'égard des énergies fossiles contribuent à une légère augmentation des émissions des appareils des utilisateurs - par rapport aux utilisateurs français, bénéficiant du réseau nucléaire et donc d'une empreinte légèrement plus faible.
Comprendre les variations régionales n'est qu'une partie du puzzle.
Le type de contenu consommé sur les réseaux sociaux peut également avoir un impact sur les émissions associées à l'utilisation des data centers. Les données révèlent de légères différences entre les plateformes en raison de la diversité de leurs exigences vis-à-vis de leur contenu.
La répartition suivante reflète les émissions totales par minute, y compris l'activité des utilisateurs et les émissions des data centers, selon les plateformes et les pays.
Plateforme | US (kg CO₂e/min) | UK (kg CO₂e/min) | France (kg CO₂e/min) |
---|---|---|---|
Twitter/X | 0.00292 | 0.00291 | 0.00290 |
0.00292 | 0.00291 | 0.00290 | |
0.00293 | 0.00292 | 0.00291 | |
TikTok | 0.00293 | 0.00292 | 0.00291 |
Snapchat | 0.00293 | 0.00291 | 0.00291 |
YouTube | 0.00292 | 0.00291 | 0.00291 |
Threads | 0.00292 | 0.00291 | 0.00291 |
Si on transpose ces émissions par minute à des bases d'utilisateurs entières, l'impact sur l'environnement devient significatif.
Avec des millions d'utilisateurs quotidiens pour chaque plateforme, les émissions cumulées des appareils utilisés et de l'activité des data centers se chiffrent à des millions de tonnes de CO2e par an.
Ci-dessous figurent les émissions annuelles estimées des data centers par plateforme et par pays.
États-Unis
Plateforme | Émissions annuelles (kg CO₂e) |
---|---|
YouTube | 9,612 million |
7,986 million | |
TikTok | 5,254 million |
5,421 million | |
Twitter/X | 3,999 million |
Snapchat | 2,905 million |
Threads | 799 million |
Royaume-Uni
Plateforme | Émissions annuelles (kg CO₂e) |
---|---|
YouTube | 1,731 million |
1,211 million | |
TikTok | 917 million |
1,076 million | |
Twitter/X | 510 million |
Snapchat | 384 million |
Threads | 110 million |
France
Plateforme | Émissions annuelles (kg CO₂e) |
---|---|
YouTube | 548 million |
426 million | |
TikTok | 311 million |
393 million | |
Twitter/X | 183 million |
Snapchat | 138 million |
Threads | 40 million |
Ces chiffres mettent en lumière l'impact de la taille de la base d'utilisateurs, mais aussi de la composition du réseau électrique sur les émissions globales. Cependant, les data centers jouent un rôle important dans le calcul des émissions totales.
Pour comprendre ce phénomène, comparons donc les émissions des utilisateurs à celles qui ont été ajustées pour tenir compte des contributions provenant des data centers :
Exemple des États-Unis
Exemple de la France
Exemple du Royaume-Uni
Alors que l'univers numérique continue de se développer, les entreprises de médias sociaux investissent de plus en plus pour amoindrir l’énergie utilisée par leurs data centers.
Plusieurs stratégies semblent prometteuses pour réduire l'empreinte carbone associée à l'infrastructure numérique.
En améliorant leur efficacité, en adoptant des énergies renouvelables et en optimisant les processus de transfert des données, le secteur des médias sociaux peut considérablement réduire les émissions associées aux data centers.
Cette démarche est d'autant plus essentielle que nous dépendons du numérique dans notre vie de tous les jours. Il s'agit de trouver un équilibre entre la commodité de cet univers et nos responsabilités vis-à-vis de l'environnement.