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La Task Force on Climate-Related Financial Disclosures (TCFD)
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La Task Force on Climate-Related Financial Disclosures (TCFD)

ESG / RSELégislations & normes
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La TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) est une série de recommandations pour gérer les risques financiers liés aux aléas climatiques.
ESG / RSE
2025-01-04T00:00:00.000Z
fr-fr

La Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) propose des recommandations pour aider les entreprises à mieux intégrer les risques financiers liés au dérèglement climatique, de la prise de décision au suivi, en couvrant quatre volets : gouvernance, stratégie, gestion des risques et objectifs, et indicateurs.

L’objectif est d’aider les entreprises à partager des informations clés avec les investisseurs, afin de diminuer le risque d’investissement.

Face à l’urgence climatique, il devient essentiel d’allier les choix financiers immédiats aux enjeux climatiques sur le long terme.

Rapport de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) : définition, origine et fondamentaux

La Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) a publié des recommandations pour aider les entreprises à améliorer la transparence des informations divulguées concernant l'impact des risques climatiques sur leur stabilité financière et, in fine, à destination des acteurs financiers.

Quelle définition donner à la TCFD en français ?

La TCFD se définit en français comme le groupe de travail sur la divulgation d'informations financières liées aux risques climatiques. En résumé, elle fournit des directives pour aider les entreprises à mieux gérer ces risques.

La TCFD a été créée en 2015 par le Conseil de Stabilité Financière - de l'abréviation en anglais FSB - qui est l'organisme chargé de la surveillance et de la coordination de la stabilité du système financier mondial.

Le FSB promeut la stabilité financière internationale en coordonnant les autorités financières nationales et les organismes internationaux de normalisation, tout en œuvrant à l’élaboration de politiques réglementaires, de supervision et autres politiques relatives au secteur financier. (source : site internet du FSB).

À ce titre, la TCFD permet de mieux comprendre les risques financiers inhérents au dérèglement climatique (raréfaction des ressources, catastrophe naturelle, etc.), et d'analyser comment les entreprises y font face et les gèrent.

La TCFD : une initiative née lors de la COP21

La TCFD est une série de recommandations, élaborées dans le cadre d’une réflexion lancée lors de la COP21, sous l'égide du G20, qui regroupe 19 États membres de l'Union européenne et d'autres pays.

NB : pour rappel, la COP - de l’anglais "Conferences of the Parties (COP)" - est un sommet mondial annuel réunissant les pays membres des Nations Unies. La COP 21 a particulièrement marqué les annales, puisqu’elle a permis de conclure l’Accord de Paris, visant à limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C par rapport aux niveaux de l’ère pré-industrielle (soit la période comprise entre 1850 et 1900).

La création de la TCFD à la COP21 répondait à la nécessité d'inclure les enjeux climatiques dans les décisions financières. En effet, à cette époque, de nombreux investisseurs manquaient d’informations fiables sur la relation indéniable entre les risques climatiques et la performance financière des entreprises. La TCFD a donc été mise en place, pour fournir un cadre structuré permettant aux entreprises de mieux communiquer sur ces enjeux. (source : TCFD.org)

On peut dire que l'initiative TCFD a eu une existence relativement brève, créée en 2015, elle a achevé son rôle consultatif en octobre 2023. Ses recommandations ont depuis été intégrées dans les nouvelles normes internationales de reporting, élaborées par la Fondation IFRS (International Financial Reporting Standards). En parallèle, la France a publié un guide pour appliquer les standards européens de reporting de l'European Sustainability Reporting Standards (ESRS) afin d’harmoniser les pratiques. (source : TCFD, Novethic)

Pour une entreprise, analyser la double matérialité de son activité sert aussi à prendre conscience des besoins de son écosystème. Or, bien connaître les attentes de ses parties prenantes et communiquer de façon pertinente à leur attention est très important pour des entreprises qui, de plus en plus, devront aller vers des modèles plus participatifs pour répondre à leurs engagements ESG pour sortir d’une vision auto-centrée et mieux comprendre et identifier des faiblesses dans leur démarche ESG. (Cabinet PwC)

Quels sont les quatre éléments fondamentaux de la Task Force on Climate Related Financial Disclosure ?

D’après les ressources disponibles sur le site de la TCFD, les recommandations s’articulent autour de quatre éléments fondamentaux, qui sont les suivants :

  1. La gouvernance : organisation de la gouvernance afin de traiter les risques et opportunités liés aux enjeux climatiques ; 
  2. La stratégie : comment les impacts, risques et opportunités (IRO) liés au défi climatique sont intégrés dans la stratégie globale de l’entreprise, ainsi que dans sa planification financière ;
  3. Le management du risque : précise comment l’entreprise identifie, évalue et gère les risques liés au climat ;
  4. Les objectifs et indicateurs : spécifient les outils et métriques utilisés pour la gestion des IRO ayant un impact significatif.

Chaque pilier de la TCFD vise à garantir une gestion résiliente et méthodique des risques climatiques dans une perspective à court, moyen et long terme. Les entreprises pourront ainsi anticiper les impacts futurs tout en alignant leurs décisions financières sur les enjeux climatiques, grâce à une approche à la fois systématique et proactive.

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Pourquoi la TCFD est-elle importante pour les investisseurs ?

L’apport d’investissements est un levier essentiel dans la transition écologique pour plusieurs raisons :

1. La transition ne peut se concrétiser sans un soutien financier massif.

2. Sans une gestion financière maîtrisée et une évaluation rigoureuse des impacts, les entreprises, même les plus vertueuses, peinent à attirer des investisseurs. 

Or, rappelons que les décisions que nous prenons aujourd’hui auront des répercussions sur des milliers d’années à venir (Source : 6° rapport du GIEC, 2023).

La Task Force on Climate-Related Financial Disclosures (TCFD) répond à ces défis, en améliorant l’analyse des implications environnementales dans le cadre des décisions d'investissement. 

Dans un avenir proche - et plus tôt que la plupart ne le prévoient - il y aura une importante réaffectation des capitaux. (source : EcoAct, Intégrer le risque climat au cœur des organisations : Le guide complet sur la TCFD, 2020).

Ainsi, la TCFD permet aux acteurs financiers (investisseurs, gestionnaires d’actifs, etc.) et non financiers (cabinets de conseil, autorités de régulation, etc.) de prendre des décisions éclairées pour orienter les capitaux vers des projets à impact positif.

Ces recommandations concernent tant le secteur financier que le secteur non-financier. L’objectif affiché : augmenter la transparence entre entreprises et investisseurs afin de réduire les risques d’investissement, et réconcilier le temps court des décisions financières avec le temps long des conséquences du changement climatique. (source : Carbone 4, TCFD : Quand le reporting climat des entreprises prend une dimension stratégique, 2020)

TCFD : un cadre pour la gestion des risques climatiques, mais avec des limites…

La Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), qui apporte son expertise sur divers aspects financiers, demeure néanmoins un cadre avec ses propres limites. Explications.

Qui tire les ficelles derrière les lignes directrices de la TCFD ?

Le terme 'Task Force', utilisé en anglais, désigne une équipe temporaire, souvent composée d'experts, chargée de résoudre un problème spécifique ou d'atteindre un objectif précis. 

La TCFD réunissait 32 membres, provenant des secteurs financier et non-financier (gestionnaires d'actifs, fonds de pension, etc.). La Task Force était présidée par Mike Bloomberg. 

NB : Mike Bloomberg est une figure de proue dans la lutte environnementale, ainsi qu'un homme politique et entrepreneur américain de premier plan. Fondateur de l'entreprise Bloomberg, il a exercé trois mandats en tant que maire de New York. Il se distingue également par son engagement à promouvoir des politiques en faveur de l'environnement et est le coauteur de Climate of Hope: How Cities, Businesses, and Citizens Can Save the Planet. C’est d’ailleurs pour son engagement qu’il a été nommé Envoyé spécial des Nations Unies en 2021, afin de guider gouvernements, entreprises et citoyens dans l’accélération du développement des énergies propres.

Quelles sont les recommandations de la TCFD ?

Les recommandations de la TCFD ont été publiées officiellement en 2017 et se déclinent donc en plusieurs volets : la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques, ainsi que les objectifs et indicateurs. Voici un résumé condensé de ces recommandations :

Composantes principales de la matrice Détail
Axes de la matrice Impact (ou gravité) : mesure les conséquences potentielles d’un risque ou les bénéfices d’une opportunité (élevé, moyen, faible).
Probabilité (ou occurrence) : évalue la probabilité que le risque ou l’opportunité se concrétise (élevée, moyenne, faible).
Quadrants Les éléments sont répartis dans différents quadrants en fonction de leur position sur les axes :
a) Risques critiques : impact élevé et probabilité élevée.
b) Opportunités stratégiques : Bénéfices élevés et probabilité élevée.
c) Les autres quadrants regroupent des risques ou opportunités moins prioritaires.

(source : TFCB Hub)

Quelles sont les limites des recommandations de la TCFD ?

Bien que les recommandations de la TCFD aient marqué un progrès dans la gestion des risques financiers liés au dérèglement climatique, elles présentent toutefois plusieurs limites, notamment en ce qui concerne l’approche de matérialité, la prise en compte des impacts sociaux et environnementaux, ainsi que la fiabilité des données fournies par les entreprises.

Décryptage.

Risques financiers étudiés sans la double matérialité : une analyse incomplète

La TCFD repose sur une approche de matérialité simple, ce qui signifie que les entreprises ne sont tenues de rendre compte que des impacts économiques et financiers du changement climatique sur leurs opérations, sans tenir compte de leurs propres impacts sur l’environnement. 

Comme l’indique le cabinet PwC, pour évaluer la matérialité d’un sujet, l’entreprise doit mener une analyse sous le prisme de sa matérialité d'impact, c’est-à-dire l’influence qu’elle exerce sur l’Homme et son environnement, mais aussi sous celui de sa matérialité financière, qui englobe les effets du risque climatique sur sa performance financière.

Une approche qui se limite uniquement à la matérialité financière empêche d'avoir une vue d'ensemble des enjeux climatiques et restreint la portée des informations partagées. De plus, les entreprises risquent de sous-estimer leur responsabilité dans la crise climatique.

Impact financier lié au climat, mais peu ou prou concernant les enjeux environnementaux et sociaux

Comme mentionné précédemment, la TCFD s’attache principalement à analyser les impacts financiers des risques climatiques sur les entreprises. En revanche, elle ne fixe aucun cadre spécifique pour évaluer les effets sociaux ou environnementaux de leurs activités.

Effectivement, elle ne requiert pas d’informations détaillées quant aux impacts que ces activités peuvent avoir sur les écosystèmes ou les populations, ni sur les actions prises pour les gérer ou les atténuer.

NB : Pourtant, la dimension sociale et environnementale, bien qu'elle soit souvent perçue comme secondaire, peut avoir des répercussions tangibles sur la stabilité financière des entreprises. Par exemple, la perte de biodiversité ou les effets du changement climatique sur la santé publique (arrêt maladie, adaptation des conditions de travail, etc.) peuvent peser sur la rentabilité d’une entreprise.

Sans vérification externe : des données incertaines

Autre limite importante, les recommandations de la TCFD ne s’accompagnent d’aucune exigence concernant la vérification des données. En d’autres termes, aucune instance indépendante n’assure le contrôle de la véracité des informations publiées. Or, sans vérification par un organisme tiers, il devient ardu de garantir la fiabilité et la cohérence des données communiquées.

Cette absence de contrôle peut compromettre la qualité et la comparabilité des données partagées par les entreprises. Elle ouvre également la voie au greenwashing, permettant aux entreprises de sélectionner elles-mêmes les informations qu'elles souhaitent mettre en avant, souvent limitées aux aspects positifs, tout en occultant les risques réels.

Analyse du rapport TCFD BPCE : quelles leçons tirer ?

Le groupe BPCE, comme d'autres entreprises, suit les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) et a partagé, de manière publique, son dernier rapport en 2023.

NB  : Le principal point faible de la stratégie environnementale du groupe BPCE concerne les énergies fossiles. En effet, le rapport manque d'une ambition clairement définie pour éliminer le charbon, le pétrole et le gaz, alors même que leur combustion est responsable de 80 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2), principale cause du réchauffement climatique (Source : Parlement Européen, 2021).

Le rapport de 36 pages aborde l'ensemble des prérequis de la TCFD, mais, Greenly a porté une attention particulière à l'analyse des données relatives à la stratégie environnementale, présentée ci-dessous :

Tableau Stratégie Environnementale

Élément Précisions à apporter
Stratégie environnementale
  • Gouvernance du projet net zéro : manque des objectifs de performance précis et mesurables, avec une évaluation régulière des progrès, y compris une publication annuelle sur l'atteinte des objectifs.
  • Scénarios liés au changement climatique : comment les trajectoires climatiques seront-elles suivies et ajustées à court et moyen terme ? Quels outils ou méthodologies seront utilisés pour mesurer et piloter ces trajectoires ?
  • Abandon des financements du charbon : l’objectif d'exclusion des activités liées au charbon d'ici 2030/2040 peut sembler trop lent au regard de l’urgence écologique (source : Climat : le charbon, à lui seul, tue l'Accord de Paris, Le Monde, 2023).
  • Abandon des autres énergies fossiles : la politique se limite aux hydrocarbures "non conventionnels" (gaz de schiste, sables bitumineux, pétrole extralourd), laissant de côté l'extraction conventionnelle. En ce qui concerne le pétrole et le gaz naturel, la stratégie ne prévoit pas de calendrier précis pour un désengagement progressif.
  • Stratégie de réduction des émissions : les objectifs à 2024 et 2050 sont ambitieux, mais il manque des cibles intermédiaires plus fréquentes (par exemple, des étapes annuelles) pour suivre la progression des efforts.
  • Exclusion des financements : l'exclusion des financements directs pour l’extraction onshore ou offshore en Arctique est louable, mais elle ne couvre pas les autres régions sensibles sur le plan environnemental (Amazonie, Afrique, forages en eaux profondes, etc.).
  • Contrôle des financements indirects : la politique se concentre sur les financements directs, mais ne couvre pas les financements indirects (soutien financier accordé à des entreprises ou des projets via des intermédiaires).

 (Source : Site internet, TFCB Hub)

En somme, le rapport TCFD du groupe BPCE présente une structure solide, mais il manque des informations chiffrées et précises sur sa stratégie environnementale. Pour plus de transparence, des objectifs tangibles seraient nécessaires, afin que la communication ne prime pas sur un engagement clair.

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screenshot saas greenly
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