L'actu climat en 5 minutes au format hebdomadaire

La voix de l'impact
FR
FR
Greenlyhttps://images.prismic.io/greenly/43d30a11-8d8a-4079-b197-b988548fad45_Logo+Greenly+x3.pngGreenly, la plateforme tout-en-un dédiée à toutes les entreprises désireuses de mesurer, piloter et réduire leurs émissions de CO2.
GreenlyGreenly, la plateforme tout-en-un dédiée à toutes les entreprises désireuses de mesurer, piloter et réduire leurs émissions de CO2.
Descending4
Home
1
Blog
2
Category
3
Les IRO (Impacts, Risques, Opportunités) et la double matérialité
4
Media > Tous les articles > Législations & normes > Les IRO (Impacts, Risques, Opportunités) et la double matérialité

Les IRO (Impacts, Risques, Opportunités) et la double matérialité

ESG / RSELégislations & normes
Niveau
Hero Image
Hero Image
couverture article
Les IRO (Impacts, Risques et Opportunités) sont des éléments à publier dans le cadre du reporting CSRD, afin d'analyser, évaluer et suivre certains enjeux stratégiques.
ESG / RSE
2024-12-20T00:00:00.000Z
fr-fr

Les IRO (Impacts, Risques et Opportunités) sont au cœur des obligations de reporting imposées aux entreprises par la directive Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD). En analysant les IRO à travers sa chaîne de valeur, l'entreprise identifie ses enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) les plus significatifs, et détermine les informations à inclure dans son rapport extra-financier.

Cette démarche de réflexion permet ensuite à l'entreprise de mettre en œuvre des mesures adaptées pour gérer ces IRO.

L’analyse IRO à travers la double matérialité, pour structurer le reporting extra-financier

Les Impacts, Risques et Opportunités (IRO) représentent trois aspects essentiels que les entreprises doivent analyser et reporter dans le cadre de l'obligation de reporting extra-financier imposée par la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) - entrée en vigueur en 2024, suite à sa publication au Journal Officiel de l'Union Européenne le 5 janvier 2023

Au cœur de cette analyse se trouve le concept de la double matérialité, qui oriente l’évaluation des IRO et veille à ce que l'entreprise considère à la fois les dimensions externes (sociétales et environnementales) et internes (financières et opérationnelles) dans sa stratégie de reporting extra-financier.

La double matérialité : clé de l’évaluation des Impacts, Risques et Opportunités (IRO) 

Depuis la publication de la directive européenne CSRD, les entreprises sont tenues de reporter leurs impacts sociaux, environnementaux et de gouvernance (ESG) de manière rigoureuse et transparente.

Pour ce faire, elles doivent s’appuyer sur le principe de la double matérialité, qui consiste à évaluer considérer :

  • l'impact de l'activité de l'entreprise sur son environnement (naturel, social et économique) ;
  • la manière dont ce même environnement affecte les performances de l'entreprise (opportunités, menaces, etc.).
Pour juger de la matérialité d’un sujet, l’entreprise devra mener une analyse de matérialité sous le prisme d’une part de sa matérialité d’impact (c’est-à-dire l’impact matériel que l’entreprise peut avoir sur la population ou l’environnement) et, d’autre part, de sa matérialité financière (c’est-à-dire les effets financiers matériels, du point de vue des principaux utilisateurs, que les enjeux de durabilité peuvent avoir sur l’entreprise, par exemple sur ses futurs cash flows). (Cabinet PwC)

En somme, l'entreprise devra identifier et publier uniquement les informations qui sont réellement importantes, soit parce qu'elles ont un impact significatif sur la société et l'environnement, soit parce qu'elles influencent directement la performance financière de l’entreprise. 

Deux étapes clés : évaluer l’importance des enjeux ESG (incidences, risques et opportunités), puis déterminer quelles données spécifiques doivent être incluses dans le rapport.

L’approche de l’analyse de matérialité s’inscrit à deux niveaux : 1. La matérialité des enjeux ESG (impacts, risques et opportunités “IRO”), et 2. la matérialité de l’information. » (Source : “Analyse de la double matérialité : comment saisir les opportunités ?”, PwC, 2024)

Grâce à cette approche, les entreprises peuvent véritablement intégrer les enjeux ESG de manière holistique, comme l’indique le cabinet PwC.

Pour une entreprise, analyser la double matérialité de son activité sert aussi à prendre conscience des besoins de son écosystème. Or, bien connaître les attentes de ses parties prenantes et communiquer de façon pertinente à leur attention est très important pour des entreprises qui, de plus en plus, devront aller vers des modèles plus participatifs pour répondre à leurs engagements ESG pour sortir d’une vision auto-centrée et mieux comprendre et identifier des faiblesses dans leur démarche ESG. (Cabinet PwC)

La double matérialité permet d'amorcer cette réflexion structurante afin d'identifier les IRO, qui seront définis dans le chapitre suivant.

Quelle est la définition des Impacts, Risques et Opportunités (IRO)

L’analyse des IRO se fait pour l'ensemble du groupe, sans prendre en compte la structure juridique des filiales. En effet, l’entreprise veille à inclure toutes les filiales afin d'obtenir une vision complète et objective des IRO sur l’ensemble de la chaîne de valeur. 

Les IRO sont définis par le Règlement (UE) 2023/2772 de la Commission Européenne comme suit :

  • Impact : évaluer comment les activités de l’entreprise affectent son environnement, ses parties prenantes ou la société ;
  • Risque financier : analyser comment des événements relatifs au domaine de l'ESG peuvent affecter la stabilité financière de l’entreprise ;
  • Opportunité : identifier les occasions de croissance ou de résilience en réponse à ces enjeux.

En pratique, l'analyse commence souvent par les impacts, mais les risques et opportunités peuvent aussi être identifiés indépendamment de ces impacts. Un impact devient significatif s’il affecte les résultats financiers, la trésorerie ou l’accès au financement de l’entreprise. Cela peut inclure, par exemple, les effets du changement climatique.

L’évaluation prend en compte la chaîne de valeur (activités, partenaires, localisation) et les dépendances aux ressources critiques, comme l’eau.

Rôle de l’analyse IRO dans la conformité aux normes de reporting extra-financier (CSRD)

Pour comprendre le contexte de ces exigences nouvelles, un retour en arrière s’impose. Dans le cadre du Green Deal Européen, l'Union européenne a instauré de nouvelles obligations de communication extra-financière, c'est-à-dire non économiques, s’appliquant à plus de 50 000 entreprises sur son territoire.

Depuis la publication de la directive CSRD, ces entreprises sont donc tenues de publier des informations claires, cohérentes et comparables sur leur performance ESG.

L’objectif visé est d’améliorer la qualité et l’accessibilité des données extra-financières. En toute logique, cette obligation repose sur des normes de présentation spécifiques, et c'est dans ce cadre que les critères IRO et l’analyse de la double matérialité ont été instaurés. 

L’évaluation des IRO joue un rôle central dans la consolidation et la communication des informations extra-financières. 

L’analyse des IRO joue un rôle essentiel en illustrant comment :

  • les activités de l’entreprise influencent le monde (impact) ;
  • le monde influence l’entreprise (risque) ;
  • les changements offrent des opportunités (opportunité).

Le but est de garantir que les informations communiquées sont à la fois pertinentes pour les parties prenantes externes, et utiles pour les décisions en interne.

Quels critères définissent la matérialité des Impacts, Risques et Opportunités (IRO) ?

L’entreprise analyse les Impacts, Risques et Opportunités (IRO) en fonction de critères clairs, à la fois qualitatifs (qui évaluent l'importance des enjeux) et quantitatifs (qui mesurent leur impact), afin de sélectionner les IRO les plus significatifs à inclure dans le rapport CSRD, conformément aux normes spécifiques détaillées dans le dernier chapitre de cet article.

Les IRO sont évalués via deux prismes complémentaires :

  1. l'impact externe, ou les effets de l’entreprise sur l’environnement, la société ou les parties prenantes.
  2. l'impact interne, ou l'influence des enjeux ESG sur la santé financière, la performance et la viabilité future de l’entreprise.

Comment caractériser un impact ?

Dans l’analyse des IRO, le premier paramètre à examiner est le 'I' d'impact, également appelé “incidence”. Le Parlement européen définit cet impact de la manière suivante :

Les incidences comprennent les effets négatifs liés aux activités propres de l’entreprise et à sa chaîne de valeur en amont et en aval, notamment par l’intermédiaire de ses produits ou services, ainsi que de ses relations d’affaires. » (Source : Règlement (UE) 2023/2772, 2023)

Pour bien comprendre les attendus, et toujours selon cette même source, voici comment sont caractérisés les impacts négatifs (réels ou potentiels) et positifs :

Comment caractériser un impact ?

Type d'impact Détail
Impact négatif réel Ampleur : mesure dans laquelle les incidences négatives sont répandues ;
Étendue de l’impact : importance et gravité des conséquences (ex. dégâts environnementaux, sociaux).
Caractère irrémédiable : l’impact peut-il être réparé ?
Impact négatif potentiel* Gravité potentielle : évaluation de l’impact en fonction de l’ampleur, de l’étendue et du caractère irrémédiable.
Impact positif Évaluation de l’impact : caractériser en fonction des mêmes critères que les impacts négatifs (ampleur, étendue et caractère irrémédiable) ;
Probabilité : chance que l’impact positif se réalise.

*Dans le cas d’une incidence négative potentielle sur les droits de l’Homme, la gravité de l’incidence l’emporte sur sa probabilité (Source : Règlement (UE) 2023/2772, 2023).

Comment mesurer un risque ?

Tandis que les impacts se concentrent sur les effets de l’entreprise, les risques s’intéressent aux menaces externes qui pèsent sur elle.

Pour caractériser une menace potentielle pour l’entreprise en lien avec des facteurs environnementaux, sociaux ou de gouvernance, il convient d’identifier :

  • La probabilité d'occurrence : estimation de la fréquence ou de la probabilité qu’un événement ou une situation de risque survienne. Cela inclut une analyse des facteurs qui pourraient favoriser ou déclencher ce risque (facteurs réglementaires, environnementaux, etc.).
  • La gravité de l’impact potentiel : impact sur les finances, la réputation, le positionnement sur le marché, ou les aspects environnementaux et sociaux, pouvant entraîner des conséquences juridiques ou réglementaires.
  • L’horizon temporel : évaluation du risque sur le court, moyen ou long terme. À titre d'exemple, un risque lié au changement climatique peut être perçu comme faible à court terme mais critique sur le long terme.
  • La vulnérabilité de l’entreprise : la capacité de l’entreprise à gérer ou atténuer le risque, par exemple si elle dépend de ressources épuisables (eau, minerais, etc.).
  • L’interdépendance : certains risques peuvent être liés ou amplifier d’autres risques ou opportunités (e.g. un risque réglementaire peut déclencher des répercussions financières ou sociales).

Comment évaluer une opportunité ?

Les opportunités dans le cadre des IRO découlent de tendances et de facteurs liés aux enjeux environnementaux, sociaux ou de gouvernance, et peuvent aussi offrir plusieurs avantages à une entreprise, à partir du moment où : 

L’opportunité est alignée avec la stratégie de l’entreprise, qu’elle contribue à la résilience de l’entreprise ou sa performance à moyen/long terme. (Source : Règlement (UE) 2023/2772, 2023)

Dans ce contexte, l’entreprise devra évaluer cette opportunité en :

  • Quantifiant les bénéfices financiers potentiels (gains potentiels en termes de revenus, économies de coûts, ou avantages compétitifs) ;
  • Identifiant les bénéfices environnementaux ou sociaux associés à l’opportunité, et si elle est alignée avec les attentes des parties prenantes ;
  • Évaluant les incertitudes liées aux hypothèses utilisées pour projeter les bénéfices futurs (compte tenu des ressources, capacités et conditions actuelles de l’entreprise.).

Cette évaluation ne s’arrête pas là – elle implique aussi l’incorporation desdites opportunités dans la stratégie de l’entreprise et leur suivi dans le temps afin de garantir leur succès. Cela passe par l’instauration d’indicateurs de performance permettant de mesurer l’évolution des impacts (part de marché gagnée, nouveaux revenus générés, etc.).

Outils stratégiques pour maîtriser l’analyse IRO

Une fois les Impacts, Risques et Opportunités (IRO) clairement identifiés, la matrice de risques et le système de cotation permettent de classer et prioriser les données de manière claire et visuelle, facilitant ainsi leur intégration dans des rapports stratégiques et leur suivi au sein de l'entreprise. 

Matrice risques et opportunités pour une vision 360° de la chaîne de valeur

Une matrice risques et opportunités est un graphique composé d'axes et de cadrans, qui permet aux décideurs d'analyser et de prioriser les risques et les opportunités liés à l’environnement interne ou externe d’une entreprise, soit sur l’ensemble de sa chaîne de valeur.

Elle aide à structurer la réflexion et à prendre des décisions éclairées en identifiant les éléments clés pour l’entreprise, grâce aux axes de réflexion détaillés ci-dessous :

Composantes principales de la matrice Détail
Axes de la matrice Impact (ou gravité) : mesure les conséquences potentielles d’un risque ou les bénéfices d’une opportunité (élevé, moyen, faible).
Probabilité (ou occurrence) : évalue la probabilité que le risque ou l’opportunité se concrétise (élevée, moyenne, faible).
Quadrants Les éléments sont répartis dans différents quadrants en fonction de leur position sur les axes :
a) Risques critiques : impact élevé et probabilité élevée.
b) Opportunités stratégiques : Bénéfices élevés et probabilité élevée.
c) Les autres quadrants regroupent des risques ou opportunités moins prioritaires.

Grâce à cette matrice, les éléments les plus urgents ou stratégiques (risques à traiter ou opportunités à saisir) sont mis en évidence pour guider les plans d’action. 

La grille de cotation des risques et des opportunités

C'est l'un des éléments clés qui appuie la caractérisation des IRO : la grille de cotation des risques.

La grille de cotation des risques est un outil permettant d’attribuer une note (de 0 à 3, 1 à 5, etc.) ou un score (A à F) à chaque risque ou opportunité en fonction de deux critères principaux : l'impact (la gravité) et la probabilité (l'occurrence).

Concrètement, cela veut dire qu’il faut appliquer une note pour chaque critère d’évaluation, et ce, pour tous les IRO. En d’autres termes, pour un impact négatif potentiel, est-ce que l’ampleur attendue est très faible (0) ou majeure (3) ? Est-ce que l’étendue est très faible (0) ou majeure (3) ? Et ainsi de suite pour chaque critère. Cette démarche permet d'obtenir un score final, qui quantifie l'importance relative de chaque IRO selon les critères définis.

NB : L'European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG) est l'organisme chargé de définir les règles de reporting. En ce qui concerne l'échelle de cotation, elle ne prescrit pas de standard. Il incombe donc à l'entreprise de concevoir son propre système de cotation. Toutefois, l'EFRAG impose d'autres règles de reporting, qui seront expliquées dans le chapitre suivant.

Quelles sont les attentes de reporting liées à l’analyse des IRO ?

L'EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) a été chargé par la Commission européenne d'établir les standards de reporting et de fournir un cadre général, notamment à travers un guide complémentaire public. 

Ce guide comprend les normes de l’European Sustainability Reporting Standards (ESRS), en particulier les ESRS 1 (Exigences générales) et ESRS 2 (Informations générales à publier), qui détaillent l'identification, l'évaluation et la publication des IRO dans le rapport CSRD.

Les normes IRO-1 et IRO-2, décrites aux pages 51, 52 et 53 du règlement (UE) 2023/2772, sont des règles de reporting issues des normes ESRS et se définissent comme suit :

  1. L’IRO-1 établit les bases (c’est à cette étape que l’entreprise réalise un diagnostic complet de ses IRO, afin de les traiter efficacement via les outils définis par l’IRO-2) ;
  2. L’IRO-2 détaille les actions que l’entreprise doit entreprendre pour déployer sa stratégie ESG, notamment la mise en place de politiques et d’actions concrètes, associées à un suivi rigoureux.

Pour simplifier, l’entreprise doit expliquer comment identifier les IRO (procédures, outils, critères utilisés), mais également présenter les résultats clés de cette analyse (quels impacts, risques et opportunités sont jugés prioritaires). À cet égard, elle doit indiquer le niveau de précision des données et, le cas échéant, préciser les actions envisagées pour améliorer cette précision à l'avenir, tout en tenant compte des différents horizons temporels : court, moyen et long terme.

Enfin, en cas de changement dans la présentation ou d'erreurs dans les informations antérieures, l'entreprise doit en informer ses parties prenantes et opérer les ajustements nécessaires.

Réduire son empreinte carbone, c'est possible

Greenly accompagne votre entreprise dans la réduction pérenne de ses émissions de gaz à effet de serre. Plus encore : dans l'élaboration d'un plan de transition qui soit à la fois réaliste, efficace et pérenne.

Bilan Carbone®, ACV, projet de contribution carbone... La plateforme Greenly vous aiguille, afin de vous permettre d'élaborer une stratégie climat complète, qui aide votre organisation à contribuer à l'atteinte de la neutralité carbone à l'échelle mondiale.

Vous êtes concerné(e)s par la CSRD ? Là encore, Greenly vous propose un outil fluidifiant la réalisation du reporting carbone dont vous avez besoin pour répondre aux exigences de cette réglementation.

Intéressé(e) ? Désireux(se) d'en apprendre davantage ? Sollicitez sans plus attendre une démo gratuite et sans engagement auprès de l'un de nos experts.

Partager
S’inscrire à la newsletter