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Le guide complet de la NFRD
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Le guide complet de la NFRD

ESG / RSECSRD
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Ancêtre de la CSRD, la NFRD est un bon point de départ pour réaliser ce nouveau reporting. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
ESG / RSE
2024-07-31T00:00:00.000Z
fr-fr

La Non Financial Reporting Directive, tout comme son héritière la Corporate Sustainability Reporting Directive, est un reporting extra-financier exposant les implications environnementales, sociales et sociétales d’une activité, ainsi son mode de gouvernance.

Si environ 82% des investisseurs pensent que l'ESG devrait être partie intégrante de la stratégie d’une entreprise, 37% des dirigeants soulignent néanmoins le manque de standards et la complexité des reportings comme des obstacles majeurs aux enjeux ESG​. Considérée comme insuffisamment ambitieuse, la NFRD cède donc sa place à la CSRD, plus détaillée et conforme aux nouvelles normes européennes. Précurseure dans le domaine, la NFRD reste un bon point de départ pour préparer sa CSRD.

Que faut-il savoir sur la NFRD ? Quelles sont les différences avec la CSRD ? En quoi la NFRD aide à la création du nouveau reporting ? Greenly fait le point.

Qu’est-ce que la NFRD ?

La NFRD : une directive européenne

Adoptée en 2014 par la Commission Européenne, la Directive 2014/95/EU dite NFRD est entrée en vigueur en 2018 dans les pays de l’Union européenne. Elle fixe les règles relatives à la déclaration obligatoire de performance extra-financière auxquelles sont soumises certaines entreprises européennes.

La NFRD encourage la transparence et la responsabilité des entreprises quant aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Les investisseurs, les consommateurs et les parties prenantes se réfèrent à ce document pour évaluer la performance non financière des entreprises. Cependant, celle-ci est jugée insatisfaisante par ces acteurs, raison pour laquelle elle est remplacée par la CSRD au 1er janvier 2024. Pour en savoir plus sur la CSRD, un article y est consacré ici.

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Qui était concerné par la NFRD ?

Les sociétés cotées et les grandes entreprises d’intérêt public de plus de 500 salariés étaient soumises à l’obligation de reporting NFRD, et aujourd’hui à la CSRD. Elles doivent donc communiquer sur les incidences environnementales et sociales de leurs activités. 

Sont principalement concernées : 

  • les sociétés cotées ;
  • les banques ;
  • les compagnies d’assurances ;
  • les autres sociétés considérées comme des entités d’intérêt public par les autorités nationales.
Au total, 11 700 entreprises - ayant leur siège dans l’un des pays de l’Union européenne - sont dans l’obligation de publier leur reporting NFRD.

👉 Les entreprises soumises à cette obligation ont partagé leur premier reporting NFRD en 2018 pour l’exercice 2017.

Le contenu du reporting NFRD

Les entreprises concernées par l’obligation doivent donc joindre un reporting NFRD à leur rapport annuel. Ce dernier intègre les informations relatives : 

  • à la protection de l’environnement ;
  • à la responsabilité sociale et au traitement des salariés ;
  • au respect des droits de l’homme ;
  • à la lutte contre la corruption ;
  • à la diversité au sein des conseils d’administration des entreprises.

En 2017 et en 2019, la Commission européenne a publié des lignes directrices non contraignantes à l’intention des entreprises rencontrant des difficultés pour communiquer leurs informations environnementales et sociales. 

👉 Bon à savoir : la NFRD, le règlement SFDR et la taxonomie constituent un cadre juridique pour communiquer au sujet des questions de durabilité. 

Chronologie de la NFRD, depuis sa création en 2014 jusqu'à ses possibles futures évolutions en 2026 et plus

En France, la DPEF prend le relais

Établie à l’échelle européenne, la NFRD a été transposée en France par le décret du 9 août 2017 via la Déclaration de Performance extra-financière (DPEF). 

Tout comme la NFRD, cette déclaration cède sa place à la CSRD le 1er janvier 2024.

La DPEF fixe les conditions d’application et les informations à intégrer dans le reporting : 

  • la description des risques ESG liés à l’entreprise ;
  • la description des politiques environnementales et sociales mises en place pour prévenir et atténuer la survenance de ces risques ;
  • les résultats desdites politiques sur la base d’indicateurs clés de performance.
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NFRD et CSRD : quelles sont les principales évolutions ?

Initiée par la Commission européenne en avril 2021 et publiée le 16 décembre 2022, la CSRD succède à la NFRD suite aux problèmes de ce premier reporting, mis en lumière par cette même Commission. L’objectif ? Placer l’information durable au même niveau que l’information financière.

Le nombre d’entreprises concernées par l’obligation s’étend

11 700 structures européennes étaient soumises à la NFRD, contre 50 000 entreprises pour la CSRD.

Dans les faits, la directive CSRD constitue une obligation pour : 

  • les sociétés et les PME cotées sur les marchés réglementés européens ;
  • les autres grandes entreprises européennes cotées ou non, qui répondent à deux des trois critères définis (250 salariés, 40 millions d'euros de chiffre d’affaires et/ou 20 millions d'euros de total au bilan) ;
  • les sociétés non-européennes dont les filiales ou les succursales situées dans l’UE ont un chiffre d’affaires supérieur à 150 millions d’euros.

👉 Bon à savoir : les micro-entreprises et les PME non cotées ne sont pas soumises à cette obligation.

Pour les entreprises déjà soumises au reporting NFRD, la publication du premier reporting CSRD est attendue le 1er janvier 2025 (pour l’exercice 2024). Pour les autres structures, l’application de la directive CSRD se fera de manière progressive avec une première publication au : 

  • 1er janvier 2026 (sur l’exercice 2025) pour les grandes entreprises européennes et les sociétés non européennes cotées et non soumises à la NFRD ;
  • 1er janvier 2027 (sur l’exercice 2026) pour les PME européennes et non européennes cotées ;
  • 1er janvier 2028 (sur l’exercice 2027) pour les entreprises non-européennes dont le chiffre d’affaires de leur filiale ou succursale localisée en Europe excède 150 M€.

L’apparition de normes européennes communes

Ayant été l’une des premières grandes directives européennes dédiées au rapportage extra-financier, la NFRD présente plusieurs lacunes. Les critiques reprochent notamment : 

  • l’absence d’un cadre de reporting permettant de comparer les informations entre les entreprises ;
  • la faiblesse des informations partagées (une simple description du modèle d’affaire et de la politique de développement durable de l’entreprise suffisait).
Ce faisant, le reporting NFRD est jugé déstructuré, peu comparable et peu fiable.

En réponse, la CSRD a établi des normes européennes communes : les ESRS (European Sustainability Reporting Standards). Préparées par l’EFRAG et adoptées le 31 juillet 2023 par la Commission européenne, elles permettent de fournir des informations détaillées sur les risques, les opportunités et les impacts matériels liés aux critères ESG.

À date, on compte treize normes trans-sectorielles divisées en trois catégories (relatives aux critères ESG) : 

  • l’environnement, qui prend en compte le changement climatique, la pollution, les ressources hydriques et marines, la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que l’utilisation des ressources et l’économie circulaire ;
  • la société, qui englobe les effectifs de l'entreprise, les employés de la chaîne de valeur, les communautés affectées, les consommateurs et les utilisateurs ;
  • la gouvernance, qui tient compte de la gouvernance, la gestion des risques et le contrôle interne, ainsi que de la conduite des affaires.

👉 Deux normes précisent également les principes généraux et les exigences générales de reporting.

Ces normes ont pour objectif de standardiser et d’uniformiser les déclarations afin d’éviter tout risque de greenwashing et de faciliter la comparaison des données entre les entreprises.

Ces critères communs répondent par ailleurs au principe de double matérialité soutenu par la CSRD - c’est-à-dire qu’ils prennent en considération les impacts de l’entreprise sur l’environnement et sur les parties prenantes et vice versa.

Les informations sont vérifiées

Les lignes directrices par la Commission européenne se sont avérées insuffisantes pour améliorer la qualité des informations publiées par les entreprises - souvent incomplètes. 

En effet, les entreprises peuvent choisir de suivre les lignes directrices internationales, européennes ou nationales. Ce choix n’a aucune incidence sur la conformité du reporting, puisque le contrôle des informations est uniquement effectué en interne.

C’est pourquoi, conformément à la CSRD, un commissaire aux comptes ou un organisme tiers indépendant (OTI) devra : 

  • valider les informations contenues dans le reporting CSRD ;
  • s’assurer du respect des normes de reporting communes ;
  • garantir la cohérence des informations avec les objectifs de durabilité de l’entreprise ;
  • attester de la pertinence des indicateurs retenus.

Sélectionnés par chaque État, les auditeurs devront mener une vérification obligatoire avec un niveau d’assurance « modérée », puis « raisonnable » à compter de 2028.

Le format digital devient obligatoire

Le reporting CSRD s’effectuera sous format électronique unique européen (xHTML). Cela permettra : 

  • de simplifier le processus de publication des informations non-financières ;
  • de faciliter l’exploitation des données par les parties prenantes - une section dédiée au partage des informations extra-financières est également ajoutée dans le rapport de gestion ;
  • d’ajouter des balises (ou des tags) dans le reporting.

Synthèse des différences entre la NFRD et la CSRD

NFRD CSRD
Les grandes entreprises d'intérêt public avec plus de 500 employés (environ 11 700 entreprises dans l’UE). Toutes les grandes entreprises et les PME cotées (environ 50 000 entreprises dans l’UE).
Informations sur les questions environnementales, sociales, liées aux employés, au respect des droits de l’homme, à la lutte contre la corruption et la diversité au sein des conseils d'administration. Flexibilité sur la manière de présenter ces informations. Informations plus détaillées sur la durabilité comprenant des indicateurs de performance. Standards européens de reporting de durabilité à respecter (ESRS).
Normes et cadres de reporting tels que le GRI, l'ISO 26000, ou les principes de l'OCDE. Normes européennes de reporting de durabilité (ESRS) élaborées par l'EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group).
Recommandée. Obligatoire.
Format papier ou numérique. Format numérique et accessible via la plateforme européenne unique d’accès à l'information financière (European Single Access Point - ESAP).
En vigueur depuis 2018 pour les exercices commençant le 1er janvier 2017 ou après. Mise en œuvre progressive à partir des exercices commençant le 1er janvier 2024, avec des dates limites différentes selon la taille et le type des entreprises.

Pourquoi élaborer un reporting extra-financier ?

Outre l’obligation qui incombe à certaines entreprises, l’élaboration d’un reporting extra-financier présente des bénéfices non-négligeables.

Respecter la législation

La réglementation en matière de reporting extra-financier ne cesse de se durcir. Pour preuve : au-delà de l’entrée en vigueur de la CSRD, le nombre d’initiatives réglementaires a augmenté de 72 % entre 2013 et 2018. [Source : datamaran]

Concernant la CSRD, les entreprises qui ne respectent pas les exigences de la directive s’exposent à des sanctions définies par chaque État membre de l’UE. Elles peuvent prendre la forme d’une déclaration publique, d’une ordonnance de cessation ou de sanctions financières.

👉 Cette tendance a de fortes chances de se poursuivre dans les années à venir du fait du réchauffement climatique.

Démontrer son engagement et bénéficier d’un avantage concurrentiel

C’est un fait : les critères environnementaux et sociaux vont de pair avec les critères financiers. La seule performance financière ne constitue plus un argument suffisant dans la prise de décision des investisseurs. Désormais, ils se basent sur les critères ESG pour avoir une vision globale de l’entreprise et en évaluer la valeur. 

Pour mener une politique RSE efficace et répondre aux attentes du marché, une entreprise doit mesurer son impact sur l’environnement et sur la société. La publication d’un reporting NFRD fait preuve de transparence quant aux impacts de ses activités. Une transparence qui renforce le lien de confiance entre l’entreprise et les parties prenantes. 

En outre, selon une étude menée par Citeo en 2024, 49 % des français attendent des marques qu’elles agissent pour l’environnement. Dès lors, une entreprise qui s’engage à bâtir un modèle durable bénéficie d’une meilleure image de marque.

Améliorer sa performance

La prise en compte des critères ESG présente de multiples bénéfices. Elle permet entre autres : 

  • de mieux comprendre et de gérer les risques et opportunités liés à la durabilité ;
  • d’optimiser son budget et ses investissements ;
  • d’identifier les domaines pouvant faire l’objet d’améliorations rentables à court, moyen et long terme.
Plus généralement, ces améliorations permettent d’optimiser les processus, de mobiliser les collaborateurs dans une démarche qui a du sens et donc d’améliorer la performance de l’entreprise.

👉 Un exemple flagrant : entre 2008 et 2012, les 10 plus grandes banques du monde ont perdu 200 milliards de dollars à la suite de litiges et d’incidents organisationnels liés à des questions non financières. [Source : datamaran].

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Comment faciliter son processus de déclaration CSRD ?

Nos experts sont disponibles pour vous aider à aborder votre reporting CSRD. Pour être accompagné par Greenly, n’hésitez pas à demander une démo.

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