La difficile équation de la sobriété numérique
La sobriété numérique vise à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. Un concept qui se heurte pourtant à de nombreux défis.
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Les solutions de Greenly
Alors que les effets du réchauffement climatique ne cessent de s’intensifier et de se multiplier, scientifiques et chercheurs s’accordent à dire que le système économique actuel n’est plus viable. Notre économie doit prendre en considération les enjeux écologiques.
La finance verte semble ainsi être une solution prometteuse pour accélérer notre transition écologique.
En effet, limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C d’ici la fin du siècle - comme énoncé dans l’Accord de Paris - requiert d’importants investissements. Selon la Cour européenne des comptes, près de 1 000 milliards d’euros par an seraient nécessaires pour que l’Europe soit en mesure de respecter les objectifs climatiques.
Qu’est-ce que la finance verte ? Comment fonctionne-t-elle ? Qui peut y contribuer ? On vous dit tout.
Contrairement à la finance traditionnelle - qui cherche à tout prix la rentabilité sans prendre en compte les enjeux environnementaux - la finance verte privilégie les financements responsables.
👉 Avec la finance solidaire et la finance responsable, la finance verte est l’un des concepts intégrant la finance durable.
Ainsi, les financements sont accordés aux projets et aux entreprises :
Les projets liés aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique, au recyclage ou à l’écoconstruction sont ainsi favorisés.
L’idée de verdir la finance a été popularisée par l’économiste et banquier britannico-canadien Mark Joseph Carney. Nommé gouverneur de la Banque d'Angleterre en 2012, il prononce un discours marquant en 2015 - devant les membres du Lloyd’s of London - où il dénonce l’aveuglement des banques face à la catastrophe climatique :
Le postulat de base est le suivant : via leurs investissements, les banques façonnent la société et le monde dans lesquels nous vivons. Or, par leurs choix de financement, les banques françaises nous mèneraient vers un monde à + 4 °C… Se positionnant à contre-courant de la tendance historique, la finance verte entend dépolluer le secteur.
En accord avec les engagements de la loi de transition énergétique pour la croissance verte votée en 2015, la finance verte se doit d'œuvrer pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030. Deux principaux outils ont été élaborés pour y parvenir.
Les obligations vertes - ou « Green Bonds » - sont des titres de dette émis sur les marchés financiers par un acteur économique (État, collectivité ou entreprise). Ils permettent de financer exclusivement les projets en faveur de la transition écologique et énergétique (à l’image des véhicules propres, des projets bas-carbone ou des énergies renouvelables).
Dans le détail, l’investisseur qui place son épargne dans une obligation va recevoir chaque année un revenu d’intérêts sous forme de coupon. Il peut choisir de revendre l’obligation achetée avant son échéance sur le marché secondaire ou d’attendre l’échéance de l’obligation pour récupérer le capital investi.
👉 En outre, une obligation verte s’accompagne d’un reporting détaillé garantissant le caractère et la finalité verte des projets financés.
Les fonds verts sont parmi les mécanismes les plus efficaces issus du secteur financier pour endiguer le réchauffement climatique. Il s’agit de portefeuilles d’actions liées à des entreprises ayant fait de l’environnement leur cœur de métier, ou réalisant une grande part de leur chiffre d'affaires dans une activité dite verte.
À cela s'ajoutent les fonds d’actifs verts non cotés ne pouvant pas être achetés ou vendus sur le marché boursier. Ils sont majoritairement investis dans les infrastructures, les forêts ou l’immobilier.
À l’heure actuelle, les banques investissent encore majoritairement dans les énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel). Or, experts et scientifiques s’accordent sur le fait que l’utilisation des énergies fossiles - principaux contributeurs au réchauffement climatique - demeure incompatible avec l’atteinte de l’objectif de l’Accord de Paris.
Selon une étude d’Oxfam France et des Amis de la Terre en date de 2018, 70 % des financements énergétiques des banques étaient encore en faveur des énergies fossiles. Les projets d'énergies renouvelables ne représentaient, eux, que 20 %.
En vue de réformer le système financier, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a adopté une série de mesures à destination des banques. La disposition V de l’article 173 exige notamment la publication d’un rapport justifiant l’intégration des critères ESG dans leurs opérations d’investissement.
En outre, le Réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier (Network for Greening the Financial System (NGFS)) a été créé en décembre 2017 lors du One Planet Summit. Les membres - localisés sur les cinq continents et à l’origine de la moitié des émissions mondiales de GES - se sont unis pour contribuer à développer la finance verte.
Dans son rapport annuel 2021, la coalition a émis quatre recommandations non contraignantes à destination des banques centrales et des superviseurs :
Les décideurs politiques font également l’objet de deux recommandations :
La SFDR renforce la transparence des produits durables du marché européen, classés selon les trois catégories suivantes :
Ainsi, les grands acteurs des marchés financiers de l’UE doivent se soumettre à la publication d’informations en matière de développement durable.
La taxonomie verte favorise quant à elle les investissements durables, répondant aux six objectifs suivants :
En 2019, l’association loi 1901 « Agir pour le Climat » a développé le pacte Finance-Climat, devant permettre l’élaboration de solutions concrètes pour financer la transition écologique européenne.
Dans les faits, le pacte Finance-Climat a proposé d’adopter un plan Marshall pour le climat. Deux propositions à retenir :
À terme, l’objectif consiste à réorienter une partie de la création monétaire de la BCE (la Banque Centrale Européenne) et la spéculation financière vers des investissements verts.
Les banques traditionnelles sont de plus en plus nombreuses à proposer des investissements durables. En outre, faisant l’objet d’un vaste engouement ces dernières années, les néo banques vertes souhaitent redessiner les contours des produits bancaires.
Ce faisant, les particuliers sont invités à mettre leur épargne au vert. Autrement dit : à devenir un acteur financier au service de la lutte contre le réchauffement climatique. Plusieurs produits d'épargne écoresponsables existent comme :
Selon les banques, ces produits permettent d’investir dans des organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM), des sociétés d’investissement à capital variable (SICAV), des fonds communs de placement (FCP) ou des obligations vertes.
En vue d’éviter le greenwashing, il existe trois grands labels accordant une meilleure visibilité aux actifs verts et attestant du caractère durable des fonds.
Lancé fin 2015, le Label Greenfin (auparavant label « Transition énergétique et écologique pour le climat ») garantit la qualité verte des fonds d’investissement, ainsi que leurs pratiques transparentes et durables.
Premier label d’État dédié à la finance verte, il incarne une garantie de contribution effective au financement de la transition pour les investisseurs, mais il représente aussi un gage de crédibilité et de visibilité pour les fonds d’investissement verts.
Les entreprises doivent répondre à trois critères :
👉 Les fonds cotés, alternatifs, d’infrastructures, obligataires, de dette privée, les SCPI et les OPCI sont éligibles. À ce jour, 100 fonds - dont les encours avoisinent les 35 milliards d’euros - sont labellisés.
Créé en 2016 par le ministère de l’Économie et des Finances, le Label ISR (Investissement Socialement Responsable) permet de distinguer les fonds d’investissement prenant en compte les principes du développement durable selon les critères ESG.
Ce faisant, ils permettent d’investir dans des organisations qui défendent les enjeux environnementaux et sociaux, dans le but de favoriser le développement d'un modèle de société plus sain et pérenne. Le tout, sans négliger la performance financière.
👉 Bon à savoir : les entreprises proposant à leurs collaborateurs un Perco (Plan d’épargne retraite collectif) ou un PEE (Plan d’épargne entreprise) sont dans l’obligation d'y intégrer au moins un fonds ISR. Depuis janvier 2020 et en application de la loi Pacte, chaque contrat d’assurance-vie doit intégrer un fonds labellisé Greenfin, ainsi qu'un fonds ISR à compter de 2022.
Les projets en faveur de la transition écologique peuvent être soutenus via le financement participatif (ou « crowdfunding »), porté par des particuliers, des associations, des collectivités territoriales ou des entreprises. On distingue trois types de financements :
Créé en 2017 par les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et de la Transition énergétique en partenariat avec l’association financement participatif France, le Label financement participatif de la croissance verte permet :
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