Solastalgie, éco-anxiété : quand la planète nous rend malades, que faire ?
Pour certains, le changement climatique fait souffler une menace bel et bien réelle, leur causant des troubles anxieux, voire carrément dépressifs.
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« Paris est une ville leader dans la lutte contre le changement climatique » c’est ainsi qu’est présentée l’action d’Anne Hidalgo sur le site Internet de la mairie de Paris. Bien que la capitale soit considérée comme pionnière dans le domaine, la politique verte qui y est menée fait pourtant l’objet de nombreuses critiques.
Quelles sont les mesures environnementales instaurées par Anne Hidalgo ? Quel bilan peut-on dresser de ses neuf ans passés à la tête de la mairie de Paris ? Greenly a mené l’enquête.
Intronisée maire de Paris le 5 avril 2014 - première femme occupant une telle position -, Anne Hidalgo a été réélue pour un second mandat le 3 juillet 2020. Bien que l’écologie ait toujours fait partie de ses convictions, la maire socialiste de Paris en a fait une priorité pour son second mandat.
👉 À noter : élue première adjointe au maire (Bertrand Delanoë) en 2008, elle était chargée de l’urbanisme et de l’architecture.
Son engagement environnemental lui a d’ailleurs permis d’être élue présidente du C40 en août 2016 avant d’être réélue en 2018. Le C40 est un réseau créé en 2005 qui regroupe 85 des plus grandes métropoles du monde. L’objectif ? Soutenir l’action des villes dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).
Pour rendre la capitale neutre en carbone d’ici 2050, la maire de Paris a mis à jour en 2018 son Plan Climat adopté en 2007. D’ici 2030, cette feuille de route particulièrement ambitieuse - composé de 500 mesures - ambitionne de :
Pour y parvenir, Anne Hidalgo souhaite mener plusieurs projets d’envergure :
👉 En outre, depuis 2004, la ville de Paris évalue les émissions de gaz à effet de serre de son territoire et de son Administration et publie son bilan carbone - le dernier date de 2018.
Certaines de ses mesures les plus importantes ne sont pas soutenues par l’opposition, comme dans son propre camp. Ce n’est pas tant les mesures en elles-mêmes, mais la méthode de mise en œuvre qui pose problème.
En effet, la création de pistes cyclables et la piétonisation des voies a engendré la suppression de places de stationnement et donc l’augmentation des bouchons. Selon Christophe Berkani dans Reporterre :
La piétonisation des voies sur berges de Seine rive droite - l’une des solutions pour réduire les émissions de GES engendrées par le trafic routier - était une mesure très critiquée. La commission d’enquête publique en 2016 - soutenue par les associations d’automobilistes, le Medef, la fédération du bâtiment, l’opposition municipale et les villes de banlieue - était contre ce projet.
Malgré le soutien de pneumologues inquiets par la pollution de l’air parisien, le projet a fait l’objet d’un refus par le tribunal administratif de Paris en 2018. Une mesure qui sera finalement appliquée.
À cela s’ajoute la volonté de transformer le périphérique parisien en ceinture verte grâce à la plantation de 70 000 arbres et à la réduction du nombre de voies. Or, ce projet a fait un tollé tant au niveau de l’opposition, qu’au niveau des écologistes - d’après eux, la plantation de nouveaux arbres semble nécessiter l’abattage d’arbres centenaires au préalable.
En 2019, Greenpeace, le Réseau Action Climat et l’Unicef France ont distingué l’action de la maire de la capitale dans la lutte contre la pollution de l’air. Paris occupe la première place - sur les 12 qui composent le classement - grâce à la multiplication des ZFE (zones à faibles émissions).
👉 La première évaluation d’Airparif concernant la première journée Paris Respire et Pantin sans voiture montre l’efficacité de cette mesure sur la qualité de l’air. Entre 11 h et 16 h, les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) ont baissé de 5 % à 20 % - et ce, à proximité des axes de circulation.
En 2023, Le Parisien a classé les villes de la plus à la moins verte selon une vingtaine de critères (mode de chauffage, moyens de transport, habitat, etc.). Du fait de ses éco-quartiers, Paris occupe la huitième place.
En outre, le plan Biodiversité de Paris porte ses fruits. Révisé en 2018 pour la période 2018-2024, ce second plan a d’ores et déjà un bilan positif puisque 2.800 espèces sauvages ont été comptabilisées. Les associations et spécialistes sont particulièrement satisfaits de la politique mise en place par Anne Hidalgo. [Source : 20 minutes]
En juillet 2023, l’Institut Montaigne a dressé le bilan de mi-mandat d’Anne Hidalgo après sa réélection en 2020. Les conclusions sont les suivantes.
Le financement de la transition environnementale est bel et bien possible grâce aux « solides capacités d’investissement » de la ville de Paris. En outre, "si la part des dépenses facilement identifiables comme vertes dans le budget municipal est faible, la part réellement consacrée aux enjeux écologiques est bien plus élevée". Ceci s'explique par le fait que certaines dépenses n'appartiennent pas à la catégorie environnementale de manière directe. Pour autant, les avancées opérées sur ces thématiques sont indispensables à la transition d'une société (ou d'une municipalité) dans son ensemble.
Ainsi, selon le CA 2021 et le budget prévisionnel 2023, la part consacrée aux enjeux écologiques est donc relativement élevée. À titre illustratif :
Une conclusion quelque peu nuancée par le rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) publié en 2022. Bien que la politique menée ait eu de bons résultats, la ville de Paris reste en retard sur ses objectifs écologiques.
Pour preuve : le premier plan climat adopté en 2007 sous Bertrand Delanoë devait atteindre trois objectifs en 2020 :
Or, entre 2004 et 2018, les consommations énergétiques n’ont baissé que de 5 % (hors transports), la part des énergies renouvelables ne représentait que 18,4 % dans le mix énergétique et la réduction des émissions était de 20 %. Des objectifs non atteints, mais en bonne voie (excepté les consommations énergétiques pour lesquelles la ville doit redoubler d’efforts).
Un sondage OpinionWay publié le 1er juillet 2023 par Le Parisien dresse le bilan de mi-mandat d’Anne Hidalgo :
Il en ressort clairement que les Parisiens n’éprouvent plus une certaine fierté à vivre dans la capitale. Pour preuve : 58 % d’entre eux considèrent que l’évolution globale de la vie à Paris est « moins agréable ».
En outre, 44 % des sondés jugent que la lutte contre la pollution s’est dégradée durant les trois dernières années. À cela s’ajoute le mécontentement de :
Sans compter qu’ils craignent pour leur santé. Et à raison. En cas de canicule, la ville de Paris serait la plus mortelle d’Europe révèle une étude publiée dans The Lancet le 16 mars 2023. En cause : l’urbanisation de la ville à l’origine d’îlots de chaleur.
Les capitales du monde entier s’inspirent de la politique verte menée sur la ville de Paris, tandis que certains médias vont jusqu’à la récompenser.
Le 17 novembre 2016, le magazine Foreign Policy a décerné le prix de la « diplomate verte de l’année » à Anne Hidalgo.
Le 2 août 2023, Planetizen a classé Anne Hidalgo quatrième parmi les urbanistes contemporains les plus influents au monde. Le site américain souhaitait mettre en lumière les personnalités qui « ont un impact sur la planification et les villes aujourd’hui ».
Anne Hidalgo a été distinguée pour la mobilisation d’un :
À l’heure actuelle, des métropoles du C40 veulent prendre exemple sur la capitale. En effet, Paris est la première ville au monde à mesurer ses émissions de carbone en direct. Mis au point par la startup Origins.earth, cette « météo du climat » fonctionne grâce à des capteurs installés sur les toits. L’objectif ? Se donner toutes les chances d’atteindre la neutralité carbone. [Source : Novethic]
👉 Pionnier en la matière, le plan climat de Paris est pris comme exemple à l’étranger. Cependant, comme les bilans l’attestent, les ambitions sont élevées et les résultats ne sont pas toujours à la hauteur.
Dans l’optique d’atteindre les objectifs fixés dans sa politique verte, Anne Hidalgo ambitionne en 2023 de :
Les ambitions sont grandes, mais le budget est-il adapté ?
Lors du point presse du lundi 13 mars 2023, Anne Hidalgo a promis 1,2 milliard d’euros d’investissements supplémentaires d’ici 2026. Cet argent - rendu disponible grâce à la hausse de 52 % de la taxe foncière - devrait servir à :
En 2023 :
👉 Il y a cependant une ombre au tableau. D’ici la fin de l’année 2023, la ville de Paris aura contracté une dette de 7,9 milliards d’euros.
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