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PLU bioclimatique : le nouveau plan d'urbanisme de Paris
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PLU bioclimatique : le nouveau plan d'urbanisme de Paris

Secteurs d'activitéConstruction
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ville de Paris avec Tour Eiffel
Le PLU bioclimatique est le nouveau plan d’urbanisation devant permettre à la ville de Paris de s’adapter aux effets du changement climatique. Quelles sont les mesures envisagées ?
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2023-06-06T00:00:00.000Z
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Les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus ressentir sur la population et les territoires. C’est pourquoi la ville de Paris a entamé la révision de ses règles d’urbanisme en élaborant un PLU bioclimatique. De quoi s’agit-il ? À quoi ressemblera la capitale française dans les années à venir ? On vous explique tout.

Qu’est-ce qu’un PLU bioclimatique ?

PLU bioclimatique, présentation du projet parisien

Un PLU bioclimatique est un document réglementaire précisant les orientations d’aménagement et d’urbanisme des 10 à 15 prochaines années. Il s’agit d’une évolution au PLU - « Plan local d’urbanisme - déterminé en 2006 et constitue une réponse au réchauffement climatique. En effet, il prend en compte l’urgence climatique dans l’urbanisme afin : 

  • d’adapter la ville de Paris au changement climatique (c’est-à-dire préparer le territoire aux conséquences du réchauffement climatique) ;
  • de la rendre plus respectueuse de l’environnement, de la nature et de la biodiversité ; 
  • d’améliorer sa sobriété (rénover les constructions existantes et sortir de terre des infrastructures bas-carbone).

Dans le détail, le PLU d’Urbanisme règlemente toutes les constructions de la ville et détermine les règles d’occupation des sols. L’objectif étant d’améliorer le cadre de vie des citoyens, de réduire les inégalités et de favoriser la mixité sociale.

👉 Les permis de construire, d’aménagement et de démolition sont accordés sur la base de ce document. Cependant, le PLU d’Urbanisme de Paris exempte les secteurs sauvegardés du Marais et du 7e arrondissement, ainsi que le périmètre correspondant au patrimoine du jardin du Luxembourg.

En 2023, Paris est la première ville française - et l’une des premières villes au monde - à réviser son PLU d’Urbanisme pour le transformer en PLU bioclimatique. Ce faisant, la maire de Paris, Anne Hidalgo, ambitionne d’accélérer l’adaptation de la capitale au réchauffement climatique pour devenir neutre en carbone en 2050.

Le bioclimatisme, définition et principes

Le bioclimatisme est un mode de conception qui s’adapte au site d’implantation (orientation, climat, relief, etc.) et à l’environnement. En l’état, il s’agit de sortir de terre une habitation qui : 

  • profite des apports naturels de sorte à limiter la consommation d’énergie et à viser un confort thermique naturel ;
  • utilise des matériaux biosourcés isolants ;
  • privilégie l’utilisation des énergies renouvelables en limitant l’installation d’équipements thermiques (chaudières, climatiseurs, etc.) ;
  • préserve la santé des occupants (aucun ou très peu de polluants sont utilisés).

Ainsi construit, le logement fait face aux aléas du climat (protège les habitants du froid hivernal et de la chaleur estivale) tout en profitant de ses avantages (luminosité, fraîcheur, etc.). 

Au-delà d’obtenir des conditions optimales de qualité de vie et de confort, la conception bioclimatique s’effectue dans le respect de l’environnement, de la biodiversité et de la biosphère.

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Les effets du réchauffement climatique à Paris

La révision du PLU bioclimatique s’effectue certes dans l’intention de respecter l’objectif de neutralité carbone, mais surtout pour protéger la santé des habitants. Selon des chercheurs anglais, Paris est la ville la plus mortelle d’Europe en cas de canicule. Deux raisons : 

  • les vulnérabilités de la population ;
  • l’urbanisation inadaptée à la chaleur (le manque de végétaux étant la principale cause).

Le problème ? D’ici quelques dizaines d’années, les températures ressenties dans la capitale pourraient atteindre 50 degrés, rendant la ville invivable. Le PLU bioclimatique constitue alors une réponse urgente et nécessaire à l’intensification des canicules.

immeubles parisiens

Quelles sont les mesures du nouveau PLU bioclimatique de Paris ?

Poursuivre la construction de logements sociaux

Loger les Parisiens à des prix abordables constitue la mesure phare du PLU bioclimatique. La construction de 40 % de logements publics en 2035 (30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables) sont à l’ordre du jour. La ville de Paris ambitionne donc : 

  • d’accélérer le rééquilibrage ouest-est en matière de logements sociaux ;
  • de réserver 600 nouveaux emplacements aux logements sociaux (notamment en transformant les bureaux vacants en habitations) ;
  • de créer une « zone d’accélération de la solidarité » ayant pour objectif de construire des logements sociaux dans les secteurs en déficit (les quartiers en hyper déficit devront justifier de 50 % de logements sociaux et 35 % pour ceux en déficit) ;
  • de développer le bail réel solidaire (BRS). Ce document permet de dissocier le foncier du bâti pour permettre aux ménages d’accéder à des logements dans des secteurs où le mètre carré est coûteux ;
  • d’inscrire le logement au cœur des constructions - tout particulièrement dans les projets de plus de 5 000 mètres carrés, devant consacrer 10 % de leur surface à la création de logements ;
  • de réhabiliter les infrastructures au lieu de les détruire.

Augmenter le nombre d’espaces verts

Selon l’Organisation mondiale de la santé, chaque habitant en ville devrait avoir une douzaine de mètres carrés d’espaces verts à sa disposition. Or, les Parisiens n’en disposent que de 5,8 (hors bois).

En réponse à ce manque de végétation, la capitale s’engage à offrir 10 mètres d’espaces verts par habitant en occupant 300 hectares d’espaces verts supplémentaires via la : 

  • création d’un grand parc métropolitain de 25 hectares dans le nord de Paris ;
  • conception de dix parcs dans les opérations d’aménagement en lien avec les territoires métropolitains ;
  • préservation des espaces verts existants, des talus végétalisés et des arbres remarquables ;
  • protection de la pleine terre sur toutes les parcelles de plus de 150 mètres carrés ;
  • création d’une zone de « déficit en végétal » où les objectifs de la pleine terre et la compensation en cas d’abattage d’arbres inévitables seront augmentés de 5 % sur ladite parcelle ;
  • plantation massive d’arbres sur les talus du périphérique.

👉 Il s’agit d’un objectif particulièrement ambitieux, étant donné que seuls 30 hectares ont été créés entre 2014 et 2020.

Au-delà d'amener la nature en ville, cette végétalisation supplémentaire est un moyen de lutter contre les canicules particulièrement intenses dans les zones bétonnées. À titre d’illustration, le quartier central des affaires (QCA) est l’un des plus importants îlots de chaleur de la capitale.

Créer une ville du quart d’heure

Afin d’améliorer le bien-être de la population et limiter les déplacements polluants, le PLU bioclimatique ambitionne de créer une ville où tous les services essentiels à la vie quotidienne se situent à 15 minutes à pied des logements. Pour réussir ce pari de proximité, le plan aspire à faire coexister les commerces, les emplois, les logements, les parcs et les lieux de loisirs dans un périmètre réduit.

Cette mesure passe notamment par : 

  • l’interdiction de transformer des locaux commerciaux et des bureaux situés dans les secteurs tendus, en meublés touristiques - spécifiquement pour les ateliers de fond de cour en vue de protéger l’artisanat ;
  • l’installation de 90 nouveaux centres de santé et l’autorisation des médecins de s’installer dans les locaux commerciaux ;
  • la création d’une ceinture verte et sportive autour du périphérique dans les quartiers populaires ;
  • l’interdiction des dark stores et des dark kitchens pour lutter contre l’économie de la prédation.

Valoriser le patrimoine parisien

Le PLU bioclimatique s’est construit en prenant en compte l’identité urbaine et esthétique de Paris. L’idée n’est pas de faire des changements radicaux, mais de métamorphoser la capitale en conservant son patrimoine. Plusieurs mesures sont alors envisagées : 

  • végétaliser les zones piétonnes ;
  • créer une zone non constructible autour du périphérique ;
  • augmenter le nombre de locaux vélos ;
  • protéger et piétonniser la butte Montmartre ;
  • limiter la hauteur des infrastructures à 37 mètres ;
  • exploiter les toits en installant des panneaux solaires, des récupérateurs d’eau de pluie ou en les végétalisant.
parc

Quand le PLU bioclimatique sera-t-il mis en œuvre ?

La validation du PLU bioclimatique

Le PLU bioclimatique a été présenté au Conseil de Paris après trois années de discussions et de négociations. Ce lundi 5 juin 2023, les élus de la municipalité ont donc attentivement examiné les 3 000 pages du PLU bioclimatique avant d’accepter cette révision.

Seuls les élus des groupes Changer Paris, des Indépendants et progressistes et du MoDem, Démocrates et Écologistes de Paris sont opposés à ce projet.

Suite à cette décision, l’Autorité environnementale, l’État, les personnes publiques associées et les communes limitrophes auront trois mois pour communiquer leur avis.

Enfin, le projet de PLU fera l’objet d’une longue phase d’enquête publique menée par une commission d’enquête ou d’un commissaire enquêteur indépendant. En outre, les innovations juridiques devront passer un contrôle de légalité pour permettre le vote définitif du document fin 2024 ou début 2025.

L’application de la norme RE 2020

Dans un même temps, le choix des matériaux de construction fait partie intégrante du projet d’urbanisme. Bien que l’interdiction du béton ne puisse être actée dans le PLU bioclimatique - cette interdiction relève du Code de la construction et non de l’urbanisme -, la norme RE 2020 peut au contraire aller en ce sens. 

Applicable dès 2025, cette norme pourra exiger le remplacement du béton au profit de matériaux moins émissifs en carbone - à l’image des matériaux biosourcés et géosourcés. Cependant, cette mesure ne sera pas applicable aux fondations et aux circulations verticales.

En outre, le premier adjoint et principal architecte du PLU, Emmanuel Grégoire espère interdire l’usage d’autres matériaux, à l’image des façades en métal et :

La paroi de verre qui oblige à climatiser l’été et à chauffer l’hiver est à proscrire.

Luttez contre le changement climatique

Chacun d’entre nous doit s’impliquer dans la lutte contre le réchauffement climatique en vue de limiter l’intensité ses effets. Commencez par réaliser le bilan carbone de votre activité, puis limitez vos émissions en mettant en place des mesures de réduction ambitieuses.

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