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L’agriculture intensive allie certes rendement et performance, mais ce rythme de production a un coût non négligeable sur l’environnement et la société. En cause ? Des pratiques agricoles extrêmement polluantes. 💥
Deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre (GES) en France, le secteur agricole contribue au réchauffement climatique. Pire : à l’échelle mondiale, l’agriculture est à l’origine d’un quart des émissions de GES. 🌍
Qu’est-ce que l’agriculture intensive ? Quels sont les cinq pires pratiques de cette forme agricole ? Existe-t-il des alternatives moins nocives ? On vous dit tout. 👇
L’agriculture intensive est une forme d’agriculture moderne apparue après la Seconde guerre mondiale à l’initiative des pays industrialisés. Afin de répondre à la croissance des besoins alimentaires mondiaux, ces derniers ont adopté de nouvelles politiques agricoles. 📈
🎯 L’objectif est double : écouler les produits tout en assurant des prix avantageux.
Pour y parvenir, il est nécessaire d’amplifier la production par rapport aux facteurs de production (la main-d’œuvre, le sol ou d’autres moyens de production). En définitive, il s’agit d’augmenter les rendements par unité de travailleur et par hectare.
En vue de produire rapidement de plus grandes quantités, le secteur agricole doit alors trouver des moyens d’améliorer la performance des sols, des végétaux et des animaux. Plusieurs solutions s’offrent à lui :
À première vue, l’agriculture intensive semble idéale pour répondre aux besoins grandissants de la population. Pourtant, il y a un hic. 🧐
L’ensemble de ces solutions est certes efficace, mais leurs impacts environnementaux, sociaux et sanitaires sont importants et amplifient les inégalités économiques et sociales.
En effet, ces nouveaux procédés servent les grandes exploitations et les régions les plus favorisées, alors que celles moins bien installées finissent par fermer leurs portes.
L’agriculture intensive est également une catastrophe environnementale. 😖
En France, en 2019, le secteur de l’agriculture était à l’origine de 19 % des émissions nationales de GES. Dans le détail, 45 % des surfaces de l’Hexagone ont un usage agricole, 31 % des sols français sont des terres cultivées et le territoire compte 440 000 exploitations.
Pire : face aux rendements actuels, un million d’espèces animales et végétales seraient aujourd’hui menacées d’extinction. [Rapport de mai 2019 de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques] ❌
L’agriculture intensive repose sur des pratiques agricoles qui mettent en danger l’environnement et déséquilibrent la société. Voici les cinq principales.
Afin de respecter les objectifs de production liés à l'augmentation démographique et aux besoins alimentaires grandissants de la population, l’agriculture intensive nécessite plus de terres cultivables. 👀
Dès lors, elle n’hésite pas à couper des arbres et à s’approprier des terres fertiles au détriment des écosystèmes naturels existants. À ce titre, en 2015, 80 % de la déforestation était due à l’agriculture.
Sans compter les émissions de CO2 relâchées lors de l’abattage des arbres. Étant des puits naturels de carbone, ces derniers stockent une partie des émissions de CO2 tout au long de leur vie. Leur abattage réduit la capacité de la Terre à réguler le CO2 émit dans l’atmosphère, exacerbant ainsi le réchauffement climatique. 💥
Un chiffre exorbitant notamment causé par l’obligation de nourrir le bétail, la production de certaines cultures - majoritairement de soja - et le changement constant d’affectation des terres. Épuisées par les monocultures, les terres cultivables se font rares, ce qui mène indubitablement à l’érosion des sols et par extension à la dégradation - voire la destruction - des habitats naturels des animaux.
👋 En 2008, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) indique qu’au cours du siècle dernier, la monoculture est à l’origine de la perte des trois quarts de la diversité génétique variétale des plantes cultivées.
Inventés au 19e siècle, les engrais chimiques et les pesticides (herbicides, insecticides, fongicides) viennent au départ compenser le manque d’engrais organiques utiles à la fertilisation des sols. Ils sont aujourd'hui utilisés à outrance pour augmenter les récoltes, tenir le rythme de production, éliminer les insectes indésirables et protéger les plantes contre les maladies. 🌱
Bien évidemment, cette utilisation n’est pas sans risque puisqu’elle est considérée comme l’une des principales causes de dégradation de l’écosystème. L’exposition à long terme à ces produits de synthèse peut donner lieu à :
👉 Bon à savoir : environ un tiers des sols est modérément ou fortement dégradé par l’usage d’engrais, la pollution, l’érosion, l’acidification ou encore le compactage. [FAO, 2015]
Sans surprise, l’agriculture intensive implique l’élevage intensif - ou industriel - du bétail, qui s’effectue dans des conditions dégradées caractérisées par :
L’ensemble de ces pratiques est considérée comme cruelle envers les animaux et a des impacts négatifs sur l’environnement. En 2017, l’élevage représentait 14,5 % des émissions de GES qui proviennent majoritairement :
👉 Les répercussions de ce mode d’élevage ne s’arrêtent pas là, puisque cette forme d’agriculture peut croiser et sélectionner de nouvelles variétés végétales et animales. L’objectif ? Les rendre plus performantes, résistantes pour qu’elles s’adaptent à divers milieux physiques et biologiques.
Développées depuis 1950, les machines agricoles lourdes (auto-chargeuse, épandeur d’engrais ou herse rotative) pullulent grâce à leurs avantages non négligeables. En effet, elles diminuent la pénibilité du travail des agriculteurs et permettent de cultiver des exploitations de grande envergure. 👋
Néanmoins, ces avantages indéniables n’occultent pas le fait que ces machines lourdes fonctionnent aux énergies fossiles (pétrole, charbon ou gaz) et sont énergivores - consomment environ 11 Mt de CO2eq. ⚡️
L’agriculture intensive est gourmande en eau. En cause ? L’élevage et certaines exploitations - comme le soja. Par ailleurs, la production d’œufs et de viande nécessite une plus grande quantité d’eau que celle des céréales par exemple.
👋 Pour vous faire une petite idée, 90 % de l’eau douce mondiale est à destination de l’agriculture. [Information tirée de l’ouvrage « L’eau que nous sommes. Un élément vital en péril » de Juliette Duquesne et Pierre Rabhi publié en 2019]
Au-delà de gaspiller de l’eau, l’agriculture intensive pollue les eaux en rejetant du nitrate, du phosphore et d’autres polluants provenant des pesticides utilisés dans les cultures. 😖
Au vu des dégâts causés par l’agriculture intensive, il devient urgent de revoir nos modes de production. Fort heureusement, trois formes d’agricultures écoresponsables se distinguent.
L’agriculture durable renoue avec les pratiques ancestrales plus respectueuses de l’environnement et de l’humain. Cette forme d’agriculture repose sur les trois grands piliers du développement durable :
Dès lors, il s’agit de satisfaire aussi bien les consommations sur le long terme - que ce soit au niveau de l’élevage comme de la culture des sols - tout en diminuant l’impact sur l’environnement et en développant notre économie.
Attention, cette forme d’agriculture ne permet pas de répondre à la demande alimentaire mondiale ni de répondre aux problèmes liés à la sécurité alimentaire des populations.
On relève plusieurs pratiques :
👉 Bon à savoir : cette forme agricole ne fait pas l’objet d’une certification et les pratiques utilisées ne sont pas légalement encadrées.
L’agriculture raisonnée est présentée comme étant totalement opposée à l’agriculture intensive. Tout comme l’agriculture durable, cette forme d’agriculture est respectueuse de l’environnement tout en étant rentable. Pour ce faire, elle se base également sur les principes du développement durable (économique, social et écologique).
Plusieurs principes :
👉 À noter : en France, cette forme d’agriculture est légalement encadrée depuis 2002 par la loi dite RNE - « Nouvelles Régulations Économiques » - ainsi que la Certification haute valeur environnementale (HVE).
De par son cahier des charges strict, l’agriculture biologique est l’alternative la plus populaire. En outre, le respect de ces exigences permet à l’agriculteur d’obtenir le label français AB et le label européen Eurofeuille. ✅
Contrairement à l’agriculture raisonnée, cette forme d’agriculture ne limite pas, mais interdit l’utilisation des OGM et des produits chimiques, et encadre la quantité d’intrants utilisée.
👀 La part des exploitations en agriculture biologique a triplé entre 2010 et 2020, passant de 4 % à 12 % pour une surface moyenne de 61 hectares.
En vue de répondre aux enjeux environnementaux actuels - et quitter le modèle de l’agriculture intensive - dans lequel nous sommes, chacun d’entre nous doit modifier ses habitudes de production et de consommation.
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