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Green IT : concept, évolution et solutions techniques
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Green IT : concept, évolution et solutions techniques

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Les solutions proposées par le Green IT peuvent nous permettre de réduire l'impact environnemental du numérique. Mais comment ?
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2024-12-31T00:00:00.000Z
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On ne sera pas surpris d’apprendre que le Green IT est un enjeu majeur pour la transition écologique de notre société moderne, dopée aux équipements et infrastructures numériques en tout genre. L’évolution même de la notion de Green IT illustre d’ailleurs très bien la place croissante que le numérique a pris dans notre quotidien au fil des dernières décennies.

Mais qu’est-ce que le Green IT exactement ? Quelles solutions techniques propose-t-il ? Pour quels bénéfices ?

Explications ci-dessous.

Qu’est-ce que le Green IT ?

Green IT, définition

Le Green IT constitue l’une des dimensions clés du numérique responsable

Pour ceux et celles qui n’en auraient jamais entendu parler, le numérique responsable désigne en fait une démarche d’amélioration continue, centrée sur la minimisation de l’empreinte environnementale et sociale du numérique. 

Ainsi que le rappelle le lexique créé par Le Club du Green IT, parmi les principales composantes du numérique responsable on distingue donc :

  • le Green IT ;
  • l’IT for Green ;
  • l’éco-conception des services numériques ;
  • la conception responsable de services numériques.
(...) le Club Green IT propose un document synthétique pour faciliter le partage d’un vocabulaire commun. L’enjeu est de disposer des bons concepts pour penser efficacement un sujet qui devient critique pour la société et l’avenir de nos enfants. (Le Club du Green IT, Lexique)
Composante du numérique responsable Définition
Green IT Ensemble des pratiques visant à réduire l’empreinte environnementale des infrastructures et matériels informatiques (data centers, serveurs, terminaux).
IT for Green Utilisation des technologies numériques pour améliorer l’impact environnemental d’autres secteurs (optimisation des transports, suivi des émissions, smart grids, etc.).
Écoconception de service numérique Développement de services numériques en visant une consommation minimale de ressources tout au long de leur cycle de vie (code optimisé, poids réduit des pages web, etc.).
Conception responsable de service numérique Prise en compte des impacts sociaux, sociétaux et éthiques dans la création de services numériques (accessibilité, inclusion, respect de la vie privée).

NB : il faut noter qu'en dépit de cette segmentation, certains incluent parfois l'éco-conception de service numérique au domaine du Green IT, compte tenu du fait qu'il s'agit là d'optimiser "l'infrastructure" du service numérique - là où le Green IT consiste à optimiser les infrastructures au sens strict et autres matériels informatiques.

Green IT 1.0, Green IT 1.5 et Green IT 2.0 

Le Green IT est une notion encore relativement récente, puisque son apparition date des années 2000. Pour autant, il a rapidement vu son scope s’élargir du fait du développement lui-même extrêmement rapide du domaine du numérique. 

Cette évolution se traduit bien dans les notions de Green IT 1.0, 1.5 et 2.0. On constate, en effet, l’élargissement progressif du concept de Green IT à des niveaux de plus en plus globaux. En l’espace de quelques années, nous sommes passés d’un Green IT cantonné à réduire l’impact environnemental des infrastructures informatiques, à l’émergence du IT for Green (un IT spécifiquement développé pour permettre à d’autres secteurs de réduire leur impact environnemental).
Version Focus principal Objectif
Green IT 1.0 Optimisation des infrastructures informatiques Réduire l’empreinte environnementale des data centers, serveurs et matériels.
Green IT 1.5 Utilisation des outils numériques Réduire l’empreinte globale des organisations (télétravail, optimisation des espaces).
Green IT 2.0 Vision systémique et métier Réduire les impacts environnementaux des activités métier (transport, agriculture, etc.).

Pourquoi le Green IT est-il indispensable ?

D’après l’ADEME, pas moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) sont liées au numérique. Et toujours selon cet organisme, en 2025, nous devrions dénombrer pas moins de 48 milliards d’objets numériques à travers le monde, soit 5 000 % d’augmentation en 15 ans.

Comme nous l’expliquions dans notre article relatif à la sobriété numérique, l’idée n’est pas de convaincre qui que ce soit de tourner le dos au numérique. Il s’agit d’attirer l’attention de tous et toutes quant au fait que cette dimension de notre quotidien n’a rien d’insignifiante, que ce soit en termes d’empreinte carbone, ou de consommation d’énergie et de ressources. 

D’où l’importance du numérique responsable, qui vise à nous permettre d’adopter une approche plus raisonnée et raisonnable.

Dans ce contexte, le Green IT incarne un levier. Une façon parmi d’autres de travailler à réduire notre impact environnemental d’une part. Et de trouver de nouvelles manières d’élaborer nos équipements et nos services numériques d’autre part, afin de contribuer à bâtir une économie plus durable (au sens éco-responsable du terme).

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Quels sont les bénéfices du Green IT ?

Du point de vue environnemental, le Green IT présente essentiellement deux bénéfices : 

  • l’optimisation de l’efficacité énergétique d’une part ; 
  • la minimisation de la consommation en matières premières.

Nous l’avons répété à plusieurs reprises tout au long de cet article : l’un des enjeux majeurs du domaine du numérique tient à son niveau de consommation d’énergie. Une énergie qui ne jaillit pas du néant et est donc synonyme d’une empreinte carbone considérable. Ceci sans parler des dommages collatéraux engendrés par la consommation de ressources dont nous risquons de manquer dans les années à venir - comme l’eau aujourd’hui utilisée pour refroidir les data centers.

Autre sujet d’importance : les matières premières nécessaires à l’élaboration des infrastructures qui sous-tendent l’existence du numérique. 

Loin de l’image de secteur immatériel qui lui est trop souvent  associée, le numérique alimente sa croissance exponentielle grâce à une quantité également croissante de métaux : cuivre, tantale, gallium, germanium, or, platine, etc. Souvent reléguée au second rang par les préoccupations de consommation énergétique en phase d’usage, la consommation de matières premières se situe pourtant au cœur de l’impact environnemental du numérique. Qu’il s’agisse de l’extraction elle-même ou des procédés de transformation nécessaires à l’obtention de métaux exploitables, le processus de production est parcouru de bout en bout par des questions de gestion des ressources minérales, énergétiques et hydriques qui seront amenées à se renforcer dans un avenir proche. (Green IT, 16 juin 2020)

En outre, il est important de souligner que le recyclage des métaux rares impliqués dans la conception de nombreux équipements se heurte à de nombreux défis auxquels nous sommes loin d’avoir apporté les réponses suffisantes.

Les industriels du recyclage sont confrontés à deux principales contraintes techniques : l’identification des différents métaux utilisés dans chaque composant des équipements numériques, qui nécessite d’analyser finement chaque alliage ; la séparation technique des métaux présents dans ces alliages en vue de leur réutilisation. (France Stratégie, 5 juin 2020)

Ce à quoi viennent s’ajouter d’autres difficultés : le fait que beaucoup de déchets numériques ne sont simplement pas triés convenablement (et ne terminent donc jamais entre les mains des filières de recyclage), la croissance de la demande en équipements numériques, etc.

En éco-concevant nos équipements et nos infrastructures, nous contribuons ainsi à minimiser la pression exercée par ces questions relatives aux matières premières.

Les solutions techniques du Green IT

1) L’optimisation du fonctionnement des data centers

On a déjà entendu et lu maintes fois que l’impact environnemental des data centers est colossal. Problème : notre usage du numérique repose en grande partie sur l’existence et le fonctionnement de ces fameux data centers. Un usage qui croît d’année en année. D’où l’importance de chercher à optimiser l’usage de nos data centers.

Le refroidissement

Une première piste ? Les méthodes de refroidissement. Chauffés à blanc par les demandes incessantes des utilisateurs du réseau Internet, les data centers sont des machines qui doivent être refroidies en permanence en vue de prévenir toute panne. Or, les techniques de refroidissement employées sont réputées très énergivores.

Cette question est un enjeu majeur, sachant que ces installations sont à l'origine d'environ 20 % de l'impact environnemental numérique à l'échelle mondiale. (Euronews, 17 novembre 2021)

Des voies d’amélioration existent pourtant bel et bien : le free cooling, par exemple, qui consiste à faire circuler de l’air extérieur dans les allées des data centers. Une technique qui présente toutefois quelques limites, puisqu’il faut que la météo permette cette exposition.

Autre idée : l’immersion cooling.

L’immersion cooling consiste à plonger entièrement les composants électroniques des serveurs dans un liquide diélectrique (une huile minérale afin d’éviter les courts-circuits et l’oxydation) pour les refroidir. Le refroidissement des serveurs est assuré par la circulation de l’huile par convection (naturelle, ou forcée par pompe), ce qui limite l’utilisation de systèmes de climatisation énergivores. Un système d’autant plus efficace que l’huile est un excellent conducteur de chaleur (bien plus que l’air). (APL Data Center, 23 avril 2024)

Une seconde piste qui se heurte cependant, là encore, à certaines limites propres aux data centers, puisque “cette technologie comporte des contraintes, notamment en termes d’exploitation et de maintenance, qui la rendent plus adaptée à certains cas d’usage spécifiques”. À cet égard, le free cooling semble constituer pour l’heure une solution plus facilement concrétisable.

Les serveurs

Pour rappel, un data center est un ensemble de serveurs (de quelques dizaines à plusieurs dizaines de milliers de serveurs). Serveurs ayant évidemment besoin d’être alimentés en énergie pour fonctionner. 

En ce sens, l’une des premières choses qui peuvent être faites pour améliorer la situation est d’alimenter les data centers avec de l’énergie renouvelable - qui ne sera donc pas synonyme d’émissions de gaz à effet de serre (GES).

Certaines entreprises vont jusqu’à construire leurs propres installations de production d’énergies renouvelables à proximité de leurs data centers. (Capitole Énergie, 19 avril 2024)

Ensuite, bien sûr, la gestion énergétique peut elle-même faire l’objet d’une optimisation. 

Mettre en veille les serveurs inutilisés et mettre en place un monitoring de la consommation énergétique sont d’autres stratégies efficaces. (Capitole Énergie, 19 avril 2024)

2) Le cloud computing et la virtualisation

Cloud computing et virtualisation, quèsaco ?

La virtualisation est le concept qui sous-tend le cloud computing. Elle consiste à diviser un serveur physique en plusieurs machines virtuelles indépendantes. Très concrètement, cela signifie que chacune de ces machines virtuelles indépendantes est capable d'exécuter des systèmes d'exploitation et des applications distinctes, quand bien même elles fonctionnent à partir du même serveur physique. 

Le logiciel de virtualisation crée une couche d'abstraction sur le matériel informatique qui permet aux composants matériels d'un ordinateur (processeurs, mémoire, archivage et plus encore) d'être divisés en plusieurs ordinateurs virtuels, souvent appelés machines virtuelles (VM). Chaque machine virtuelle exécute son propre système d'exploitation et fonctionne comme un ordinateur indépendant, même si elle s'exécute sur la partie matérielle sous-jacente d'un ordinateur. (IBM)

L’objectif de la virtualisation est d’optimiser l’utilisation de la capacité des serveurs.

Un objectif auquel contribue également le cloud computing, qui permet aux entreprises de stocker, gérer et traiter les données nécessaires dans le cadre de leur activité à partir de serveurs distants plutôt que d’infrastructures locales.

Ces serveurs sont d’ailleurs souvent localisés au sein de data centers. 

Comme nous venons de le voir, le recours aux data centers ne va pas sans poser un certain nombre de questions et de problématiques. Mais cela ne signifie pas qu’il ne présente que des désavantages.

De fait, le cloud computing permet là encore de mutualiser les serveurs fabriqués, en octroyant à plusieurs utilisateurs la possibilité de se servir du même dispositif physique. Par ce biais, on optimise donc l’usage de la capacité de ces serveurs, et la quantité de ressources matérielles nécessaires à leur fabrication. 

Par ailleurs, si la question de la consommation énergétique des data centers reste sur la table, il faut noter que le bilan serait encore pire qu’il ne l’est actuellement si nous devions alimenter des serveurs encore plus nombreux qu’ils ne le sont déjà, car nous sous-exploiterions l’espace disponible sur ces derniers.

NB : attention tout de même à vous assurer que vous disposez de garanties robustes en matière de protection des données, avant de migrer vers le cloud computing.

3) L’éco-conception des logiciels et des sites web

Pour ceux considérant que l’éco-conception des produits numériques entre dans le champ du Green IT, celui-ci consiste à créer des services numériques aussi respectueux de l’environnement que possible, et ce, tout au long de leur cycle de vie. 

En matière de Green IT, l’éco-conception se traduit essentiellement de trois manières : via le green coding, l’optimisation des performances et le design produit.

Le green coding

Le green coding consiste à optimiser le code informatique d’un logiciel afin de minimiser la consommation de ressources induites par son utilisation. 

Le Green Coding intervient à chaque niveau du processus de développement logiciel : il est possible d’optimiser tant l’architecture du logiciel que l’approche de développement sous-jacente, ainsi que certains autres facteurs. À éviter dans le codage vert : le code confus et peu optimisé. En effet, un code peu optimisé tend à exécuter souvent des instructions qui ne sont pas strictement nécessaires à la logique du programme, avec des accès inutiles aux ressources et un gaspillage d’énergie. (Ionos, 13 octobre 2023)

En réduisant le poids des logiciels et des sites web, le green coding permet de diminuer la consommation énergétique des terminaux et des serveurs.

Le green coding peut être mis en pratique via :

  • l’évitement des codes redondants et superflus ;
  • le choix d’un langage de programmation à faible consommation d’énergie ;
  • la réduction de la consommation de données et la distance à parcourir sur le réseau.

L’optimisation des performances

L’optimisation des performances consiste en un ensemble de techniques qui, mises bout à bout, permettent d’optimiser le fonctionnement des sites web et les rendent moins “lourds” d’un point de vue technique.

Ces pratiques incluent notamment :

  • la compression des fichiers (réduction du poids des images, des vidéos et des fichiers multimédias en général pour accélérer le temps de chargement) ;
  • la minimisation (ou minification) des scripts (optimisation des fichiers CSS et JavaScript en supprimant les lignes inutiles) ;
  • l’utilisation de technologies sobres (utilisation de frameworks et outils moins gourmands en ressources) ;
  • la gestion de la mise en cache, dite caching (réduction de la charge sur les serveurs).
La minification, également connue sous le nom de minimisation, est le processus de suppression de tous les caractères inutiles du code source JavaScript sans altérer sa fonctionnalité. Cela inclut la suppression des espaces, commentaires et points-virgules, ainsi que l'utilisation de noms et fonctions de variables plus courts. (Cloudflare)

NB : la compression, la minification comme le caching sont d’abord des techniques d’allègement de sites web. Pour autant, qui dit allègement dit généralement moins d’énergie nécessaire au fonctionnement de ces sites web.

Le design produit

Enfin, la sobriété d’un design produit peut également contribuer à réduire son impact environnemental. En termes simples, il s’agit tout bonnement d’éviter la surcharge. 

Ceci peut se traduire par :

  • la limitation des animations et autres effets visuels complexes (a fortiori s’ils sont inutiles) ;
  • la conception de parcours utilisateurs clairs et intuitifs permettant de minimiser la quantité d’interactions ;
  • le choix de designs plutôt épurés, dont la vitesse de chargement est moindre.
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Qui sommes-nous ?

Chez Greenly, nous accompagnons les entreprises de toute taille et de tout secteur dans le cadre de l'élaboration de leur plan de transition. Notre objectif ? Permettre à toute organisation de contribuer efficacement à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et, par voie de conséquence, à la lutte contre le changement climatique.

Vous êtes un acteur du domaine de l'IT et du numérique ? Notre plateforme vous permet :

  • d'évaluer votre impact environnemental via de nombreux outils, au niveau de votre activité au sens large (en réalisant votre Bilan Carbone®), mais aussi à l'échelle de votre produit (en réalisant son Analyse de Cycle de Vie (ACV)) ;
  • de définir avec nos experts climat une trajectoire de décarbonation qui soit à la fois tenable et pérenne ;
  • d'élaborer le reporting nécessaire au respect de vos obligations légales (à l'image de la CSRD) ou à l'obtention de certains labels (B Corp) ;
  • et bien plus encore !

Vous souhaitez en apprendre davantage ? Contactez nos experts sans tarder.

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