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Introduit en 2019, le Green Deal Européen est un ensemble de mesures devant permettre à l'Union européenne (UE) d'entreprendre sa transition écologique. Elle ambitionne ainsi de devenir le premier continent neutre en carbone d’ici à 2050.
Concrètement, le "Pacte vert pour l'Europe" encadre l'ensemble des nouvelles législations portées par la Commission européenne depuis 2020.
👉 Quels sont les objectifs du Green Deal européen ? Comment est-il mis en œuvre ? Où en est sa progression ?
Greenly fait le point.
Le Green Deal Européen (aussi appelé Pacte vert pour l’Europe ou European Green Deal en anglais) est un engagement pris par les 27 États membres de l’UE. Son objet : la transition écologique du continent européen.
👉 Ursula von der Leyen considère ce pacte comme « la nouvelle stratégie de croissance » de l’UE. Elle en a d'ailleurs fait la priorité de son mandat (de 2019 à 2024). Dit autrement, il s'agit de faire de la transition écologique un relais de croissance pour le Vieux Continent.
NB : La neutralité climatique désigne le fait que les émissions de CO2 soient réduites au minimum. Les émissions résiduelles (celles qui ne peuvent être évitées) doivent ensuite être compensées.
L’Union Européenne compte ainsi transformer nos sociétés en profondeur, et bâtir un nouveau modèle économique. À plus long terme, il s'agit également de renforcer son autonomie stratégique et son niveau de compétitivité.
En outre, le Pacte vert pour l'Europe devait constituer une "ligne de conduite" pour aider les États membres à s'extirper définitivement de la crise du Covid-19.
Dans ce contexte, un tiers des 1 800 milliards d’euros d’investissements du plan de relance NextGenerationEU contribuent à financer le Green Deal Européen (un montant complété par le budget septennal de l’UE).
Le Green Deal Européen doit permettre :
À cette époque, Thomas Friedman plaide en faveur du développement des énergies renouvelables. Il souhaite ainsi mettre un terme à la dépendance des États-Unis vis-à-vis du pétrole.
Bien qu'il tempère ses propos en insistant sur le temps que nécessitera une telle transition, Barack Obama emboîte rapidement le pas de Friedman. Il intègre cette idée à son programme en 2008. L'année suivante, l'Organisation des Nations Unies soutient l'idée de la création d'un Green New Deal à l'échelle mondiale.
Il faudra toutefois attendre 2019 pour voir un Green New Deal présenté en bonne et due forme devant le Congrès américain. À ce moment-là, la proposition soutient trois idées majeures :
Le projet fixe aux États-Unis l'objectif d'atteindre 100% d'énergies renouvelables en 10 ans. À la fin de cette même année 2019, l'Union européenne présente son propre Green Deal.
Le Green Deal Européen se présente sous la forme de 4 stratégies sectorielles. Toutes ont vocation à accélérer la transition vers la neutralité carbone.
Adoptée en mars 2020, la stratégie industrielle pour l'Europe a été actualisée en mai 2021 suite à la crise sanitaire. L'idée consiste bien sûr à tirer toutes les conclusions liées à la pandémie de Covid-19.
La stratégie industrielle pour l’Europe a deux vocations :
Cette stratégie repose sur des partenariats destinés à accélérer la transition vers une Europe plus verte. Ces alliances concernent un large panel d’activités : le transport ferroviaire, l’aviation, l’utilisation de matières premières biologiques renouvelables dans la production d’énergie, ou encore le transport routier à émissions nulles.
11 nouveaux partenariats ont été lancés le 14 juin 2021, pour la période 2021-2030. Au total, 22 milliards d’euros sont dédiés à ces projets.
Le 11 mars 2020, la Commission a publié un plan d’action en faveur de l’économie circulaire.
Il se divise en 4 grands objectifs :
En bref, l’UE espère améliorer nos modes de production et de consommation, pour préserver l’environnement et renforcer la compétitivité économique de l’Europe.
👉 Pour en savoir plus sur l'économie circulaire, n'hésitez pas à consulter notre article à ce sujet en cliquant ici.
Le 20 mai 2020, la Commission européenne a présenté sa stratégie pour répondre à l'urgence environnementale.
Baptisée "Ramener la nature dans nos vies", cette stratégie ambitionne à horizon 2030 :
👉 Cette stratégie est soutenue par le dispositif « De la ferme à la table », qui vise à rendre notre alimentation plus saine, durable et accessible au sein de l’Union Européenne.
Au-delà d'incarner un enjeu de santé publique, le système alimentaire a un impact non négligeable sur l’environnement. Un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre provient des systèmes alimentaires.
Afin d’atteindre la neutralité carbone, la Commission européenne souhaite transformer profondément le système énergétique européen.
La stratégie pour l’intégration des systèmes énergétiques (publiée le 8 juillet 2020) propose 38 mesures encadrant la transition vers une énergie verte.
Elle repose sur trois piliers :
La stratégie pour l’hydrogène met l’accent sur cette énergie indispensable à la décarbonation des secteurs difficiles, ainsi qu’à l’indépendance énergétique de l’Union Européenne.
👉 L’objectif est d’augmenter l’utilisation de l'hydrogène renouvelable (produit à partir des énergies éolienne et solaire), en passant de 6 GW d’électrolyseurs en 2024 et à 40 GW en 2030.
Pour accompagner ce dispositif d’envergure, d’autres stratégies ont été proposées depuis l’automne 2020.
On trouve entre autres :
Conformément à la politique de cohésion de l’Union européenne, États, régions, collectivités et municipalités doivent contribuer financièrement au Green Deal. Dans les faits, au moins 30 % des aides émanant du Fonds européen de développement régional doivent être consacrées aux investissements contribuant à ce projet.
Le Green Deal européen ambitionne d'opérer sa transition de manière aussi équitable que possible. En ce sens, sur la période 2021-2027, des investissements doivent venir soutenir les régions les plus impactées par la transition.
Encore quelques chiffres ?
30 % du budget pluriannuel de l’UE (sur la période 2021-2028) et de NextGenerationEU ont été affectés à des investissements verts.
De même, les États membres doivent consacrer au moins 37 % des financements reçus au titre de la facilité pour la reprise et la résilience à des investissements et des réformes climatiques.
Enfin, 37 % du Fonds de cohésion doivent être exclusivement alloués à l'objectif de neutralité climatique d’ici 2050.
NB : Le montant total de la facilité pour la reprise et la résilience s'élevait à 672,5 milliards d’euros,
Au total, 13 propositions ont été avancées.
Elles visent à :
Pour atteindre son objectif, ce plan ambitieux doit réviser chaque loi existante à propos de l’environnement et introduire de nouvelles directives.
Pas moins de 450 millions de citoyens sont concernés par les implications du paquet climat, de même que l’ensemble des secteurs économiques (transport, agriculture, énergie, finance, industrie, etc.).
Selon Jacques Percebois sur Vie Publique, "le paquet climat constitue une grande avancée dans la transition écologique, puisque c’est la « première fois qu’une transition énergétique se fait au nom de la défense de l’environnement ». Professeur à l’Université de Montpellier, il précise que cette dernière était auparavant motivée par l’apparition d’une nouvelle énergie plus compétitive, ou par une révolution technologique majeure.
En lien avec le Pacte vert, le paquet climat propose de nouvelles initiatives législatives :
Pour accompagner ces changements, l’UE va créer un fonds social à hauteur de 144,4 milliards d’euros pour la période 2025-2032. Ce soutien financier est destiné aux citoyens se trouvant dans l’obligation d’effectuer des rénovations dans le cadre du Green Deal Européen.
Le 15 décembre 2021, la Commission européenne a complété le paquet législatif en indiquant les nouvelles règles liées à l’efficacité énergétique des bâtiments.
NB : Ll’UE prévoit de taxer le kérosène sur les vols intra-européens, en vue d’élargir l’utilisation du carburant durable
NB : La réduction des émissions moyennes de 55 % à partir de 2030 et de 100 % à partir de 2035 (par rapport aux niveaux de 2021) doit servir l’objectif de mobilité durable. Cette mesure prévoit la fin des véhicules essence et diesel d’ici à 2035.
Le Green Deal Européen constitue l'un des plans les plus ambitieux jamais initiés par l’Union européenne. Véritable révolution industrielle verte, cette phase de transition est généralement jugée nécessaire et utile. Toutefois, les implications d'un tel bouleversement ne sont pas systématiquement positives - du moins, dans l'immédiat. Et c'est tout le problème.
Alors que les élections européennes de 2024 se profilent à l'horizon, certaines voix appellent à un ralentissement. Le président de la République française, Emmanuel Macron, y compris. En cause ? Les alarmes sur le plan de la compétitivité industrielle, ou encore des coûts supportés par les particuliers et les entreprises.
Nombre de diplomates et de dirigeants redoutent de provoquer des mouvements sociaux à l'image des Gilets Jaunes en France, ou des mouvements de révolte paysanne aux Pays-Bas.
À date, 32 nouveaux textes législatifs ont été adoptés dans le cadre du Green Deal Européen. Il en reste donc une quarantaine, dont un certain nombre porte sur le sujet sensible des agriculteurs.
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