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Comprendre la taxonomie européenne
La taxonomie européenne compte parmi les outils devant permettre à l'UE d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais en quoi consiste-t-elle ?
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L’effet de serre est un phénomène naturel qui retient la chaleur et permet de maintenir des conditions propices à la vie sur Terre. Sans l’effet de serre, la température moyenne du globe avoisinerait les - 18 °C !
Heureusement, la Terre régule naturellement ce processus en absorbant également une partie de l’excès de chaleur.
Toutefois, depuis plusieurs décennies, cet équilibre est mis à mal par les activités humaines, engendrant un dérèglement thermique aux conséquences pour le moins alarmantes : une élévation sans précédent de la température moyenne à la surface du globe terrestre.
L’effet de serre est avant tout un phénomène naturel. Il se produit principalement dans les couches basses de l’atmosphère (pour rappel, l’atmosphère se compose de sept couches), car c’est là que l’air est le plus dense, c’est-à-dire qu’il contient plus de gaz.
Les gaz y étant plus concentrés - et certains piégeant davantage la chaleur - l'effet de serre se trouve accentué. Ce point sera abordé plus en détail par la suite.
Pour en revenir aux bases, rappelons que l’essentiel de l’énergie perçue par la Terre provient du Soleil sous forme de rayonnement électromagnétique, dont une grande partie relève simplement de la lumière visible.
Une partie de ce rayonnement est soit absorbée par la terre, soit renvoyée dans l’espace, en fonction de l’effet albédo. L’effet albédo complète l’effet de serre, car il aide à comprendre comment la Terre échange ce rayonnement avec l’espace.
Le rayonnement émanant de la surface de la Terre est appelé "rayonnement infrarouge". La chaleur est partiellement absorbée par les nuages et les gaz à effet de serre (comme la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, etc.), présents naturellement ou de manière anthropique dans l’atmosphère, et empêchent donc en partie ce rayonnement de repartir vers l’espace.
En retenant cette énergie, ces gaz contribuent au réchauffement de la planète et créent ainsi l’effet de serre, lequel est indispensable à des conditions de vie favorables sur Terre.
Comme expliqué précédemment, l’effet de serre permet de “réchauffer” la Terre.
Pour mieux visualiser, on pourrait comparer l’effet de serre à un filtre transparent qui laisse passer la lumière du Soleil mais retient la chaleur, maintenant ainsi une température moyenne d’environ + 13 °C à la surface du globe.
Si les échanges entre l'espace et la Terre se poursuivent à l’heure actuelle, notre atmosphère subit toutefois certains déséquilibres. En effet, l’émission excessive de gaz à effet de serre - due aux activités humaines - perturbe cet équilibre et entraîne un réchauffement progressif de la surface terrestre, plus communément appelé réchauffement climatique. On parle alors de l’effet de serre d'origine anthropique, plutôt que naturel.
Découvrez le chapitre suivant pour en savoir plus !
En retenant une part croissante du rayonnement infrarouge, ces gaz d'origine humaine contribuent à l’élévation des températures terrestres, entraînant ainsi un réchauffement climatique.
On répertorie six principaux gaz à effet de serre, présentés ci-après, qui influencent le climat de différentes façons en fonction de leur potentiel de réchauffement.
Greenly vous explique.
Il existe plusieurs gaz à effet de serre, et cette liste peut être scindée en deux pour les gaz dits naturels et ceux d’origine anthropique, c’est-à-dire, créés par l’Homme.
Les principaux gaz à effet de serre naturels - c'est-à-dire ceux qui étaient présents dans l’atmosphère avant l’apparition de l’Homme sur Terre - sont les suivants :
Par souci de précision, ces gaz à effet de serre, à eux seuls, n’auraient pas causé le réchauffement climatique actuel, car leur concentration était naturellement régulée par les puits de carbone (principalement les forêts et océans) - qui en absorbaient une partie et maintenaient ainsi un équilibre.
À ces gaz naturels s’ajoutent des gaz artificiels, principalement utilisés comme réfrigérants (dans les climatiseurs et réfrigérateurs), solvants industriels ou agents d'extinction d’incendie. Ces gaz appartiennent à la famille des halocarbures, qui sont des composés constitués d'atomes de carbone liés à un ou plusieurs halogènes (fluor, chlore, brome ou iode).
On retrouve ainsi dans l’atmosphère, en faible quantité, les gaz artificiels suivants :
Aujourd’hui, les activités humaines perturbent l'équilibre thermique terrestre en émettant un excès de gaz à effet de serre, créant ainsi un déséquilibre. Ce phénomène est appelé effet de serre additionnel.
Ces gaz, nombreux dans l’atmosphère, piègent davantage de rayonnement infrarouge, renvoyant ainsi plus de chaleur vers la surface. De plus, la capacité des puits de carbone présents sur Terre à absorber l’excès de dioxyde de carbone diminue avec le temps, ce qui les rend moins efficaces et accélère le réchauffement planétaire.
Pour comprendre ce qui contribue le plus à l’effet de serre d’origine anthropique, il est important de rappeler que chaque gaz a une durée de vie différente dans l'atmosphère et un potentiel de réchauffement qui varie.
NB : Le potentiel de réchauffement global actuellement utilisé est calculé sur 100 ans. Ce potentiel de réchauffement global tient compte de la durée de temps pendant laquelle il restera actif dans l'atmosphère (source: Potentiel de réchauffement global (PRG), Eurostat).
Pour en savoir plus sur le potentiel de réchauffement des différents gaz, consultez notre article sur les gaz à effet de serre (GES).
Pour en revenir au sujet, d’un point de vue technique, les gaz à effet de serre produits par l’Homme, tels que les halocarbures, possèdent un pouvoir de réchauffement particulièrement élevé. Cependant, étant très peu présents dans notre atmosphère, leur contribution à l’effet de serre, et donc, in fine, au réchauffement climatique, reste limitée.
Aujourd’hui, le dioxyde de carbone (CO₂) - bien que son pouvoir de réchauffement soit relativement faible - a été celui qui a le plus contribué au réchauffement climatique depuis 1750. De façon plus récente, on observe une augmentation alarmante des niveaux de concentration de gaz méthane, dont le pouvoir de réchauffement est environ 80 % plus élevé que celui du CO₂ sur le court terme.
L’impact des gaz à effet de serre sur l’environnement est à présent bien documenté et fait l’objet d’un consensus scientifique. L’émission de gaz à effet de serre d’origine anthropique est responsable du réchauffement climatique.
Alors, pourquoi a-t-on autant émis de gaz à effet de serre au fil des années ?
Le ministère de l’Environnement du Québec apporte des éclaircissements à ce sujet :
Ainsi, selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publié en 2023, qui s’appuie sur les travaux de milliers de scientifiques, il est désormais établi que l’effet de serre additionnel induit le changement climatique.
Selon ce rapport, les principaux gaz à effet de serre ayant contribué au réchauffement climatique depuis l’ère préindustrielle sont : le CO₂ à hauteur de 53 %, le méthane à 34 %, et le protoxyde d’azote ainsi que les gaz fluorés à 13 %.
Le schéma de l’effet de serre ci-dessous illustre l'échange d'énergie intervenant entre une partie du globe terrestre et l'espace.
Comme vu précédemment, l’atmosphère (représentée par un trait semi-circulaire) est une couche gazeuse qui enveloppe la Terre et contient de nombreux gaz à effet de serre (symbolisés par de petits points rouges).
Ces gaz évoluent librement dans les couches basses de l’atmosphère et interceptent le rayonnement infrarouge émis par le sol, l’empêchant ainsi de s’échapper dans l’espace (flèche blanche). Toutefois, une partie de ce rayonnement parvient tout de même à s’échapper, car ces gaz n’absorbent pas toutes les longueurs d’onde du rayonnement infrarouge. Certaines traversent l’atmosphère comme à travers une "fenêtre" (flèche blanche en direction de l’espace).
En somme, le schéma de l’effet de serre montré ci-dessus illustre le fait qu’un excès de chaleur est retenu dans notre atmosphère, ce qui finit par entraîner son réchauffement.
L’effet de serre et la couche d’ozone sont souvent confondus, mais ce sont deux phénomènes distincts. L’ozone (O₃), présent en grande quantité dans la stratosphère (une des couches de l’atmosphère), est aussi un gaz à effet de serre naturel.
En réalité, la couche d’ozone joue un rôle opposé à celui de l’effet de serre, car elle bloque une partie des rayonnements ultraviolets en provenance du Soleil, protégeant ainsi la Terre. Contrairement à la plupart des gaz de l’atmosphère, qui laissent passer une grande partie du rayonnement solaire, l’ozone est opaque aux rayons ultraviolets (UV) du Soleil. Autrement dit, au lieu de laisser passer ces rayons, l’ozone les absorbe, un peu comme une éponge absorbe de l’eau.
D’un point de vue plus technique, en absorbant l’énergie d’un rayon UV, la molécule d’ozone se décompose en dioxygène (O₂) et en un atome d’oxygène (O). Cette réaction neutralise le rayon UV, l’empêchant ainsi d’atteindre la surface terrestre !
Là où les gaz à effet de serre laissent entrer la chaleur, l’ozone, lui, bloque certains rayons du Soleil, contribuant ainsi à la régulation thermique de la planète.
Effet de serre, Larousse, https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/effet_de_serre/91505
Jean-Marc Jancovici, LinkedIn, https://fr.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_en-2023-notre-bonne-vieille-terre-a-connu-activity-7282042097245851648-l6S6
Effet de serre, Meteo France, https://meteofrance.com/comprendre-climat/monde/leffet-de-serre
Le déclin sans précédent du puits de carbone terrestre, CEA, https://www.cea.fr/drf/Pages/Actualites/En-direct-des-labos/2024/declin-sans-precedent-puits-carbone-terrestre.aspx
Potentiel de réchauffement, Eurostat, https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Glossary:Global-warming_potential_(GWP)/fr
Bilan mondial du Méthane 2024 : un record d’émission, CEA, 2024, Bilan mondial du méthane 2024 : un record d'émission
Synthèse du Sixième rapport du GIEC, 2023, https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/