Tout savoir du GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol)
Le GHG Protocol (ou Greenhouse Gas Protocol) est le référentiel de management carbone le plus connu. Mais en consiste-t-il exactement ?
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Très médiatisée à cause du trou qui la perce depuis plusieurs décennies, la couche d’ozone fait l’objet d’une attention constante. Et ce, malgré la signature du Protocole de Montréal en 1987, qui a conduit à l’adoption d’une riposte relativement rapide face à la menace de disparition de la couche d’ozone. Il faut dire que ce fameux trou apparu au-dessus de l’Antarctique nous donne des sueurs froides : tantôt rétrécissant, tantôt s’agrandissant.
Quel est l’état actuel de la couche d’ozone ? Pourquoi cette dernière est-elle si importante ? Comment s’est-elle formée ? Joue-t-elle un quelconque rôle dans le changement climatique par ailleurs ? Pourquoi un trou est-il apparu au milieu de cette fameuse couche d’ozone ?
Explications.
La couche d'ozone est localisée dans la stratosphère, elle-même située entre 20 et 50 km d'altitude. La stratosphère surplombe la troposphère et précède la mésophère.
Pour rappel, l’atmosphère est composée de cinq couches :
La couche d’ozone se distingue naturellement par une forte concentration d’ozone (O3, parfois appelé trioxygène). Cette concentration est proportionnellement plus importante que n'importe où ailleurs dans l'atmosphère - d’où le nom de “couche d’ozone”. Pour se faire une idée, la concentration en ozone de cette fameuse couche est estimée à dix parties par million (ppm).
Petite parenthèse : l’acronyme « ppm » désigne une unité de mesure communément utilisée pour évaluer la pollution de l’air et de l’environnement. L’unité ppm indique combien de molécules d’un polluant donné on distingue, sur un million de molécules d’air par exemple.
Dans le détail, l’ozone est un gaz composé de trois atomes d'oxygène. Il est naturellement présent dans l’atmosphère terrestre. Toutefois, l’origine de l’ozone peut aussi se révéler anthropique (c’est-à-dire d’origine humaine), notamment au sein de la troposphère. Dans la basse atmosphère, il devient alors un polluant toxique pour l’Homme, susceptible d’affecter notre système respiratoire par exemple.
Pour consulter l'ensemble des recommandations à observer en cas de pic de pollution à l'ozone, rendez-vous directement sur le site du Ministère de la Santé en cliquant ici.
De fait, la couche d’ozone agit comme une couche protectrice, permettant de préserver la Terre des rayonnements ultraviolets émanant du Soleil. Ces rayonnements ultraviolets sont nocifs à la vie sur notre planète - particulièrement les UV-B. Rappelons que les UV-B sont capables d’altérer l'ADN. Ils sont donc mutagènes pour les plantes et les animaux dont nous faisons partie.
De façon plus large, sans couche d’ozone, les maladies à l’image du cancer de la peau se multiplieraient de façon alarmante. De même que les soucis d’ordre oculaire.
Mais le rôle de la couche d’ozone ne se cantonne pas à cette dimension de protection. Avant de protéger la vie sur Terre, la couche d’ozone contribue à la rendre possible. En effet, lorsqu’elle absorbe les rayons ultraviolets que nous évoquions plus tôt, la couche d’ozone devient aussi une source de chaleur. Ce qui explique que la stratosphère (là où elle se situe) soit la seule couche de l’atmosphère où la température augmente avec l'altitude.
En bref, la couche d’ozone joue un rôle déterminant dans la régulation de la température terrestre. D’après une étude parue en 2023, celle-ci serait 270 degrés plus basse faute de couche d’ozone.
La couche d’ozone s’est formée suite à l’apparition sur Terre des premiers organismes capables de réaliser de la photosynthèse.
Concrètement, une fois apparues, les cyanobactéries ont transformé le dioxyde de carbone (CO2) absorbé par les océans (lesquels sont des puits de carbone naturels) en oxygène moléculaire (O2) qu'elles ont rejeté dans l'atmosphère. Là où, dans les hauteurs, l'énergie du rayonnement solaire est telle qu’elle peut “casser” une molécule d'oxygène en deux atomes d'oxygène.
Or, ainsi que le souligne Futura Sciences, les atomes d’oxygène “rechignent à rester isolés”. Ils cherchent rapidement à se raccrocher aux molécules d'oxygène n’ayant pas été brisées, et forment ainsi une nouvelle molécule : celle du trioxygène (O3), autrement appelé "ozone".
Mais l'histoire ne s'arrête pas là : car comme nous l'avons vu plus haut, l'ozone absorbe le rayonnement ultraviolet, lequel dissocie à son tour la molécule de trioxygène en une molécule et un atome d'oxygène. Atome d'oxygène qui, une fois encore, ne saura rester seul et ira cette fois se raccrocher à une molécule de trioxygène pour former à nouveau ... De l'oxygène moléculaire, aussi appelé "dioxygène" en chimie et essentiel à la respiration des animaux sur Terre.
Réaction | Réactifs | Produits | Description |
---|---|---|---|
O₂ + rayons UV → O + O | O₂, rayons UV | O, O | Dissociation de l'oxygène moléculaire (O₂) par les rayons UV, libérant des atomes d'oxygène. |
O + O₂ → O₃ | O, O₂ | O₃ | Formation de l'ozone (O₃) à partir d'oxygène atomique (O) et moléculaire (O₂). |
O₃ + rayons UV → O₂ + O | O₃, rayons UV | O₂, O | Décomposition de l'ozone sous l'effet des UV, libérant O₂ et O. |
O + O₃ → 2O₂ | O, O₃ | 2O₂ | Réaction entre l'oxygène atomique et l'ozone, générant de l'oxygène moléculaire. |
La problématique posée par la couche d’ozone a émergé dans le courant des années 1970. À l’époque, on constate alors que la couche d’ozone s’est appauvrie, au point de former un trou au-dessus de l’Antarctique.
Le phénomène apparaît saisonnier : l’épaisseur de la couche d’ozone diminue à l’occasion du printemps austral (en septembre), puis se reconstitue quelques mois plus tard. Et ainsi de suite. Au cours du printemps, l'air froid génère en effet des nuages stratosphériques polaires (aussi désignés sous le nom de “vortex stratosphérique” ou “vortex polaire”) qui viennent appauvrir un ozone déjà mis à mal par la pollution.
NB : En temps normal, ce phénomène n’intervient pas à hauteur de l’Arctique, car son vortex polaire est malgré tout trop chaud pour provoquer l’apparition des nuages stratosphériques. Une exception récente est cependant intervenue en 2020, année où un trou de la taille du Groenland a été observé au-dessus de l’Arctique. Refermé depuis, ce dernier était vraisemblablement la conséquence des anomalies thermiques observées quelques semaines auparavant dans le Pacifique nord.
Malheureusement, outre les conséquences sanitaires, l’appauvrissement de la couche d’ozone favorise également le changement climatique.
À titre indicatif, on estime que 90 % de la quantité d’ozone présente sur Terre se trouve dans la stratosphère, et 10 % dans la troposphère.
Après étude, les spécialistes ont établi que cette situation avait été causée par les émissions de gaz industriels. Plus spécifiquement, il s’agit :
L’ensemble de ces substances a été regroupé sous l’appellation SACO, ou Substances Appauvrissant la Couche d'Ozone.
Signé en 1987, le Protocole de Montréal est l’accord international ayant statué sur la protection de la couche d’ozone via l’élimination graduelle des substances qui lui sont nocives.
La bonne mise en œuvre de ce protocole devrait permettre d'éviter 443 millions de cas de cancer de la peau à l’échelle des États-Unis d’ici la fin du siècle. De même que des millions de cas de cataractes.
Rappelons, par ailleurs, qu’une telle initiative contribue également à la protection :
En 1987, le protocole de Montréal a été signé par l’ensemble des pays membres des Nations Unies (24 au total). Concrètement, ces derniers sont depuis soumis à l’obligation d’éliminer graduellement les SACO utilisés pour la réfrigération, la climatisation, le gonflement de la mousse, les aérosols, les solvants et d’autres applications encore.
Depuis sa signature, le Protocole de Montréal a fait l’objet de cinq amendements :
Le trou dans la couche d’ozone est toujours présent. Un temps en voie de régression, il s’est de nouveau agrandi fin 2023.
D’après l'Agence spatiale européenne (ESA), le trou de la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique a atteint sa taille maximale le 16 septembre 2023, avec 26 millions de kilomètres carrés de superficie (l'équivalent de l'Amérique du Nord). Pour Antje Inness, chercheuse au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, il s'agissait de "l'un des plus grands trous d'ozone jamais enregistrés".
Pour autant, les scientifiques considèrent que cet état de fait ne remet pas en cause la guérison progressive de la couche d’ozone - amorcée depuis la mise en œuvre du Protocole de Montréal. Effectivement, l’éruption du volcan Hunga Tonga en 2022 pourrait expliquer l'agrandissement survenu l'année suivante.
Près de trente ans après le Protocole de Montréal, les gaz qui attaquent l'ozone au-dessus de nos têtes n’ont donc pas encore disparu de notre atmosphère. D’après les prévisions, il faudra compter entre 50 et 100 ans pour qu’ils soient totalement éradiqués.
Par ailleurs, les trous de la couche d'ozone présentent une "variabilité naturelle". En 2019, les températures exceptionnellement élevées avaient ainsi enrayé la formation de nuages stratosphériques polaires. Conséquence directe : le trou dans la couche d’ozone avait rétréci de façon spectaculaire.
Une bonne nouvelle tout de même ? Au printemps 2024, une étude publiée dans Nature Climate Change a annoncé que les concentrations d'hydrochlorofluorocarbones (HCFC) au sein de notre atmosphère ont commencé à décliner plus tôt que ce que les prévisions avaient anticipé. Un signe encourageant.
De même, les mesures observées le 28 septembre 2024 quant à la taille du trou dans la couche d'ozone incitent à l'optimisme.
Dans le détail, sous réserve que le protocole de Montréal soit respecté, les scientifiques estiment que la situation pourrait revenir à la norme :
Le 9 janvier 2023, des experts mandatés par l'ONU ont ainsi indiqué que la couche d'ozone pourrait bel et bien, un jour, retrouver les valeurs de 1980. À date, 99 % des substances qui détruisent l'ozone sont en cours d’élimination. Pour consulter le rapport complet, cliquez ici.
Bien évidemment, un tel exploit dépendra néanmoins du respect scrupuleux des règles établies par le protocole de Montréal, et ce, à l’échelle mondiale. La prudence reste donc de mise.
Si 24 pays seulement avaient initialement ratifié le protocole de Montréal, ce dernier a maintenant été signé par l'ensemble des pays du globe.
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