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Tout savoir de l’éco-conception (ou eco design)
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Tout savoir de l’éco-conception (ou eco design)

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De plus en plus d'entreprises s'intéressent à l'éco-conception, notamment en vue d'assurer le succès et la pérennité de leur offre. Zoom.
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2024-12-04T00:00:00.000Z
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L’éco-conception a le vent en poupe. En 2020, une étude réalisée par Harris Interactive pour le compte de l’ADEME avait d’ailleurs illustré ce phénomène.

Nous constatons sur la période 2014-2020 la poursuite d’une dynamique forte d’implication des entreprises françaises dans des démarches d’écoconception. (Baromètre 2020, ADEME)

Sur les 394 entreprises françaises interrogées (de toute taille et de tout secteur), ¾ d’entre elles avaient intégré l’éco-conception dans le cadre de leur stratégie, dont ⅓ de façon systématique. 

Mais pourquoi un tel engouement ? Quels sont les bénéfices de l’éco-conception (ou eco design) ? Comment se traduit-elle ? Quelles sont ses perspectives d’avenir ? Les défis auxquels elle peut se heurter ?

Tour d’horizon.

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Cover video Eco Conception

Qu’est-ce que l’éco-conception (ou eco design) ?

Éco-conception, définition

L’éco-conception (ou eco design en anglais) est une démarche consistant à veiller à la protection de l’environnement dès la phase de conception d’un bien ou d’un service. En ce sens, il s’agit d’une approche préventive de l’impact environnemental généré par la production d’une entreprise.

Centré sur le produit ou le service, le principe de l’éco-conception repose sur l’analyse approfondie de l’ensemble des impacts que cette offre aura tout au long de son existence.

C’est la raison pour laquelle l’adoption de l’eco design est intrinsèquement liée à la réalisation d’une analyse du cycle de vie du produit ou du service concerné. Selon la European Environment Agency, il s'agit aussi de "l'intégration des aspects environnementaux dans le processus de développement des produits, en équilibrant les exigences écologiques et économiques".

L'éco-conception prend en compte les aspects environnementaux à tous les stades du processus de développement du produit, en s'efforçant d'obtenir des produits dont l'impact sur l'environnement est le plus faible possible tout au long du cycle de vie du produit. (European Environment Agency)

Quelques rappels au sujet de l’Analyse de Cycle de Vie (ACV)

Si vous souhaitez comprendre en détail ce qu’est une Analyse de Cycle de Vie et comment cela fonctionne, n’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet.

Du reste, si l’ACV est indispensable à toute démarche d’éco-conception, c’est bien parce qu’il s’agit de l’outil spécifique dont les entreprises ont besoin pour connaître l’ensemble des conséquences que leur offre peut avoir sur l’environnement.

En bref, l’ACV synthétise les divers impacts environnementaux générés en les classant en fonction de l’étape de cycle de vie du produit : extraction des matières premières, fabrication, transport, utilisation, fin de vie, etc.

Cet exercice permet à l’entreprise de développer une vision exhaustive des problématiques qu’elle doit traiter, de les prioriser puis d’organiser sa transition d’une production classique vers une production éco-conçue.

Les principes clés de l’éco-conception

L’éco-conception repose sur 5 grands principes, énoncés par le Pôle Éco-conception

  • l’approche produit-service, qui invite à se concentrer sur l’impact généré par un élément de l’offre (non par l’entreprise en général, comme c’est le cas pour le Bilan Carbone®) ;
  • l’approche multi-étapes, qui consiste à décortiquer les étapes du cycle de vie d’un produit ou d’un service, une par une ;
  • l’approche multicritère, qui revient à considérer les multiples façons dont un produit ou un service impacte l’environnement ;
  • le pilotage des transferts d’impact, qui implique que l’entreprise veille à réduire l’impact environnemental lié à un certain aspect de son offre, sans venir en alourdir un autre ou, le cas échéant, à opérer l’arbitrage le plus favorable possible en faveur de l’environnement ;
  • le compromis, qui doit permettre à l’entreprise de réduire l’impact de son produit ou de son service, tout en tenant compte des contraintes de son secteur d’activité ou de sa situation.

Pourquoi adopter l’eco design ?

Les bénéfices environnementaux liés à l’eco design sont évidemment les premiers qui viennent à l’esprit. Pourtant, ils ne sont pas les seuls.

Avantages environnementaux

Encore une fois, cela tombe sous le sens, mais décider de se tourner vers l’éco-conception est d’abord bon pour l’environnement. D’une manière générale, ce choix permet : 

  • de réduire son empreinte carbone, en privilégiant des matériaux ou encore des procédés qui permettront à l’entreprise de réduire le niveau des émissions de gaz à effet de serre (GES) induites par son activité ;
  • de générer moins de déchets, en se tournant vers des composants ou des emballages recyclables par exemple ;
  • d’optimiser l’usage des ressources, en identifiant ce qui relève de l’essentiel et du superflu, et en apprenant à optimiser l’usage de l’existant.

Avantages économiques

Les seconds bénéfices notables et notés à l’issue d’une transition vers l’eco design sont souvent d’ordre économique. Entreprendre une telle démarche peut en effet permettre : 

  • de réduire les coûts imputables au produit via l’optimisation de sa conception par exemple (en éliminant les emballages inutiles, ou encore en misant sur un design plus sobre) ;
  • de booster les ventes en répondant aux attentes éco-responsables des consommateurs.

Avantages légaux et réglementaires

Loin d’être une lubie, l’éco-conception répond à un besoin réel : permettre aux entreprises de développer une offre non seulement plus respectueuse de l’environnement, mais aussi davantage susceptible de résister aux aléas du changement climatique

Dans le domaine de l’alimentation, par exemple, éco-concevoir son produit peut ainsi consister à remplacer certains ingrédients cultivés dans des régions lointaines (et dont le transport est donc fortement émissif) ou susceptibles de faire l’objet de pénurie en raison de l’impact du changement climatique sur des récoltes autrefois acquises.

Dans ce contexte, l’eco design est aussi une façon : 

Pour 40 % des entreprises, éco-concevoir des produits et des services est un moyen d’anticiper les futures réglementations. (Baromètre ADEME, 2020)

Avantages sociaux

Enfin, privilégier l’éco-conception peut aussi être synonyme de bénéfices sur le plan social et sociétal : 

  • en minimisant les risques environnementaux ;
  • en minimisant les risques sanitaires ;
  • en contribuant à stimuler le tissu économique local (en choisissant des fournisseurs de proximité par exemple) ;
  • etc.

De plus, une entreprise décidant de bifurquer dans cette direction est également susceptible de répondre à une attente majeure que manifestent de plus en plus de salariés. Des salariés dont la satisfaction a même bien souvent constitué la première motivation de leur entreprise à opérer cette transition.

(...) pour plus de la moitié des entreprises (54 %), les parties prenantes ont eu un impact sur le choix de l’adoption ou non de la performance environnementale au sein de leur stratégie, surtout pour les entreprises de plus de 50 salariés. Les parties prenantes qui ont eu le plus d’impact sont principalement les clients directs (78 %), en particulier pour les entreprises qui font à la fois du B2C et du B2B (86 %), et pour les entreprises du secteur de l’industrie (84 %). Les autres parties prenantes ayant eu un impact sont ensuite les employés (33%), les fournisseurs (31%), les consommateurs (26%), et les institutionnels (23%). (Baromètre ADEME, 2020)

Exemples de pratiques s’intégrant à une démarche d’éco-conception

Secteur d'activité Exemples de bonnes pratiques
Alimentaire et boissons Ingrédients biologiques et équitables, Bouteilles en plastique recyclé, Réduction du gaspillage alimentaire
Emballages Carton recyclable certifié FSC, Emballages consignés et réutilisables, Emballages solides ou recyclés
Jouets Jouets en plastique recyclé, Jouets en bois durables, Briques en plastique biosourcé
Mobilier et décoration Bois certifié FSC ou plastique recyclé, Matériaux biodégradables ou recyclés, Jouets en plastique recyclé
Produits ménagers Ingrédients végétaux et emballages recyclés, Produits concentrés réduisant les emballages, Papier recyclé ou en bambou
Technologie Réparabilité et matériaux éthiques, Modularité et recyclabilité, Aluminium recyclé et circuits non toxiques
Textile et mode Matériaux recyclés et réparabilité, Matériaux biologiques et recyclés, Réduction de la consommation d’eau
Transports Véhicules électriques, Vélos électriques réparables, Véhicule à hydrogène

Comment introduire l’éco-conception au sein de son entreprise ?

1. Sensibiliser et mobiliser les équipes en interne

L’éco-conception est une démarche portant sur le produit ou le service commercialisé par l’entreprise. En ce sens, elle concerne ni plus ni moins le cœur de l’activité de l’entreprise, ce au profit de quoi l’ensemble des salariés mobilise leurs compétences et leurs efforts quotidiens.

Pour cette raison, une entreprise initiant une transition en faveur de l’éco-conception doit commencer par présenter et expliquer sa démarche à ses employés. Il s’agit à la fois d’exposer les raisons de cette transition et de mobiliser les équipes, afin que celles-ci adhèrent non seulement à l’initiative mais se sentent investies dans une démarche de changement qui permettra au plus grand nombre de bénéficier de l’objet de leur travail.

NB :  en fonction des équipes, le choix d’investir dans l’eco design aura plus ou moins d’impact sur le travail au quotidien. Par exemple, une équipe de design pourra être fortement mise à contribution, dans la mesure où l’apparence même d’un produit peut se voir bouleversée lorsqu’on décide d’éco-concevoir. Il pourra, par ailleurs, s’avérer nécessaire d’investir dans la formation des équipes concernées à de nouvelles connaissances et à de nouveaux outils.

2. Évaluer l’impact environnemental de l’offre existante

Avant d’entreprendre quoi que ce soit, il est essentiel de commencer par dresser un état des lieux de la situation actuelle. En d’autres termes, l’entreprise doit procéder à l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) de son offre actuelle. Comme vu précédemment, cet exercice lui permettra d’appréhender l’ensemble des problématiques à traiter, si elle souhaite désormais se tourner vers l’éco-conception.

Des acteurs tels que Greenly peuvent vous accompagner dans cette démarche, qui requiert un certain degré d’expertise. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter cet article introduisant les 5 meilleures plateformes ACV sur le marché.

3. Impliquer ses parties prenantes

Solliciter la collaboration des parties prenantes de l’entreprise peut aider cette dernière à rentabiliser sa transition. Par exemple, prendre connaissance des aspects qui pourraient être améliorés du point de vue des consommateurs finaux peut s’avérer très utile. Une entreprise pourra ainsi identifier des éléments peut-être finalement jugés inutiles (des emballages, des accessoires, etc.), ou des lacunes pouvant entraver sa démarche (un manque d’information quant à la recyclabilité des différents composants, etc.).

De la même façon, consulter ses propres fournisseurs peut se révéler intéressant. Compte tenu de leur expertise sur leur propre périmètre, ces derniers seront possiblement à même de conseiller l’entreprise quant aux possibilités qui s’offrent à elle. Ceci sans parler du fait que faire part du souhait de l’organisation de se tourner vers l’éco-conception peut initier un cercle vertueux : en encourageant les fournisseurs à améliorer leur propre impact environnemental.

Les défis de l’éco-conception

Bien que bénéfique à plus d’un titre, l’éco-conception n’est pas exempte de défis. 

L’investissement initial

Solliciter les services d’une société spécialisée en ACV implique nécessairement d’investir un minimum. Ceci d’autant plus que rares sont les entreprises qui disposent des compétences en interne en vue de réaliser l’Analyse de Cycle de Vie de leur offre.

Qu’on ne s’y trompe pas : au regard de son exhaustivité, l’ACV est un travail très complexe.

De la même manière, pour éco-concevoir, une entreprise pourra se voir obligée d’investir dans de nouveaux outils, ou d’accroître certains postes de dépenses. Cela peut notamment être le cas des matériaux, car les alternatives plus écologiques ou simplement de meilleure qualité sont parfois plus onéreuses.

Bien sûr, ces différents aspects peuvent se trouver rentabilisés par la suite, si la démarche de l’entreprise conduit à davantage de fidélisation de sa clientèle, ou si les coupes effectuées sur d’autres aspects viennent simplement compenser l’investissement réalisé ailleurs, par exemple. 

Les résistances en interne et en dehors de l’organisation

En dépit de ses avantages, l’éco-conception ne séduit pas toujours. Les motifs de la résistance à laquelle elle se heurte parfois sont extrêmement divers. Il peut tout aussi bien s’agir d’une simple résistance au changement par peur des implications de cette transition, d’une opinion quant aux performances d’un produit éco-conçu comparé à sa version “traditionnelle”... Au sein de la chaîne d’approvisionnement de l'entreprise, certains fournisseurs peuvent aussi se montrer réfractaires à cette idée pour des raisons qui leur appartiennent.

Charge à l’entreprise qui souhaite se tourner vers l’éco-conception de convaincre ses interlocuteurs. Dans la pratique, bien sûr, convaincre n’est pas toujours possible. Lorsque ce genre de scénario se produit avec un fournisseur, il faut donc considérer le recours éventuel à une solution alternative. 

La perception des consommateurs

Si beaucoup de consommateurs sont demandeurs de produits de meilleure qualité, ils ne sont pas toujours disposés à payer plus cher pour lesdits produits. Or, une démarche d’éco-conception peut conduire à l’augmentation (même légère) du prix de vente.

Par ailleurs, les multiples accusations en greenwashing dont certaines marques ont fait l’objet ont pu conduire à accroître la défiance de certaines consommateurs à l’égard de produits se revendiquant comme étant plus “vertueux”. Dans ce second cas, toutefois, il peut être facile de remédier au problème par le biais d’une politique de communication adaptée. 

Perspectives d’avenir de l’eco design

L’innovation technologique au service de l’éco-conception

La bonne nouvelle, c’est que certains progrès scientifiques et technologiques peuvent soutenir l’émergence de solutions plus respectueuses de l’environnement. 

Le développement des matériaux biosourcés, comme les bioplastiques à base d’amidon de maïs ou de canne à sucre en est un parfait exemple. De même que les matériaux intelligents capables de s’adapter à leur environnement, qui décuplent ainsi leur potentiel d’utilisation. Sans parler de l’intégration de procédés permettant de réutiliser les déchets industriels dans le cadre du cycle de production.

(...) un bioplastique est un polymère qui est à la fois biosourcé et compostable, dans le sol ou de façon industrielle. (LaDépêche, 3 novembre 2024)

Un cadre législatif en constante évolution

Certaines organisations intensifient leurs efforts en vue de promouvoir l’éco-conception. C’est le cas de l’Union européenne (UE) par exemple. 

Le règlement 2024/1781/UE établissant un cadre pour la fixation d’exigences en matière d’écoconception pour des produits durables, modifiant la directive (UE) 2020/1828 et le règlement (UE) 2023/1542 et abrogeant la directive 2009/125/CE – dit règlement « Écoconception – a été publié au Journal officiel de l’Union européenne du 28 juin 2024. (Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Ministère du Budget et des Comptes publics)

Le règlement européen “Écoconception” permet ainsi à la Commission européenne d’imposer la prise en compte d’exigences en matière environnementale dans le cadre des marchés publics. Or, il est à prévoir que ce type de démarche se généralise dans les années à venir.

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