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Qu’est-ce que la norme ISO 14064 ?
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Qu’est-ce que la norme ISO 14064 ?

ESG / RSELégislations & normes
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La norme ISO 14067 évalue l'impact environnemental d'un produit à chaque étape de son cycle de vie.
ESG / RSE
2025-02-28T00:00:00.000Z
fr-fr

La norme ISO 14067 définit les exigences pour mesurer et réduire l’empreinte carbone des produits – un levier essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Chaque produit génère en effet des émissions de gaz à effet de serre (GES) tout au long de son cycle de vie – laissant une empreinte durable et parfois irréversible sur l’environnement.

Mais comment quantifier ces émissions pour mieux les limiter ? C’est précisément l’objectif de cette norme, qui établit un cadre rigoureux pour évaluer et maîtriser l’empreinte carbone des produits.

Qu’est-ce que la norme ISO 14067 ?

L’ISO 14067, qui définit les exigences pour mesurer et réduire l’empreinte carbone des produits, fait partie des normes ISO 14060. Celles-ci encadrent la mesure, la déclaration et la vérification des émissions de GES, afin de favoriser une économie bas-carbone et durable.

Norme ISO 14067, contenu et objectif

Publiée en 2018, la norme internationale ISO 14067 spécifie les exigences et les lignes directrices relatives à la quantification et à la déclaration de l’empreinte carbone des produits (ECP) d’une entreprise. 

L’objectif : guider les entreprises dans la réduction de l’empreinte carbone de leurs produits en identifiant les sources d’émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie d’un produit – tout en leur permettant d’optimiser leur chaîne d’approvisionnement.

Concernant son contenu, la norme ISO 14067 s’applique uniquement aux études d’empreinte carbone des produits (ECP), qu’elles soient complètes ou partielles – ces dernières pouvant se limiter à certaines étapes du cycle de vie. Également, elle se concentre exclusivement sur l’impact du changement climatique. Autrement dit, des aspects comme l’impact sur la biodiversité, la communication des résultats de l’empreinte carbone ou encore les dimensions sociales et économiques ne sont pas pris en compte.

En clair, cette norme traite uniquement du calcul et de l’analyse des émissions de gaz à effet de serre d’un produit. En effet, Daniele Pernigotti - animateur du groupe de travail ayant élaboré la norme - offre une présentation rapide :

La norme permet aux organisations de mieux cerner, dans la production de leurs produits, où sont générés les principaux impacts sur leur empreinte carbone et donc de prendre les mesures appropriées pour les réduire. (source : ISO, 2018).

La norme ISO 14067 s’adresse en premier lieu aux secteurs dont les activités génèrent une empreinte carbone significative tout au long du cycle de vie – industrie manufacturière, construction, textile, etc.

Qu'est-ce que la norme ISO 14067:2018 ?

L’organisation ISO procède régulièrement à des révisions techniques de ses normes, afin d’affiner certains éléments ou de corriger des points spécifiques.

À ce titre, la norme ISO 14067:2018 annule et remplace la précédente version : l’ISO/TS 14067:2013. Ainsi, l’organisation précise les modifications suivantes (source : ISO 14067) :

  • les principes, les exigences et les recommandations concernant la communication de l’empreinte carbone d’un produit (ECP) et de l’ECP partielle sont à présent traités dans l’ISO 14026 ;
  • les principes, les exigences et les recommandations concernant la vérification sont désormais traités dans l’ISO 14064-3 ;
  • les principes, les exigences et les recommandations concernant les PCR sont désormais traités dans l’ISO/TS 14027 ;
  • les exigences relatives au traitement du carbone issu de sources biologiques et de l’électricité ont été revues et clarifiées ;
  • les définitions ont été alignées sur celles de la série de normes ISO 14064 en vue de faciliter leur interprétation.

Zoom sur l’empreinte carbone des produits 

Au cœur de toute démarche de réduction des émissions, l’empreinte carbone d’un produit représente la somme totale des gaz à effet de serre (GES) émis tout au long de son cycle de vie – de l’extraction des matières premières jusqu’à son élimination ou recyclage. Véritable pierre angulaire d’une stratégie bas-carbone, elle permet aux entreprises d’identifier les étapes les plus polluantes et d’agir concrètement pour limiter leur impact environnemental.

L’objectif est donc d’identifier l’étape du cycle de vie d’un produit qui génère le plus d’émissions de GES, qu’il s’agisse de :

  • l’extraction des matières premières ;
  • la conception du produit ;
  • l’emballage de celui-ci ;
  • le transport ;
  • l’utilisation par les consommateurs ;
  • la fin de vie.

À noter que la norme ISO 14067 s’appuie sur les normes internationales ISO 14040 et ISO 14044 encadrant la réalisation d’une analyse du cycle de vie (ACV). Pour en savoir plus, consultez notre article dédié à l’analyse du cycle de vie !

Quelles sont les étapes de quantification selon la norme ISO 14067 ?

La norme ISO 14067 encadre la quantification de l’empreinte carbone d’un produit en définissant les étapes clés : collecte de données, calcul des émissions sur l’ensemble du cycle de vie, interprétation des résultats et mise en place d’un plan d’action pour les réduire.

Quantifier les émissions selon le cycle de vie du produit

D’abord, il faut identifier les frontières du système, c’est-à-dire les processus pris en compte, de l’extraction des matières premières à la fin de vie. Ensuite, l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) est établi en collectant les données sur l’énergie consommée, les matières utilisées et les transports. 

Afin de quantifier convenablement les émissions induites par un produit, la norme analyse se base sur les flux entrants et sortants tels que : 

  • les émissions de gaz à effet de serre ;
  • la consommation énergétique ;
  • l’utilisation des ressources ;
  • la production de déchets.

Ces émissions sont ensuite converties en équivalent CO₂ à l’aide de facteurs d’émission validés. Enfin, une analyse critique permet d’évaluer la robustesse des résultats avant toute communication ou action de réduction. Cette réflexion permet de mettre en lumière le gaspillage des ressources, les émissions engrangées et ainsi de savoir précisément les étapes nécessitant des améliorations.

Mettre en œuvre les améliorations appropriées

Quantifier les émissions permet d’avoir un aperçu de l’impact réel du produit sur l’environnement. Une fois les postes d’émissions ciblés, l’entreprise est en mesure d’agir sur son processus de fabrication – et idéalement – de mettre en place des actions concrètes pour les réduire. 

Quelques actions illustrent concrètement comment réduire l’empreinte carbone d’un produit selon les principes de l’ISO 14067. Elles touchent à plusieurs leviers clés : 

  1. l’approvisionnement responsable, en privilégiant des fournisseurs engagés et locaux ; la limitation des emballages, voire leur suppression ; 
  2. l’optimisation du transport, avec des solutions moins polluantes ; 
  3. le choix de matériaux durables et recyclables ; 
  4. et enfin l’amélioration de l’efficacité énergétique sur l’ensemble du cycle de vie.

L’objectif est de concevoir des produits selon les principes de l’économie circulaire, à rebours du modèle linéaire  – afin que le produit soit résistant, fiable, de qualité, réutilisable et recyclable.

Pourquoi quantifier l’empreinte carbone des produits ?

Quantifier l’empreinte carbone des produits grâce à la norme ISO 14067, c’est mettre des chiffres sur leur impact environnemental pour mieux le réduire – car pour en prendre la mesure, encore faut-il savoir d’où on part.

Vers une production plus responsable

Limiter le réchauffement climatique passe inévitablement par une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), principales responsables de son accélération. Dans cette optique, quantifier l’empreinte carbone d’un produit est un levier essentiel pour identifier et réduire ses sources d’émissions.

En mesurant précisément l’impact carbone à chaque étape du cycle de vie d’un produit, il devient possible de cibler les phases les plus polluantes et d’agir efficacement. Cela implique d’adapter nos modes de production et de consommation. La norme ISO 14067 s’inscrit dans cette démarche en fournissant un cadre rigoureux pour évaluer et maîtriser ces émissions.

Pour rappel, pour respecter l’Accord de Paris, afin de limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C fixé par l’Accord de Paris, le dernier rapport du GIEC prévoit de diminuer nos émissions de 27 à 43 % en 2030 et de 63 à 84 % en 2050 (source : GIEC, 2023).

 

ISO 14067 : un atout pour répondre aux attentes des consommateurs

De plus en plus sensibles à l’impact environnemental de leur consommation, les consommateurs se tournent vers des produits à faible empreinte carbone. Une tendance qui s’explique par une prise de conscience grandissante : plus d’un Français sur deux évalue systématiquement l’impact des produits sur l’environnement et la santé (source : ADEME, 2023).

En s’appuyant sur la norme ISO 14067, une entreprise peut quantifier l’empreinte carbone de ses produits avec précision et fiabilité. Ce cadre méthodologique lui permet non seulement d’identifier les leviers de réduction de ses émissions, mais aussi de communiquer des données vérifiables aux consommateurs.

À la clé : une relation de confiance renforcée, un avantage concurrentiel face à des clients de plus en plus soucieux de leur impact et une mise en conformité avec les réglementations climatiques en constante évolution. Cela contribue également à construire une relation de confiance et à fidéliser les consommateurs. 

Se démarquer grâce à une empreinte carbone maîtrisée

Le paradoxe est flagrant : alors que notre modèle économique repose sur le mythe de la croissance infinie, nos ressources, elles, s’épuisent. À l’ère de l’appauvrissement des matières premières et du dérèglement climatique, continuer à produire sans repenser l’impact environnemental de ses activités devient un choix périlleux.

Les entreprises qui anticipent ces défis en optimisant leur production et en intégrant des critères environnementaux ne feront pas que survivre : elles prendront une longueur d’avance.

Car demain, se démarquer de la concurrence ne reposera plus seulement sur le prix ou l’innovation, mais sur la capacité à proposer des produits mieux conçus – et donc plus attractifs pour une clientèle de plus en plus exigeante.

Tendre vers une économie bas-carbone

La norme ISO 14067 s’inscrit dans la famille des normes ISO 14060, conçues pour encadrer la mesure, le suivi, la déclaration et la vérification des émissions de gaz à effet de serre (GES). Concrètement, elles offrent aux entreprises un cadre méthodologique pour évaluer leur empreinte carbone et identifier les leviers de réduction les plus efficaces.

Mais quantifier ne suffit pas : l’enjeu de cette norme est d’inciter les entreprises à transformer ces données en actions concrètes. Comme le souligne Daniele Pernigotti, animateur du groupe de travail ayant élaboré la norme ISO 14067 :

Par exemple, si l’impact est lié aux matières premières, les organisations peuvent envisager d’en utiliser d’autres, ou s’il est lié au transport, elles peuvent chercher des améliorations à leur modèle logistique ou étudier la possibilité de faire appel à des fournisseurs ou distributeurs moins éloignés géographiquement. (source : ISO, 2018).

En optimisant les processus de production – en privilégiant des matériaux moins polluants et en limitant les émissions liées au transport – l’ISO 14067 s’impose comme un levier clé pour accélérer la transition vers une économie bas-carbone.

À terme, tendre vers une économie bas-carbone ne sera plus une option, mais une condition de survie pour les entreprises dans un monde où les ressources s’amenuisent et où la pression réglementaire comme sociétale ne cesse de croître.

Finalement, comment reconnaît-on un produit responsable ?

Au-delà des exigences de la norme ISO 14067, un produit responsable se distingue par une conception pensée pour limiter son impact environnemental. Cela passe par l'utilisation de matériaux durables et à faible impact pour l’Homme et son environnement, un indice de réparabilité élevé, une transparence sur ses performances écologiques et, idéalement, l’obtention d’un écolabel attestant de son engagement.

Qu’est-ce que l’éco-conception ?

L’éco-conception consiste à intégrer l’impact environnemental dès la conception d’un produit, en optimisant chaque étape de son cycle de vie. À noter qu’elle prend aussi en compte la santé humaine, en évitant les substances toxiques et en privilégiant des matériaux sûrs pour les utilisateurs.

Un produit durable se distingue par des matériaux résistants et recyclables (acier inoxydable, verre, bois certifié FSC, plutôt que plastique jetable). Sa fabrication limite l’usage des ressources (économie d’eau et d’énergie, énergies renouvelables, optimisation des matières premières). Sa fin de vie est pensée pour réduire les déchets (recyclabilité, compostabilité). 

Pour en savoir plus, découvrez notre article sur l’éco-conception !

Enfin, un bon indice de réparabilité permet de prolonger la durée de vie du produit…

L’indice de réparabilité 

Un produit durable doit être facilement réparable. Ce qui implique un entretien facile, avec des pièces détachées disponibles et un assemblage pensé pour être démonté et réparé.

À ce titre, depuis le 1er janvier 2021, le gouvernement français a instauré un indice de réparabilité – noté de 1 à 10 – afin d’informer les consommateurs sur la réparabilité d’un produit. Plus la note est élevée, plus le produit est réparable. Apposé directement sur l’emballage ou le produit, cet indicateur concerne sept catégories d’articles :

L'indice de réparabilité est déployé depuis 1er janvier 2021 sur plusieurs catégories de produit. Aujourd'hui, 7 catégories de produits sont concernées : smartphones, ordinateurs portables, tondeuses à gazon, lave-linge (hublot et top), lave-vaisselle, aspirateurs et nettoyeurs haute-pression (source : Ministère Aménagement du Territoire Transition Écologique, 2024).

L’objectif est de lutter contre l’obsolescence programmée et d’éviter la pollution liée à la fabrication d’un nouvel objet : extraction de matières premières, forte consommation d’eau et d’énergie, émissions de gaz à effet de serre, sans oublier les déchets industriels générés tout au long du processus.

À l’affichage de sa performance environnementale

Au-delà de quantifier l’empreinte carbone des produits selon les principes de la norme ISO 14067, l’entreprise peut également communiquer sur les impacts environnementaux via la déclaration environnementale de produit (DEP). 

Cette déclaration peut se présenter sous la forme d’une étiquette, d’un graphique ou d’un symbole – attestant la véracité des informations fournies sur l’impact environnemental du produit.

Elle permet ainsi de favoriser la comparaison entre les produits et d’inciter les fabricants à améliorer leur performance. Toutefois, seuls cinq secteurs sont à ce jour concernés : l’ameublement, le textile, les produits électroniques, les produits alimentaires et les hôtels.

À l’obtention d’un écolabel…

Un écolabel est un gage de performance environnementale, car son obtention repose sur un processus rigoureux incluant audits, contrôles et critères stricts à respecter. 

Généralement délivré par un organisme indépendant, il certifie qu’un produit répond à des exigences précises en matière d’impact écologique, de durabilité et parfois de santé humaine. Bien que tous les labels ne se valent pas, les plus reconnus s’appuient sur des référentiels solides et une vérification régulière. Ainsi, un produit labellisé offre généralement plus de garanties quant à sa qualité, sa longévité et son respect de l’environnement qu’un produit sans. 

À ce jour, voici les labels les plus répandus, en France : 

  • EU Ecolabel (Label écologique européen) – Créé en 1992 par la Commission européenne, il identifie les produits respectueux de l’environnement et de la santé sur l’ensemble de leur cycle de vie ;
  • NF Environnement – Créé en 1991, ce label garantit qu’un produit respecte des critères écologiques stricts tout en assurant ses performances d’usage. Il repose sur des normes françaises et européennes, notamment la norme ISO 14024, qui encadre les labels environnementaux de type I, basés sur une certification par un tiers indépendant ;
  • OEKO-TEX® – Créée en 1992, cette certification garantit l’innocuité des textiles pour la santé humaine. Il repose sur des tests rigoureux effectués par des laboratoires indépendants, contrôlant la présence de substances nocives (pesticides, métaux lourds, colorants allergènes, etc.) ;
  • Agriculture Biologique (AB) – Assure que les produits alimentaires sont issus de l’agriculture biologique, sans pesticides ni OGM.
Bibliographie

Nouvelle Norme internationale pour réduire l’empreinte carbone, ISO, 2018, https://www.iso.org/fr/news/ref2317.html

AR6 Synthesis Report: Climate Change 2023, GIEC, 2023, https://www.ipcc.ch/report/sixth-assessment-report-cycle/

Indice de réparabilité, 2024, https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/indice-reparabilite

Enquête ADEME : les Français sur le chemin d’une consommation plus durable ?, ADEME, 2023, https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/enquete-ademe-les-francais-sur-le-chemin-d-une-consommation-plus-durable

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