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Qui est Yann Arthus-Bertrand ?

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forêt vue du ciel
Photographe, activiste, écrivain, réalisateur : qui est réellement Yann Arthus-Bertrand ? Portrait d’un grand nom français de la cause environnementale.
Écologie
2023-08-10T00:00:00.000Z
fr-fr

L’engagement écologique de Yann Arthus-Bertrand revêt de multiples facettes. Tantôt photographe, réalisateur, activiste et auteur, ce défenseur de l’écologie a un objectif : exposer la beauté et la vulnérabilité de notre planète.

« La Terre vue du ciel » et « Home » ne sont que des échantillons de son investissement en faveur de la cause environnementale. Greenly a choisi de mettre en lumière son engagement, ses réalisations et son influence en faveur de la préservation de la nature.

Comment la passion de Yann Arthus-Bertrand pour la photographie a-t-elle fusionné avec son engagement pour la protection de notre planète ? Quels messages fait-il passer à travers ses œuvres ? 

Réponses dans ce portrait.

La jeunesse et l’éveil écologique de Yann Arthus-Bertrand

Né à Paris le 13 mars 1946, Yann Arthus-Bertrand est prédestiné à reprendre l’affaire familiale - la Maison Arthus-Bertrand, artisan joaillier depuis six générations. 

Héritage qu’il refuse, préférant se lancer dans une carrière d’acteur à l'âge de 17 ans. Une expérience qui tourne court : bien qu’il ait obtenu un rôle dans « OSS 117 prend des vacances », Yann Arthus-Bertrand abandonne rapidement le septième art pour revenir à ses premières amours pour le monde animal et les espaces naturels

👉 En effet, les séjours passés à la campagne durant son enfance lui ont permis de développer une sensibilité accrue au monde qui l’entoure. En 1976, il met en place et dirige le parc animalier au Château de Saint-Augustin dans l’Allier, où il élève des lions et d’autres animaux tels que des daims et des blaireaux.

Fort de ce contact avec le monde animal, il décide de faire un doctorat à l'âge de 30 ans et s’envole pour le Kenya avec sa femme. Il exerce pendant trois ans le métier de photographe animalier via lequel il étudie quotidiennement le comportement d’une famille de lions dans la réserve nationale Massaï-Mara. 

Ses plus beaux clichés seront partagés dans son premier ouvrage intitulé « Lions » publié lors de son retour en France en 1981.

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Yann Arthus-Bertrand, spécialiste de la photographie aérienne

L’initiation aux vues aériennes

C’est lors de son voyage au Kenya que Yann Arthus-Bertrand s’initie à la photographie aérienne. Alors qu’il perd un temps précieux à chercher les lions, il décide ainsi d’élargir son angle de vue en exerçant le métier de pilote professionnel de montgolfière. 

Cette discipline consiste à prendre de la hauteur - à bord d’un avion, d’une montgolfière ou d’un hélicoptère - pour photographier des scènes sous une nouvelle perspective. 

Étant l’un des premiers à pratiquer la vue aérienne en France, Yann Arthus-Bertrand devient journaliste, reporter, photographe international et couvre des reportages d’aventure et de sport (notamment le Paris-Dakar et Roland Garros).

Encore une fois cependant, l’appel du monde animal et de la nature se fait plus fort. Yann Arthus-Bertrand donne une nouvelle direction à son travail en mettant en lumière le lien entre les animaux et l’humain avec ses séries « Bestiaux » et « Chevaux ». 

Afin de mettre en valeur son métier, il fonde Altitude en 1991, la toute première agence de presse et banque d’images de photographies aériennes. 

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« La Terre vue du ciel » : l’œuvre d’une vie

C’est en 1994 qu’il développe le projet « La Terre vue du ciel » en parrainage avec l’UNESCO. Son ambition ? Faire l’inventaire des plus beaux paysages du monde afin de :

Témoigner de la beauté du monde et tenter de protéger la Terre.

Yann Arthus-Bertrand utilise la photo aérienne - les photos de ce projet ont été prises entre 2 000 m et 20 m de hauteur - à plusieurs fins : 

  • capturer la beauté fragile de notre monde et mieux comprendre le monde à l’aide de la photographie ;
  • questionner l’humanité et l’interconnexion complexe entre l’homme et la nature ;
  • constater les dégradations écologiques ; 
  • réveiller les consciences quant à la pollution, la déforestation et le changement climatique.
Notre terre est art, le photographe en est seulement le témoin.

L’exposition, « La Terre vue du ciel » devient un ouvrage en 1999. Avec plus de 4,2 millions d’exemplaires vendus, ce succès élève Yann Arthus-Bertrand au rang de spécialiste de la photographie aérienne et lui offre une renommée mondiale. 

La couverture du livre a-t-elle joué un rôle ? Quoi qu’il en soit, le Coeur de Voh - une formation végétale en forme de cœur située en Nouvelle-Calédonie - utilisé pour ladite couverture est devenu un symbole écologique fort : 

J’étais ébahi. Je savais que la photo serait intéressante mais je n’avais pas conscience qu’elle deviendrait un tel symbole comme un message d’amour de la part de la Terre. Elle est devenue l’emblème de mon travail.

Yann Arthus-Bertrand, militant du développement durable

La Fondation GoodPlanet

Après avoir mis la Terre en valeur dans son travail artistique, Yann Arthus-Bertrand souhaite accompagner ses dires par des actions concrètes. Il crée alors la Fondation GoodPlanet en 2005 pour promouvoir le développement durable.

Chacun est responsable de la planète et doit la protéger à son échelle.

Reconnue d’utilité publique depuis 2009, la Fondation a trois principales actions : 

  • encourager et financer des projets de terrain environnementaux et solidaires avec le programme « Action Carbone Solidaire » ;
  • sensibiliser à la protection de l’environnement ;
  • accompagner des entreprises et des institutions dans une démarche d’éco-responsabilité grâce à des formations internes.

En 2017, la Fondation ouvre le premier lieu parisien dédié à l’écologie et à l’humanisme. Situé au cœur du Bois de Boulogne, Le Domaine de Longchamp est un lieu permettant de vivre « l’expérience d’une écologie généreuse et positive » à travers des rencontres et des échanges.

Un engagement récompensé

L’engagement écologique et le talent artistique de Yann Arthus-Bertrand lui offrent en 2006 la position d’Académicien des Beaux-Arts, à l’occasion de la création d’une section consacrée à la photographie.

Le 17 juin 2008, le Président de l’époque - Nicolas Sarkozy - le nomme officier de l’ordre national du Mérite. Il est reconnu comme « l’un des plus grands photographes du monde » et « un homme utile à la démocratie française ».

Le 23 avril 2009, il devient Ambassadeur de bonne volonté du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) grâce à sa carrière d’écologiste et d’humaniste. Ce poste :

Consiste à faire des plaidoyers publics, organiser des levées de fonds et participer aux évènements pertinents du PNUE.

Yann Arthus-Bertrand explore les formats pour interpeller, éduquer et sensibiliser quant à l’état de notre planète

Réalisateur de documentaires engagés

Ayant côtoyé la nature depuis sa plus tendre enfance et en ayant observé les dégradations causées par les activités humaines, Yann Arthus-Bertrand décide de réaliser des documentaires célébrant la richesse de notre planète.

Il anime « Vu du Ciel » en 2006, une série documentaire télévisée où chaque épisode traite d’un sujet écologique particulier. Diffusée dans 49 pays, cette série appelle à la mobilisation en utilisant la sensibilisation par les images. L’émission prend fin en 2011.

En 2009, il réalise son premier documentaire intitulé « Home » produit par Luc Besson. Ce long-métrage racontant l’histoire de la vie sur Terre a conquis 600 millions de spectateurs dans plus de 100 pays. 
Bien plus qu’un documentaire sur notre planète, Home est un véritable film activiste permettant d’inscrire l’écologie au cœur des consciences et d’inciter au changement de notre mode de vie pour faire face aux menaces actuelles - le réchauffement climatique notamment.

Le message est sans appel :

La menace est réelle et l’homme tient son avenir entre ses mains.

Après avoir réalisé des courts-métrages pour les Nations Unies, il renouvelle la réalisation de longs-métrages en créant Hope Production, une société de production à but non lucratif. Plusieurs films écologiques et humanistes voient ainsi le jour : 

  • « Planète Océan » en 2012 - le film est disponible en accès libre sur Youtube depuis 2014 ;
  • « La soif du monde » en 2012 ;
  • « Human » en 2015 ;
  • « Woman » en 2019 - un film consacré aux femmes du monde entier ;
  • « Legacy, notre héritage » en 2021 - entièrement réalisé à partir d’images d’archives.
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Auteur de multiples ouvrages écologiques

« La Terre vue du ciel » est l’œuvre lui ayant valu une renommée nationale et mondiale, mais son travail artistique ne se résume pas à cet ouvrage. Il est aujourd’hui l’auteur de 60 publications, telles que : 

  • « La Turquie vue d’en haut », « Paris vu du ciel » ou encore « Le Maroc vu du ciel » ;
  • « 20 ans après… la Terre ? Le bilan du développement durable » où il dresse le bilan sur l’évolution du traitement du développement durable en deux décennies ;
  • « L’Homme et la mer » - en collaboration avec Brian Skerry - qui met en lumière les relations entre l’homme et les océans, notamment les menaces qui pèsent sur le milieu marin à travers 200 photographies aériennes et sous-marines ;
  • « Legacy », un texte qui questionne l’héritage laissé aux plus jeunes.

Une volonté de sensibiliser et d’engager les générations futures

La sensibilisation des générations futures aux enjeux environnementaux s’avère essentielle pour faire évoluer les comportements et accélérer la transition écologique.

Ainsi, Yann Arthus-Bertrand est l’auteur de livres destinés à la jeunesse comme : « Raconte-moi une terre pour demain », « L’avenir de la Terre raconté aux enfants » ou encore « Ma terre vue de l’espace ». 

Son engagement pour la jeunesse se poursuit en 2006, lorsqu’il collabore avec le Ministère de l’Éducation Nationale et le Ministère de l’Écologie pour l’opération « Le développement durable, pourquoi ? ». 22 de ses photographies aériennes sont exposées dans les établissements scolaires français. Une opération renouvelée en 2007 pour sensibiliser à la biodiversité.

Alors je continuerai à faire plus de photos de la Terre qui donneront de l’information aux générations, qu’elles soient d’aujourd’hui ou de demain, sur la nécessité de passer à un mode de développement durable. Je crois aujourd’hui, plus qu’hier, que la force d’une photo vient du message qu’elle transmet.

Des prises de positions sujettes aux critiques

Yann Arthus-Bertrand n'est pas réputé pour mâcher ses mots. Il est ainsi régulièrement critiqué pour ses messages jugés culpabilisants - relayés via ses documentaires et dans ses interviews. 

Sa position vis-à-vis de la décroissance (qui serait selon lui le moyen le plus efficace pour sauver la planète) lui attire également nombre de critiques. Dans les faits, la décroissance consiste en effet à mettre un terme à toute forme de surconsommation. L’idée étant de parvenir à un équilibre, afin que l’ensemble de la population sur Terre puisse subvenir à ses besoins sans dégrader l’environnement.

Or, pour certains, la décroissance ne doit pas être encouragée car (source : Le Monde) : 

S’opposer à la croissance revient à s’opposer au développement humain.

En outre, la photographie aérienne ayant fait la renommée de Yann Arthus-Bertrand est mal vue. En cause : l’utilisation d’hélicoptères et d’avions, deux modes de transport loin d’être bas-carbone… 
Conscient de cette empreinte carbone particulièrement élevée, le photographe a d’ailleurs assuré ne plus prendre l’avion :

Aujourd’hui, je n’utilise plus d’hélicoptère et je ne prends plus l’avion. Mais je vois cela comme une opportunité, car grâce aux nouvelles générations de drones, [...] nous pouvons survoler le monde en restant les pieds sur Terre.

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