Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Le dimanche 19 juin 2022, les Français ont offert 131 des sièges de l’Assemblée nationale à la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale).
Concrètement, cette coalition emmenée par Jean-Luc Mélenchon devient la première force d’opposition au parti présidentiel, qui ne possède plus que 245 sièges à l’Assemblée - contre les 289 requis pour obtenir la majorité absolue.
Loin de nous l’idée de jouer les commentateurs politiques, cependant. 🙊 Si ce n’est peut-être pour attirer votre attention sur le fait que la question environnementale est passée à la trappe de cet entre-deux-tours des législatives.
Inflation oblige : le volet économique a pris le dessus. Et c’est bien dommage.
D'ailleurs, que propose exactement la NUPES en matière d’écologie ? Pour vous, nous décortiquons ici les six principales mesures de son programme. 👇
Créée le 7 mai 2022 - à la suite de la réélection d’Emmanuel Macron en tant que président de la République française - la NUPES est une alliance entre différents partis issus de la gauche :
Son objectif ? Rafler un maximum de sièges à l’Assemblée nationale, en vue conquérir la majorité et ainsi imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.
Bilan des courses au soir du second tour des législatives ? Si la NUPES est finalement restée à la porte de Matignon, elle n’en a pas moins obtenu 131 sièges au Palais Bourbon.
Une bonne nouvelle pour la NUPES, assurément. Mais qu’en est-il de la petite planète bleue ? 🌎
Sur le papier, comme son nom l’indique, la NUPES accorde une importance primordiale au volet écologique - comme aux volets économique et social.
Le jour de la création de la NUPES, Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs souligné qu’il ne s’agissait pas que d’un « accord électoral », mais bien « d’un acte de résistance collective à une ère de maltraitance sociale, écologique et démocratique ».
🎯 En théorie, l’objectif semble clair : empêcher Emmanuel Macron et son gouvernement de voter des lois susceptibles de porter atteinte à l'environnement et au bien-être de la population.
Et pourtant... Alors que le pouvoir d’achat, la crise sociale et l’inflation font la une de l’actualité, les enjeux climatiques, eux, sont totalement passés à la trappe de ces élections législatives. Et ce, malgré une canicule jamais vue en plein mois de juin.
Résultat : qui, parmi nous, est en mesure d’énoncer une seule des propositions de la NUPES en matière d’écologie ? A priori, pas grand monde.
Selon plusieurs économistes de l’Institute for Policy Integrity de l’université de New York, l’inaction climatique accroîtrait pourtant les inégalités entre les classes populaires et les classes aisées.
L’écologie ? Un sujet social ? Il semblerait.
Jean-Luc Mélenchon ne cesse de clamer sa volonté d’agir pour l’environnement. De fait, le moins que l’on puisse dire, c’est que le programme de la NUPES ne fait pas l’impasse sur le sujet.
Composé de huit chapitres, le programme de la NUPES compte 650 mesures, dont 139 en faveur de l’écologie. 🌳
Pour vous aider à y voir plus clair, voici donc les six principaux points présentés dans son Chapitre 2, intitulé « Écologie, biodiversité, climat, biens communs et énergie ».
Le sixième et dernier rapport du GIEC a été on ne peut plus clair : la transition écologique doit s’effectuer rapidement, sous peine de nous condamner à un réchauffement climatique aux conséquences désastreuses. ⚠️
L’objectif premier ? Réduire nos émissions de CO2 fissa fissa, en vue de cantonner la hausse de la température mondiale à + 2°C en 2030 - idéalement + 1,5°C - par rapport au niveau de l’ère préindustrielle.
Pour relever le défi, la NUPES ambitionne d’investir 200 milliards d’euros en cinq ans dans la transition écologique. Ce financement massif a pour objectif de :
👉 À titre d’indication, le plan France Relance du gouvernement est doté d’un budget de 100 milliards d’euros sur deux ans, dont 30 milliards dédiés à la transition écologique.
L’introduction d’une règle verte dans la Constitution vise à permettre la reconnaissance d’un statut juridique pour la nature, de sorte à ce que les êtres humains ne puissent « pas plus prendre à la nature que ce qu’elle peut reconstituer ».
La mise en œuvre de la règle verte serait alors rendue possible par l’intermédiaire d’une planification écologique démocratique, fondée sur de nouveaux indicateurs de progrès humains.
L’objectif est que chaque loi n’impacte pas nos besoins et les critères de “bien vivre”.
👋 À noter : la NUPES propose également une règle bleue, protégeant l’usage et la qualité de l’eau.
Cette vaste proposition ambitionne ainsi de durcir l’objectif fixé par l’Accord de Paris quant à la réduction de nos émissions.
Au lieu de réduire lesdites émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 % par rapport à 1990 et d’ici 2030, la NUPES souhaite abaisser ces émissions de 65 %. 📉
Pour maximiser ses chances de réussite, la NUPES veut rendre obligatoire la comptabilité carbone des émissions directes et indirectes pour les moyennes et les grandes entreprises. En outre, les entreprises polluantes - de l’énergie, du transport, du bâtiment et de l’industrie lourde - seraient spécifiquement concernées par cette obligation.
Les transports incarnent le secteur le plus contributif au réchauffement climatique. Pour preuve, en 2019, ces derniers représentaient 31 % des émissions françaises. 📈
Dans l’optique de réduire nos émissions, la NUPES souhaite bouleverser notre manière de nous déplacer. Plusieurs propositions vont en ce sens :
👉 La NUPES souhaite également engager un plan national, en vue de développer les transports collectifs dans les grandes agglomérations et les transports à la demande hors des zones denses de transport public.
En 2018, la France comptabilisait 342 millions de tonnes de déchets - soit 4,9 tonnes par habitant. C’est pourquoi, la NUPES ambitionne de lutter contre la surproduction de déchets, et ce, avec plusieurs mesures :
👀 Finalement, ces mesures sont assez similaires à la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire.
Selon l’ADEME, notre alimentation - de la production à la consommation - est à l’origine d’un quart de nos émissions de GES. L’agriculture seule occupe 54 % du territoire et génère 20 % des émissions - sans compter la transformation des aliments donc, ainsi que le transport et la conservation des produits. 🫣
Pour cette raison, la NUPES propose plusieurs idées en vue de verdir le secteur alimentaire. Cela commence par le développement des circuits courts - afin de réduire l’utilisation d’emballages et le transport - ainsi que l’instauration de produits 100 % locaux et biologiques dans la restauration collective.
L’agriculture n’est pas en reste. 🌾 La NUPES souhaite créer 300 000 emplois agricoles, lutter contre l’artificialisation des sols, planifier la sortie progressive des engrais et des pesticides de synthèse, mais également interdire immédiatement les plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes).
La lutte contre la malbouffe est également une priorité : la NUPES souhaite créer un poste de ministre de la Production alimentaire, rendre le NutriScore obligatoire et fixer des taux maximaux de sel, de sucre et d’acides gras saturés pour les aliments transformés.
Soyons clairs : l’état de notre planète serait encore plus désastreux si nous ne disposions pas de nos fameux puits de carbone naturels.
De quoi s’agit-il ? 🧐 Un puits de carbone est un mécanisme naturel permettant de stocker du CO2. Autrement dit, les océans, les forêts et la biodiversité limitent la concentration de CO2 dans l’atmosphère grâce à des mécanismes chimiques et physiques, ou à la photosynthèse.
Concrètement, cela signifie qu’il est essentiel de protéger nos paysages ruraux pour assurer notre survie et limiter le réchauffement climatique.
De fait, si la forêt est notre principal puits de carbone naturel, elle peut aussi rejeter l’ensemble du CO2 capturé en cas de feux de forêt ou de déforestation. Et c’est peu dire que nous n’avons pas besoin de ça…
Pour cette raison, la NUPES prône l’interdiction des coupes rases, l’augmentation des forêts publiques tout en diversifiant les essences et les âges, mais également l’encadrement de l’usage du bois dans la production d’énergie. 🌳
En outre, la NUPES propose également de stopper l’étalement urbain, et de bannir les OGM et les pesticides.
Au niveau des océans, il convient selon elle de « classer 30 % du territoire maritime français en aire maritime protégée, dont 10 % en protection forte, pour en faire de véritables sanctuaires », développer les énergies marines renouvelables et créer un droit international de la biodiversité marine.
👉 Attention : les animaux ne sont pas les grands oubliés du programme. La NUPES ambitionne d’interdire les fermes-usines, les pratiques de chasse et de loisirs cruelles pour les animaux, et compte instaurer de nouvelles normes pour améliorer les conditions d’élevage.
La NUPES ne dispose pas d’une majorité à l’Assemblée nationale. De plus, au lendemain des résultats des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon a aussitôt proposé que les partis composant la NUPES forment un groupe unique, afin de consolider l’alliance… Proposition instantanément rejetée par le PS, EELV et le PCF.
Au mois de septembre 2022, chacun des parties composant la NUPES a, en outre, organisé ses propres universités d'été. Si LFI et EELV convergent sur un certain nombre de points, le cadre de mise en oeuvre de ces propositions - élément crucial en vue de toute potentielle concrétisation - diffère d'un mouvement à l'autre.
Le début de la fin de la belle alliance ? L’avenir le dira. À tout le moins, celui du programme écologique proposé par la NUPES semble déjà s’obscurcir.
👉 Rappelons que sur les 577 sièges de l’Assemblée, 131 sont occupés par la NUPES. Dans le détail, la LFI obtient 72 sièges, 24 pour le PS, 12 pour le PCF et 23 sont attribués à l’EELV.
Affaire à suivre.
🚀 Pour aller plus loin :