Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Selon un rapport de l’ADEME publié en 2022, 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) sont dues au numérique. Un chiffre susceptible de doubler d’ici 2025 - autrement dit, demain. Bien que peu perceptible dans le cadre de notre quotidien, le numérique présente un impact environnemental certain. Pire : un impact environnemental croissant. Face à cette réalité, certains appellent à la mise en œuvre d’une forme de sobriété numérique. Un concept aux contours toutefois imprécis, d’autant plus mal compris qu’il apparaît parfois décalé, à une époque où les appareils numériques sont devenus omniprésents.
Qu’est-ce que la sobriété numérique exactement ? Comment se traduit-elle ? Est-elle absolument nécessaire ? À quels défis se heurte-t-elle, et ces derniers sont-ils surmontables ?
Réponses ci-dessous.
La sobriété numérique est une démarche ayant pour but de minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. En ce sens, elle ne constitue pas une incitation à renoncer au numérique. Il s’agit simplement d’apprendre à en faire un usage raisonnable, nous permettant de répondre à nos besoins, et même un peu au-delà.
De façon plus prosaïque, le concept de sobriété numérique s’applique évidemment aux appareils électroniques, mais aussi aux outils dématérialisés qui sont devenus monnaie courante (les sites web et les plateformes de streaming, par exemple). Plus généralement, l’usage des données numériques, quelles qu’elles soient, est également concerné par la mise en œuvre d’une politique de sobriété numérique.
NB : certains font parfois une distinction entre sobriété numérique et numérique responsable. Ces deux concepts sont cependant très similaires - les deux incitant à un usage raisonné (donc réduit) du numérique.
Pour se faire une idée, en 2021 en Europe occidentale, une personne possédait en moyenne 8,9 équipements numériques, contre 5,3 en 2016.
Au total, 10 % de la consommation électrique française est liée aux seuls services numériques.
Quid d’Internet ? Accrochez-vous : à l’échelle mondiale, Internet représente 67 millions de serveurs, et 1,1 milliard d’équipements réseaux (box, routeurs, etc.). Si on exclut les spams, toutes les heures, entre 10 et 12 milliards de mails sont échangés à travers le monde. En moyenne, un mail ou tout autre donnée numérique (vidéo, requête web, etc.) parcourt d’ailleurs pas moins de 15 000 km - à peu de choses près la distance entre les villes de Paris et Sydney.
Pour plus d’informations et de chiffres, n’hésitez pas à consulter le guide de l’ADEME.
La sobriété numérique revêt de multiples facettes. Sur le sujet spécifique des appareils numériques, rappelons en effet que l’empreinte carbone se répartit comme suit :
Parmi les bonnes pratiques à adopter on peut donc :
Cette liste n’est évidemment pas exhaustive. Pour plus de détails sur les bonnes pratiques du numérique responsable, n’hésitez pas à consulter notre article dédié.
En 2020, en France, le numérique comptait pour 2,5 % de l’empreinte carbone nationale. 10 % de notre consommation électrique annuelle est directement imputable au secteur du numérique.
Au regard des problématiques posées sur le plan environnemental, la France a donc adopté, le 15 novembre 2021, la loi pour réduire l’empreinte carbone du numérique (REEN).
Celle-ci s’adresse à l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du numérique : professionnels, acteurs publics, mais aussi consommateurs.
La loi REEN porte 5 grandes ambitions :
Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, la sobriété numérique est un levier par le biais duquel nous pouvons collectivement contribuer à réduire notre impact environnemental.
Ceci est d’autant plus vrai que le numérique est omniprésent dans la vie des particuliers comme des entreprises - a fortiori au sein des pays les plus développés. À ceux qui se demandent ce qu’ils pourraient faire pour lutter contre le réchauffement climatique, sachez que vous pouvez rendre un fier service à la collectivité, en adoptant simplement de bonnes pratiques dans le domaine du numérique.
Bien sûr, les mauvaises langues noteront que ce type d'initiative n'aura un impact réel qu’à la condition d’être adopté à l’échelle collective. Ce qui n’est pas faux. Ce qui l’est, en revanche, c’est de laisser entendre que de telles pratiques ne peuvent pas être adoptées par le plus grand nombre.
En l’état, si chaque entreprise prenait la peine de former ses salariés au numérique responsable, nous pourrions d’ores et déjà réaliser de belles économies. Quand on voit l’impact carbone lié aux seuls échanges de mails (voir tableau ci-dessous), le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu en vaut véritablement la chandelle !
Type d'email | Empreinte carbone |
---|---|
Un mail avec pièce jointe | 35g CO2e |
Un mail sans pièce jointe | 4g CO2e |
Pour autant, cela ne signifie pas que la sobriété numérique ne se heurte pas à certains freins, au premier rang desquels se trouve notre rapport aux écrans.
D’après une étude relayée par Sciences et Avenir, près de la moitié de la population aurait désormais un rapport problématique aux écrans - sans aller nécessairement jusqu’à l’addiction, qui concernerait “seulement” 2 % de la population. Ce qui est en tout cas certain, c'est que le numérique est devenu omniprésent dans le quotidien des particuliers comme des entreprises : smartphone dans les transports, travail sur ordinateur, jeux vidéo, visionnage en streaming, shopping en ligne, usage intensif des réseaux sociaux… La liste est longue.
L’obsolescence programmée, par exemple, pousse les consommateurs à renouveler constamment certains de leurs appareils numériques. Or, la fabrication de chaque nouvel appareil numérique implique d’extraire de nouvelles ressources, de les transformer, de les assembler, de les emballer, de les transporter, etc.
À titre illustratif, la fabrication d’un ordinateur de 2 kg nécessite 588 kg de matières premières. Or, ces dernières représentent déjà à elles seules 114 kg de CO2e sur les 156 émis tout au long du cycle de vie de l’appareil.
Sur un tout autre sujet, notre société dans son ensemble s’est laissée emporter par le développement du numérique, au point de développer un modèle hyperconnecté, auquel il est devenu difficile de se soustraire. De même qu’il est devenu difficile de faire face à l’afflux de newsletters marketing nous incitant à nous procurer le dernier gadget mis sur le marché. D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux mêmes : aujourd’hui, 63 % des smartphones utilisés ont moins de deux ans.
Pour l’ensemble de ces raisons, la sobriété numérique se heurte à une problématique de taille : comment parvenir à développer un usage raisonné du numérique, quand celui-ci sous-tend le moindre aspect de notre quotidien, tant sur le plan du travail que des loisirs ?
Si nous voulons travailler activement à lutter contre le dérèglement climatique, nous ne pourrons pas faire l’impasse sur la sobriété numérique. Or, si l’atteinte de cette dernière présente des défis, cela ne signifie pas que les défis en question sont insurmontables. Ci-dessous quelques pistes de réflexion.
L’adoption de politiques de sobriété numérique implique d’accepter de remettre en question notre comportement. Encore une fois, il ne s’agit en aucun cas d’écarter le numérique à tout jamais. Il s’agit simplement d’identifier ce qui relève aujourd’hui de la dérive.
Pour y parvenir, deux leviers s’imposent : la sensibilisation et l’éducation. D’une manière générale d’ailleurs, le fait d’informer et d’expliquer constitue un préalable indispensable à toute politique de transition qui soit durable.
En l’espèce, il nous faut en premier lieu sensibiliser à l’impact environnemental et social du numérique. Plus encore : expliquer que la sobriété numérique n’est pas synonyme de renoncement mais d’équilibre personnel et environnemental. Ce qui est important, c’est que chacun apprenne à se servir du numérique de manière optimale.
En entreprise (mais aussi à l’école) cet exercice de pédagogie doit être idéalement accompagné d’une formation aux pratiques du numérique responsable.
Dans la continuité du premier point, il s’avère également nécessaire d’inscrire la transition vers la sobriété numérique dans un contexte beaucoup plus vaste. Outre le fait de contribuer à protéger l’environnement et son bien-être personnel, nous devons progressivement modeler une nouvelle forme de société.
L’idée n’est pas de dire que toute forme de nouveauté ou d’innovation doit désormais être exclue. Simplement qu'il nous faut apprendre - ou réapprendre - à valoriser la qualité, la longévité et l’utilité.
Un appareil reconditionné n’est pas nécessairement moins performant qu’un appareil neuf. Pourtant, ce raisonnement est très commun.D'où l'importance de travailler dès à présent à nous défaire de ces schémas de pensée erronés.
Face à l’ampleur d'un tel changement sociétal, le gouvernement peut et doit apporter son propre soutien. Un soutien qui peut notamment prendre la forme de lois, de politiques publiques incitant à la réparation plutôt qu’au remplacement, ou de normes de durabilité à respecter pour les appareils électroniques.
En France, depuis 2014 et la loi Hamon, l'obsolescence programmée est ainsi considérée comme un délit. Un dispositif législatif d'ailleurs depuis renforcé par la loi de la transition énergétique pour la croissance verte.
Dernier aspect mais pas des moindres : les labels et certifications permettant de valoriser les produits éco-conçus doivent faire l’objet d’une promotion active de la part des pouvoirs publics, afin de contribuer à sensibiliser les consommateurs.
L’adoption des pratiques du numérique responsable implique de commencer par identifier les axes d’amélioration prioritaires. Particulièrement en entreprise, où lesdits axes d’amélioration ne seront pas nécessairement les mêmes d’une organisation à l’autre. Pour développer une vision exhaustive de son usage du numérique, un audit spécifique peut ainsi être conduit.
D’une manière générale cependant, sachez que l’adoption d’une politique de sobriété numérique relève en grande partie du bon sens. Par exemple, si la dématérialisation est bel et bien un atout, elle doit elle aussi faire l’objet d’un usage raisonné, pour ne pas contrecarrer ses effets bénéfiques. Si plusieurs participants à une visioconférence se trouvent dans les mêmes locaux, ces derniers ont tout intérêt à se réunir dans une salle commune, puis à connecter un seul de leurs ordinateurs à la plateforme permettant de converser avec les participants qui ne sont pas physiquement présents.
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