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Comprendre l'obsolescence programmée en 5 points clés

L'obsolescence programmée est une pratique commerciale déloyale qui consiste à concevoir des produits à la durée de vie réduite. Zoom.
Green Actu’
2023-12-08T00:00:00.000Z
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du verre endommagé

Chaque année en France, « 40 millions de biens tombent en panne et ne sont pas réparés ». En cause : l'obsolescence programmée des appareils électroniques, la garantie trop courte et la non-réparabilité des appareils.

Au-delà d'inciter à la surconsommation, l'obsolescence programmée est désastreuse pour notre environnement.

👉 Qu'est-ce que l'obsolescence programmée ? Quelles formes prend-elle ? Quid de ses impacts environnementaux ? Que dit la loi à son sujet ? Et surtout, comment lutter contre l'obsolescence programmée ?

Greenly fait le point.

Qu'est-ce que l'obsolescence programmée ?

L'obsolescence programmée, définition

L'expression "obsolescence programmée" vient du latin obsolescere signifiant "tomber en désuétude". Selon Légifrance, il s'agit de « l'ensemble des techniques par lesquelles le metteur sur le marché d’un produit vise à en réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement. »

Autrement dit, l'obsolescence programmée est une pratique commerciale déloyale qui consiste à concevoir des produits à la durée de vie réduite. Un objectif : accroître les profits.

Ce procédé s'inscrit dans un modèle de production et de consommation linéaire (extraire, produire, consommer et jeter).

Pour rappel, en 2012, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a défini 4 types de durée de vie :

  • la durée de vie normative (durée de fonctionnement moyenne) ;
  • la durée d’usage (durée pendant laquelle le produit est utilisé à proprement parler) ;
  • la durée de détention totale (total des durées de détention auprès de différents utilisateurs) ;
  • la durée d’existence (période entre la fin de fabrication et l'élimination, la valorisation énergétique ou le recyclage).
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Les différentes formes d'obsolescence programmée

L'obsolescence programmée peut se présenter sous quatre formes différentes :

  • l'obsolescence esthétique (c'est l'effet de mode, le produit perd en valeur au moment de la sortie d'un nouveau produit amélioré) ;
  • l'obsolescence technique ou indirecte (l'appareil fonctionne mais son utilisation est compromise, car les composants ou les produits associés n'existent plus) ;
  • l'obsolescence logicielle (une mise à jour obligatoire du logiciel d'utilisation s'avère incompatible avec les anciens modèles) ;
  • l'obsolescence fonctionnelle (le produit ne répond plus aux usages permis par le progrès technique, une évolution réglementaire et/ou économique).

Quels sont les objets victimes d'obsolescence programmée ?

L'obsolescence programmée concerne essentiellement 3 types de produits : 

  • les produits électroménagers (machine à laver, lave-vaisselle, micro-ondes, réfrigérateur, etc.) pour lequel le coût de la réparation est plus élevé que le prix de l'appareil lui-même ; 
  • les produits high-tech (smartphone, ordinateur, tablette, téléviseur ou encore enceinte) dont la durée de vie est généralement comprise entre 3 et 5 ans ;
  • les voitures (particulièrement la batterie, les composants mécaniques et les appareils électroniques connectés qui justifient d'une longévité réduite).

Les origines de l'obsolescence programmée

La première utilisation notable de l'obsolescence programmée remonte aux années 1920. Un groupe d'industriels spécialisés dans la fabrication d'ampoule (surnommé le « Cartel Phœbus ») commercialisait des ampoules à incandescence, dont la durée de vie était limitée à 1 000 heures.

En 1932, un certain Bernard London propose cette technique pour relancer l'économie des États-Unis, où les effets de la crise de 1929 continuent de se faire sentir. Selon lui, cette pratique stimule en effet la production et la consommation.

Dans les années 1950, un designer américain, Brooks Stevens, en fait son fer de lance. Il popularise la notion de « tendance » en proposant régulièrement de nouveaux modèles au design inédit.

Depuis la seconde moitié du XXe siècle, l'expansion de la société de consommation favorise la généralisation de l'obsolescence programmée.

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La loi sur l'obsolescence programmée

Depuis 2014, l'obsolescence programmée est considérée comme un délit par la loi Hamon. La loi de la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 est ensuite venue durcir la réglementation française.

Elle reconnaît et punit l'obsolescence programmée :

  • d'une peine de deux ans d'emprisonnement ;
  • de 300 000 euros d'amende pour un individu ;
  • d'une amende pouvant aller jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires moyen annuel d'une entreprise.

Quels sont les impacts environnementaux de l'obsolescence programmée ?

L'épuisement des ressources

Aujourd'hui, rares sont les personnes qui ne détiennent pas d'appareils électroniques. Et ce n'est pas sans conséquence pour l'environnement.

Les smartphones contiennent pas moins de 70 composants, dont le cobalt ou le lithium (utilisé pour la conception des batteries). Or, la surexploitation des matières premières rares engendre un épuisement de ces ressources limitées. Hélas, ces lourdes répercussions sur l'environnement ne s'arrêtent pas là : 

L'aggravation de la pollution

Le renouvellement constant des appareils incite à la surproduction, occasionnant une pollution aux proportions gigantesques. Celle-ci est engendrée tout au long du cycle de vie du produit, mais plus particulièrement au moment de l'extraction des matières premières, de la production de l'appareil, de sa distribution et de sa fin de vie.

Chaque année, 20 à 50 millions de tonnes de déchets sont jetés, ce qui représente environ 20 kg de déchets par Français. [Softcorner]

Par ailleurs, les circuits de recyclage ne prennent pas totalement en charge les déchets électroniques. Placés dans des déchetteries à ciel ouvert, les appareils usagés victimes de l'obsolescence programmée se désagrègent avec le temps. Les composants qu'ils contiennent contaminent alors les sols, les eaux et provoquent une hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Selon l'organisation « Halte à l'obsolescence programmée » (HOP), l'allongement de la durée de vie des équipements informatiques, de l'électroménager, du textile et de l'ameublement permettrait de diminuer les émissions annuelles françaises de 77 millions de tonnes de CO2.

Comment lutter contre l'obsolescence programmée ?

Améliorer la réparabilité des objets

En vue d'améliorer la durée de vie des appareils, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a acté la mise en place d'un indice de réparabilité de certains produits électroniques et électriques au 1er janvier 2021 .

Cette note permet d'orienter les décisions d'achat des consommateurs vers des produits facilement réparables, justifiant d'une durée de vie plus longue.

De nouvelles catégories ont été ajoutées le 1er janvier 2022. Sont ainsi concernés :

  • les lave-linges à hublot et à chargement par le dessus ;
  • les smartphones ;
  • les ordinateurs portables ;
  • les téléviseurs ;
  • les tondeuses à gazon électriques ;
  • les lave-vaisselles ;
  • les aspirateurs ;
  • les nettoyeurs à haute-pression.

Le caractère plus ou moins réparable de chaque bien est noté sur 10. Ceci prend en compte la disponibilité et le prix des pièces détachées, mais également la démontabilité du produit, ou encore la disponibilité des conseils d'utilisation et d'entretien.

En 2024, cet indice devrait devenir « l'indice de durabilité » grâce à l'ajout de nouveaux critères, tels que la robustesse et la fiabilité des appareils.

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Généraliser l'éco-conception des produits

L'éco-conception consiste à allonger la durée de vie d'un objet en le rendant plus robuste, réparable, facile à entretenir et adaptable aux évolutions technologiques. Évidemment, il s'agit aussi de réduire son impact sur l'environnement (avec l'usage de matières recyclées notamment).

Le fabricant optimise les étapes du cycle de vie de l'appareil pour le rendre plus écologique en :

  • s'approvisionnant en matières premières recyclées et favoriser les circuits courts ;
  • se fournissant en électricité verte pour produire sans impacter l'environnement ;
  • distribuant les produits à l'aide de modes de transport doux ;
  • permettant un usage peu énergivore et polluant ;
  • garantissant le caractère recyclable des produits.

Entretenir son équipement

De son côté, le consommateur contribue à la lutte contre l'obsolescence programmée en prenant soin de son matériel. Des actions simples peuvent être mises en place :

  • entretenir ses produits lors de leur utilisation ;
  • respecter les consignes de rangement ;
  • les réparer en cas de panne ;
  • leur accordant une seconde vie en les revendant (en pièces détachées ou non) ou simplement en les donnant.

À ce titre, les garanties doivent évidemment être mises à profit aussi souvent que possible. Outre le fait que le recours aux garanties permet d’allonger la durée de vie de ses produits en les faisant réparer, elle pousse les fabricants à concevoir des produits plus durables. En cas de réparation sous garantie, c'est le fabricant ou le vendeur qui paie !

Il existe deux types de garanties :

  • les garanties obligatoires et gratuites (la garantie légale de conformité et la garantie pour vices cachés) ;
  • les garanties facultatives (la garantie commerciale et la garantie « constructeur »).

Résister à la nouveauté

La digitalisation de nos services, de nos relations et l'essor du télétravail nous a rendus accros aux appareils numériques. Or, certains consommateurs peinent à résister à l'appel de la nouveauté.

Aujourd'hui, répondre aux diktats de la mode (et pas uniquement dans le domaine vestimentaire) constitue une norme sociale. S'en détacher peut aboutir à une forme d'exclusion. Via des campagnes marketing toujours plus agressives et des argumentaires rondement menés, les marques imposent leurs produits comme des tendances nécessaires que nous nous empressons d'acheter.

Pour tâcher de prendre du recul, les consommateurs peuvent par exemple prendre le temps de lister les avantages et les inconvénients du nouveau produit désiré. De même, ils peuvent faire le choix de se tourner vers des appareils d'occasion ou reconditionnés.

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un homme souriant avec des lunettes
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