La difficile équation de la sobriété numérique
La sobriété numérique vise à minimiser l’impact environnemental lié à notre usage du numérique. Un concept qui se heurte pourtant à de nombreux défis.
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Alors que la France examine une proposition de loi visant à lutter contre la fast fashion, la question de la mode durable revient sur le devant de la scène. Soucieuses de soutenir le développement d’un modèle de consommation plus respectueux de l’environnement et d’autrui, certaines personnes cherchent d’ailleurs déjà à se tourner vers des vêtements éco-responsables.
Mais qu’est-ce qu’un vêtement éco-responsable ? Comment le reconnaître ? Se reconstituer petit à petit une garde-robe plus durable et écologique ?
Suivez le guide.
Un vêtement éco-responsable est un article de mode ayant été produit de manière à minimiser son impact environnemental, et respecter une certaine éthique tout au long de sa chaîne de production (sur le volet social notamment).
Même s’il n’existe pas de règles établies à proprement parler, on peut tout de même identifier 4 principales lignes à laquelle un vêtement dit “éco-responsable” ne peut déroger.
La composition d’un vêtement éco-responsable joue un rôle prépondérant dans sa propension à pouvoir ou non être qualifié comme tel. Ceci s’explique notamment par le fait que l’essor de la fast fashion a mis en lumière deux problèmes majeurs : d’une part, le taux de pollution environnementale et sanitaire liée à l’emploi de certains matériaux, et d’autre part, l’épuisement d’un certain nombre de ressources. En ce sens, les alternatives les plus écologiques doivent être privilégiées (voir plus bas).
Longtemps mise de côté, la question de l’éthique appliquée aux procédés de production constitue l’un des principaux moteurs de ceux souhaitant soutenir la mode éco-responsable. Depuis le drame du Rana Plaza, la France a d’ailleurs fait évoluer sa législation en instaurant le devoir de vigilance. Mais au-delà du volet légal, la négation des conditions de travail au sein de la chaîne d’approvisionnement est de plus en plus mal perçue. Le respect des droits humains, la sûreté des conditions de travail, ou encore l’équitabilité des salaires comptent de plus en plus. Y compris pour le grand public.
Corrélée à la question des matériaux, la gestion environnementale s’avère toutefois plus large. Au-delà de s’assurer que le vêtement est conçu de façon éco-responsable, il s’agit de s’assurer que sa création, sa production, puis sa distribution sont gérées de la manière la plus optimale possible sur le plan de l’empreinte carbone notamment. Les émissions de gaz à effet de serre (grandes contributrices au réchauffement climatique) doivent faire l’objet d’une réduction maximale.
Outre le fait de produire mieux, le vêtement éco-responsable doit nous permettre de consommer moins. En l’état actuel de la situation, nos sociétés contemporaines (au sein des pays développés) surconsomment les ressources disponibles sur la planète. Pire : elles les surconsomment pour produire des biens relevant souvent du superflu. En ce sens, créer des vêtements solides, de qualité et au design intemporel permet d’allonger la longévité de ces produits, d’économiser les ressources et de réduire les déchets.
Les labels et les certifications sont l’un des principaux indicateurs permettant au grand public d’identifier un vêtement éco-responsable. Attention cependant, car ces derniers ne se valent pas nécessairement - sur le plan des critères de labellisation notamment.
Parmi les principaux labels pouvant se révéler utiles, on trouve :
La certification GOTS implique ainsi des audits réguliers de la part d'organismes de certification indépendants - agréés par GOTS. Le label Ecocert lui-même recourt d'ailleurs au standard GOTS pour effectuer ses propres vérifications.
Oeko-Tex Standard 100 et Made in Green by Oeko-Tex sont des labels décernés après tests en laboratoire et audits du processus de production, là aussi effectués par des instituts indépendants membres du réseau Oeko-Tex. Même son de cloche du côté de chez Fair Wear Foundation, qui s'appuie sur des vérifications et des audits indépendants.
Les critères de FairTrade sont quant à eux évalués par FLO-CERT, un organisme de certification indépendant spécialisé dans le commerce équitable.
Enfin, les critères et le processus de certification de l'Ecolabel Européen sont supervisés par des organismes compétents, au sein de chaque État membre de l'UE.
Dans le domaine de l'industrie textile, certains matériaux peuvent être privilégiés en vue de réduire son impact environnemental.
Le coton biologique, par exemple, garantit que ce dernier a été produit dans des conditions ne relevant pas de la surexploitation. Sa production :
Dans une toute autre catégorie, les cultures de lin et de chanvre sont elles aussi moins gourmandes en eau ainsi qu'en engrais.
Bien évidemment, n'hésitez pas non plus à vous tourner vers les vêtements issus des filières de recyclage (coton recyclé, polyamide recyclé, etc.).
Les fibres textiles | Typologie de fibre textile | Exemples de fibre textile |
---|---|---|
Les fibres naturelles | Fibres d'origine végétale | bambou, caoutchouc, cellulose, chanvre, coton, coco, jute, lin |
Fibres et poils d'origine animale | alpaga, angora, cachemire, chameau, chèvre, fourrure, laine, mohair, soie | |
Les fibres chimiques | Fibres chimiques issues de la transformation de matières naturelles | acétate, cupro, lyocell, modal, polyamide, rayonne, triacétate, viscose |
Fibres chimiques résultant d'une combinaison de gaz, pétrole, alcool, air et eau | acrylique, aramide, carbone, céramique, chlorofibres, élasthanne, élastoléfine, modacrylique, polyamide (nylon), polyester, polyéthylène, polypropylène |
Nombreux sont les individus à se sentir impuissants face à l'hégémonie d'un modèle tel que la fast fashion. Pourtant, ce rouleau compresseur ne l'est qu'en apparence. Et pour cause : l'existence d'un tel modèle est corrélée à la propension de nous autres, individus, à y adhérer ou non.
Si nous cessons de consommer des articles de fast fashion - ou si nous n'en consommons que de manière très occasionnelle, lorsque nous avons véritablement besoin d'acheter un vêtement - la production d'une telle volumétrie d'habits et son importation ne seront plus rentables.
Bien sûr, aux yeux de certains, ceci apparaît comme une utopie. Mais la mobilisation a déjà commencé, en vérité. Libre à nous d'apporter notre contribution ou non.
Ce n'est pas nous qui le disons, mais le rapport The Power of People (The Jump). L'étude - ayant pour objet les pays occidentaux considérés comme riches - révèle que les citoyens ont une influence direct sur 25 à 27% des économies nécessaires d'ici à 2030. Mieux : ce chiffre constitue une estimation à minima.
Bien sûr, la part revenant à nos gouvernements et aux industries concernées est importante (73%). Mais en l'état actuel de l'urgence climatique, chaque geste compte désormais.
Si vous n'êtes pas expert dans le décryptage des étiquettes, certains labels officiels peuvent vous aiguiller (voir ci-dessus).
NB : Pour les problématiques relatives à la question animale, le label Demeter peut vous orienter vers des produits issus d'une filière soucieuse du respect des animaux.
Si, toutefois, vous souhaitez apprendre à trier vos vêtements vous-mêmes, privilégiez les fibres naturelles. Il sera difficile de bannir totalement les fibres chimiques. Tâchez plutôt de les minimiser.
La mode dite "durable" apparaît souvent contradictoire. Boycottant les fibres dérivées du pétrole d'un côté, dénigrant le coton de l'autre... Sans parler du débat autour de la laine que nos aïeux utilisaient pourtant bien avant l'essor de la fast fashion.
En vérité, tout est une question d'équilibre. Un peu comme pour l'alimentation. Dans ce domaine, un vieil adage dit "Il faut manger de tout un peu". En matière de mode, c'est un peu plus compliqué que ça, mais l'idée y est : tout est une question d'équilibre, notamment en phase de transition.
À moins de disposer d'un salaire plus que confortable, si vous souhaitez faire un effort avec votre garde-robe, vous allez devoir avancer un pas après l'autre. Car la mode durable a un prix. Qui plus est, même les marques proposant des articles davantage "eco-friendly" ne sont pas irréprochables en tout point - pas plus que leurs produits.
Alors, comment parvenir à équilibrer au mieux l'équation ?
C'est la règle la plus dure, parce qu'elles sont quasiment partout. Pour cette raison, il semble difficile de parvenir à les éradiquer totalement de la garde-robe. Du moins, dans un premier temps. Tâchez de les éviter aussi souvent que possible. Elles sont mauvaises pour l'environnement et votre santé.
Elles ne sont généralement pas données. Il vous faudra y aller par étape. L'avantage ? Leur qualité leur permet d'être portées longtemps. Prenez le temps de sélectionner vos pièces soigneusement - histoire de ne pas vous retrouver lassé(e) un mois plus tard.
Tout le monde n'a pas les moyens d'investir 100 euros dans un jean en coton biologique. Surtout s'il faut ensuite vêtir le reste de la famille avec des articles tout aussi qualitatifs. Conclusion ? Si vous ne pouvez véritablement pas faire autrement, achetez ce qui se trouve à hauteur de votre budget. Ce n'est pas la même chose d'acheter deux pulls en fibres chimiques sur un an que d'en acheter 10. Surtout si la moitié part vite à la déchetterie.
Les fibres chimiques, c'est mal. Les fibres d'origine animale, c'est mal. Les fibres d'origine végétale, c'est mal une fois sur deux... Bref ! Rares sont les options au sujet desquelles il n'existe pas de critique. Ceci ne doit pas vous empêcher de faire du mieux que vous pouvez.
Admettons que vous ayez le choix entre un vêtement dérivé du pétrole et un vêtement en coton non biologique. Oui, ce n'est pas l'idéal. Mieux vaudrait du coton biologique. Mais encore une fois, tout est question de bon sens. Si vous n'achetez pas une nouvelle fringue toutes les deux semaines, le choix du coton non biologique constituera un premier effort.
Dans la mesure du possible, tentez de limiter votre exposition aux injonctions promotionnelles. Ceci ne veut pas dire ne plus jamais acheter quoi que ce soit. Mais efforcez-vous de ne pas céder à l'instantanéité ou aux pressions diverses.
Parmi les plus connues :
Au contraire, prenez le temps de peser le pour et le contre. Avant toute chose : avez-vous vraiment besoin de cet article ? N'en avez-vous pas déjà un plus ou moins similaire dans votre garde-robe ? Avez-vous seulement pris la peine de l'essayer pour vérifier qu'il vous allait ? N'en serez-vous pas lassé(e) dans un an voire moins ? Ne préféreriez-vous pas économiser l'argent relatif à cette dépense pour vous offrir un vêtement de meilleure qualité que vous garderez plus longtemps ? Voire pour vous offrir toute autre chose ?
Un conseil : lorsque vous vous sentez sur le point de craquer sur un article, laissez-vous deux ou trois jours de réflexion. Bien souvent, vous réaliserez que l'objet de votre pulsion d'achat disparaît vite de vos pensées... Et qu'il n'a pas tant d'importance que cela à vos yeux.
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