Comment rendre la finance verte ?
Qu'est-ce que la finance verte ? Comment fonctionne-t-elle ? Comment particuliers et entreprises peuvent-ils verdir la finance ? Réponses dans cet article.
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La fast fashion est l'une des raisons pour laquelle le secteur de la mode est l'une des industries les plus polluantes au monde. Le renouvellement constant des collections et les prix compétitifs liés à la moindre qualité de la marchandise ou aux mauvaises conditions de travail visent à attirer la clientèle aux dépens de l'environnement.
Alors que les conséquences du réchauffement climatique se multiplient (canicules, incendies, inondations, etc.), de plus en plus d'entreprises prennent néanmoins conscience de leur responsabilité dans ce phénomène.
👉 Quels sont les impacts environnementaux et sociétaux de la fast fashion ? Comment développer une mode plus éthique ?
On vous dit tout. 💬
La fast fashion (également appelée « mode express » ou « mode jetable ») a pris son élan dans les années 1990, avec l'implantation en Europe des enseignes telles que Zara et H&M. Aujourd'hui, on en vient à parler d'ultra fast fashion avec le succès international du géant chinois Shein.
Le principe de la fast fashion consiste à augmenter son chiffre d'affaires :
👉 Finalement, la notion de fast fashion s'apparente à celle de fast food dans le domaine alimentaire (une grande quantité de nourriture produite, au détriment de sa qualité).
Dans le cas de la fast fashion, c'est le renouvellement quasi constant des collections qui crée un sentiment d'urgence chez le consommateur, induisant lui-même une surconsommation de vêtements.
Plus de 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde, soit 60 % d'habits de plus qu'il y a 15 ans, déplore l'ADEME.
Or, le cycle de vie d'un habit issu de la fast fashion n'est pas sans conséquence sur l'environnement et la société.
Même si l'industrie de la mode crée 1 million d'emplois dans le monde, les conditions de travail sont loin d'être idéales.
Pour garantir un tel rythme de production, les grandes marques de fast fashion délocalisent leur production au Bangladesh ou au Pakistan - là où la main-d'œuvre est moins chère et où les lois encadre peu la sécurité des ouvriers, les horaires de travail et la rémunération.
En 2022, le rapport Business & Human Rights Resources Center révélait que le harcèlement moral, les viols et les agressions sexuelles sont des moyens de pression largement utilisés sur les employés.
D'après le site de la marque Blaune, le prix d'un t-shirt produit en Inde et vendu 29 euros se décompose comme suit :
En 2013, l'effondrement du Rana Plaza ayant entraîné le décès de 1 200 personnes a tristement illustré le désintérêt affiché pour la sécurité des employés. Située au Bangladesh, cette usine de production insalubre abritait les ateliers de plusieurs marques internationales de vêtements. Cet événement dramatique a d'ailleurs été à l'origine de la loi française relative au devoir de vigilance.
Citons également le travail forcé du peuple des Ouïghours en Chine qui a fait l'objet d'un scandale d'envergure il y a de ça quelques années. De grandes marques de l'industrie textile sont également impliquées dans cette affaire (Nike, Puma, Adidas ou encore Lacoste).
La fast fashion constitue un désastre, tant pour l'environnement que pour les êtres humains. Voici les principaux éléments qui constituent l'empreinte écologique de la mode jetable.
Première fibre textile consommée au monde (très demandée pour sa qualité et son pouvoir absorbant), le coton est pourtant très polluant de part sa culture, affirme Weebio.
Un quart des pesticides utilisés dans le monde est destiné à cette fameuse culture, qui requiert également 4 % des fertilisants à l'azote et au phosphore à l'échelle mondiale.
Les pesticides contiennent des dérivés de l'arsenic qui :
👉 Selon le guide de Zero Waste France, les pesticides utilisés dans la culture du coton sont à l'origine du décès de 22 000 personnes chaque année.
En outre, cette matière nécessite une exposition de 120 jours par an au soleil, ainsi qu'une importante quantité d'eau.
Une étude menée par l'UNESCO dévoile que 10 000 litres d'eau sont nécessaires pour produire 1 kg de coton, dont 33 % d'eau potable. Un t-shirt représente 2 700 litres, soit l'équivalent de 70 douches.
Au total, 4 % de l'eau potable disponible dans le monde serait utilisée pour produire nos vêtements, ce qui fait du textile le troisième plus grand consommateur d'eau après la culture de blé et de riz !
Il ne faut pas oublier qu'une fois entre les mains de son acheteur, le vêtement sera lavé de multiples fois. Or, le lavage en machine représente 12 % de l'eau consommée chaque année par les foyers français, soit 14 000 litres d'eau par an.
Sans surprise, l'utilisation de cette grande quantité d'eau a des conséquences visibles sur l'environnement : l'exemple le plus parlant reste l'assèchement catastrophique de la mer d'Aral en Ouzbékistan.
20 à 60 km3 d'eau ont été détournés à partir de 1960 sur décision de l'URSS, pour arroser les champs de coton et de blé. Résultat : la diminution de la surface et la hausse du taux de salinité ont causé la mort de millions de poissons et le déménagement forcé des populations alentour qui ne pouvaient plus se nourrir.
L'industrie textile exploite un grand nombre de ressources non renouvelables pour produire des fibres synthétiques (dont le polyester). Aussi improbable que cela puisse paraître, 70 % de ces fibres proviennent du pétrole.
En définitive, 70 millions de barils de pétrole sont nécessaires pour produire 40 millions de tonnes de polyester chaque année.
A titre comparatif, l'extraction du pétrole a une empreinte carbone 2,5 fois plus élevée que celle d'un t-shirt en coton.
Et le problème ne s'arrête pas là.
À chaque lavage, les vêtements en matière synthétique libèrent des microplastiques, dont la taille microscopique ne permet pas le filtrage par les stations d'épuration.
Chaque année, pas moins de 500 000 tonnes de particules plastiques sont relâchées dans les océans du monde, ce qui équivaut à 50 milliards de bouteilles en plastique.
Pour colorer nos habits, il est impératif de passer par l'étape de la teinture.
Depuis 2007, en Europe, la réglementation REACH permet de limiter l'utilisation des constituants chimiques. Malheureusement, les pays en voie de développement n'ont aucun encadrement à ce niveau.
4 principales substances toxiques sont utilisées :
Toutes ces substances sont très toxiques pour les ouvriers, les futurs consommateurs et nos écosystèmes. Au moment du rinçage, une partie de la teinture est en effet rejetée dans les eaux usées - une pollution estimée entre 17 et 20 % par la Banque Mondiale.
Entre les invendus et les pièces peu portées ou rapidement usées, le gâchis planétaire engendré par la fast fashion serait estimé à 4 millions de tonnes de textiles par an et ce, rien qu'en Europe.
Le recyclage n'est pas encore un réflexe : 80 % des habits sont simplement jetés à la poubelle et 20 % recyclés.
Le prêt-à-porter invendu ou jeté est entreposé dans le désert d'Atacama au Chili. Jonché par près de 40 000 tonnes d'habits, il est l'un des plus grands cimetières de fast fashion du monde. Et comme dans toute déchetterie à ciel ouvert, les produits se dégradent et finissent par polluer les sols.
Malgré tout, des initiatives fleurissent en France. Certaines marques échangent des habits usagés contre des bons de réduction, et des associations les reprennent gratuitement pour leur offrir une seconde vie.
En 2016, 210 000 tonnes de textiles et de chaussures ont ainsi été triés.
En outre, au vu de la croissance rapide des ventes en ligne, les États de l'UE soutiennent un projet de proposition visant à interdire la destruction des vêtements ou d'accessoires vestimentaires invendus. Dans le cas où elle serait acceptée, la proposition devrait intégrer les nouvelles « exigences d'écoconception » déterminées par l'UE.
Selon une infographie de l'ADEME, l'industrie de la mode émettrait 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre (GES). Ces émissions sont supérieures aux vols internationaux et au trafic maritime réunis. Cela représente 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En 2050, le pourcentage pourrait s'élever à 26 % si notre comportement reste identique.
La fabrication n'est pas la seule fautive : le transport porte sa part de responsabilité (avions et camions). Fabriqués à l'autre bout du monde (majoritairement en Asie), 87 % des vêtements vendus en France doivent ensuite être acheminés en boutique.
Un jean peut parcourir jusqu'à 65 000 km, révèle l'ADEME.
Fort heureusement, il existe des alternatives écologiques pour réduire l'empreinte carbone de l'industrie textile. Voici quelques actions concrètes.
Réaliser le bilan carbone de son entreprise permet de mesurer ses émissions de gaz à effet de serre pour mieux les réduire.
Placer les enjeux écologiques au cœur de son business model comporte plusieurs avantages :
L'analyse de cycle de vie (autrement appelée ACV) permet de comprendre l'impact environnemental d'un produit tout au long de son existence, afin d'améliorer ses performances environnementales à chaque étape de production et d'usage (« du berceau à la tombe » dans le jargon).
Dès lors, il devient possible de définir plusieurs scénarios pour chaque vêtement et de mettre en place des stratégies portant sur les aspects suivants :
Alors comment s'habiller de manière éco-responsable ?
En moyenne, un Français achète 9,2 kilos de textiles par an. Pour cette raison, il convient évidemment de porter son choix sur la "mode éthique". Souvent plus onéreuse, elle implique de consommer moins (c'est vrai), mais mieux. On en vient même à parler de "slow fashion".
Cette dernière privilégie des tissus durables et éco-conçus. Il s'agit de favoriser les fibres recyclées (notamment le coton biologique, le chanvre ou le lin) et les pièces de qualité.
Pour trouver les marques les plus engagées et éviter le greenwashing, fiez-vous aux labels - notamment Slow we are, l'Écolabel européen, Ecocert Textile ou Demeter. Ils garantissent une fabrication plus responsable, usant de matériaux renouvelables ou recyclés, et des conditions de travail respectueuses de l'Homme et de l'environnement.
Les friperies comme The Place to frip ou labelemmaüs permettent d'acheter des vêtements de seconde main (en boutique et en ligne).
De même, les consommateurs peuvent placer leurs vêtements dans des bennes de collecte, les donner à leurs proches ou les revendre en ligne via des sites comme Vinted.
Ces alternatives permettent de donner une seconde vie à ses vêtements, de faire des économies et de limiter l'impact environnemental.
En tant qu'entreprise tendez vers un mode de production plus éco-responsable, en réduisant vos émissions de gaz à effet de serre.
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