L'actu climat en 5 minutes au format hebdomadaire

La voix de l'impact
FR
FR
Greenlyhttps://images.prismic.io/greenly/43d30a11-8d8a-4079-b197-b988548fad45_Logo+Greenly+x3.pngGreenly, la plateforme tout-en-un dédiée à toutes les entreprises désireuses de mesurer, piloter et réduire leurs émissions de CO2.
GreenlyGreenly, la plateforme tout-en-un dédiée à toutes les entreprises désireuses de mesurer, piloter et réduire leurs émissions de CO2.
Descending4
Home
1
Blog
2
Category
3
Quelle sera la nourriture de demain ?
4
Media > Tous les articles > Alimentation > Quelle sera la nourriture de demain ?

Quelle sera la nourriture de demain ?

ÉcologieAlimentation
Niveau
Hero Image
Hero Image
un champ
La nourriture de demain sera-t-elle écologique ? Greenly fait le point sur les aliments à limiter et les différentes solutions pour verdir nos assiettes.
Écologie
2023-05-11T00:00:00.000Z
fr-fr

À première vue, la nourriture de demain renvoie aux insectes, aux compléments alimentaires et aux solutions de synthèse que permettront les avancées technologiques (à l'image de la viande in vitro ou du steak créé via une imprimante 3D). Cependant, cette alimentation du futur demeure largement à perfectionner. Pour cette raison, plutôt que de miser sur cette dernière, l'humanité aurait tout intérêt à découvrir (ou redécouvrir)les bienfaits des aliments dits "durables".

Au-delà d'éviter à la population mondiale de souffrir de la famine, diversifier et verdir notre régime alimentaire contribuerait à lutter contre le réchauffement climatique. En l'état, à l'heure actuelle, notre alimentation provient seulement de cinq espèces animales et de douze espèces de plantes. Par ailleurs, l'agriculture représente près de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) imputables aux activités humaines. C'est également un quart de l'empreinte carbone française. 

👉 Mais alors, quelle sera la nourriture de demain ? Quels sont les aliments à éviter et ceux à privilégier ? Disposons-nous des solutions pour verdir le secteur agricole ?

Quels aliments devraient voir leur portion réduite dans la nourriture de demain ?

L'avocat

Étant particulièrement bénéfique pour la santé, l'avocat constitue pourtant un désastre environnemental à certains égards. La culture de ce fruit s'avère en effet particulièrement gourmande en eau, puisqu'il en faut entre 1 000 et 2 000 litres pour produire un kilo d'avocats. Cela représente 100 000 litres d'eau par jour et par hectare.

En outre, cette surconsommation d'eau fait également l'objet d'un scandale éthique, puisque la culture des avocats est majoritairement située dans les pays ne permettant pas d'offrir de l'eau potable à leurs habitants de façon quotidienne - notamment en Amérique du Sud. 

Cultivés à l'autre bout du monde, les avocats doivent ensuite être acheminés en bateau et réfrigérés tout au long du voyage. De quoi drastiquement alourdir l'empreinte carbone de l'avocat.

👉 À titre indicatif, le Mexique est le premier exportateur mondial d'avocat, puisqu'il fournit 40 % de la production mondiale.

Alors : une solution existe-t-elle ?

Oui, mais elle ne plaît pas à tout le monde. Au grand dam de certains aficionados de l'avocat, il est nécessaire d'en limiter la consommation d'avocat et de privilégier aussi souvent que possible les produits issus de l'agriculture locale. De la même façon, on évitera ainsi de consommer à outrance les fruits exotiques (mangue, ananas, etc.).

La viande bovine

La consommation excessive de viande constitue l'une des premières sources d'émissions de gaz à effet de serre (GES) à enrayer. Dans les faits, la production d'un kilo de viande est à l'origine de 5 à 10 fois plus de GES qu'un kilo de céréales.

Dans le détail, un kilo :

  • de bœuf équivaut à 60 kg de GES ;
  • d'agneau émet 24 kg de GES ;
  • de poulet équivaut à 6 kg de GES ;
  • de porc émet 7 kg de GES. 
Par ailleurs, les animaux émettent du méthane (un gaz 28 fois plus puissant que le CO2 sur un siècle) via le processus de fermentation entérique. Si l'on considère qu'il y a environ un milliard de bovins élevés pour la viande et le lait, leurs rejets de méthane équivalent à deux milliards de tonnes de CO2.

Mais par quoi remplacer cet aliment ?

Les protéines animales peuvent être remplacées par des aliments riches en protéines végétales, à l'image des légumineuses (haricots, pois, fèves ou soja qui contiennent entre autres des oligo éléments), mais également des céréales ou des oléagineux (noix, cacahuètes, amandes, etc.).

De même, étant majoritairement composées de fer, les lentilles sont tout à fait aptes à remplacer la viande. D'un autre côté, la culture des légumes secs permet de stocker et d'utiliser l'azote présent dans l'atmosphère et ne requiert pas d'engrais chimiques pour pousser.

Le riz

La culture du riz est extrêmement gourmande en eau. Faire pousser un kilo de riz nécessite pas moins de 3 400 litres d'eau.

De plus, chaque année, cette céréale rejette 100 millions de tonnes de méthane dans l'atmosphère. Il s'agit de la production d'origine humaine la plus polluante en méthane (devant l'élevage de bétail).

👉 Les émissions de méthane représentent environ 35 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du système alimentaire mondial.

Aussi souvent que possible, préférez donc les pâtes, la semoule ou le quinoa, tous trois ayant les mêmes apports nutritionnels, mais étant moins émissifs.

Le sucre

WWF a mené une étude sur le sucre - surconsommé par des millions de personnes à travers le monde - et son impact sur l'environnement. 

Il s'avère que la culture du sucre est l'une des plus nocives pour la planète et la biodiversité, en raison de son recours massif à l'eau et aux pesticides. Avis aux intéressés : la culture de sucre menace animaux, végétaux et insectes.

Celles de sucre de canne et de betterave sucrière sont, quant à elles, à l'origine de l'érosion des sols.

À titre d'illustration, les sols utilisés pour la culture du sucre de canne en Papouasie-Nouvelle-Guinée ont perdu 40 % de leur teneur en carbone organique - gaz qui se retrouve alors dans l'atmosphère - à cause de l'irrigation.

Le chocolat

Produit par le cacaoyer - qui pousse exclusivement aux abords des forêts équatoriales - le cacao fait partie de nos gourmandises favorites, mais n'est pas sans incidence sur l'environnement.

Un kilo de chocolat émet 5 kg de CO2e, dont 70 % relèvent de la production du cacao et 30 % sont issus de la transformation et de l'emballage. 

Au regard de la demande, les producteurs n'hésitent pas à détruire les forêts équatoriales pour agrandir leurs cultures. La déforestation - qui représente 6 % de la déforestation tropicale importée - impacte négativement la biodiversité locale (tout particulièrement les orangs-outans, les tigres ou les rhinocéros).

En outre, pour assurer sa croissance, la plante réclame une quantité astronomique d'eau - 2 400 litres pour faire 100 g de chocolat.

En matière de consommation, tournez-vous si possible vers des artisans dont la production est moindre et plus durable - car gérée de la fève à la vente. De plus, le chocolat noir demeure à privilégier puisqu'il émet 20 % de CO2e de moins que le chocolat au lait.

Le café

L'empreinte écologique du café n'est pas aussi glorieuse que sa place sur le podium des boissons les plus consommées dans le monde - il se classe troisième après l'eau et le thé.

En 2017, l'étude réalisée par l'Université du Michigan révèlait qu'une tasse de café émet 50 à 250 g de CO2e - cela dépend du type de café et de la manière dont il est préparé. Dans le détail, 50 à 80 % de l'empreinte carbone du café est causée par sa production, tandis que sa préparation et sa consommation sont à l'origine de 20 à 50 % de son empreinte. 

En cause : la production intensive de café qui délocalise les cultures pour satisfaire nos besoins.

👉 Selon l'association Envol Vert, il faut déboiser 19 m² de forêt pour couvrir les besoins annuels d'un Français.

Close
youtube screenshot

Comment la nourriture de demain peut-elle être écologique ?

Revoir la composition de notre assiette

Les produits alimentaires sont généralement rendus polluants du fait de leur mode de production et surtout de leur surexploitation. Il nous revient ainsi entièrement d'agir de façon responsable et d'adapter notre consommation en modifiant peu à peu notre régime alimentaire.

👉 En 2020, l'étude de WWF intitulée « Le pouvoir réparateur des régimes alimentaires » indiquait qu'en « transformant nos régimes alimentaires mondiaux, il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l'alimentation d'au moins 30 % et de réduire de près de moitié la perte des espèces. »

D'après une étude menée en 2019 par The Lancet, le menu idéal permettant de nourrir l'humanité sans épuiser les ressources naturelles serait composé de :

  • 50 g de sucres ajoutés ;
  • 29 g de poulet et d'autres volailles ;
  • 13 g d'œufs ;
  • 14 g de viande rouge ;
  • 300 g de légumes ;
  • 250 g de produits laitiers ;
  • 232 g de graines complètes ;
  • 200 g de fruits.

Ce dernier doit idéalement être composé d'aliments durables et nourrissants comme :

  • les céréales complètes et les grains, dont la culture n'a besoin que de très peu d'eau ;
  • les épinards, dont la croissance rapide a un faible impact écologique ;
  • les algues, qui ne nécessitent pas d'engrais et qui captent de surcroît l'énergie du soleil nécessaire pour pousser. Son processus de photosynthèse permet également de rejeter de l'oxygène dans l'atmosphère ;
  • les légumes racines (betterave, carotte, navet, radis, etc.).

Tendre vers l'agriculture durable

La production et la culture sont responsables d'une grande partie des émissions rejetées par nos aliments. Fort heureusement, des solutions commencent à voir le jour pour limiter ces impacts - bien souvent, en remettant au goût du jour des techniques ancestrales compatibles avec l'agriculture durable.

D'après l'ADEME, « c'est l'ensemble des pratiques alimentaires qui visent à nourrir les êtres humains en qualité et en quantité suffisante, aujourd'hui et demain, dans le respect de l'environnement, en étant accessible économiquement et rémunératrice sur l'ensemble de la chaîne alimentaire ».

L'agriculture durable est une forme d'agriculture respectueuse de l'environnement et de la biodiversité, contrairement à l'agriculture intensive qui est à l'origine de :

  • la pollution de l'air via l'utilisation de pesticides et d'engrais - à l'origine de 3 % des émissions de l'activité française ;
  • la déforestation massive - depuis 1990, les pratiques agricoles sont à l'origine de la déforestation d'une surface équivalente à 6,5 fois la taille de la France ;
  • l'érosion de la biodiversité ;
  • la dégradation de sols - le changement d'affectation des sols, l'activité agricole et l'exploitation des forêts sont responsables de 25 % des émissions mondiales de GES ;
  • l'épuisement des ressources en eau - l'irrigation utilise 70 % de la consommation d'eau douce mondiale ;
  • du gaspillage - chaque année, un tiers de la production mondiale destinée à la consommation humaine est gaspillée ou perdue. 

L'agriculture intensive s'avère malheureusement synonymes d'avantages indéniables (moindre coût et fort rendement), lesquels tendent à freiner la transition vers un modèle plus éco-responsable.

De son côté, l'agriculture durable constitue une alternative, mais elle ne dispose pas d'un rendement suffisant pour répondre aux besoins de l'humanité et de sa tendance à la surconsommation - en 2050, la planète sera peuplée par 10 milliards d'individus.

Réduire les pollutions issues de la chaîne alimentaire

L'ensemble de la chaîne alimentaire - la production, le transport, la consommation des aliments et les déchets qui leur sont associés - est dommageable pour l'environnement.

En France, l'empreinte carbone de l'alimentation (163 MtCO2e) se décompose ainsi :

  • 108,8 MtCO2e émis par l'agriculture ;
  • 9,1 MtCO2e proviennent l'industrie agroalimentaire (IAA) ;
  • 22,1 MtCO2e relatifs au transport des marchandises ;
  • 8,3 MtCO2e liés au transport effectué par les ménages ;
  • 7,7 MtCO2e correspondant à la grande distribution et aux commerces ;
  • 7,3 MtCO2e pour la consommation au domicile des ménages.

La conservation des produits alimentaires est à l'origine de 40 % des consommations d'énergie - les produits réfrigérés notamment.

Prendre de bonnes habitudes du côté des consommateurs

Au-delà de modifier notre système alimentaire en profondeur, les consommateurs peuvent et doivent adopter de nouvelles habitudes de - manger de saison et local, par exemple.

Saviez-vous que les aliments cultivés hors saison le sont dans des serres chauffées et émettent donc 10 à 20 fois plus de GES qu'une culture en plein champ ? 

Saviez-vous également que 40 % des fruits et légumes consommés en France proviennent de l'étranger ? Pire : leur acheminement est responsable de 31 % des émissions totales de GES sur nos routes. 

Une alimentation de qualité et respectueuse de l'environnement implique de privilégier des produits locaux et de saison.

Enfin, n'oublions pas que chaque année, en France, pas moins de 10 millions de tonnes de nourriture consommable finissent à la poubelle.

Close
youtube screenshot

Engagez votre entreprise !

Luttez contre le dérèglement climatique en vous attaquant à l'empreinte carbone de votre entreprise !

Les experts Greenly vous accompagnent dans cette démarche : bénéficiez dès maintenant d'une démonstration gratuite de notre plateforme.

Plus d’articles

Tout voir
couverture article
Écologie
Réchauffement climatique
16 min

Tout savoir sur le réchauffement climatique

16 min
Niveau

Le réchauffement climatique incarne certainement le plus grand défi du XXIe siècle. Mais de quoi s’agit-il précisément ?

Partager
S’inscrire à la newsletter