Qu'est-ce qu'une rivière atmosphérique ?
Les rivières atmosphériques sont des phénomènes météorologiques ayant régulièrement fait la une ces dernières années. Que faut-il savoir à leur sujet ?
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Les solutions de Greenly
La gravité du réchauffement climatique requiert une action, tant individuelle que collective. États, citoyens, entreprises… Tous sont concernés.
Cependant, malgré les mises en garde des scientifiques, cette mobilisation contre le changement climatique demeure timide - en atteste le record historique des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l’énergie en 2022 (36,8 gigatonnes).
Une question se pose donc : pourquoi votre entreprise devrait-elle passer à l’action, alors que d’autres minimisent, voire nient le réchauffement climatique ? Greenly s’est penché sur la question.
Le dilemme du prisonnier est un concept pouvant s’appliquer à de nombreuses situations, y compris à la lutte contre le réchauffement climatique.
Énoncé en 1950 par le mathématicien Albert Tucker, le dilemme du prisonnier désigne une situation où - sans coopération - il est rationnel pour chaque acteur individuel de prendre une décision optimale pour lui, mais dommageable pour le collectif.
Lors d’un séminaire à l’Université de Stanford, le mathématicien a illustré ce concept en se servant de l’anecdote suivante : deux individus sont arrêtés sur le lieu du délit qu’ils viennent de commettre. Incarcérés sans possibilité de communiquer, ils sont ensuite interrogés séparément.
Les policiers leur présentent alors trois choix :
Au niveau individuel, il est plus rationnel de dénoncer l’autre pour obtenir une réduction de peine. A contrario, au niveau collectif, il est plus rationnel de nier toute implication. Cependant, sans communication préalable, les prisonniers ont de grandes chances d’avouer et de se dénoncer mutuellement - ce qui leur causera le plus grand tort.
Le dilemme du prisonnier s’applique dans diverses situations, dont la lutte contre le réchauffement climatique.
Dans notre article intitulé « Stratégie bas carbone en entreprise : pourquoi est-elle indispensable ? », nous avions évoqué :
À d’autres échelles, l’entreprise qui déciderait de réduire ses émissions subirait donc une double peine, au même titre que le prisonnier dénoncé par son complice alors qu’il a tenu parole. Malgré les efforts fournis par une organisation donnée, les bénéfices demeureraient insuffisants pour enrayer la multiplication des coûts d’adaptation. Pourquoi donc s’embêter à engager à la fois des frais de mitigation et des frais d’adaptation ?
Il ne s’agit pas là du seul exemple :
👉 En suivant cette logique, aucune entreprise, pays ou secteur n’aurait donc intérêt à se lancer dans une stratégie de réduction de ses émissions.
Une première façon de répondre à ces arguments est d'insister sur la réglementation future autour des émissions.
En tant que groupements collectifs, les États perçoivent l’intérêt de tous. Ils tentent donc de forcer les entités en leur sein à collaborer, en pénalisant celles qui ne s’engagent pas.
La coopération mise en place lors de l’Accord de Paris a fait sauter un premier dilemme du prisonnier à l’échelle étatique.
Dans son sillage, plusieurs pays se sont engagés à réduire leurs émissions directes et indirectes, initiant alors le développement de nouvelles réglementations environnementales - à l’image de la stratégie nationale bas-carbone en France.
Malheureusement, ces réglementations sont trop peu ambitieuses et ne permettent pas de remplir nos objectifs en matière de réduction d’émissions.
Pour respecter leurs engagements, les états vont donc devoir durcir et élargir les contraintes réglementaires. Cela augmentera les coûts de mitigation pour les entreprises.
👉 À titre d’exemple, le marché européen du carbone (actuellement limité aux industries les plus émissives) a longtemps présenté des prix trop bas pour l'émission d’une tonne de carbone - en comparaison des coûts d’adaptation. Toutefois, ce marché a vocation à intégrer l’ensemble des émissions du territoire européen et atteindre 130 € la tonne d’ici 2030.
De plus, alors que nous nous obstinons dans l’inaction, les coûts de mitigations vont croissant. En effet, plus la transition est abrupte, plus les dommages économique et coûts sont forts.
En ce sens, la situation initiale du dilemme du prisonnier - qui était défavorable à l’entreprise ayant anticipé une démarche de réduction - tendrait à s’inverser dans le futur.
Par ailleurs, il est faux de penser que celui qui diminue son impact carbone paie le même coût d’adaptation que son voisin n’ayant entrepris aucune action.
De nombreux investissements de mitigation donnent lieu à des bénéfices en termes de coûts d’adaptation. Deux exemples :
En l’état, certaines initiatives en matière de réduction des émissions sont également des initiatives d’adaptation.
En limitant la dépendance de votre entreprise aux énergies fossiles, vous réduirez votre exposition aux troubles économiques engendrés par une transition forcée (disruption de la chaîne d’approvisionnement, volatilité des prix des matières premières, inflation, etc.).
De façon plus générale, sur un marché ultra-concurrentiel et sensible à ces sujets, se distinguer de la concurrence via une offre moins carbonée peut aussi permettre d’entraîner d’autres entreprises dans son sillage.
Il en va de même pour toute chaîne de valeur : l’ambition d’un seul des maillons de ladite chaîne peut mener à des efforts de décarbonation à travers l’ensemble de la chaîne. Ainsi, des secteurs entiers peuvent progresser grâce à l’initiative d’un seul acteur. Or, dans ce cas de figure, les réductions d’émissions deviennent significatives et réduisent les coûts d’adaptation de tous.
L’OCDE souligne les avantages compétitifs des « first-movers ». Œrsted, par exemple.
En 2008, cet énergéticien danois a anticipé l’évolution du marché en basculant abruptement son mix énergétique d’une majorité de charbon vers des énergies éoliennes renouvelables.
Bien que l’entreprise ne soit pas encore complètement indépendante de l’usage des énergies fossiles, sa progression a ainsi été plus forte que celle du marché. Une avancée récompensée par les investisseurs.
Le gain d’un tel avantage compétitif se vérifie d’ailleurs sur des marchés moins techniques, où le marketing constitue un outil clé. De fait, depuis quelques années, le développement durable s’est généralisé au sein des stratégies de communication. Cependant, les messages ne sont pas toujours alignés sur l’impact environnemental réel des entreprises ou de leurs produits - une pratique mensongère nommée « greenwashing ».
👉 En ce sens, justifier d’une trajectoire de réduction de vos émissions alignée avec les objectifs de l’Accord de Paris constitue un atout marketing - une façon de se prémunir des accusations de greenwashing et d’étendre votre activité !
Cet article s’est concentré sur l’aspect économique d’une stratégie de réduction des émissions. Pourtant, au-delà du succès économique d’une entreprise, le dilemme du prisonnier pose des questions morales.
Une des questions est celle de la responsabilité - celle des entreprises, mais aussi des individus qui la composent. Si les entreprises sont des structures économiques orientées vers le profit, elles demeurent composées d’êtres humains ayant des sensibilités morales.
Même si cette responsabilité est diluée par la présence de nombreux acteurs, les employés contribuent à l’impact de l’entreprise par leur force de travail. Chacun doit donc déterminer s’il souhaite apporter - ou non - sa contribution dans la lutte contre le réchauffement climatique.
👉 Si vous avez aimez cet article, n'hésitez pas à consulter celui-ci : "Stratégie bas carbone en entreprise : pourquoi est-elle indispensable ?"
Malgré un apparent dilemme du prisonnier, les entreprises entamant une stratégie de réduction de leurs émissions peuvent ressortir gagnantes. Bien sûr, nous ne pouvons être catégoriques à ce sujet, car cela dépend de la justesse avec laquelle la stratégie climat est élaborée.
Chez Greenly, nous proposons cependant d’aider les entreprises à naviguer au cœur de cet environnement complexe, afin d’élaborer les stratégies de réduction les plus bénéfiques possible.
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