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Indice de Performance Environnementale (IPE) : quelle utilité ?
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Indice de Performance Environnementale (IPE) : quelle utilité ?

ESG / RSEAmbition net zero
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L’Indice de Performance Environnementale (IPE) mesure et compare l’efficacité des politiques environnementales de 180 pays.
ESG / RSE
2025-10-21T00:00:00.000Z
fr-fr

L'Indice de Performance Environnementale (IPE) est un outil créé par les universités de Yale et Columbia qui classe 180 pays selon l'efficacité de leurs politiques environnementales. Publié tous les deux ans depuis 2006, il combine 58 indicateurs répartis en 11 catégories pour produire une note sur 100. Cet indicateur est mondialement reconnu mais fait l'objet de critiques importantes concernant sa méthodologie et sa capacité à mesurer réellement la performance environnementale. Il valorise notamment les capacités d'investissement des pays riches au détriment de l'empreinte écologique réelle.

Quelle est la définition de l’Indice de Performance Environnementale (IPE) ? 

L’Environmental performance index (EPI), 2019

Commissariat général au développement durable

L'Indice de Performance Environnementale (IPE), également connu sous le nom d'Environmental Performance Index (EPI), est un outil qui permet d'évaluer et de mettre en parallèle l'efficacité des politiques environnementales de 180 pays (source : notre-environnement).

Le but ? Inciter les États à atteindre leurs objectifs climatiques. Plus généralement, l’IPE contribue à l’atteinte des objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD).

Publié pour la première fois en 2006, cet indicateur a été conjointement élaboré par les Universités de Yale et de Columbia – sa création faisant suite à la demande du forum économique mondial de Davos. Communiqué tous les deux ans, le classement est aujourd’hui internationalement reconnu.

L’EPI succède à l’Environmental Sustainability Index (ESI) employé entre 1999 et 2005. Également développé par les universités de Yale et de Columbia, cet indice de durabilité environnementale mesurait alors les performances environnementales générales de 142 pays. 

L'indicateur IPE s'avère être un outil de référence important pour les pays cherchant à améliorer leur performance environnementale, car il offre potentiellement la possibilité de :

  1. évaluer l’efficacité de sa politique environnementale actuelle ; 
  2. se comparer aux 179 autres pays ;
  3. identifier les points d’amélioration ; 
  4. fixer des objectifs ambitieux et atteignables ;
  5. cibler les meilleures pratiques à mettre en place.
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Indicateurs de performance environnementale : sur quoi repose le calcul ?

Cet indicateur, qui évalue la situation actuelle de l'environnement, se concentre sur les résultats tangibles de l'application de la politique environnementale d'un pays. 

L’indice EPI en 2024 combine 58 indicateurs répartis en 11 catégories de problématiques, allant de la lutte contre le changement climatique et la pollution de l’air à la gestion des déchets, la durabilité de la pêche et de l’agriculture, ainsi que la déforestation et la protection de la biodiversité. À noter qu’en 2006, seuls 16 indicateurs répartis en 11 catégories étaient étudiés ! 

En détail, voici les onze indicateurs étudiés par l’EPI (source : Environmental Performance Index) :

  1. Changement climatique
  2. Qualité de l’air
  3. Eaux usées
  4. Gestion des déchets
  5. Santé environnementale
  6. Biodiversité et habitats
  7. Forêts
  8. Pêcheries
  9. Ressources en eau
  10. Agriculture
  11. Pollution par les métaux lourds
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Comment l’IPE collecte et vérifie ses données environnementales ? Les données environnementales sur lesquelles se base l’IPE sont issues d’organisations internationales, d’instituts de recherche, d’universités et d’agences gouvernementales. Elles sont ensuite vérifiées par des tiers. À noter que les données partagées par les gouvernements eux-mêmes ne sont pas considérées. Il en est de même pour les intentions d’action et les données historiques. Tout comme les indicateurs individuels, la formule de calcul de l'IPE se transforme à chaque nouvelle édition. C’est pourquoi, en raison de changements méthodologiques constants, qu'il est inapproprié de comparer le score d'un pays avec celui de la précédente édition.

Les 11 catégories mesurent à la fois la pression sur l’environnement, l’état des écosystèmes, l’évolution dans le temps et les actions du gouvernement. Par exemple, dans la catégorie « biodiversité », 80 % de la note dépend des actions mises en place par le gouvernement, tandis que seulement 20 % repose sur la qualité des habitats.

Toutes ces catégories sont ensuite regroupées sous trois grands objectifs politiques :

  1. améliorer la santé environnementale ;
  2. protéger la vitalité des écosystèmes ;
  3. réduire le changement climatique.

Chaque donnée est ensuite transformée en un indicateur compris entre 0 et 100 (100 étant l’objectif à atteindre). Les scores de chaque donnée sont pondérés, regroupés par catégorie, puis par objectif afin de donner une note finale à la politique environnementale de chaque pays.

Après l'évaluation, une note sur 100 est attribuée à chaque pays puis ceux-ci sont classés du plus au moins éco-responsable.

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À noter que les trois objectifs de l’IPE – à savoir l’amélioration de la santé environnementale, la protection de la vitalité des écosystèmes et l’atténuation du changement climatique – représentent respectivement 20, 42 et 38 % de la note finale.

Que révèle le classement IPE de 2024 ?

Yale EPI 2024

Environmental Performance Index

En 2024, la France obtient une note de 67/100 — la note maximale était attribuée à l’Estonie avec 75,7/100. Le Vietnam est dernier du classement avec la note minimale de 24,60/100 (source : Environmental Performance Index).

Le classement IPE (Indice de Performance Environnementale) 2024 révèle moins une excellence environnementale qu'une fracture entre pays développés et émergents. 

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Avec 67/100, la France se situe dans une moyenne honorable mais décevante pour une puissance du G7, distancée par l'Estonie (75,7/100) – pays balte dont la densité démographique faible et la forte couverture forestière jouent mécaniquement en sa faveur.

L'écart avec le Vietnam (24,6/100) illustre surtout les biais méthodologiques de l'IPE : cet indice privilégie les capacités d'investissement dans les infrastructures vertes (assainissement, énergies renouvelables, réglementation) plutôt que l'empreinte écologique réelle. Ainsi, des pays riches pollueurs peuvent afficher de bons scores grâce à leurs moyens techniques, tandis que des économies émergentes industrialisées à marche forcée sont pénalisées malgré leur faible empreinte carbone historique.

Ce classement interroge donc davantage sur les moyens déployés que sur les résultats obtenus en matière de soutenabilité globale – empreinte carbone par habitant, consommation de ressources, impact sur la biodiversité mondiale. 

Une lecture critique s'impose : l'excellence administrative ne garantit pas la sobriété écologique.

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Classement IPE : entre responsabilité et vulnérabilité… Les pays d’Asie (le Pakistan, le Bangladesh, le Vietnam, la Birmanie et l’Inde) occupent les dernières positions du classement. Toutefois, ils ont un accès limité au financement pour assurer leur transition écologique, et sont simultanément parmi les pays les plus vulnérables aux impacts directs du changement climatique, qu'il s'agisse d'événements extrêmes ou de processus évolutifs. Cette circonstance met en évidence la nécessité impérieuse de fournir une aide financière à ces pays à travers les « pertes et dommages » liés au climat. Au contraire, des pays tels que les États-Unis et la Chine (respectivement à la 35 et à la 156ème place) ont la capacité d'agir, mais ne mobilisent pas assez leurs ressources pour préserver l'environnement.

Le Dr Navroz Dubash – du Center for Policy Research et l’un des auteurs du dernier rapport du GIEC – dénonce le paramètre « problématique » du changement climatique, mentionné dans Le Petit Journal. Il livre ses réflexions à ce sujet : 

Environnement, l'Inde dernière du classement IPE 2022

Le Petit Journal, 2022

Le rapport IPE 2022 part du principe que tous les pays doivent atteindre le niveau net zéro d'ici 2050, alors qu'il est entendu que les pays en développement auront besoin de plus de temps. Les émissions de gaz à effet de serre continueront à augmenter dans les pays pauvres pendant un certain temps, contrairement à de nombreux pays développés qui ont atteint un pic. On ne peut pas attendre de nous que nous renoncions à l'énergie pour le développement. 

Un indicateur mondialement reconnu, mais critiqué

Cet indicateur est mondialement reconnu mais fait l'objet de critiques importantes concernant sa méthodologie et sa capacité à mesurer réellement la performance environnementale. Il valorise notamment les capacités d'investissement des pays riches au détriment de l'empreinte écologique réelle.

IPE : quelle utilité ?

L'IPE souffre d'un problème fondamental : il prétend mesurer une réalité – la performance environnementale – que personne ne définit de la même manière. 

Les systèmes d'indicateurs de performance environnementale (IPE), entre communication et contrôle

Cairn, 2007

Sur le terrain, cette confusion se matérialise par une prolifération d'outils concurrents : certification ISO 14001 pour le management environnemental, méthode WBCSD pour l'éco-efficacité, analyse du cycle de vie (ISO 14044), indicateurs de performance (ISO 14031)...  Chaque méthode considère des aspects distincts en utilisant des critères non compatibles, ce qui nuit finalement à la pertinence et à la cohérence de l'analyse – rendant l’évaluation ardue et déroutante.

Résultat : l'IPE agrège des données hétérogènes – qualité de l'air, biodiversité, gestion des déchets – en un score unique tout aussi trompeur qu'une moyenne générale scolaire combinant mathématiques et art.

Un pays peut exceller en assainissement des eaux mais massacrer des forêts primaires, obtenant malgré tout un score flatteur. Plus grave encore, cet indice valide implicitement le modèle occidental : infrastructures lourdes, réglementation bureaucratique, investissements massifs. Il ignore les approches low-tech, les savoirs traditionnels de gestion des communs, ou la sobriété imposée par nécessité. L’IPE pourrait donc servir davantage à rassurer les décideurs par des chiffres plutôt qu'à questionner les modèles de développement économiques.

Comment améliorer le score IPE de la France ?

Environmental Performance Index

Environmental Performance Index, 2024

En 2018, la France se situait à la deuxième position mondiale parmi les 180 nations examinées. Toutefois, elle a chuté à la cinquième place dans le classement de 2020, puis à la douzième position en 2022, avant de maintenir cette même position en 2024 (source : Environmental Performance Index).

En détail, voici comment la France par rapport aux différents indicateurs analysés (Environmental Performance Index, 2024) : 

Points forts Points à améliorer
  • Indice de performance environnementale global  : 12ème rang mondial avec un score global de 67/100
  • La santé environnementale  : 18ème rang mondial avec un score de 72,3/100
  • La vitalité des écosystèmes  : 21ème rang mondial avec un score de 67,8/100
  • L'atténuation du changement climatique  : 11ème rang mondial avec un score de 61,3/100
  • L'exposition aux oxydes d'azote  : 158ème rang avec un score alarmant de 18,8/100
  • La production de déchets par habitant  : 155ème rang avec un score de 23,9/100
  • Les projections d'émissions de GES en 2050  : 141ème rang avec un score catastrophique de 12,8/100
  • L'efficacité des aires protégées  : 118ème rang avec un score de 45,3/100
  • L'index Liste Rouge des espèces menacées  : 110ème rang avec un score de 46,2/100
  • Le risque lié aux pesticides  : 89ème rang avec un score de 59,8/100

Enfin, même si la France a significativement amélioré sa position en matière d'atténuation climatique (11ème en 2024 contre 51ème en 2022), cette progression reste insuffisante au regard de la trajectoire 2050 qui la place au 141ème rang mondial. Pour changer la donne, deux approches pourraient être envisagées :

  • Priorités immédiates (6–24 mois) : cibler la qualité de l’air (NOx, particules), réduire la pollution plastique et l’utilisation des pesticides, restaurer les zones humides, mieux protéger les aires marines ;
  • Moyens structurels (1–5 ans) : cohérence réglementaire et gouvernance (notamment avec l’Accord de Paris), prix du carbone et fiscalité verte mieux calibrés, investissement accru dans l'adaptation au changement climatique et la préservation de la biodiversité.

Pour que la trajectoire des émissions soit en accord avec l'objectif de l'Accord de Paris – qui vise à limiter le réchauffement à +2 °C, idéalement +1,5 °C d'ici la fin du siècle –, la France doit également renforcer des mesures spécifiques par secteur : agriculture, transports et énergie en priorité.

Bibliographie 

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