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Qu'est-ce que la "dette climatique", sujet phare de la COP27 ?

Le réchauffement climatique est à l’origine d’une importante dette climatique. Quelles sont les réponses attendues lors de cette COP27 ?
Green Actu’
2022-11-30T00:00:00.000Z
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arbres morts de sécheresse

Alors que la COP 27 vient tout juste de se terminer, un dossier s'est distingué de la pile : celui de la dette climatique. Elle symbolise ni plus ni moins la lutte entre les pays en développement du Sud et les pays développés du Nord face aux répercussions du réchauffement climatique. ☀️ 

Pourtant, des solutions pour diminuer cette dette sont proposées depuis 1991, mais ces requêtes restent sans réponse. Les ONG voyaient la COP27 comme étant le sommet de la dernière chance. ⌛️

Qu’est-ce que la dette climatique ? Quelles sont les revendications des pays en développement ? Et surtout : qui est considéré comme responsable du changement climatique et doit donc payer pour réparer les dégâts ? On vous dit tout. 💬

usine pollution atmosphère

👀 Qu’est-ce que la dette climatique ?

La dette climatique, un dossier majeur (et controversé) de la COP27 💥

La dette climatique est l’un des sujets phares ayant été abordés lors de la COP27 qui s'est tenue du 6 au 18 novembre à Charm El-Cheikh en Égypte. Mais de quoi s’agit-il exactement ? 🧐

On parle d’une telle dette lorsqu’un pays doit emprunter de l’argent pour réparer les pertes inévitables - que ce soit par la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) comme par les mesures d’adaptation - engendrées par le réchauffement climatique. 

Précisées dans le dossier « pertes et dommages » reconnu en 2015 par l’Accord de Paris, elles se divisent en deux catégories :

  • les conséquences d’événements climatiques brutaux liés au changement climatique - inondations ou cyclones ;
  • les effets lents du réchauffement climatique - comme la montée du niveau des mers.

Ces deux points constituent ainsi les pertes permanentes ou les dommages réparables causés par le réchauffement climatique - les décès, les pertes économiques, la disparition de biens culturels ou encore les migrations forcées. Autant de répercussions qui viennent creuser la dette climatique. 💸

👉 À noter : les pertes et dommages non économiques tels que les impacts psychologiques et la biodiversité ne sont pas pris en compte. Si c’était le cas, la dette n’en serait que plus élevée.

En effet, au-delà de l’impact financier, 79 % des personnes touchées et 97 % des décès actuels liés à des catastrophes climatiques proviennent des États en développement. Un rapport en date du 24 octobre 2022 révèle que chaque année depuis 1991, 189 millions de personnes ont été victimes d’événements extrêmes dans les pays du Sud. 

En outre, plus de 70 % des réfugiés et des personnes déplacées dans le monde proviennent des pays les plus vulnérables au changement climatique [UNHCR]

La responsabilité historique des pays riches dans le réchauffement climatique 🫵

Même si nous sommes tous concernés par le réchauffement climatique, nous ne sommes pas tous égaux face à lui. ❌

Inscrit dans la Convention climat de 1992, le principe des « responsabilités communes, mais différenciées » :

  • pointe du doigt la responsabilité des pays industrialisés dans l’accélération du réchauffement climatique, divisant ainsi le monde en deux blocs ;
  • exonère les pays du Sud ainsi que la Chine aux obligations de réduction des émissions ;
  • fait entrer la question du financement de l’adaptation et celle des compensations financières relatives aux dommages subis par les pays du Sud. Autrement dit, considérés comme responsables du changement climatique, les pays du Nord doivent mettre la main à la poche pour réparer les dégâts causés. 

Ce document admet ainsi la responsabilité historique des pays riches. En cause ? Le déploiement massif des énergies fossiles - charbon, pétrole et gaz - lors de la révolution industrielle et donc l’augmentation conséquente des émissions dans l’atmosphère. 🏭

De leur côté, les pays en développement sont très peu responsables du dérèglement climatique puisqu’ils émettent beaucoup moins d’émissions que les pays du Nord. Néanmoins, ils en restent les principales victimes. 

👉 Les 1 % les plus riches émettent autant que la moitié de l’humanité la plus pauvre. Pour preuve : en 2020, 57 % des émissions cumulées provenaient des pays riches. Historiquement, les pays développés seraient à l’origine de 966 milliards de tonnes de CO2 contre 9,6 milliards de tonnes pour les pays à faibles revenus. [The Carbon Project]

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youtube screenshot

Le montant de la dette climatique 💰

Pour vous faire une idée du désastre, les scientifiques ont tenté d’évaluer le montant des dégâts subis par les pays en développement. Si rien n’est fait, la dette écologique serait estimée :

  • entre 290 et 580 milliards de dollars chaque année jusqu’en 2030 ;
  • jusqu’à 1 700 milliards de dollars chaque année d’ici 2050.

Le problème ? Déjà lourdement endettés, les pays du Sud n’ont d’autres choix que de faire un emprunt en vue de se reconstruire. Dès lors, le budget nécessaire à allouer à la lutte contre le changement climatique fond comme neige au soleil. Un véritable cercle vicieux. ⭕️

👉 Pour preuve : en 2021, les pays les plus pauvres ont dépensé cinq fois plus d’argent pour régler leur dette externe que pour lutter et s’adapter au réchauffement climatique. [Rapport du Réseau Action Climat « Dette et changement climatique »] 

Une injustice quand on sait qu’au premier semestre 2022, les gains combinés de six grandes entreprises de combustibles fossiles - BP, Shell, Chevron, Exxon Mobil, Total et Eni - auraient pu couvrir le coût des événements météorologiques extrêmes survenus dans les pays vulnérables. Le pire ? Ces entreprises polluantes auraient encore profité d’un bénéfice de 70 milliards de dollars.

Dernièrement, les inondations survenues cet été au Pakistan ont donné lieu à une facture de plus de 10 milliards de dollars. En septembre 2022, la ministre pakistanaise Sherry Rehman a pointé du doigt cette injustice : 

Pourquoi devrions-nous, au Pakistan, payer pour des catastrophes que nous n’avons pas contribué à provoquer ?

En effet, le réchauffement climatique aurait rendu 50 à 75 % plus intenses les précipitations à l’origine des inondations meurtrières. [Étude World Weather Attribution]

inondation

🚨 Pourquoi la COP27 était-elle décisive pour la question de la dette climatique ?

Les revendications des pays les plus vulnérables 🎯

Ne pouvant plus faire face aux conséquences du réchauffement climatique, les pays en développement crient leur détresse au monde entier. 📢

Plusieurs raisons à leur colère :

  • le peu d’effort quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la part des pays du Nord ;
  • le manque cruel de soutien financier pour faire face aux répercussions du changement climatique et limiter les difficultés économiques déjà rencontrées ;
  • leur responsabilité limitée dans le réchauffement climatique. 

Pour préparer la COP27, les dirigeants des pays du Sud ont rejoint le groupe de négociation climatique « G77 et Chine » composé de 135 pays et de 80 % de l’humanité. Leur volonté ? Créer un mécanisme financier spécifique comprenant de nouveaux fonds.

En ce sens, les pays du Sud demandent que les pays du Nord assument leur responsabilité dans le réchauffement climatique et couvrent les coûts engrangés par les répercussions de ce dernier. 👍

Une compensation financière de la part des pays du Nord est ainsi requise. Une grande première dans l’histoire des COP ! 🏆

Des promesses non tenues depuis des décennies ❌

Le mécanisme financier n’est pas nouveau ! Ce dernier est sollicité depuis 1991 par les petites îles pour obtenir les financements adéquats et demander plus de justice. En reprenant cette revendication lors de la COP27, les pays en développement souhaitent forcer les pays du Nord à faire évoluer leur discours. 📈

Malheureusement, les choses ne sont pas si faciles. Lors de la COP26, l’Union européenne et les États-Unis étaient les principaux opposants à ce projet, préférant offrir un soutien technique. Les débats ont uniquement permis la mise en place d’un « dialogue » jusqu’en 2024. 🗯️

Par ailleurs, des promesses financières ont déjà été faites, mais n’ont pas été tenues. 🤑

En décembre 2009, lors de la COP15 de Copenhague, Barack Obama a proposé la mobilisation annuelle de 100 milliards de dollars à partir de 2020. L’objectif ? Financer les politiques d’atténuation et d’adaptation des pays vulnérables.

👉 En 2020, seulement 83 millions de dollars ont été versés - mieux que les 58 milliards de dollars en 2016. Par ailleurs, 71 % de ces financements solidaires ont été versés en prêts à rembourser plutôt qu’en dons. Ce mode de financement contribue malheureusement à aggraver la dette des plus pauvres. 

S’ensuit en 2013 la COP19 de Varsovie, qui permet la création d’un mécanisme international pour pertes et préjudices. Néanmoins, il finira par être considéré par l’Accord de Paris comme un outil de coopération et non de réparation. Il n’a donc aucun pouvoir d’indemnisation. 👎

incendie de forêt

Des solutions espérées ✅

Lors de cette COP27, les pays en développement ont eu gain de cause sur leur projet de création d’un mécanisme financier. Les choses semblent d’ailleurs enfin bouger dans leur sens. 💪

En effet, dans un entretien au Times publié le 28 octobre dernier, l’envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry, a annoncé que son pays était ouvert à des discussions portant sur des « arrangements financiers potentiels ». Malgré leur refus lors de la COP26, il s’agit désormais d’une « obligation morale » pour « le monde développé de se lever et d’être honnête à ce sujet et d’aider ».

À ce titre, les sources de financement sont multiples :

  • taxer les superprofits réalisés par l’industrie des énergies fossiles ;
  • taxer les transactions financières sur les émissions de GES des secteurs aériens et maritimes ;
  • annuler la dette des pays en développement.

👍 Le Danemark quant à lui est le premier État à accorder 13 millions de dollars aux pertes et dommages. 

👋 Contribuez à la lutte contre le changement climatique !

Chacun d’entre nous peut éviter la multiplication des événements météorologiques extrêmes et réduire la dette climatique des pays vulnérables. Comment ? En limitant nos émissions de gaz à effet de serre. Réalisez le bilan carbone de votre entreprise afin de mesurer vos émissions pour mieux les diminuer ! 📉

Nos experts sont à vos côtés tout au long du processus.

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