Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Les vacances, on en rêve toute l'année. Moment privilégié de décompression, de voyage, de retrouvailles entre amis ou en famille... Il y a bien des façons de savourer ces jours de congés tant attendus. Seulement voilà : depuis que la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) s'impose à nous, les individus qui aiment profiter de leurs vacances pour voyager s'interrogent. Partir en vacances serait-il devenu incompatible avec la sacro-sainte "attitude éco-responsable" qu'il nous faut tous adopter ?
Face à ce nouveau dilemme, certains ont déjà tranché. Soucieux de contribuer au maximum à la décarbonation de notre société, ils se tournent désormais vers le "staycation" et partent à la découverte de leur propre région. Une expérience en apparence insolite, qui n'est finalement pas dépourvue d'intérêts - et pas seulement écologiques.
Zoom sur le staycation.
Le terme "staycation" est un néologisme. Contraction des mots anglais “stay” (rester) et “vacation” (vacances), il désigne une pratique consistant à passer ses vacances près de chez soi, voire même directement chez soi.
Adopter le staycation, c'est donc se mettre dans la peau d'un touriste pour redécouvrir sa propre région.
Ce tourisme de proximité a vu le jour en 2008 aux États-Unis, dans le sillage de la crise des subprimes. Face à la violence de cette crise, de nombreux Américains se sont en effet trouvés dans l'obligation de limiter au maximum leurs dépenses, voire de supprimer leur budget vacances.
Comme chacun sait, la crise n'est cependant pas restée cantonnée de l'autre côté de l'Atlantique. Dès 2009, la tendance du staycation s'est exportée en France, où le contexte n'était pas meilleur pour une certaine partie de la population.
À cette époque, naturellement, le staycation fut d'abord perçu comme un pis-aller. Faute de séjours à l'autre bout du pays voire du monde, les individus pratiquant le staycation s'évadaient près de chez eux le temps d'une journée ou d'une nuitée.
Un phénomène dont la perception a toutefois évolué ces dernières années.
La plateforme "Staycation" a été lancée en France en juillet 2017 par un trio d'amis. Initialement, le projet n'avait pas grand chose à voir avec le sujet environnemental, puisque le but recherché était d'abord de créer une clientèle susceptible de combler les périodes où les hôtels voient leurs établissements se vider.
Dans la pratique, la plateforme Staycation permet de profiter d'une expérience au sein d'un hôtel partenaire. L'établissement en question peut ainsi proposer une thématique insolite ou des ateliers de cuisine, de relaxation, etc. Dans le cas d'une nuitée, un carnet d'adresses est également suggéré, avec un programme préparé en collaboration par l'hôtel et Staycation.
Les possibilités sont nombreuses et l'objectif clair : créer une parenthèse dans le quotidien, sans avoir à parcourir des centaines voire des milliers de kilomètres. Des "vacances du quotidien" en quelque sorte, à des tarifs souvent très intéressants qui plus est.
Comme chacun sait, la pandémie de COVID-19 a eu de lourdes conséquences sur nos habitudes - particulièrement pendant la période 2020-2021, en tout cas pour la France. À ce moment-là, voyager est soudainement devenu beaucoup plus compliqué.
Pour cette raison, de nombreux individus se sont alors décidés à tenter l'expérience du "staycation", ce qui a contribué à faire connaître encore davantage cette nouvelle tendance... Ainsi que ses avantages.
Période | Nombre de nuitées dans les hôtels en France |
---|---|
Avril 2019 | 18 160 000 |
Avril 2020 | 692 000 |
Avril 2021 | 3 650 000 |
Avril 2022 | 16 703 000 |
Outre le fait qu'il est finalement possible de s'arracher à sa routine à deux pas de chez soi, le staycation présente également l'avantage d'être économique (sous réserve de ne pas privilégier les expériences haut de gamme, évidemment). Il permet aussi de soutenir l'économie locale, indispensable à la dynamique d'une région quelle qu'elle soit.
Malheureusement, le secteur du tourisme pèse lourd sur l'environnement. D'après une étude, entre 2009 et 2013, le tourisme aurait généré pas moins de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, tandis que l'empreinte carbone du secteur, elle, augmentait de 3,9 à 4,5 GtCO2e.
Et le problème, c'est que cette tendance ne semble malheureusement pas prête d'être enrayée : l'Organisation des Nations Unies estime ainsi qu'en 2030, 1,8 milliard de personnes voyageront à l'international chaque année.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que l'impact environnemental du tourisme (a fortiori du tourisme de masse) ne se limite pas aux émissions de gaz à effet de serre. Entre autres externalités négatives, on relève :
À ceci, il faut également ajouter les autres typologies de dégâts causés par la sur-fréquentation de certains lieux.
En France, les calanques de Marseille sont menacées depuis plusieurs années par l'érosion, fragilisées par le piétinement de milliers de visiteurs quotidiens. (Vie publique, 4 juillet 2024)
Dans certaines régions du monde, la situation est devenue telle que des mesures drastiques commencent à être adoptées. Aux Philippines, l'île de Boracay a littéralement été fermée au tourisme pendant 6 mois. En cause ? Les méfaits du tourisme du masse, qui avaient fini par valoir à cette île paradisiaque le triste titre "d'île poubelle". Depuis, un quota de touristes a été instauré.
Selon les chiffres de l'ADEME, c'est le transport des voyageurs qui constitue le poste d'émissions le plus lourd du secteur du tourisme.
Dans ce contexte, le bénéfice écologique du staycation apparaît évident, puisqu'il permet de réduire considérablement l'empreinte carbone liée au transport. Bien sûr, ce dernier ne représente pas la totalité de l'impact lié au tourisme, pour lequel l'hébergement, les achats de biens et la restauration pèsent également. Il constitue, cependant, le poste d'émissions le plus important. En ce sens, pour les citoyens qui souhaitent réduire leur empreinte carbone et participer à l'effort collectif, le staycation peut constituer une piste de réflexion.
Rappelons que, selon l'Observatoire des inégalités, 40 % des Français ne partent pas en vacances chaque année, faute de moyens financiers. À cet égard, la croissance du staycation ne pourrait-elle pas également permettre de développer davantage les activités de proximité, et ainsi d'offrir la possibilité au plus grand nombre de profiter au maximum de ses congés ?
L'un des principaux avantages du staycation est sans doute le prix. Avec les billets d'avion et de train en moins, les économies financières se constatent rapidement (a fortiori si vous êtes en couple ou avez des enfants). Autant d'argent qui peut ensuite être réinvesti dans des activités diverses, une pause au spa, un dîner en tête à tête au restaurant, des sorties au cinéma, un week-end au parc d'attraction à proximité, etc.
En acceptant de demeurer à proximité, vous décuplez votre capacité à accéder à toutes sortes d'activités.
Partir en vacances, c'est sympa. Mais cela ne veut pas dire que les congés en question sont toujours un long fleuve tranquille. Aéroports et gares bondés, bagages égarés, bouchons, retards, annulations de dernière minute, fatigue liée au décalage horaire, organisation de la garde des animaux... Même en vacances, les problèmes sont parfois légion.
Le staycation présente l'avantage de parer à ces différents inconvénients.
Que l'on réside à la ville comme à la campagne, le staycation vous offre l'opportunité d'expérimenter tout un éventail d'activités locales, et donc de soutenir les entreprises qui contribuent à la dynamique de votre région : boutiques, restaurants, bars, musées, instituts, parcs, etc.
Qui plus est, en explorant les alentours de votre chez-vous avec davantage d'attention, vous pourriez découvrir des perles dont vous ne soupçonniez pas l'existence.
En restant à la maison ou en partant près de chez vous, vous bénéficiez sans aucun doute d'une flexibilité plus grande. Par exemple, si vous souhaitez vous offrir un week-end dans un hôtel de charme à proximité, vous pouvez plus facilement réserver à la dernière minute, voire sur un coup de tête. De fait, vous n'aurez pas à compter six heures de trajet pour traverser le pays jusqu'à votre destination.
De même, vous pouvez vous adapter plus facilement à d'éventuels aléas météo, sans vous morfondre en songeant à l'argent dépensé pour finalement passer votre séjour enfermé dans votre chambre d'hôtel.
En faisant le choix de rester à la maison notamment, vous choisissez de facto de demeurer au sein de l'environnement qui fait votre quotidien. Dans ce contexte, il peut s'avérer plus difficile de se déconnecter totalement des responsabilités quotidiennes (ménage, lessive, cuisine, courses, etc.), voire du travail. Gare à la tentation incarnée par la technologie : si vous êtes d'un naturel stressé, avoir votre ordinateur ou votre portable professionnel sous la main pourrait vous inciter à garder un œil sur vos mails ou les dossiers en cours.
Dans la même veine, en restant chez vous, vous pourriez facilement vous laisser aller à ne pas rompre avec vos habitudes, et ainsi ne pas avoir la sensation d'être "véritablement" en vacances. Outre le fait de ne pas déconnecter comme évoqué au point précédent, vous pourriez donc ressentir une forme de manque lié à l'absence de rupture totale avec votre quotidien.
Si vous habitez dans les terres, il est très probable que vous soyez dans l'incapacité de pouvoir accéder à un vaste éventail d'activités nautiques à proximité de votre domicile. De même, si votre région ne comporte pas monuments célèbres ou de sites culturels, vous ne pourrez évidemment pas en bénéficier. Cela ne signifie pas que de nombreuses expériences ne s'offrent pas à vous. Nous vous recommandons cependant de bien vous renseigner sur ces dernières au préalable.
Vous seuls pourrez établir la liste précise des opportunités disponibles aux alentours de votre domicile
Ceci dit, vous pourrez très certainement :
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