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Qu'est-ce qu'un écolieu (éco-lieu) et comment fonctionne-t-il ?
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Qu'est-ce qu'un écolieu (éco-lieu) et comment fonctionne-t-il ?

ESG / RSEAmbition net zero
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des maisons dans la montagne
Les écolieux se multiplient en France et dans le monde, mais de quoi s’agit-il précisément ? Comment fonctionnent-ils et qui peut y résider ?
ESG / RSE
2023-04-21T00:00:00.000Z
fr-fr

Dans l'optique de limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C comme annoncé dans l’Accord de Paris, il est nécessaire de repenser nos modes de vie et plus généralement le fonctionnement de notre société. 

Au vu des crises écologiques et économiques auxquelles nous faisons actuellement face, certains citoyens n’hésitent pas à changer de vie en rejoignant des écolieux. De quoi s’agit-il ? Comment fonctionnent ces nouveaux lieux de vie ? Sont-ils une solution crédible aux problématiques actuelles ? On vous dit tout à ce sujet. 💬

🔎 Qu’est-ce qu’un écolieu ?

Écolieu, définition 📖

Un écolieu - ou éco-lieu - est un lieu de vie qui place l’environnement, le bien-être humain et le respect animal au cœur des préoccupations. Au-delà d’être un lieu engagé, il s’agit d’un véritable mode de vie adopté par des citoyens qui habitent et travaillent ensemble. 🌸

En définitive, ces zones collectives majoritairement situées en milieu rural ont pour ambition de contribuer à la création d’un monde plus résilient et durable, tout en faisant écho aux aspirations des écohabitants - surnommés « les communautés du futur » : 

  • inventer une vie et des activités plus riches de sens en se soumettant à des activités utiles à chacun et respectueuses de l’environnement (maraîchage, artisanat, épicerie, etc.) ;
  • prôner la sobriété matérielle, financière et en ressources naturelles (l’idéal serait d’atteindre l’autosuffisance) ;
  • améliorer la solidarité (s’échanger des savoir-faire, par exemple).

👉 Bon à savoir : le terme « oasis » est employé pour désigner toutes les formes d’écolieux collectifs (éco-hameaux, tiers-lieux, fermes collectives, etc.).

État des lieux français 🇫🇷

En France, l’émergence de ces modes de vie alternatifs fait suite à la prise de conscience écologique d’un grand nombre d’individus qui souhaitent agir pour l’environnement. 💪

Selon le recensement de la Coopérative Oasis et Habitat Participatif France, le pays compte aujourd’hui 1 200 écolieux dispersés sur tout le territoire et accueillant en moyenne 20 000 personnes.

Cependant, le plus grand éco-hameau de France est celui du Plessis situé en Eure-et-Loir. Composé de 28 maisons, des bâtiments communs, un habitat groupé de 24 personnes et des aménagements de permaculture de trois hectares, ce lieu de vie est en passe de devenir un véritable écovillage. 🏘️

👀 À savoir : habituellement, les écolieux ne comptent qu’une trentaine de personnes. Néanmoins, l’urgence climatique et la volonté d’apporter du sens à sa vie tendent à favoriser l’émergence de ces zones.

des personnes dans un champ

🧐 Comment fonctionne un éco-lieu ?

Le bon développement d’un écolieu dépend de cinq principaux critères.

L’autonomie alimentaire 🌾

L’objectif premier consiste à subvenir aux besoins alimentaires des résidents grâce au travail de la terre. Ainsi, les principes de l’agroforesterie, de la permaculture et de l’agroécologie sont dûment respectés. 🐾

En détail : 

  • la permaculture est un système de culture dont les techniques de jardinage reposent sur trois piliers : prendre soin de la Terre, des êtres vivants et partager les ressources ;
  • l’agroforesterie est le fait d’associer certains arbres avec des animaux d’élevage ou des cultures dans un même système de production agricole ;
  • l’agroécologie est le fait d’exploiter les produits fournis par la nature tout en protégeant les ressources naturelles et leur capacité de renouvellement.

De fait, les écohabitants plantent des arbres fruitiers et optent pour des potagers collectifs afin de consommer directement leur production. Cela leur permet d’avoir un régime alimentaire peu carné et d’avoir un impact moindre sur l’environnement. Pour rappel, un kilo de bœuf équivaut à 60 kg de gaz à effet de serre (GES). 🥩

Par ailleurs, ils récupèrent l’eau de pluie présente sur les toitures pour un usage agricole ou personnel après traitement.

👉 Cependant, la récolte du site pouvant s’avérer insuffisante, il est fréquent que les résidents complètent leur production en faisant leurs achats dans des commerces bio et responsables (comme Biocoop), en passant directement par des artisans locaux ou en se rendant au marché local.

L’autonomie énergétique ⚡️

L’autonomie énergétique est nécessaire pour répondre aux besoins du lieu, tout en limitant les besoins. Cela s’illustre par plusieurs améliorations : 

  • l’écoconstruction et la rénovation d’anciens bâtiments ;
  • l’usage de matériaux biosourcés ;
  • l’utilisation des énergies renouvelables (le recours au bois et à l’électricité via des panneaux solaires) en remplacement des énergies fossiles très polluantes (la consommation de gaz et de fioul est quasi inexistante en ces lieux) ;
  • l’installation de toilettes sèches ;
  • la production d’eau chaude solaire ou l’installation d’un chauffe-eau thermodynamique.

La mutualisation 🤝

Le réemploi et la mutualisation systématique des ressources permet de limiter l’impact environnemental du lieu tout en gagnant en confort de vie. La mise en commun des ressources s’illustre par le partage : 

  • des pièces de vie (chambre d’amis, lieux communs, salle de bain, etc.) ;
  • des ressources (l’eau, les légumes, les fruits, etc.) ;
  • des véhicules (voitures et vélos) ; 
  • des services et des compétences (menuiserie, agriculture, coiffure, etc.) ;
  • des abonnements (Internet, eau et électricité dans certains cas).

En outre, la consommation de biens et de services (vêtements, ameublement et électroménager) est fortement réduite grâce à l’éloignement de la société de consommation. L’objectif : se contenter de l’essentiel et éviter la surconsommation. ✅

La gouvernance partagée 💬

Au-delà du point de vue environnemental, l’éco-lieu est un endroit où les décisions doivent être prises ensemble sans occulter les besoins et les désirs de chaque membre du collectif. Ainsi, des outils de gouvernance partagée ont vu le jour, à l’image : 

  • de l’élection sans candidat ;
  • de la communication non violente ;
  • de la sociocratie ;
  • des réunions regroupant toute la communauté.

L’ouverture vers l’extérieur 👋

Dans le cas où l’écolieu parviendrait à être autosuffisant, les habitants s’engagent à enseigner leurs pratiques écologiques à la population alentour, voire de partager une partie de leur production au territoire qui les accueille.

✅ Quels sont les avantages d’un écolieu ?

Un lieu bas-carbone 📉

Selon les conclusions de l’étude réalisée en 2016 par Carbone 4, il en ressort qu’un écohabitant émet près de deux fois moins de gaz à effet de serre (GES) qu’un Français moyen. 📉

Dans le détail, l’empreinte carbone annuelle moyenne d’un Français s’élève à 10 tonnes d’émissions CO2eq qui se décompose comme tel : 

  • 1,8 tonne issue de l’alimentation ;
  • 2,8 tonnes engendrées par les transports ;
  • 1,9 tonne liée à la consommation de biens et de services ;
  • 2,4 tonnes induites par le logement ;
  • 1,1 tonne émise par les services publics. 

Soucieux d’adopter un mode de vie sobre et respectueux de l’environnement, un résident d’un éco-lieu n’émet chaque année que 5,4 tonnes de CO2eq qui se décomposent ainsi : 

  • 1,2 tonne engendrée par l’alimentation ;
  • 2 tonnes liées aux transports ;
  • moins de 500 kg induits par la consommation de biens et de services ;
  • 600 kg induits par le logement ;
  • 1,1 tonne émise par les services publics.

Une bonne qualité de vie 👍

La qualité de vie a pu être évaluée selon l’Indicateur de capacité relationnelle appliqué aux écolieux (RCI-é). Ce dernier analyse la qualité des relations entre les écohabitants selon cinq dimensions : 

  • le rapport à soi ;
  • les relations à l’intérieur du lieu ;
  • les relations à l’extérieur du lieu ;
  • le rapport à la société ;
  • le rapport à l’environnement.

Une étude menée par la Coopérative Oasis et le Campus de la Transition auprès de 120 personnes résidant dans 10 Oasis révèle : 

  • un sentiment d’alignement plus fort (95 % d’entre eux trouvent un sens à leur travail) ;
  • des liens authentiques entre les résidents (85 % des écohabitants estiment pouvoir faire confiance à autrui, contre 30 % pour la population française) ;
  • un besoin de se reconnecter au vivant - les écolieux étant situés au plus près de la nature ; 
  • un désir de contribuer à des changements sociétaux à une échelle plus large.

👉 Néanmoins, le principal point noir dans ce mode de vie concerne les relations plus difficiles avec l’extérieur (l’incompréhension des proches quant au choix de vie par exemple).

Un mode de vie adressé à tous 👥

Commençons par contrer plusieurs aprioris tenaces : 

  • il n’est pas requis d’être un militant écologiste pour obtenir son ticket d’entrée - même si la plupart des résidents sont très engagés dans diverses luttes écologiques et sociales ;
  • il ne s’agit pas d’une secte ni de rassemblements hippies ;
  • il est possible de vivre dans un écolieu tout en continuant à assumer son emploi actuel.

Au contraire, ces lieux accueillent avant tout des personnes souhaitant améliorer leur vie, leur confort, leur vie sociale et qui veulent vivre en cohérence avec leurs convictions écologiques et éthiques. Il est ainsi tout à fait possible de rejoindre un éco-lieu pour quelques jours comme pour plusieurs années. 👍

Bien que ce soient des personnes souvent très diplômées qui habitent dans des écolieux, ces espaces de vie collectifs sont ouverts à tout un chacun (peu importe les âges, les statuts et les moyens financiers). Le seul point commun est la forte sensibilisation à la question écologique.

👋 Bon à savoir : il existe des éco-lieux religieux à l’image du Monastère de Solan et de l’Arche de la Flayssière.

une personne arrosant un potager

❌ Quels sont les inconvénients d’un écolieu ?

De plus en plus de personnes sont séduites par les écolieux, néanmoins des inconvénients subsistent.

Une insertion compliquée sur le territoire 😖

Bien que les écohabitants profitent d’un bien-être inégalé, leur insertion dans le territoire d’implantation s’avère plus délicate. En effet, les rapports avec les pouvoirs locaux restent bienveillants uniquement si deux critères sont respectés : 

  • le projet est construit en amont et en collaboration avec les pouvoirs locaux - un projet de petite taille étant mieux accepté par tous ;
  • les écohabitants doivent s’intégrer dans les organisations sociales locales - un point qui pose plus de difficultés étant donné que les résidents sont trop occupés à créer leur propre mode de vie, creusant ainsi un écart avec la commune.

De son côté, la population se montre souvent réfractaire à l’arrivée de ces personnes qu’ils considèrent comme des urbains mus par un engagement écologique passager.

Un système qui ne s’avère pas toujours économiquement viable 💰

En vue d’atteindre l’autosuffisance, les habitants échangent ou vendent leurs produits à “l’extérieur”. En outre, certains développent des activités économiques pour entamer leur propre transition professionnelle ou pour exercer une activité collective (le tourisme, les résidences d’artistes, etc.). 👩‍🎨

Néanmoins, les modes de vie alternatifs qui ne respectent pas les cinq critères présentés ci-dessus ne parviennent pas à rester en place bien longtemps. Pour preuve : selon la Coopérative Oasis, le taux d’échec des projets s’élèvent à 80 % et seule la moitié des lieux (sur les 1 200 que compte la France) sont aboutis et habités. 

👉 Les écolieux existent également chez nos voisins allemands, italiens, anglais et russes où ils sont beaucoup plus grands qu’en France - au point d’atteindre la taille de villes. Cela démontre la possibilité de répliquer ce mode de vie au-delà de leur périmètre actuel (pouvant accueillir des centaines, voire des milliers de citoyens).

Un mode de vie adressé à tous… mais pas fait pour tous 👎

Il est vrai que les personnes qui rejoignent ces sites sont sociologiquement proches et partagent la même vision du monde. L’inclusion de personnes en situation de précarité n’est pas une priorité (excepté pour le village Emmaüs de Lescar Pau et la Ressourcerie du Pont). ❌

En outre, il est nécessaire de bien prendre conscience des règles de vie des écolieux. Ce mode de vie est basé sur le collectif et le travail - souvent bénévole - ne correspond pas à tous, notamment aux personnes habituées à un grand confort et à l’individualisme.

D’autant que rejoindre ce type de lieu peut être perçu comme un acte politique. Au-delà de s’éloigner de la société actuelle, les écohabitants élaborent de nouveaux modèles juridiques, financiers, d’habitat et de gouvernance pour créer leur propre société.

💪 Agissez pour l’environnement !

Tout quitter pour aller vivre dans un écolieu semble être une décision assez radicale. Par chance, il est possible de préserver l’environnement et de lutter contre le réchauffement climatique en intégrant quelques bonnes pratiques dans son quotidien. ✅

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de son entreprise, il convient de réaliser le bilan carbone de sa structure. Vous souhaitez passer à l’action ? Bénéficiez d’une démonstration gratuite de la plateforme Greenly. 👀

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