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Dans l'optique de limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C comme annoncé dans l’Accord de Paris, il est nécessaire de repenser nos modes de vie et plus généralement le fonctionnement de notre société.
Au vu des crises écologiques et économiques auxquelles nous faisons actuellement face, certains citoyens n’hésitent pas à changer de vie en rejoignant des écolieux. De quoi s’agit-il ? Comment fonctionnent ces nouveaux lieux de vie ? Sont-ils une solution crédible aux problématiques actuelles ? On vous dit tout à ce sujet. 💬
Un écolieu - ou éco-lieu - est un lieu de vie qui place l’environnement, le bien-être humain et le respect animal au cœur des préoccupations. Au-delà d’être un lieu engagé, il s’agit d’un véritable mode de vie adopté par des citoyens qui habitent et travaillent ensemble. 🌸
En définitive, ces zones collectives majoritairement situées en milieu rural ont pour ambition de contribuer à la création d’un monde plus résilient et durable, tout en faisant écho aux aspirations des écohabitants - surnommés « les communautés du futur » :
👉 Bon à savoir : le terme « oasis » est employé pour désigner toutes les formes d’écolieux collectifs (éco-hameaux, tiers-lieux, fermes collectives, etc.).
En France, l’émergence de ces modes de vie alternatifs fait suite à la prise de conscience écologique d’un grand nombre d’individus qui souhaitent agir pour l’environnement. 💪
Selon le recensement de la Coopérative Oasis et Habitat Participatif France, le pays compte aujourd’hui 1 200 écolieux dispersés sur tout le territoire et accueillant en moyenne 20 000 personnes.
Cependant, le plus grand éco-hameau de France est celui du Plessis situé en Eure-et-Loir. Composé de 28 maisons, des bâtiments communs, un habitat groupé de 24 personnes et des aménagements de permaculture de trois hectares, ce lieu de vie est en passe de devenir un véritable écovillage. 🏘️
👀 À savoir : habituellement, les écolieux ne comptent qu’une trentaine de personnes. Néanmoins, l’urgence climatique et la volonté d’apporter du sens à sa vie tendent à favoriser l’émergence de ces zones.
Le bon développement d’un écolieu dépend de cinq principaux critères.
L’objectif premier consiste à subvenir aux besoins alimentaires des résidents grâce au travail de la terre. Ainsi, les principes de l’agroforesterie, de la permaculture et de l’agroécologie sont dûment respectés. 🐾
En détail :
De fait, les écohabitants plantent des arbres fruitiers et optent pour des potagers collectifs afin de consommer directement leur production. Cela leur permet d’avoir un régime alimentaire peu carné et d’avoir un impact moindre sur l’environnement. Pour rappel, un kilo de bœuf équivaut à 60 kg de gaz à effet de serre (GES). 🥩
Par ailleurs, ils récupèrent l’eau de pluie présente sur les toitures pour un usage agricole ou personnel après traitement.
👉 Cependant, la récolte du site pouvant s’avérer insuffisante, il est fréquent que les résidents complètent leur production en faisant leurs achats dans des commerces bio et responsables (comme Biocoop), en passant directement par des artisans locaux ou en se rendant au marché local.
L’autonomie énergétique est nécessaire pour répondre aux besoins du lieu, tout en limitant les besoins. Cela s’illustre par plusieurs améliorations :
Le réemploi et la mutualisation systématique des ressources permet de limiter l’impact environnemental du lieu tout en gagnant en confort de vie. La mise en commun des ressources s’illustre par le partage :
En outre, la consommation de biens et de services (vêtements, ameublement et électroménager) est fortement réduite grâce à l’éloignement de la société de consommation. L’objectif : se contenter de l’essentiel et éviter la surconsommation. ✅
Au-delà du point de vue environnemental, l’éco-lieu est un endroit où les décisions doivent être prises ensemble sans occulter les besoins et les désirs de chaque membre du collectif. Ainsi, des outils de gouvernance partagée ont vu le jour, à l’image :
Dans le cas où l’écolieu parviendrait à être autosuffisant, les habitants s’engagent à enseigner leurs pratiques écologiques à la population alentour, voire de partager une partie de leur production au territoire qui les accueille.
Selon les conclusions de l’étude réalisée en 2016 par Carbone 4, il en ressort qu’un écohabitant émet près de deux fois moins de gaz à effet de serre (GES) qu’un Français moyen. 📉
Dans le détail, l’empreinte carbone annuelle moyenne d’un Français s’élève à 10 tonnes d’émissions CO2eq qui se décompose comme tel :
Soucieux d’adopter un mode de vie sobre et respectueux de l’environnement, un résident d’un éco-lieu n’émet chaque année que 5,4 tonnes de CO2eq qui se décomposent ainsi :
La qualité de vie a pu être évaluée selon l’Indicateur de capacité relationnelle appliqué aux écolieux (RCI-é). Ce dernier analyse la qualité des relations entre les écohabitants selon cinq dimensions :
Une étude menée par la Coopérative Oasis et le Campus de la Transition auprès de 120 personnes résidant dans 10 Oasis révèle :
👉 Néanmoins, le principal point noir dans ce mode de vie concerne les relations plus difficiles avec l’extérieur (l’incompréhension des proches quant au choix de vie par exemple).
Commençons par contrer plusieurs aprioris tenaces :
Au contraire, ces lieux accueillent avant tout des personnes souhaitant améliorer leur vie, leur confort, leur vie sociale et qui veulent vivre en cohérence avec leurs convictions écologiques et éthiques. Il est ainsi tout à fait possible de rejoindre un éco-lieu pour quelques jours comme pour plusieurs années. 👍
Bien que ce soient des personnes souvent très diplômées qui habitent dans des écolieux, ces espaces de vie collectifs sont ouverts à tout un chacun (peu importe les âges, les statuts et les moyens financiers). Le seul point commun est la forte sensibilisation à la question écologique.
👋 Bon à savoir : il existe des éco-lieux religieux à l’image du Monastère de Solan et de l’Arche de la Flayssière.
De plus en plus de personnes sont séduites par les écolieux, néanmoins des inconvénients subsistent.
Bien que les écohabitants profitent d’un bien-être inégalé, leur insertion dans le territoire d’implantation s’avère plus délicate. En effet, les rapports avec les pouvoirs locaux restent bienveillants uniquement si deux critères sont respectés :
De son côté, la population se montre souvent réfractaire à l’arrivée de ces personnes qu’ils considèrent comme des urbains mus par un engagement écologique passager.
En vue d’atteindre l’autosuffisance, les habitants échangent ou vendent leurs produits à “l’extérieur”. En outre, certains développent des activités économiques pour entamer leur propre transition professionnelle ou pour exercer une activité collective (le tourisme, les résidences d’artistes, etc.). 👩🎨
Néanmoins, les modes de vie alternatifs qui ne respectent pas les cinq critères présentés ci-dessus ne parviennent pas à rester en place bien longtemps. Pour preuve : selon la Coopérative Oasis, le taux d’échec des projets s’élèvent à 80 % et seule la moitié des lieux (sur les 1 200 que compte la France) sont aboutis et habités.
👉 Les écolieux existent également chez nos voisins allemands, italiens, anglais et russes où ils sont beaucoup plus grands qu’en France - au point d’atteindre la taille de villes. Cela démontre la possibilité de répliquer ce mode de vie au-delà de leur périmètre actuel (pouvant accueillir des centaines, voire des milliers de citoyens).
Il est vrai que les personnes qui rejoignent ces sites sont sociologiquement proches et partagent la même vision du monde. L’inclusion de personnes en situation de précarité n’est pas une priorité (excepté pour le village Emmaüs de Lescar Pau et la Ressourcerie du Pont). ❌
En outre, il est nécessaire de bien prendre conscience des règles de vie des écolieux. Ce mode de vie est basé sur le collectif et le travail - souvent bénévole - ne correspond pas à tous, notamment aux personnes habituées à un grand confort et à l’individualisme.
D’autant que rejoindre ce type de lieu peut être perçu comme un acte politique. Au-delà de s’éloigner de la société actuelle, les écohabitants élaborent de nouveaux modèles juridiques, financiers, d’habitat et de gouvernance pour créer leur propre société.
Tout quitter pour aller vivre dans un écolieu semble être une décision assez radicale. Par chance, il est possible de préserver l’environnement et de lutter contre le réchauffement climatique en intégrant quelques bonnes pratiques dans son quotidien. ✅
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de son entreprise, il convient de réaliser le bilan carbone de sa structure. Vous souhaitez passer à l’action ? Bénéficiez d’une démonstration gratuite de la plateforme Greenly. 👀