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Indice ATMO : définition, calcul et recommandations
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Indice ATMO : définition, calcul et recommandations

ESG / RSELégislations & normes
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visage d'homme devant paysage
Soucieux de respirer un air de qualité, les Français se réfèrent à l’indice ATMO. Mais comment est-il calculé ?
ESG / RSE
2023-06-30T00:00:00.000Z
fr-fr

Bien qu'invisible, l'air est empli de substances plus ou moins toxiques pour la santé humaine comme pour l'environnement. Pour cette raison, l'indice ATMO a été conçu en vue de donner un aperçu de la qualité de l'air - et prendre des mesures en conséquence lorsque la situation l'impose.

Chaque année à travers le monde, 600 000 décès sont en effet causés par cette forme de pollution - dont 40 000 en France. En cause ? Le réchauffement climatique causé lié à notre mode de vie encore trop émissif en gaz à effet de serre (GES) et autres substances nocives.

👉 En France, l'indicateur ATMO permet toutefois de s'informer quant à la qualité de l'air, mais surtout quant aux fluctuations de cette qualité. Comment ? Que peut-on faire pour réduire la pollution de notre air ?

Explications dans cet article.

nuage de pollution au-dessus d'une ville

Qu’est-ce que l’indice ATMO ?

Définition et objectif

Développé en 1994, l'indice ATMO - pour « Indice multipolluant de la qualité de l'air » - permet d'évaluer la qualité de l'air extérieur selon six niveaux (bon, moyen, dégradé, mauvais, très mauvais, extrêmement mauvais).

De fait, cette dernière peut être sérieusement altérée par l'émission de polluants issus des activités humaines.

La pollution de l’air est la contamination de l’environnement intérieur ou extérieur par tout agent chimique, physique ou biologique qui modifie les caractéristiques naturelles de l’atmosphère. OMS (Organisation Mondiale de la Santé)

Créé par les Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA), cet indicateur obligatoire pour les agglomérations de plus de 100 000 habitants est désormais accessible sur tout le territoire français (métropole comme outre-mer) et pour chaque EPCI (établissement public de coopération intercommunale). 

👉 Bon à savoir : étant sous couvert d'une réglementation propre et de seuils spécifiques, seule la Nouvelle-Calédonie possède un autre indicateur.

Son intérêt ? Permettre aux citoyens de toutes les intercommunalités de trouver rapidement et facilement une information sur l'état de l'air et d'adapter leur mode de vie si nécessaire, en vue de limiter les conséquences sur leur santé. 

La mise à jour des prévisions du jour au lendemain est effective à 14 h sur le site de chaque région justifiant de la présence d'une AASQA, ainsi qu'à l'échelle nationale sur ATMO France.
Il est toutefois à noter que des marges d'incertitude demeurent - à l'image des bulletins météorologiques.

⚠️ Attention, la qualité de l'air est mesurée à distance de sources spécifiques fortement émissives, à l'image des axes de trafic routier. Il s'agit donc d'une représentation simplifiée de la pollution de fond d'un territoire donné (une commune ou un territoire intercommunal).

Les principales différences entre une mauvaise qualité de l'air et un épisode de pollution

L'indice ATMO n'alerte pas de la survenue d'un épisode de pollution - même si l'indice est alors dégradé à extrêmement mauvais. Il a pour rôle de communiquer au sujet de la situation actuelle, sans enclencher de dispositif préfectoral.

Un épisode de pollution, quant à lui, est déclenché suite au dépassement des différents seuils de l'indice ATMO, en se référant aux données recueillies sur quatre polluants (l'ozone, le dioxyde d'azote, le dioxyde de soufre et les particules en suspension PM10).

Les effets sanitaires et environnementaux d'un air pollué

L'air pollué impacte notre santé et celle de notre environnement.

Il peut donner lieu à :

  • des toux ;
  • des risques de cancer ;
  • de l'asthme ;
  • une irritation oculaire ;
  • des maladies cardiovasculaires ;
  • une diminution de la capacité respiratoire ;
  • des perturbations des équilibres chimiques et donc l'accélération du réchauffement climatique ;
  • la dégradation des bâtis ;
  • une perte de la biodiversité.

Chaque année, le ministère de la Transition écologique organise une journée nationale de la qualité de l'air. Son objectif est double :

  • sensibiliser la population quant aux conséquences sanitaires et environnementales d'une mauvaise qualité de l'air ;
  • valoriser les bonnes pratiques pour lutter contre les émissions atmosphériques et améliorer l'état de l'air.
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Comment est calculé l’indice ATMO ?

Les polluants pris en compte

Révisé en 2021 pour mieux répondre aux enjeux de santé publique et aux attentes citoyennes, l'indice ATMO prend en compte cinq polluants :

  • l' ozone (O3), issu des transformations chimiques entre les oxydes d'azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV). Il est principalement émis par le trafic routier et les activités industrielles ;
  • le dioxyde d'azote (NO2), qui se forme dans l'atmosphère après avoir été dégagé des phénomènes de combustion de l'azote et de l'oxygène issu des véhicules et des installations de combustion ;
  • le dioxyde de soufre (SO2), qui provient des processus de combustion et de raffinage des ressources fossiles (charbon, pétrole, etc.). Ainsi, les véhicules à moteur diesel, le chauffage domestique ou les centrales de production électrique sont fortement émetteurs ;
  • les particules en suspension : fines inférieures à 10 micromètres (PM10) et fines inférieures à 2,5 micromètres (PM2.5). Ces deux polluants peuvent être issus de l'usure des pneus, des poussières de chantier, de l'épandage d'engrais ou des véhicules diesel.

Ces polluants sont également pris en compte par l'indice européen de la qualité de l'air - établi par l'Agence européenne pour l'environnement.

👋 Bon à savoir : cet indice ne prend pas en considération les polluants non réglementés (les pesticides, l'ammoniac ou le pollen) et les effets dits « cocktails » - c'est-à-dire des substances à faible danger pour l'homme qui deviennent nocives une fois mélangées.

La méthode de calcul

Calculé quotidiennement, l'indice ATMO est fondé sur la concentration de chacun des cinq polluants réglementés selon :

  • les mesures effectuées par les stations de fond ;
  • la modélisation, qui intègre les données des inventaires d'émissions de polluants, les données relatives à la qualité de l'air mesurée par les stations de fond et les prévisions météorologiques.

Un sous-indice est ensuite calculé pour chaque polluant, en fonction de sa concentration maximale sur une zone déterminée.

Les normes à respecter

Chaque polluant doit respecter des normes identifiées, selon les six qualitatifs couleurs de l'indice multipolluant de la qualité de l'air.

tableau indice ATMO

Quelles sont les recommandations à appliquer en cas de mauvais indice ATMO ?

Le ministère en charge de la Santé a mis en place des recommandations comportementales, selon les différents niveaux d'alerte.

Indice bon à moyen

Même si l'indice ATMO est considéré comme bon et moyen, il est possible de subir les répercussions d'un air pollué.

Voici plusieurs recommandations à mettre immédiatement en œuvre pour protéger sa santé et l'environnement :

  • délaisser sa voiture personnelle pour faire du covoiturage et emprunter les transports en commun peu émissifs ;
  • entretenir régulièrement son véhicule et changer le filtre à air une fois par an. L'objectif ? Éviter la surconsommation et la pollution ;
  • éviter les grands axes routiers lors des déplacements à vélo. L'intérêt ? Éviter les gaz d'échappement et garder ses distances en suivant les pistes cyclables séparées ;
  • se rendre au travail et effectuer les petits déplacements à vélo pour limiter l'impact environnemental ;
  • pratiquer une activité physique (marche, vélo, sport) en extérieur - notamment après une averse pour limiter l'impact de la pollution de l'air sur la santé - en privilégiant les parcs et les zones piétonnes. 

Indice dégradé à extrêmement mauvais

L'indice ATMO dégradé, mauvais, très et extrêmement mauvais doit être considéré comme une alerte.

Les recommandations se font alors plus strictes :

  • renoncer à utiliser son véhicule personnel ;
  • reporter l'utilisation d'un barbecue à combustible solide (charbon, bois, etc.) ;
  • privilégier la marche pour les déplacements en ville, en choisissant des rues moins encombrées par le trafic ;
  • effectuer des déplacements à vélo courts, moins intenses et loin des véhicules motorisés (pistes cyclables séparées de la circulation, éviter les grands axes routiers, etc.) ;
  • limiter les activités physiques intenses en extérieur ;
  • prendre conseil auprès d'un professionnel de santé en cas de gêne respiratoire ;
  • éviter de rajouter des facteurs irritants tels que la fumée de cigarette, le chauffage au bois ou l'utilisation de solvants.

👉 Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le port d'un masque anti-pollution ne réduit pas les répercussions d'un air de mauvaise qualité sur la santé.

fumée sortant d'un pot d'échappement

Comment améliorer la qualité de l’air ?

Les Français évaluent la qualité de l'air comme étant leur troisième sujet de préoccupation environnementale.

Alors que sa surveillance constitue une obligation depuis 1996, la France a élaboré une réelle politique en faveur de la protection de la qualité de l'air.

Agir sur le transport

L'entrée en vigueur des zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) doit permettre de réduire les émissions d'oxyde d'azote - dont le secteur du transport est le principal émetteur.

Au sein de ces zones, les véhicules circulant doivent attester d'une faible note au certificat qualité de l'air Crit'Air (vignette allant de 1 à 5).

👉 Selon le type de carburant utilisé, celui-ci peut émettre des hydrocarbures, du plomb, du soufre, du monoxyde de carbone, des oxydes d'azote et des suies. Idéalement, il conviendrait de développer massivement les transports publics verts.

Abandonner le chauffage domestique au bois

Étant la première source d'émissions de particules fines, ce type de chauffage est particulièrement responsable de la pollution de l'air. D'ailleurs, le plan d'action de l'État doit permettre de réduire les émissions de 50 % d'ici 2030.

Comment ? 

  • en améliorant la performance de l'appareil, notamment en remplaçant les vieux poêles et les vieilles cheminées. Ce changement est prévu d'ici 2025 avec 600 000 renouvellements d'appareils ;
  • en utilisant un combustible de bonne facture, avec un faible taux d'humidité ;
  • en revoyant les pratiques d'utilisation grâce à un allumage par le haut ;
  • en encadrant l'utilisation du chauffage au bois dans les zones les plus polluées. Une décision qui revient au préfet de chaque territoire. 

Verdir le secteur agricole

La loi Climat et Résilience a tenté d'apporter une première réponse à la problématique des émissions d'ammoniac issues du secteur agricole - via le plan Eco'Azot. Ce dernier instaure notamment de nouvelles réglementations précisant la quantité et les conditions d'utilisation des engrais azotés minéraux.

👉 Il s'agit d'avoir réduit de 15 % les émissions de protoxyde d'azote (par rapport à 2015) et de 13 % celles d'ammoniac (par rapport à 2005) d'ici à 2030.

Par ailleurs, il est désormais interdit de brûler les déchets verts (herbes, feuilles mortes, épluchures, etc.). Ces derniers dégagent en effet des substances toxiques tant pour l'environnement que pour les humains. Dans le détail, ils rejettent des oxydes d'azote (NOx) des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du monoxyde de carbone (CO), des composés organiques volatils (COV), ou encore des dioxines.

Dans leur cas, la meilleure solution est donc le compostage.

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