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Le projet pétrolier EACOP de TotalEnergies est une véritable bombe climatique. Au-delà d’extraire une énergie fossile polluante (le pétrole), la multinationale est à l’origine de nombreuses répercussions sur la population locale. 👎
Comment ce projet d’envergure va-t-il se dérouler ? Quels sont les risques environnementaux et sociaux engrangés ? La multinationale a-t-elle adopté des mesures de vigilance ? Greenly fait le point sur cette affaire. 👀
EACOP (East African Crude Oil Pipeline) est le projet pétrolier de TotalEnergies dont l’extraction doit démarrer en 2025 en Ouganda et en Tanzanie. Prévu pour une exploitation de 25 ans, il se compose de deux parties :
👉 À noter : ce projet est créé en collaboration avec la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC). Les trois accords autorisant la réalisation du chantier ont été signés le 11 avril 2021 avec les gouvernements ougandais et tanzanien. Ce dernier est évalué à dix milliards de dollars.
L’Ouganda et en Tanzanie n’ont pas été choisis par hasard. Si la multinationale TotalEnergies souhaite installer son projet en Afrique de l’Est, c’est parce que ces deux territoires regorgent de pétrole.
En effet, c’est en 2006 que l’entreprise australienne Hardman Resources Limited découvre des réserves de pétrole situées sous le lac Albert en Ouganda. Elles font depuis l’objet de toutes les convoitises. 🤩
Estimées à 6,5 milliards de barils - équivalant à 25, voire 30 ans de consommation - TotalEnergies pourrait en exploiter 1,4 milliard en exportant pas moins de 200 000 barils de pétrole par jour. Une véritable poule aux œufs d’or.
Certaines extractions vont avoir lieu dans le parc des Murchison Falls. Or, il s’agit d’une zone classée de l’Union internationale pour la conservation de la nature en raison de la richesse de sa faune et de sa flore (144 espèces de mammifères et 500 espèces d’oiseaux). Sans compter que le Nil traverse cette zone naturelle. 🐧
👎 Malgré le fait qu’il s’agisse du parc le plus visité de l’Ouganda, Total a obtenu l’autorisation d’exploiter 10 % des 3 840 km² de cette zone naturelle protégée.
Le projet EACOP est considéré comme l’une des 425 « bombes climatiques » - un terme qui renvoie aux projets d’extraction des énergies fossiles éparpillés dans 48 pays. En effet, les énergies fossiles sont responsables de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) - principale cause du réchauffement climatique. 🌍
Cette nouvelle exploitation de pétrole va donc à l’encontre des recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En 2021, les experts estimaient que le respect de l’Accord de Paris, ne peut se faire avec la mise en œuvre de nouveaux projets d’exploitation desdites énergies.
En outre, les experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) recommandent de sortir rapidement des énergies fossiles. Pour ce faire, il convient de réduire de 60 % l’usage du pétrole d'ici à 2050 par rapport au niveau de 2019. 📉
Alors que les acteurs du monde entier s’engagent à baisser leurs émissions, Total assure que le projet n’émettra que 13,5 millions de tonnes sur 20 ans. D’après Cheick-Omar Diallo, le porte-parole pour le projet de TotalEnergies :
Or, une étude réalisée par le Climate Accountability Institute affirme que Total ne prend en compte que les émissions engendrées par le processus de construction du projet, soit 1,8 % du total des émissions totales d’EACOP.
Toutefois, pour obtenir l’empreinte carbone réelle du projet, il faudrait quantifier les émissions issues du transport maritime, du raffinage du pétrole brut et de l’utilisation faite par les consommateurs finaux.
👋 Au total, EACOP générerait 379,4 millions de tonnes de CO2, à raison de 34 millions de tonnes par an. Cela représente six fois les émissions de l’Ouganda.
Suite à son extraction, le pétrole brut sera directement traité en Ouganda. Il sera ensuite acheminé via un immense pipeline traversant l’Ouganda d’Est en Ouest, longeant le lac Victoria - selon la Banque mondiale, 40 millions de personnes dépendent de ce bassin -, traversant la Tanzanie avant d’atteindre l’océan Indien. Ce parcours traverse pas moins de 16 réserves naturelles. 🌷
C’est dans la région de Tanga que sera stocké le pétrole dans quatre réservoirs de 20 mètres de haut et de 80 mètres de diamètre, avant d’embarquer sur des pétroliers.
Première alerte : il s’agit d’une zone vulnérable aux cyclones, aux tsunamis et aux tremblements de terre. Les conséquences d’une fuite pétrolière pourraient être dramatiques sur l’écosystème local (sur les poissons et les récifs coralliens notamment). 🪸
Second avertissement : une jetée de deux kilomètres sera construite pour éviter que les pétroliers ne s’approchent trop de la côte. Bien que l’intention semble dans un premier temps louable, cette infrastructure avoisinera le parc marin de Coelacanthe, une zone marine protégée.
L’installation et l’enfouissement du pipeline nécessite le déboisement d’un passage de 30 mètres de large traversant des forêts, des zones humides et des mangroves. Seule la végétation pourra repousser sur ces terres exploitées. En effet, la plantation d’arbres n’est pas possible puisque les racines pourraient endommager le conduit. ❌
Or, l’Ouganda et la Tanzanie sont victimes d’une déforestation déjà très importante. En cause ? Les habitants - spécialement les plus pauvres - n’hésitent pas à prendre du bois pour le vendre, le transformer en charbon ou l’utiliser au quotidien (pour se chauffer ou cuisiner).
Au-delà de participer à l’appauvrissement des ressources naturelles et à la destruction de la biodiversité, cette destruction de l’environnement contribue au réchauffement climatique.
En effet, les forêts sont l’un des principaux puits de carbone naturels avec les océans et les sols. C’est-à-dire que les arbres absorbent une partie du carbone émis par les activités humaines. 🏭
Or, leur destruction réduit la capacité de stockage des forêts. Ce faisant, les arbres déboisés relâchent le CO2 accumulé depuis des décennies dans l’atmosphère.
✍️ À noter : d’après l’ONF (Office National des Forêts), 14 % des émissions annuelles françaises de GES sont séquestrées par les forêts (soit 63 millions de tonnes de CO2).
Les terres utilisées pour le projet EACOP sont habitées et cultivées par la population. Selon les ONG, ce projet d’extraction implique le déplacement forcé de plus de 100 000 personnes - que ce soit à cause de la perte d’un bout de terrain ou de la totalité de leur habitation. 👥
Bien que certains résidents acceptent de vendre leurs terres, en Tanzanie, les populations locales n’ont pas le choix puisque les terres appartiennent à l’État. Cette obligation aurait même été à l’origine de la modification du tracé original de l’oléoduc. D’après les multiples enquêtes qui ont été menées, le pipeline devait passer par le Kenya au lieu de la Tanzanie.
Les opposants à ce projet ne cessent de lever la voix pour l’interdire. Depuis 2019, EACOP est attaqué en justice par six ONG et a fait l’objet d’une audience le 7 décembre 2022. Avec ce projet, Total est accusé de violations des droits humains et de l’environnement sur la base de la loi relative au devoir de vigilance (une grande première). 🫵
Pour rappel : entrée en vigueur en 2017, cette loi oblige les multinationales à créer un plan de vigilance à destination de leurs sous-traitants et de leurs fournisseurs étrangers en vue de :
À ce titre, les ONG souhaitent que TotalEnergies rédige un plan de vigilance conforme en y ajoutant les risques environnementaux et sociaux de leur projet. La multinationale doit également préciser les mesures de vigilance à mettre en place pour éviter que de tels risques se produisent.
La décision du tribunal judiciaire de Paris est attendue le 28 février 2023.
Le 15 septembre 2022, c’est au tour du Parlement européen d’épingler EACOP dans un texte non contraignant. En effet, les eurodéputés sont préoccupés par les multiples violations des droits de l’Homme, notamment les :
Face aux nombreuses polémiques dont fait l’objet le projet EACOP, Total assure utiliser moins de 1 % de la surface des Murchison Falls qui lui a été attribuée. En outre, la multinationale estime qu’elle met :
Malgré les preuves flagrantes, TotalEnergies assure limiter les conséquences de sa présence (via le forage vertical), allant même jusqu’à protéger la biodiversité. La multinationale souhaite participer à la réintroduction des rhinocéros noirs, à la protection de la population de chimpanzés et à l’accroissement de la population d’animaux sauvages. 🦏
Concernant le déplacement forcé de la population, TotalEnergies assure que certaines familles seront relogées dans des maisons ou recevront une indemnisation financière (jugée trop faible par les principaux concernés).
À l’heure où l’urgence climatique est de mise, les multiples impacts issus du projet EACOP sont tout bonnement inacceptables. Lutter contre le réchauffement climatique implique de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. 📉
En tant qu’entreprise, vous pouvez agir dès maintenant en réalisant le bilan carbone de votre activité suivi par la mise en place d’une stratégie de réduction de vos émissions.
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