
European Sustainability Reporting Standards (ESRS) : le guide
Les normes ESRS sont des règles visant à encadrer la réalisation du reporting extra-financier imposé par la CSRD. Explications.
ESG / RSE
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La directive Européenne sur le Devoir de Vigilance des Entreprises, également désignée par ses acronymes CS3D ou CSDDD, est une directive qui traite du devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité. Il leur incombe de prévoir les risques liés aux aspects sociaux, environnementaux, aux droits de l'homme et à la gouvernance dont elles pourraient être responsables.
Pour faire simple, la responsabilité de vigilance impose aux entreprises d'anticiper et de minimiser tout impact défavorable potentiel résultant de leurs activités ou de celles de leurs partenaires commerciaux. Cela englobe aussi les opérations de leurs filiales, de leurs sous-traitants et des fournisseurs avec qui elles ont établi une « relation commerciale ».
Cette obligation implique l’élaboration d’un plan de vigilance détaillé, comprenant des mesures de prévention, des procédures d’évaluation des risques, des outils de suivi, et des mécanismes pour remédier aux potentielles atteintes détectées, le tout rendu public auprès des parties prenantes.
L'idée de devoir de vigilance concernant les droits humains a été détaillée et approfondie dans les principes directeurs de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) destinés aux sociétés multinationales, qui ont élargi le champ d'application du devoir de vigilance aux questions environnementales et de gouvernance. Ainsi, l’idée de « diligence raisonnable » est inscrite au sein des principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme. Ils ont été adoptés par les Nations Unies en 2011.
En 2018, le guide de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) intitulé « Devoir de diligence pour une conduite responsable des entreprises » a défini ce principe comme :
La diligence raisonnable oblige les entreprises à adopter une conduite responsable en vue de respecter les droits humains fondamentaux, ainsi que l’environnement. C’est en février 2022, que la Commission européenne a finalement proposé sa propre directive sur le devoir de vigilance : la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDD) ou Devoir de diligence pour une conduite responsable des entreprises en français.
Le périmètre de la loi est vaste, puisqu’il ne concerne pas seulement les multinationales.
Comme la mesure s’étend à l’ensemble de leurs chaînes de production, les entités suivantes seront concernées :
L’entreprise donneuse d’ordre ou la société mère est jugée comme responsable, en cas de manquement de ses filiales et de ses parties prenantes.
L'application de cette directive sera appliquée en fonction de la taille des entreprises conformément au calendrier suivant :
Entrée en vigueur | Entreprise concernée | Délai |
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26 juillet 2027
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Les entreprises comptant plus de 5 000 employés et un chiffre d'affaires dépassant 1,5 milliard €. | Délai de 3 ans à partir de la mise en œuvre de la directive. |
26 juillet 2028
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Les sociétés comptant plus de 3 000 employés et générant un chiffre d'affaires supérieur à 900 millions €. | Délai de 3 ans à partir de la mise en œuvre de la directive. |
26 juillet 2029
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Les entreprises comptant plus de 1 000 employés et un chiffre d'affaires supérieur à 450 millions €. | Délai de 5 ans à partir de la mise en œuvre de la directive. |
Source : European Parliament, 2024
Les sanctions pour non-respect du principe de « due diligence » en France s'articulent autour de mécanismes civilistes suite à la censure constitutionnelle des amendes initialement prévues. En bref, les amendes prévues au départ ont été censurées, et en cas de non-respect du principe de « due diligence », ce sont surtout des sanctions civiles qui s’appliquent, par exemple des poursuites devant les tribunaux.
Ainsi, ce dispositif punitif favorise l'imposition de contraintes judiciaires par astreinte et la visibilité publique plutôt que des sanctions financières directes. Toutefois, le système reste dissuasif en favorisant la mise en cause de la responsabilité civile délictuelle des sociétés mises en demeure, ce qui peut conduire à d'importantes compensations en cas de dommages constatés.
Instauré par la LOI 2017-399 du 27 mars 2017, le « devoir de vigilance », introduit dans le droit français en 2017, impose aux grandes entreprises basées en France d'adopter des mesures préventives pour contrer les risques importants touchant les travailleurs, l'environnement et les droits de l'Homme associés à leurs opérations.
Sur le plan international, la France est le premier pays à avoir mis en place des réglementations et des sanctions concernant les violations environnementales et sociales commises par les multinationales. Cette loi a été un précurseur au niveau européen, servant de modèle et inspirant plusieurs pays à instaurer des législations similaires. Elle a également contribué à la proposition de la directive européenne sur le devoir de vigilance.
La loi cible les sociétés établies en France, de tout secteur, ayant clôturé deux exercices consécutifs et qui emploient :
Dans la pratique, les entreprises concernées doivent donc élaborer un plan de vigilance. Celui-ci est supposé anticiper les incidents susceptibles de survenir au niveau de l’entreprise et de ses parties prenantes (situées en France et/ou à l’étranger).
La directive actuelle devrait englober les six actions spécifiées dans le guide pour une conduite d'entreprise responsable, qui incluent des actions de vigilance permettant aux entreprises d'identifier et de remédier aux impacts négatifs sur les droits de l'homme et l'environnement.
D’après la directive, ce processus comporte les étapes suivantes (EUR-Lex) :
En pratique, l'adoption d'un plan de vigilance est un impératif légal pour les entreprises visées. L'objectif de ce document est de cerner les risques significatifs associés aux droits humains, à la santé, à la sécurité et à l'environnement, tout en anticipant les violations graves susceptibles de se produire.
Voici une explication détaillée des phases et des méthodes qui aident les entreprises à remplir cette obligation de manière efficace.
Actions à mettre en place | Solutions | Moyens |
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Cartographie des chaînes d'activités
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Évaluation des risques potentiels
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Mise en place d’actions correctives
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Mise en place d’un suivi et d’une évaluation des mesures en vigueur
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Communication publique
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En réponse aux nouvelles normes réglementaires, en particulier sur le plan de transition, Greenly se conforme à cette exigence en offrant une démarche méthodique structurée.
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Rana Plaza : dix ans après, retour sur le devoir de …, Public Sénat, 2023, https://www.publicsenat.fr/actualites/economie/rana-plaza-dix-ans-apres-retour-sur-le-devoir-de-vigilance-des-entreprises
Le devoir de vigilance : une innovation juridique entre …, Cairn.info, 2021, https://shs.cairn.info/revue-droit-et-societe-2020-3-page-633?lang=fr
OCDE, 2018, https://one.oecd.org/document/DAF/INV(2018)17/fr/pdf
Durabilité et devoir de vigilance : les députés approuvent le report des nouvelles règles (UE), European Parliament, 2024, https://www.citepa.org/durabilite-et-devoir-de-vigilance-les-deputes-approuvent-le-report-des-nouvelles-regles-ue/
CS3D : que change la directive européenne relative au devoir de vigilance ?, Lefebvre Dalloz Compétences, 2024, https://formation.lefebvre-dalloz.fr/actualite/cs3d-que-change-la-directive-europeenne-relative-au-devoir-de-vigilance