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Sommet africain sur le climat : pourquoi est-ce important ?
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Sommet africain sur le climat : pourquoi est-ce important ?

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Le Sommet africain sur le climat 2023 s’est soldé par l’adoption de la déclaration de Nairobi. Quel rôle pourrait jouer l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique ?
Écologie
2023-09-14T00:00:00.000Z
fr-fr

Du fait de sa faible capacité d’adaptation, l’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables au réchauffement climatique. Les pays africains disposent cependant de ressources indispensables pour accélérer la transition écologique à l’échelle mondiale.

C’est de cette conclusion qu’est né le premier Sommet africain sur le climat. L’objectif ? Organiser la croissance verte du continent.   

Que faut-il savoir sur ce rendez-vous clé ? Quelles mesures ont été prises lors de ce Sommet africain sur le climat ? Réponses ici.

Sommet africain sur le climat : de quoi parle-t-on ?

Sommet africain sur le climat : un événement historique

Le premier Sommet africain sur le climat (Africa Climate Summit 23) s'est tenu à Nairobi au Kenya du 4 au 6 septembre dernier. Il a été créé pour stimuler les financements liés au changement climatique et apporter des solutions novatrices en matière de croissance verte, tant en Afrique qu'à l'échelle mondiale.

En organisant ce Sommet, le continent illustre sa volonté de contribuer à l’effort collectif en valorisant ses atouts (notamment ses ressources) et son capital intellectuel. Cette volonté d’engagement a conduit à l’adoption unanime d’un texte ambitieux : la déclaration de Nairobi. Ce texte :

Servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà.

Présidé par William Ruto - le président du Kenya - l'événement a réuni plusieurs grands acteurs à l'image du secrétaire général de l'ONU, de l'envoyé présidentiel chargé des questions climatiques aux États-Unis, de la présidente de la Commission européenne et, bien évidemment, des représentants des 54 pays africains

👉 Compte tenu du succès de ce premier Sommet africain pour le climat, les dirigeants se sont accordés sur la tenue bisannuelle de cet événement.

La Semaine africaine du climat

Le Sommet africain sur le climat a été organisé en parallèle à la Semaine africaine du climat se déroulant du 4 au 8 septembre. 

Cette semaine servait de lieu d’échange aux décideurs politiques, aux entreprises et aux représentants de la société civile désireux d’évoquer les questions climatiques, les obstacles rencontrés et les solutions à notre disposition. Quatre axes ont été priorisés : 

  • les systèmes et les industries énergétiques ;
  • la Terre, l’océan, la nourriture et l’eau ;
  • les villes, les établissements urbains et ruraux, les infrastructures et les transports ;
  • les sociétés, la santé, les moyens de subsistance et les économies.
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Pourquoi ce Sommet africain sur le climat a-t-il vu le jour ?

Les mesures actuelles de lutte contre le réchauffement climatique sont insuffisantes

Le 8 septembre, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a publié son « Bilan mondial ». Ce document : 

  • liste les mesures prises par les États depuis l’Accord de Paris - des informations collectées durant deux ans par les experts de la CCNUCC ;
  • se base sur les conclusions des scientifiques, des acteurs de la société civile et sur le sixième rapport du GIEC.
Le constat est sans appel : le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs à long terme de lutte contre le réchauffement climatique.

En cause : les émissions mondiales actuelles, non conformes aux trajectoires d’atténuation nécessaires pour limiter le réchauffement à + 1,5 °C d’ici la fin du siècle. À ce rythme, cet objectif sera bientôt inatteignable.

Les États doivent urgemment réagir

L’automne 2023 sera une période clé pour la diplomatie climatique. Le G20 organisé à New Delhi, le Sommet sur l’ambition climatique organisé par l’ONU à New York et la COP28 qui se tiendra à Dubaï sont autant d’opportunités offertes à nos dirigeants pour agir concrètement pour le climat.

En réalité, le document de la CCNUCC révèle que les mesures actuellement mises en place ne sont pas suffisantes. Pour preuve : alors qu’elles doivent atteindre leur point culminant entre 2020 et 2025, les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont toujours en hausse. Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, les États sont donc appelés à : 

Réduire les émissions mondiales de GES de 43 %, d’ici à 2030, et de 60 %, d’ici à 2035, par rapport aux niveaux de 2019.

En l’état actuel des choses, les auteurs de ce document prévoient un surplus d’émissions de 23,9 milliards de tonnes en 2030. Pour éviter ce cas de figure, ils préconisent trois choses : 

  • la sortie des énergies fossiles « sans système de captage de carbone » ;
  • le déploiement de stratégies d’adaptation ;
  • la réorientation des flux financiers pour soutenir l’action climatique dans les pays en développement.

Sur ce dernier point, il s’agit surtout de mettre véritablement en œuvre les engagements obtenus lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial - les États les plus riches s’étant engagés à verser 100 milliards de dollars - et de la COP27 - avec la création du fonds « pertes et dommages ».

L’Afrique fortement vulnérable au réchauffement climatique

Bien que le réchauffement climatique impacte la totalité du globe, l’Afrique est considérée comme l’un des pays les plus vulnérables à ce phénomène, alors que le continent ne représente que 4 % des émissions mondiales de GES.

Le rapport sur l’État du climat en Afrique publié en 2022 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) est catégorique :

Les effets du changement climatique impactent l’Afrique de manière disproportionnée.

Peu préparé aux effets du réchauffement climatique, le continent est régulièrement victime d’événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses, la hausse des températures ou la désertification, provoquant pénuries d’eau, insécurités alimentaires et migrations.

En 2022 : 

  • les aléas climatiques, météorologiques et hydrologiques ont directement impacté plus de 110 millions de personnes ; 
  • la croissance de la productivité agricole a chuté de 34 % depuis 1961 ;
  • le taux moyen de réchauffement pour la période 1991-2022 dépasse légèrement la moyenne mondiale (+ 0,3 °C/décennie) ;
  • la corne de l’Afrique a connu sa pire sécheresse depuis 40 ans.

Pourtant, le coordinateur résident des Nations unies au Kenya, Stephen Jackson affirme que l’Afrique détient quantité de solutions à la crise climatique. Le continent possède : 

  • le deuxième poumon de la planète (la forêt tropicale du Congo) ;
  • une grande part des capacités mondiales d’énergies renouvelables ;
  • une grande surface de terres agricoles arables.
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Quelles décisions contient la déclaration de Nairobi adoptée lors du Sommet africain sur le climat ?

À l’issue du Sommet africain sur le climat, les chefs des 54 États africains ont signé la déclaration de Nairobi, partageant leurs ambitions et leurs attentes envers les grands pays pollueurs.

Créer une taxe mondiale sur les émissions de carbone

Dans l’optique de décarboner l’économie mondiale, la déclaration de Nairobi réclame la création d’une taxe mondiale sur les émissions de carbone. Cette dernière doit notamment inclure : 

Une taxe sur le commerce des énergies fossiles, le transport aérien et maritime.

À celle-ci devrait s’ajouter une taxe sur les transactions financières en vue de : 

Fournir des financements dédiés, abordables et accessibles pour investir dans des projets climatiques à grande échelle, sans puiser dans les ressources [intérieures] et sans subir l’influence indue d’intérêts géopolitiques et nationaux.

Développer les énergies renouvelables

L’Afrique souhaite devenir un acteur central de la transition énergétique mondiale. Pour y parvenir, le continent souhaite miser sur les énergies renouvelables en multipliant par six la capacité générée par lesdites énergies - à savoir 300 gigawatts au lieu de 56 gigawatts d’ici 2030. 

William Ruto cite la trajectoire de son pays en guise d’exemple : 90 % de l’électricité utilisée provient d’énergies renouvelables. Il pointe du doigt l’importance de :

Transformer l’économie africaine grâce à une croissance verte est le moyen le plus juste, le plus efficace et le plus réalisable d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Dans cette optique, il a multiplié les projets hydroélectriques, éoliens, solaires et de géothermies - qui représentent près de 50 % de l'électricité produite dans le pays.

Cependant, la déclaration de Nairobi met en lumière une incohérence majeure. Le continent possède 40 % des capacités mondiales d’énergies renouvelables - de par les ressources présentes sur son sol -, mais il : 

  • n’offre pas l’accès à l’électricité pour 600 millions d’Africains ;
  • attire encore très peu d’investissements - 3 % des investissements mondiaux dans le secteur de l’énergie. 

Selon William Ruto, freiner le réchauffement climatique implique des investissements et le partage des technologies vertes mises au point par les pays riches. L’objectif n'étant pas de suivre la trajectoire de développement des pays riches - fondée sur les énergies fossiles - mais de limiter les impacts du développement des pays africains sur l’environnement en exploitant directement les énergies renouvelables.

Augmenter le soutien financier de l’action climatique

En première ligne face aux effets du réchauffement climatique, l’Afrique pointe du doigt les promesses financières non tenues par les pays développés. 

Pour faire simple, l’Afrique est peu contributrice au réchauffement climatique. Pourtant, elle est l’une des principales victimes de ce phénomène. Les dégâts matériels provoqués par les événements météorologiques doivent faire l’objet de réparations nécessitant d’importants moyens financiers. 

Le continent demande l’établissement d’une « nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique » fondée sur : 

  • une hausse des prêts concessionnels à des conditions financières très favorables ;
  • des mesures d’allègement de la dette.
Pour la période 2020-2030, les besoins financiers liés au réchauffement climatique sont estimés entre 290 et 440 milliards de dollars par le Centre africain pour la politique en matière de climat de la Commission économique pour l’Afrique.

En contribuant aux réparations et à l’adaptation du continent aux effets du réchauffement climatique, ces flux financiers doivent permettre de : 

  • développer une économie propre pour contenir la température du réchauffement sous 1,5 °C et contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone à l’échelle mondiale ;
  • bâtir une Afrique sûre pour la population - qui prévoit de doubler d’ici à 2050 et de quadrupler d’ici 2100 ;
  • créer de nouveaux emplois en Afrique favorisant la croissance économique, limitant les émissions et contribuant aux efforts mondiaux de décarbonation.

👉 Le Sommet africain sur le climat a permis de mobiliser 23 milliards de dollars supplémentaires. Toutefois, il est important de souligner que la plupart du temps, la situation instable du continent l’empêche d’attirer les investisseurs.

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Prenez part à la lutte contre le réchauffement climatique

Vous l’aurez compris : l’heure est désormais à l’action. En tant qu’entreprise, contribuez à l’effort collectif en réduisant vos émissions de gaz à effet de serre. Réalisez le bilan carbone de votre activité et établissez un plan de transition pour limiter votre empreinte tout en réalisant des économies.

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