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Rapport de synthèse du GIEC 2023 : ce qu’il faut retenir
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Rapport de synthèse du GIEC 2023 : ce qu’il faut retenir

ÉcologieRéchauffement climatique
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main tenant un petit globe
Le rapport de synthèse du GIEC appelle à un sursaut international nécessaire, si nous voulons parvenir à enrayer le réchauffement climatique. Zoom.
Écologie
2023-03-20T00:00:00.000Z
fr-fr

Créé en 1988, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a pour mission de suivre l’évolution et les répercussions du changement climatique, en se basant sur les connaissances scientifiques. Tous les cinq à sept ans, les observations et les conclusions des experts sont ainsi condensées au sein de rapports d’évaluation - le dernier étant paru entre 2021 et 2022. 

En ce 20 mars 2023, le GIEC partage son très attendu rapport de synthèse. De quoi s’agit-il ? Quelles informations nous prodigue-t-il ? 

Greenly remonte ses manches et décortique ce document. 👋

🔎 En quoi consiste le rapport de synthèse du GIEC ?

Rapport de synthèse du GIEC, définition et enjeux 📑

Le rapport de synthèse du GIEC est une publication autonome qui récapitule les conclusions des experts délivrées au fil des comptes-rendus ayant été publiés au cours du dernier cycle d’étude. En effet, depuis sa création en 1988, le GIEC fonctionne par cycles de publication. Ce rapport de synthèse marque donc la fin du sixième cycle débuté en 2015. 🗓️

Durant huit longues années, les experts ont analysé des milliers de publications scientifiques, afin de permettre au grand public et aux décideurs politiques d’appréhender plus facilement la problématique du réchauffement climatique, ainsi que les solutions qui s’offrent à nous. Cette synthèse a plusieurs objectifs : 

  • faire le point sur l’avancée du réchauffement climatique ;
  • analyser la portée des actions - notamment de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) - mises en place ;
  • interpeller les décideurs pour accentuer nos efforts.

La construction du rapport de synthèse ⚒️

En l’état, le rapport de synthèse du sixième rapport d’évaluation du GIEC est composé de deux grandes parties : 

  • un condensé des trois volumes du dernier rapport d’évaluation (à propos de l’évolution du changement climatique, des conséquences et des solutions à notre portée) publiés entre 2021 et 2022, et des trois rapports spéciaux concernant : 
    - les conséquences d’un réchauffement de + 1,5 °C (2018) ;
    - l’impact du réchauffement climatique sur les océans et la cryosphère (2019) ;
    - les terres émergées (2019), un rapport qui pointe du doigt l’impact de l’agriculture sur les sols.
  • « un résumé à l’intention des décideurs ». Son importance est telle que les scientifiques du GIEC se sont réunis en Suisse entre le 13 et le 17 mars pour débattre et adopter cette synthèse.

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres présente d’ailleurs ce document en ces mots :

La bombe à retardement climatique poursuit son compte à rebours, mais ce rapport est un guide pratique pour la désamorcer, un guide de survie pour l’humanité.
plusieurs centrales nucléaires qui relâchent de la fumée dans le ciel

💬 Que nous ont déjà appris les différents rapports d’évaluation du GIEC ?

Le réchauffement climatique est causé par l’activité humaine 🏭

Les scientifiques du GIEC ont mis plusieurs années à l’écrire noir sur blanc, mais ce sont bel et bien les émissions mondiales de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines qui réchauffent l’atmosphère, l’océan et la Terre. 🌡️

En outre, malgré les répercussions mondiales du dérèglement climatique, la responsabilité de ce phénomène revient essentiellement aux pays développés, aux pays asiatiques et du Pacifique. Pour preuve : 10 % des ménages les plus riches sont responsables de 40 % des émissions mondiales de GES. Or, ce sont les pays les moins développés (Afrique, Asie, Amérique centrale et du Sud) qui subissent les conséquences les plus sérieuses de ce déséquilibre.

Les choix et les actions mis en œuvre au cours de cette décennie auront des impacts maintenant et pendant des milliers d’années.

👉 À l’heure actuelle, nos émissions ne cessent d’augmenter. Tant et si bien que la hausse de la température mondiale se situe d’ores et déjà à + 1,1 °C. À ce rythme, le seuil de + 1,5 °C sera atteint au début des années 2030. 

Des conséquences parfois irréversibles sur l’humanité 🌍

Le dérèglement climatique donne lieu à de multiples répercussions sur la Terre et ses écosystèmes. Premièrement, la hausse des températures - aussi minime soit-elle - est à l’origine de phénomènes irréversibles comme la fonte des glaciers, l’acidification des océans et la hausse du niveau des mers (comprise entre 2 et 3 mètres si le réchauffement est limité à + 1,5 °C, et jusqu’à 6 mètres d’ici 2300 dans un scénario à + 2 °C). Par ailleurs, même si nous parvenons à limiter le réchauffement, ces phénomènes se poursuivront encore pendant des siècles, voire des millénaires.  🌊

Par ailleurs, les événements météorologiques extrêmes (canicules, sécheresses, pluies torrentielles donnant lieu à des inondations) gagnent en intensité et en fréquence. Entre 2010 et 2020, la mortalité humaine due aux événements météorologiques extrêmes était 15 fois plus élevée dans les régions vulnérables.
Il devient de plus en plus difficile - tant pour les êtres que pour les animaux et les végétaux - de s’adapter. 🌱

Et la situation risque de s’aggraver puisque selon les scientifiques :

Entre 3,3 et 3,6 milliards d’humains vivent dans un environnement très vulnérable au changement climatique.

Cela signifie que d’ici 2050, certains États insulaires et mégapoles côtières seront fortement exposées aux submersions. D’ici la fin du siècle, 75 % de la population mondiale - contre 30 % aujourd’hui - pourrait être victime de vagues de chaleur mortelles. 🥵

De son côté, la hausse des températures accélère l’extinction des espèces terrestres et marines. De même que la réduction de la disponibilité des ressources constitue une menace sans équivoque la sécurité alimentaire. À cela s’ajoute : 

  • la pénurie d’eau potable qui pourrait toucher la moitié de la population mondiale pendant a minima une partie de l’année ;
  • l’augmentation des transmissions de maladies ;
  • le déplacement forcé des populations.

✅ Quelles sont les solutions apportées par ce rapport de synthèse ?

Structurée en trois parties (État actuel et tendances, Changement climatique futur, risques et réponses à long terme, Réponses à court terme face au changement climatique), la synthèse se veut toutefois optimiste. Voici les principales solutions à notre disposition.

Diminuer les émissions de GES 💪

En dépit des répercussions de plus en plus intenses, les experts ne perdent pas espoirs et assurent qu’il est encore possible de limiter le réchauffement à + 1,5 °C, malgré l’existence : 

D’une fenêtre d'opportunité pour garantir un avenir vivable et durable pour tous, qui se ferme rapidement.

Le meilleur scénario implique d’atteindre la neutralité carbone avant 2050 via une réduction massive de nos émissions. Les scientifiques placent donc tous leurs espoirs dans la décennie en cours pour lutter contre le changement climatique. 📉

Pour y parvenir, les scientifiques préconisent une réduction de 43 % des émissions d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019, et de 84 % d’ici 2050.

Pour y parvenir, il est nécessaire de réduire rapidement les émissions de GES - notamment de méthane - tous secteurs confondus. La production d’énergies fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon qui sont à l’origine de 79 % du total mondial), l’agriculture, l’industrie, l’énergie et le transport sont néanmoins les principaux concernés. 🚜

Adopter des mesures concrètes ✍️

Pourtant de plus en plus nombreux, les engagements écologiques actuels restent insuffisants et nous conduisent à horizon 2100 vers un monde à + 2,8 °C ou + 3,2 °C dans le pire des cas. Pour inverser la tendance, les États doivent mettre en œuvre des mesures concrètes pour : 

  • tendre vers les énergies renouvelables (notamment le solaire et l’éolien) en vue d’améliorer l’efficacité énergétique ;
  • protéger les puits de carbone naturels (forêts, océans et sols) - qui permettent de stocker une partie de nos émissions - et développer des dispositifs de captage technologiques de CO2 et la plantation d’arbres. En l’état, la protection de 30 à 50 % des terres, des eaux douces et des océans suffirait pour s’adapter aux répercussions du changement climatique ;
  • transformer en profondeur nos modes de production et de consommation (développer la mobilité douce, améliorer l’isolation des bâtiments ou adopter un régime alimentaire moins carné par exemple) ;
  • amplifier le financement de l’action climatique, qui doit être trois à six fois plus élevés que les niveaux actuels d’investissements. Les flux financiers publics et privés sont encore majoritairement destinés aux énergies fossiles.

Réaliser une transition juste pour tous 🤝

Toutes ces mesures doivent respecter un impératif : garantir une transition juste de nos sociétés pour ne pas accroître les inégalités. Il est essentiel de : 

Donner la priorité à l'équité, à la justice climatique, à la justice sociale, à l'inclusion et à des processus de transition justes peut permettre l'adaptation, des mesures d'atténuation ambitieuses et un développement résilient au climat.
check poings au-dessus d'une table de travail

🤔 Le rapport de synthèse publié, et maintenant ?

La publication du rapport de synthèse devrait marquer l’ouverture du septième cycle d’évaluation du GIEC. Celui-ci couvre une période particulièrement importante puisqu’il devrait se terminer aux alentours de 2030 - une date clé dans la lutte contre le dérèglement climatique. 🔎

En outre, ce sixième rapport de synthèse constitue le dernier consensus scientifique sur le sujet du climat. Le président du GIEC, Hoesung Lee rappelle son importance :

Une fois approuvé, le rapport de synthèse deviendra un document politique fondamental pour façonner l'action climatique au cours de cette décennie charnière.

Cette synthèse doit servir de base pour la COP28 qui aura lieu en novembre 2023 à Dubaï, en enrichissant le bilan mondial et en dressant une première conclusion des efforts effectués depuis l’Accord de Paris de 2015. 👌

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