Empreinte carbone : avion vs voiture, le match
L'avion et la voiture sont des modes de transport polluants. Mais l'une de ces options tire-t-elle malgré tout son épingle du jeu ?
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Face aux effets du réchauffement climatique qui ne cessent de s’intensifier, la population estime devoir jouer un rôle pour limiter ce phénomène. Le gouvernement français l’a bien compris et a créé la Convention Citoyenne pour le Climat.
En effet, selon l’ADEME, chaque citoyen est annuellement responsable de 10 tonnes de gaz à effet de serre. Au-delà de prendre conscience de l’urgence de la situation, il est nécessaire d’agir directement sur nos modes de vie.
Quel est le rôle de la Convention Citoyenne pour le Climat ? Que reste-t-il de cette initiative, trois ans après sa création ?
La Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) avait pour vocation de donner la parole à 150 citoyens tirés au sort sur les questions environnementales. Créée en 2019 à l’initiative du Président de la République, elle est le fruit du Grand Débat national, du Conseil économique, social et environnemental (CESE), ainsi qu’une proposition du collectif « Gilets citoyens ».
En effet, tous les acteurs - citoyens, entreprises et collectivités - sont incités à prendre part à l’effort collectif. D’autant que nous sommes aussi bien victimes que contributeurs au changement climatique.
De fait, ce dispositif avait pour ambition d’accélérer la lutte contre le réchauffement climatique en contribuant à l’élaboration de la loi. L’objectif était alors de définir une série de mesures en vue de diminuer les émissions d’au moins 40 % d’ici 2030 (par rapport à 1990), et ce, dans un esprit de justice sociale.
👉 Afin d’élaborer des mesures ambitieuses, mais réalisables, les citoyens ont été formés sur la question environnementale et étaient accompagnés d’experts.
Signé en 2015, l’Accord de Paris est l’actuel traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques. 196 Parties se sont engagées à maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale sous 2 °C - idéalement 1,5 °C - d’ici la fin du siècle et par rapport aux niveaux préindustriels.
Bien qu’il soit particulièrement ambitieux, cet engagement n’est pas hors de portée. En effet, l’atteinte de cet objectif nécessite l’implication de chacun (pays, entreprises, citoyens, etc.). La Convention Citoyenne pour le Climat constitue donc un outil permettant de respecter les objectifs climatiques nationaux et internationaux.
Les citoyens tirés au sort ont dû réfléchir à des problématiques portant entre autres sur nos habitudes de consommation et de production :
Les propositions citoyennes ont été définies suite à sept sessions de travail :
Les propositions législatives et réglementaires étaient ensuite soumises à référendum, au vote du parlement ou ont fait l’objet d’une application réglementaire directe.
En juin 2020, la Convention Citoyenne pour le Climat a formulé 149 propositions partagées dans un rapport et réparties en cinq thématiques :
Dans l’optique de réduire ces multiples impacts, la CCC demandait entre autres :
Sur les 149 propositions, 146 mesures ont été retenues par le gouvernement. Les mesures écartées concernaient :
Pour les autres, Emmanuel Macron s’était engagé à les reprendre « sans filtre » dans le “projet de loi climat” devenue la loi Climat et Résilience. Qu’en est-il réellement ?
Selon la page du suivi de la Convention Citoyenne du Climat mise en place par le ministère de la Transition écologique, on note que 46 mesures sont en cours d’application et 100 mesures ont été totalement ou partiellement mises en œuvre, comme :
Au-delà de constituer le fondement de la loi Climat et Résilience d’août 2021, ces mesures ont intégré plusieurs textes législatifs :
Pourtant, la promesse faite par Emmanuel Macron n’aurait pas été tenue. La Convention Citoyenne pour le Climat dénonce dans son « avis sur les réponses apportées par le gouvernement à ses propositions » que ladite loi ne reprenait pas leurs travaux « sans filtre » comme annoncé au départ.
Il est indiqué dans ce rapport que les ambitions des citoyens auraient été amoindries, au point de ne plus permettre de réduire les 40 % d’ici 2030. Leur conclusion est claire :
Fin 2020, l’avis du Haut Conseil pour le climat (HCC) sur le projet de loi Climat et Résilience déplore des délais trop longs de mise en œuvre, le manque de “vision stratégique” et la portée restreinte de plusieurs mesures concernant trop peu d’activités émettrices de GES.
Selon une enquête de Reporterre menée deux ans après la Convention Citoyenne pour le Climat, seules 10 % des propositions initiales ont effectivement été reprises dans ce qui était alors le projet de loi Climat et Résilience. Dans le détail :
Plusieurs exemples :
D’une ampleur unique en France, il faut reconnaître que la Convention Citoyenne pour le Climat a eu un certain impact sur la société.
Premièrement - et non des moindres -, la cause écologique a été largement médiatisée grâce à ce dispositif national. Au-delà d’avoir donné la parole aux citoyens directement concernés par cette Convention, cette dernière a permis d’informer le reste de la population quant aux enjeux environnementaux actuels, les encourageant à agir à leur échelle.
D’un point de vue réglementaire, malgré des propositions partiellement reprises dans la loi, cette initiative a contribué à accélérer l’action écologique française. À l’annonce de ce dispositif, nous aurions alors pu penser qu’il ne s’agissait qu’un mouvement exceptionnel et à court terme.
Au contraire, au vu de l’urgence climatique à laquelle nous faisons face, la promulgation des mesures prises dans le cadre de la loi Climat et résilience se poursuit toujours - à l’image de la récente interdiction de louer des biens très énergivores.
À cela s’ajoute la popularisation de ce dispositif de participation citoyenne dans toute la France. Suite à l’organisation de ce débat national, plusieurs collectivités ont décidé d’en faire autant à leur échelle. Ainsi, l’Occitanie, Grenoble, Seine-Saint-Denis ou Nantes ont incité leurs résidents à participer à leur Convention Citoyenne Locale afin d’adapter leur territoire au réchauffement climatique.
Très impliqués dans la cause environnementale, les citoyens ne doivent pas être les seuls à agir pour le climat. Responsables d’une grande partie des émissions de CO2 dans l’atmosphère, les entreprises doivent, elles aussi, s’engager pour la cause.
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